LMPT : si ça c’est pas de l’homophobie…(pauvres glands)

Les cons, ça ose tout, c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnait.

Les cons, ça ose tout, c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnait.

 

J’aime pas me prendre la tête avec cette bande de crétins de la manif pour (personne) tous, parce que quand je le fais sur twitter, j’ai l’impression de causer à des murs. Mais vraiment. Ils sont pas homophobes (mais ils aiment pas les pédés et veulent pas que les homos aient des droits), ils sont ouverts et compréhensifs (mais forcent leurs gamins à rejoindre leur mouvement qui, de fait, constitue une bande future de jeunes homophobes qui n’auront pas questionné les croyances de leurs parents, et de ce fait, leur connerie) et défendent la famille (ou alors, juste une certaine idée de la famille qui remet en question tous les autres modèles), mais alors putain, qu’est-ce qu’ils sont abrutis. Au sens premier du terme. Tellement retranchés dérrière leurs idées qui datent d’un autre temps que ca sert à rien de les faire évoluer, ils savent pas ce que c’est.

Alors quand cette bande de tâche défile a dix mille et se prend pour un million, je rigole, le ridicule parle de lui-même. Quand ils nous créent des sous-mouvements radicaux genre Hommen (ce lol) ou les veilleurs (le principe : dix crétins qui passent la nuit dehors à la lueur de la bougie en forme de protestation contre la DECADENCE HOMOPHILE DE LA NATION. Vous avez le droit de rire), on laisse faire en rigolant parce qu’on a autre chose à foutre que de reprendre ces bouffons à chaque conneries qu’ils font ou disent, et il y en a beaucoup. Quand ils disent qu’ils sont pas liés à ce taré d’Escada et de son mouvement gorgé de haine, on sait bien que les leaders de l’un sont créateurs de l’autre, mais on préfère les ignorer, parce que bon, une fois encore, si on commence à chasser tous les bouffons, eh ben on a pas fini. 

Mais là, faut arrêter la déconnade. Il y a des trucs qui ne peuvent pas et ne doivent pas passer, et les propos ci-dessus sont de ceux là. 

Ohé, les connards, petit rappel. L’homosexualité, elle existe depuis TOUJOURS. Dans les sociétés antiques, elle était même clairement affichée et encouragée, preuve que même ces gars-là ils avaient compris le principe d’égalité. Et ce n’est pas parce qu’une bande de crétins ont décidé qu’une réalité devait faire légion que les autres réalités doivent être ignorées, dépréciées et même limitées à une PATHOLOGIE PSHYCHIATRIQUE. Mais putain, qu’est-ce que ces crétins ont dans la tête pour coller des propos aussi choquants et FAUX ? 

Bande de tâches, si je suis lesbienne tendance bi (disons que j’aime beaucoup les mâles, pas tous, mais suffisament pour tomber régulièrement amoureuse de cariotypes XY mais que je préfère les relations intimes entre femmes) c’est parce que je suis ainsi faite. Pas à cause de manques bidons ou de pathologies complètement surréalistes, et surtout pas de “désorientation” sexuelle. Désorientation, mais OU EST-CE QU’ILS VONT CHERCHER DES CONNERIES PAREILLES ?!!!! C’est pas parce que ces crétins considèrent qu’il n’existe qu’une seule orientation sexuelle que l’autre est forcément une désorientation, c’est une autre orientation. Et les pervers ne sont pas où on croit. Loin de cela. C’est qui les gros dégueulasses qui fantasment comme des porcs sur les lesbiennes, mais ne veulent pas pour autant leur accorder les même droits ou la capacité de pouvoir procréer avec l’aide de la médecine moderne ? Et l’échangisme, c’est bien une pratique à dominance hétéro, hein ! Est-ce qu’on va venir dans vos lits, venir critiquer vos habitudes de copulation parce que ça ne nous plaît pas ? Sûrement pas. Chacun est roi en son domaine. Mais par pitié, arrêtez de stigmatiser l’homosexualité. Et aux dernières nouvelles, mes copains gays sont parfaitement épanouis dans leur sexualité, et mes copines-et moi même-lesbiennes, dans la mienne. OHEEE LES CONDEES ONT SAIT PRENDRE NOS PIEDS AUTREMENT QUE PAR LA PENETRATION. D’ailleurs, il est bon de rappeller que la plupart des femmes sont…Clitoridiennes. Ce qui veut dire, en clair : la pénétration n’est pas le moyen par défaut de faire grimper les femmes de ces messieurs aux rideaux. Choc. Surprise. 

