The Way It Was

Cher Dom, Cher Chris…Cher Matt

Vous rappelez-vous le temps où nous étions si liés, si forts ensemble, si prompts a rendre ce monde et le mien si joli ? Vous souvenez-vous de ces heures bénies passées dans la même salle, chacun du côté de notre dimension, où chaque instant était un paradis et chaque seconde sans vous, un enfer ?

Nous avons passe six ans et demi exactement a être si proches, tant géographiquement que sur le plan de l’appartenance. Vous avez été mon monde pendant ces mois et ces années, vous avez été ma force, vous m’avez appris a survivre et puis a vivre, vous m’avez réparée quand personne ne pouvait plus le faire. Vous avez insufflé en moi plus de vie que la vie elle-même. Vous avez été ma chance, ma folie, ma déraison et mon bonheur pendant si longtemps. J’ai tout appris avec vous. J’ai été votre pendant tout ce temps.

Je voulais que notre histoire dure toujours, je croyais que la passion serait éternelle. Je croyais que vous ne changeriez pas autant.

Ce que je n’avais pas envisagé, c’est que celle qui changerait le plus, ce serait moi.

Qu’est-ce qui nous est arrivé ? Quand, comment on est on arrives a être tout juste des connaissances, vos visages me rappelant vaguement une époque de ma vie qui fut heureuse, et unique ? Comment est-ce qu’on a réussi a remplacer la passion par un simple respect commun, comment m’avez-vous perdue, pourquoi n’avez-vous pas été la cette année que j’avais si besoin de vous…

Qu’est ce qui s’est passé.

Cette année, nous aurions du nous retrouver, c’était écrit, c’était prévu, le rendez-vous était pris de longue, longue date. Vous saviez les combats perdus d’avance de cette année, vous saviez la peine qui ne s’est pas fait attendre. Vous le saviez comme je le savais. Rien n’a vraiment été une surprise. Je comptais tellement sur vous, je vous attendais tellement, je comptais aveuglément sur ce qui nous avait défini, ce qui avait justifié ces voyages, ces sacrifices, ces nuits sans sommeil, ces rires, ces larmes, ces bras levés au ciel pour tenter de toucher notre étoile.

Vous savez, cette année, j’ai perdu dans la violence mon premier amour. J’ai confié mon cœur et mon amitié a des gens qui mésestimaient le genre humain. J’ai souffert plus que toutes les années précédentes mises bout a bout. Tout s’est effondré, je suis tombée au fond du fond.

Pourtant, la pire tragédie de 2012, c’est de vous avoir perdus. Mon cœur saigne chaque fois que j’entends Follow Me a la radio et que l’émotion que je croyais ressentir au début n’y est plus. Vous perdre a été la pire chose qui pouvait m’arriver, c’est comme perdre la foi. J’avais foi en vous. Oh comme je l’avais.

Vous avez tapissé les murs de ma vie. Vous avez récupéré mes morceaux dissémines aux 4 vents et vous les avez recollés, avec patience. Vous m’avez façonnée telle que je suis. Vous m’avez soutenue quand je suis tombée malade, quand je crevais de trouille sur la table d’examen et que mon T-Shirt enfilé a la hâte hurlait que j’étais Invincible.

Vous avez eu raison. J’ai été invincible. Vous m’avez faite invincible.

Vous avez transformé la timide introvertie bourrée de complexes et de rêves inachevés en extraordinaire croqueuse de vie. Vous m’avez appris comme le monde est petit, et comme il est simple d’en repousser les frontières. Vous m’avez offert des nuits de rêve. Vous m’avez apporté sur un plateau d’argent des trésors inestimables en live. Showbiz. Citizen Erased. Space Dementia. Megalomania du haut de cet orgue qui effrayait tout le monde sauf toi, Matt. Blackout, et quelle version. Sing For Absolution, quand je ne l’espérais plus…Fury. Vous m’avez rendue folle. J’aurais décroché la lune et un paquet d’étoiles pour vous. J’en au gardées quelques unes, là, tatouées dans le creux de mon poignet.

Vous savez aussi bien que moi ce qui s’est passé il y a trois ans, ce funeste 31 Octobre 2009. Vous savez comme j’ai tout donné pour qu’on s’en sorte. Vous m’avez même offert cet ultime cadeau tant espéré, mais était-ce une supplication…Ou un bijou d’adieu ? Cette année qui fut la réalisation de nos deux plus grands rêves. Glastonbury et Ruled By Secrecy. La boucle entamée le 31 Mars 2006 était bouclée. J’avais fait la vague en face de la pyramide. J’étais arrivée a l’apogée de notre histoire.

Qui aurait su prédire que le 31 Octobre nous serait fatal, trois ans après ? Qui aurait su dire que nos routes se séparaient ?

Qui aurait du prédire ce chagrin immense ?

Certains pensent que nous sommes destinés a nous retrouver, qu’un premier amour ne s’oublie jamais. Je crois hélas que cela n’arrivera pas. Peut être parce que vous n’avez pas été les vrais premiers, peut être parce que le fil rouge de mon existence depuis dix ans a repris ses droits. Peut être parce que laisser When You Were Young comme seule et unique titre qui ne soit pas de vous dans mon tout premier iPod était déjà un signe que j’aurais pu voir. Peut être que penser depuis toujours que le même titre et sa vidéo sont le meilleur clip de l’histoire de la musique était un autre symbole criant d’évidence. Peut être.

Peut être que tout ce que j’ai du vivre sans vous cette année m’a poussée dans les bras de ce fougueux amant qui comble aujourd’hui toutes mes failles, toutes mes peurs, toutes mes noirceurs.

Dans cinquante sept jours, nous allons couper définitivement le lien qui nous unis. Ça va arriver. C’est écrit. Dans cinquante sept jours, notre divorce sera prononcé en embrassant avec toute ma force cette nouvelle chance. C’est triste, une histoire d’amour qui se termine. Même si la nouvelle commence magnifiquement.

Je ne peux plus vous promettre grand chose, sinon de garder un œil sur vos pâturages et m’assurer que le feu ne les détruit pas. Je vous ai aimés, les garçons. Je vous ai aimés au delà de la raison. Je vous ai adorés.

Merci pour les jolis souvenirs qui font si mal aujourd’hui. Ne vous inquiétez pas, je reste tout près.

J’espère de tout cœur que nous nous retrouverons un jour prochain.

Avec toute ma gratitude et mon amour,

Axelle.