Avec des idées comme ça, les homophobes se croient tout permis, et surtout, se complaisent dans une démonstration complètement surréaliste d’une seule sexualité étriquée et presque quasiment emprunte du bon vieux principe catho du “tu fais l’amour pour te reproduire, point”. Oui, mais non. La religion n’est pas la bienvenue dans la chambre à coucher, elle n’est même pas la bienvenue du tout dans les questions concernant l’homosexualité. Parce que bon, je tiens quand même à rappeller que les cathos obéissent aveuglément à un bouquin qui parle d’un mec qui a été cloué au pilori, mourru puis reviendu de parmi les morts pour venir dicter sa petite loi, et qu’ils pensent que la femme a été crée à partir d’une cote d’un homme. Alors que bon, aux dernières nouvelles, on est tous issus d’une fécondation d’un oeuf et d’un spermatozoïde, eux même venus d’un probable orgasme. La science, la génétique, tout ça tout ça, c’est pas pour les canards. Alors recevoir des leçons de personnes qui se rangent dérrière un mec complètement fictif pour éviter de qualifier leur propre libre arbitre et de se poser des questions par eux-mêmes, merci, mais on va passer. 

Et puis tiens, la fécondation et la science, parlons-en. Parce que ces gentils gens semblent refractaires à l’idée que des couples de même sexe puissent avoir des enfants qui seraient, au moins partiellement, génétiquement leurs. On se demande pourquoi. Parce que les familles homoparentales, ce sont des familles qui en bavent, ce sont des familles qui se battent tout le temps, et ce sont des familles qui ont du en passer par des mois et des années de souffrances pour avoir ces enfants, qu’ils soient leurs ou adoptés. Les familles homoparentales, ce sont des familles qui ne risquent pas de se retrouver avec des enfants-accidents-enfants, qui, je le rappelle, font des malheureux la plupart du temps-parce qu’ils auront des parents qui les ont désirés plus que tout et ont acceptés de subir toute l’intrusion salvatrice mais douloureuse de la médecine pour réussir à accomplir ce rêve. L’argument des tâches, c’est que “oui mais les gamins vont se sentir exclus” ON SE DEMANDE A CAUSE DE QUI ET PAR QUI ! Et puis qui êtes-vous, bordel, pour décider que des gens sont plus aptes à éléver des enfants que d’autres ?!! De quel droit, vous jugez et vous détruisez, réduisez en miettes, les espoirs de gens qui sont au moins aussi compétents que vous pour éléver des gosses ? 

A titre info, chez nous, les gamins, ils ne connaîtront jamais l’HORREUR et l’ANGOISSE du coming out si, d’aventure, ils naissent homosexuels. Ils sauront que fille ou garçon, toutes leurs relations seront accueillies à bras ouverts. Et puis, dites, les crétins, qui est-ce qui instrumentalise ses gamins en les faisant défiler en première ligne, et en les élévant dans un principe de rejet et de refus d’une partie de la société ? Qui est-ce qui colle des Tshirts roses ridicules sur ses mômes et les mettent en photo sur facebook pour montrer que dans la famille, on est tous dans le même panier ? Aux dernières nouvelles, c’est pas nous. 

Et puis tiens, qu’est-ce qui va se passer quand-parce que faut pas se voiler la face, ça va arriver-certains de ces gamins vont grandir, développer leur propre esprit et leur propre préférence, et se rendre compte qu’ils sont homosexuels ? Combien de gosses vont se fouttre la gueule en l’air parce qu’ils savent que le coming out va déboucher sur un rejet imbuvable ? 

Et surtout, qui, à ce moment-là, viendra éviter la grosse bêtise et montrer à ces petits-là que le monde qu’on leur a montré n’est pas le monde dans lequel on vit ? C’est nous. C’est moi, c’est mon voisin, c’est ma voisine, ce sont les associations, ce sont les gens qui vont venir offrir l’affectif qu’il va manquer à ces enfants, et leur montrer que leur futur est toujours aussi brillant et prometteur. Et au moins, ces enfants-là élèveront les leurs dans l’ouverture et la tolérance, et surtout, l’égalité. 

Allez, à bon entendeur, salut. Y’en a marre de vos conneries. 

[Aren’t fandoms just a terrible waste of time and space ?]

Je suis absolument sérieuse. Désespérement sérieuse, même. Plus le temps passe, plus je découvre, plus je tombe amoureuse ici et là de gens de différents mondes, différents impacts, différentes envergures, différents talents, et plus je me rends compte que les fandoms ne sont, au final, qu’une sorte de gigantesque perte de temps, créatrices de jalousies, de compétitions, de problèmes et de stress qui n’ont aucune raison d’être.

Entrer dans une fandom est porteur, peut être, d’amitiés, mais c’est surtout une promesse d’être placé sur une échelle de valeur absolument ridicule auto-installée par les groupes de fans eux même, trop cons pour se rendre compte, bande de bouffons, qu’on aime a peu près tous la même chose. Et que donc, avec une pointe d’intelligence, au lieu de ficher les nouveaux venus, les anciens, les bleus, les jaunes, les verts, les rouges dans des cases ridicules, il serait souhaitable de ranger tout le monde dans le même casier, celui des “aime tel ou tel artiste” sans aucune autre forme de procès.

Ces conneries ne sont autres que-Stan me pardonnera son pillage d’expression- des concours de bites de niveau maternelle. Cela ne nous enmène nulle part, et pire encore, ça crée pratiquement des motifs de stress, d’angoisse, pour les gens pour qui cela pourrait être important, une fandom, entrer dedans, s’y intégrer, cesser d’être vus comme des bêtes curieuses, d’être jaugées, maltraitées, soumises à l’hypocrisie naturelle presque plus choquante du “mais d’où tu viens toi, j’étais là avant, dégage”. Faut arrêter la déconne deux petites minutes.

Que les bases de fans se dégradent par des conneries faites par le groupe ou l’artiste, c’est une chose, mais si la nouvelle génération semble venir de nulle part ou de fandoms peu glorieuses, est-ce que justement, ce n’est pas à nous, les “vieux”, de venir leur apprendre en quoi ce groupe est génial, ce qu’il y a de fun, où sont les gens géniaux, comment se créer des amitiés ? Qui peut se permettre de se juger au dessus des autres par un nombre de concerts, de rencontres, par un temps compté et calculé passé à parler de…? Et concernant “un certain groupe”, je pourrais me la péter, je pourrais avoir envie de clasher du sucre par tonnes sur tout le monde, parce que ce que j’ai fait, ce que j’ai vu, ça fait pratiquement partie du patrimoine Muse. Oh putain, mon égo pourrais se délecter de cela pendant des jours et des jours et des jours.

Mais au final j’y gagne quoi ? Depuis quand j’ai besoin des autres pour porter une valeur à ce que j’ai fait ? Je l’ai fait pour moi. Je l’ai fait pour pousser le rêve au bout. Je l’ai fait pour survivre, je l’ai fait pour m’accrocher, je l’ai fait parce que quand le temps des adieux viendraient, je ne voulais avoir aucun regrets. Je n’ai jamais fait cela pour me faire valoir comme tellement mieux que la fille qui ne les a jamais vus. Jamais. On est tous les mêmes. On vaut tous la même chose. Un fan, ça reste, à la base, quelqu’un qui s’est rendu compte, un jour, que ça connectait. Que ça marchait. Que des émotions passaient.

En ça, on est tous les mêmes. Ca ne se compte pas en monnaie. Ca se compte en émotions. Ca se compte en nombre de fois où on s’est dit que la vie était quand même carrément plus belle comme ça.

Des fandoms, je n’en connais véritablement que 5. Muse, dont je fais partie depuis 2006-et ne croyez pas que mes aurevoirs soient des adieux. White Lies, dont je fais partie depuis un peu moins de trois ans. The Killers, un peu plus de six mois. Sherlock, depuis un peu moins de deux ans. Et Benedict, depuis, semble-t-il, une poignée de semaines.

Eh ben non.

J’aime Muse. Mais je ne suis pas Muser.

J’adore White Lies. Mais je ne suis pas White Liar.

Je suis droguée à The Killers. Mais je ne suis pas Victim.

J’aime Sherlock comme jamais. Mais je ne suis pas Sherlockian.

Et je suis absolument amoureuse de Benedict. Mais seigneur…Plutôt mourir que d’être une Cumber…Whatever. Woman ? Lady ? Bitch ?

Je suis fan de Muse. De White Lies. De The Killers. De Sherlock. De Benedict. Mais ne me revendique (autrement que sur ma bio twitter, parce qu’allez expliquer ce merdier dans une bio supposée donner des indications sur mes préférences en moins de 160 caractères ?) dans aucune de ces fandoms. Je m’en fous des regards de biais des “vieilles” (et croyez moi, amis Musers, que chez Benedict, ça envoie de la chiennasse qui te devisage de travers, même vous, vous n’avez jamais vu ça) parce que je suis “nouvelle”. Je m’en contrefiche. Mon parcours ne concerne qu’une et une seule personne, et c’est Benedict, et lui seul. Personne ne peut me jauger ou me calculer parce que je ne fangirle pas comme une pupute, parce que je ne me gave pas de sa filmo en un temps record et pour battre ce record, parce que je ne parle pas de lui 24/7.

Je considère que fangirler est drôle dans une certaine mesure. Considérer les gens comme des vulgaires morceaux de chairs destinés à alimenter des fantasmes de frustrées est hors des limites de l’acceptable. Ce n’est pas mon genre. Je suis déjà hors du cercle.

Je prends mon temps avec sa filmo pour laisser les émotions infuser et prendre tout leur impact, provoquer toutes sortes d’idées, creuser en moi des abymes de reflexion et de méditation qui vont transformer la simple attirance envers un talent en quelque chose qui va me pousser à avancer d’une façon ou d’une autre.

Et enfin, mon entourage a compris que j’étais victime d’un raz de marrée, et je n’ai point besoin d’en faire l’évocation permamente pour que ce fait reste néanmoins réel. Dommage, la fandom ne peut pas me trouver sur mes excès ? Qu’elle reste loin de moi. Je ne suis pas là pour passer devant quelqu’un, je suis là pour partager autant que possible avec quelqu’un. Si on me veut pour une conversation à bâtons rompus une nuit durant sur le talent du jeune homme, oh que oui je serais là. Si on veut me mettre une étiquette de récurrente selon critères, allez vous faire fouttre. Je ne suis pas dans un concours. Je suis là pour être vivante, et pour poser ma vie en parallèle à celle des gens qui m’inspirent, me font rêver, frissonner, rire, pleurer, vibrer, et en redemander même quand c’est presque difficile à supporter.

J’ai suffisament tiré sur la fandom Muse dans ce blog, je ne compte pas le refaire. Elle est loin d’être finalement la pire, même si il serait souhaitable que certains cessent de se comporter comme dans une secte.

Chez White Lies, vous n’imaginez pas comme on est jugé. Quand je suis arrivée en 2010, et quand j’ai eu la bonne idée de créer White Lies France, j’ai écopé de plus de huit mois à me faire cracher dessus sans jamais avoir rien dit de travers. Les anciennes me regardaient comme la peste. Alors que tout ce que je voulais, c’était tenter de faire quelque chose de correct, de réunir les fans français autours de passion commune. Je continue de tenir WLF, et je m’entends maintenant très bien avec les anciennes, parce que le temps m’a fait devenir l’une d’elles. Mais je ne parviens pas à comprendre comment on peut faire payer à quelqu’un l’envie volontaire de vouloir faire bouger un petit peu les choses. Ca me dépasse. Si j’avais su que cela allait me causer tant de stress, je ne l’aurais pas fait.

The Killers…Alors celle-là, elle est pas mal aussi. Il se dit et se passe de ces trucs, qui foutent les chtons et donnent envie de se carapater dans un coin d’une salle de concert, loin de la fosse et de ses tumultes et autres bastons. Oui, oui, bastons. Ca court à la popularité, marche sur la vie privée du groupe, vole des éléments persos aux membres et en fait l’étalage sur réseaux sociaux. On se croirait dans une cour de maternelle. Je n’ai même pas voulu mettre les pieds dedans, et quand il s’est posé la question de créer une unité française de fans, ça a été un non franc et direct. Surtout pas.

Sherlock est particulière. La moitié sont des créatifs adorables qui ont tenté de compenser l’absence et le manque, l’autre sont des dingues pour qui un montant minimum d’investissement prouvé est nécéssaire pour qu’on t’adresse la parole. Rigolez, les dindes, rigolez, le volume horaire totale que j’ai passé sur cette série dépasse sans aucun doute le millier d’heures tous épisodes confondus. Mais à quoi bon mentionner que c’est ma zone de comfort, mon petit bout de paradis quand j’ai besoin de souffler, ou juste, de me poser ? Qu’est-ce que ça va me donner de plus d’être considérée comme vraie mordue ? Je le suis. Aucun besoin de preuves. Je n’en fournirais de toutes façons pas. Une fois encore, c’est entre cette série et moi. Et entre elle et moi seulement. Parasiter cet univers profondément rassurant reviendrait pratiquement à me priver d’une île à l’abris du vent et de la pluie, ou je peux venir perdre une heure trente mais gagner un peu de paix. Plus rien de compte, plus de responsabilités, d’angoisses, de douleurs, de peines, de doutes, de peurs, de tragédies. Juste une sorte de règle de no man’s land de ma propre vie qui a le droit de se perdre dans ce que cette série a de génial. Je serais bien folle de vouloir perdre cela. Folle, et perdue.

Quand à ma dernière venue, je n’en veux pas. Je refuse tout net de rentrer dans le jeu parce que ce que j’y vois depuis plus d’un an (faut pas croire, ne pas avoir tout à fait réalisé qu’il allait être important, sinon décisif ne veut pas non plus dire que j’ai rien réalisé du tout). Qui voudrait d’une fandom qui s’est auto-proclamée…Cumberbitches ??? C’est quoi cette dégradation propre pour devenir une sorte de bande de louves baveuses incapable de réfléchir ? Même Benedict lui-même trouve que c’est profondément dégradant ! Posez-vous des questions, les gens. Et le pire dans l’histoire restant…Que c’est ce que la Grande Bretagne nous a sorti de plus talentueux ces vingt dernières années ! C’est insultant envers elles-mêmes, mais presque plus encore envers…Lui ! Ca n’a aucun sens. Pourquoi est-ce que j’ai été prise dans ses filets ? Parce que c’est un challenge permanent. Personne ne sait où il va aller, comment il va le faire, et surtout, où est-ce que ça va, moi, m’entraîner, dans quelles méandres, quel univers parallèle, en quoi est-ce que ça peut, en quoi ça va me forcer à me repousser dans mes propres retranchements ? C’est mon plus beau challenge, et en l’espace de quelques semaines et un fragment seulement de découverte de sa filmo (pitié, ne me forcez pas à inclure Starter For Ten dans l’espèce de giga masse d’émotions toutes plus dingues les unes que les autres que j’ai déjà découvert) j’en suis déjà arrivée à un monde entier de questions et de réponses et d’idées et d’inspirations et d’envies et de passion, tout simplement.

Alors faites-moi plaisir. Larguez vos fandoms et vos codes forcés, et lâchez-vous. Personne ne sera jamais un meilleur fan que vous, parce que personne ne le fera jamais plus comme vous. 

“J’suis pas homophobe, j’veux juste pas qu’les pédés et les gouinasses se marient”

Allons bon. Quand je me réveille malade a trois heures du mat’ et que quelque chose m’a poussé à bout pour aller gueuler sur le blog, c’est que je suis en colère.

Mon erreur pendant que je me retrouvais sous une attaque d’allergies à s’en exploser la tronche contre le mur, ça a été de me connecter sur twitter et d’aller checker où ils en sont à l’assemblée nationale.

ILS SE SONT FOUTUS LA GUEULE. LES TEUBES DE L’UMP SONT TOMBES SUR LA GARDE DES SCEAUX ET SON ENTOURAGE POUR “UNE MOQUERIE” QUAND UN IMBECILE PLUS GRAND ENCORE VENAIT VICTIMISER UNE PAUVRE MANIFESTANTE ANTI QUI S’EST FAIT BRUTALISER.

Non mais qu’est-ce qui ne va pas dans la tronche de ces abrutis ?? Dire que je suis consternée est un putain d’euphémisme. C’est juste dingue.

Mais mon état de consternation n’a finalement plus de limites ni de réelles barrières. Depuis quelques semaines, tous les matins, quand je remonte ma timeline twitter, et que sans cesse, de nouvelles agressions, de nouvelles insultes, de nouveaux pics de violence contre les homosexuels sont relatés, je me sens à la fois sale, révoltée, fatiguée et en colère. Le plus drôle étant probablement que toutes les semaines, je vois passer un tweet m’informant qu’un pays de plus autorise le mariage homosexuel, et que dans TOUS les cas, personne ne se comporte comme en France.

Ici, on est fier de montrer dans les médias des vieux réacs qui défilent avec leur gosses sans savoir même de quoi on parle. On suit le mouvement, bons moutons qu’ils sont. Sans faire d’examen de conscience. On jette sa propre progéniture dans un bain de haine.

J’ai lu cette semaine un témoignage boulversant d’un monsieur gay, qui vit et est marié à son partenaire depuis longtemps aux Etas Unis et qui est bénévole dans une association pour passer du temps avec les enfants défavorisés. Ils vont au resto, au bowling, au ciné, et cela dure depuis un moment, jusqu’à ce que le gamin, huit ans, lui demande si il est marié. La réponse est pleine de doutes, non par honte, mais parce qu’il a peur qu’un amalgame malheureux ne soit fait avec pédophilie. Trente ans passés, gay, passer du temps avec un gosse…Les mentalités des pseudos bien pensants auront vite fait de faire le rapprochement. Mais il répond sans ciller. Oui, il est marié à un homme. Le gamin lui retorque qu’il déteste les “homos” et qu’ils devraient tous mourir. Et voilà notre volontaire qui se questionne sur la mentalité des parents pour qu’un gosse même pas pubère crache une telle haine gratuitement. Il a songé a ne plus voir le gosse, mais finalement, reviens sur sa décision pour tenter d’éclairer un enfant sur ce qu’est une conviction.

Difficile de ne pas être retourné par tels propos, qui pourtant ne m’étonnent pas. Quand je vois des gosses hauts comme trois pommes en premières lignes dans ces manif, quand je vois leur instrumentalisation face aux forces de l’ordre, je suis consternée. Ces gamins ne se demanderont jamais si ce qu’ils font est bien ou non, c’est ce que leurs parents leur inculquent, ils rejetteront en bloc gays et lesbiennes parce que papa et maman ont décreté que c’était ce qu’il fallait faire.

La montée de la violence me prend de court, cependant. Après tout, nous sommes le pays des droits de l’homme, celui de la révolution, celui du peuple qui se bat pour ses droits, celui ou le socialisme est une valeur défendant les avantages du plus grand nombre. Celui qu’on a longtemps pointé du doigt pour son avant gardisme, pour ses lumières, pour ses penseurs qui ont façonné un millénaire entier. Je croyais, sincèrement, que cet engagement 31 pourrait poser quelques problèmes, mais je n’aurais jamais pu croire à pareille blague. Parce que le reste du monde, là, pour le coup, il se fout de notre gueule. Il est en train d’exploser de rire en voyant les clowns qui deversent en toute impunité leur haine sur les homosexuels, et attention, il ne faut pas les appeler homophobes.

Vous voulez la vérité ? Quand on défile pour refuser à une catégorie de la population un droit qu’on possède déjà, c’est de la haine. Quand on manipule les chiffres pour faire croire que les familles homosexuelles ne sont que cent mille (alors qu’elles sont près d’un demi millions “déclarées”) et qu’elles n’ont pas besoin de cette loi, c’est de la désinformation. Quand on ose dire que le lobby homosexuel ne compte que deux mille personnes (cent mille familles homosexuelles, ce qui fait dans le camp opposant un auto-mensonge de 98 000 personnes au moins) alors que nous sommes des millions a faire les marches des fiertés chaque année, ça s’appelle du foutage de gueule.

Le pire dans cette histoire restant leur arguments. Mon préféré restant le “un papa + une maman = un enfant”. Déjà, chapeau bas aux familles monoparentales qui en prennent plein la gueule pour pas un rond dans l’histoire. Mais surtout, d’où est-ce qu’elle vient, cette idée à la con, hein ? Deux adultes dotés de sens commun, d’amour et de valeurs peuvent éléver un enfant au moins aussi bien que les tarés qui embarquent leur gosse dans les manifs. Mais surtout, faut arrêter de croire qu’on va éduquer nos gamins à croire que deux hommes ou deux femmes peuvent procréer. Qu’est-ce qu’ils ont fumé, sans déconner, pour prétendre qu’on va leur mentir sur les réalités biologiques ? Bien sur que non, bande de truffes. Si je trouve l’amour, que cette personne est une femme, qu’elle a la chance de porter la vie grace à un donneur, et que j’ai celle de devenir l’autre parent-parce que, réjouissez-vous bande d’antis qui me font gerber, je suis bisexuelle ET stérile-alors quand il ou elle sera en age de comprendre, on lui expliquera ce qu’est la biologie et ce qu’est l’amour. Et si il y a bien quelque chose que cet enfant comprendra, c’est qu’il ou elle était voulu, plus que tout, suffisament pour se coltiner des lenteurs et des lois regressives. Et encore, nous autres lesbiennes, avons la chance d’avoir des utérus féconds. Je ne veux pas penser à ce que c’est pour les couples gays, qui ont tout autant envie d’avoir des enfants, et qui seront des parents tout aussi géniaux.

C’est phénoménal, quand même, de dire tout haut toute cette rage envers une nous. De taper sur les gays en toute impunité, d’y aller franco, personne ne s’en soucie vraiment. 70 malheureuses interpellations en tout et pour tout, ça va, le gouvernement ne se foule pas. Et si Ayrault, ou mieux, Hollande, président de toutes les déceptions jusqu’ici-et putain, je suis socialiste convaincue-décidaient de l’ouvrir, un peu, ça ne ferait pas de mal. Parce que du côté de L’UMPFN, ça se lache bien comme il faut, ça abuse de tous les superlatifs, ça crie à la révolution alors que cette bataille n’est que pour un peu d’évolution.

Le pire dans cette histoire restant cette ignominie vertigineuse qui me donne la nausée et me fatigue, au point de finir par avoir envie de baisser les bras. La semaine prochaine, cette loi sera votée, et je crains pour la sécurité de tous les homosexuels dans les grandes villes déjà. Je ne sais pas ce que les foutus antis, leur “printemps français”, leur “on ne lâche rien” ridicule vont être capables de faire. Quand on voit cette connasse de Frigide Barjot appeller au sang et venir chouiner à la télé la gueule enfarinée taguée d’autocollants contre l’homophobie, on se dit que tout peut arriver parce que les crétins qui suivent sans broncher l’ont pris pour modèle.

Quand je vois mes amies d’ailleurs, nottament de belgique, ou tout cela est reglé depuis longtemps et tout va bien, me dire à quel point elles ont honte et comme elles trouvent cela incroyable et révoltant, je me dis qu’il y a un foutu problème de haine dans ce fichu pays. Crier à la dictature alors que Hollande a été élu au suffrage universel et que cela fait partie de son programme depuis le début, c’est la pire des insultes. Au lieu de cracher sur la république, ils feraient mieux de se remettre en question deux secondes et de se poser les bonnes questions.

S’en prendre aux gens pour leurs origines, de quelque façon que ce fut, c’est du racisme.

Refuser un droit à des gens à cause de leur sexualité, c’est de l’homophobie.

Et ne venez pas me chercher sur la religion et toutes les greluches de bénitier qui s’en prennent à nous, Civitas ou pas, ou je vais être tentée de m’abaisser a deux idées très en dessous de la ceinture…La pédophilie au sein de l’église et ce secret degueulasse auquel on force les victimes, c’est républicain, peut être ? Et ne parlons même pas du principe de base même de la religion, qui est de ne pas croire en la science et la biologie, mais se plaire à croire qu’un pauvre type s’est pris sept jours pour créer le monde à partir de rien.

A côté, faire des bébés avec deux papas ou deux mamans, c’est léger.

Bande d’abrutis, tiens. Vous me fatiguez avec votre haine en bandoulière fièrement portée. Je vis avec la peur que ma sexualité ne se voie et que je ne sois tuée pour ce que je suis. Vous pouvez être fiers de vos conneries.

LE POIDS DE LA HONTE

J’ai mal à ma France.

Je m’étais jurée de ne pas blogger “militant” ici. Je le fais assez ailleurs, et je déteste savoir cet espace envahi de combats que je n’ai pas toujours la force de porter 24/7. J’apprécie ma bulle, ignorer ce que je vois, être lâche, innocente, aveugle et bienheureuse pour un temps.

Mais ce temps est malheureusement révolu, parce que je suis au bord de la révolte. Je suis écoeurée, dégoutée, j’ai la nausée, et pire encore, je ne comprends pas ce que ce gouvernement de lopettes pour lequel j’ai voté et en lequel je croyais ne prend pas de décisions fermes et de positions courageuses pour faire que la haine CESSE.

Aujourd’hui, partout, les opposants au mariage pour tous, les très courageux cathos, FN, manif pour tous, GUD, j’en passe et des meilleures, dont en train de faire leur loi. Les députés ouvertement pour sont molestés, tabassés, agressés, insultés. Leur véhicules sont brûlés, leur pneus sont crevés. Les associations sont visitées, les locaux sont vandalisés, des vidéos de toutes ces agressions sont fièrement postées sur internet. La violence n’en est qu’à son début, et surtout, elle n’est médiatisée qu’aujourd’hui, mais elle existe depuis toujours.

481448

J’en ai marre. Je suis lasse. J’ai tellement envie que tout cela s’arrête que je suis presque, presque au bord du renoncement. Lâchez moi, moi et ma sexualité, moi et mon droit d’aimer les femmes tout comme celui d’aimer les hommes, moi et celui de fonder un jour une famille. Laissez moi tranquille, cessez de me juger, parce que je n’en peux plus d’être jugée pour mon droit à AIMER.

Nous sommes la risée du monde. Partout, les droits et l’égalité gagnent du terrain, et surtout, NULLE PART, les évènements et les manifestations de haine ne sont en une de la presse, simplement parce qu’ils n’ont pas droit de cité. Parce que ces pays ont des couilles et défendent leur citoyens. Parce qu’on a compris qu’une société, ça évolue, et surtout, qu’un droit à épouser son ou sa partenaire est essentiel pour défendre l’égalité.

Il paraît que les antis ne sont pas homophobes. Ne me faites pas rire. Quand on défile dans la rue par milliers pour enlever un droit à des êtres humains, on est animé par la haine. Quand on met ses enfants en premier rang pour éviter d’être gazé, on est animé par la connerie. Quand on pretexte que Dieu, qui, je le rappelle, n’est qu’une croyance sans fondements, va se venger et ouvrir les enfers sur nous, on est animé par l’aveuglement le plus fondamental proné par l’Eglise depuis toujours.

Nos familles, celles des deux papas, des deux mamans, des trois parents, quatre même sont des familles qui vont donner jour a des enfants heureux, équilibrés, qui savent parfaitement ce qu’il faut pour faire des bébés, mais qui n’iront pas juger untel sur qui il décide d’aimer. Ces enfants sont baignés dans la tolérance, ils voient les combats de leur parents, les preuves manifestes de cette homophobie ambiante dégueulasse, et ils réagissent comment ? Ils se renforcent. Ils se rendent compte avant les autres que les cons regressistes, il y en a partout. Et ils passent leur chemin. Et ils sont heureux avec leur deux mamans, leur deux papas, leurs beaux parents du même sexe. Parce que pour être pédé ou gouine aujourd’hui et vouloir fonder une famille, il en faut, un courage, et il en faut, une patience. Pas d’enfants accidents, pas de trous de capotes, pas d’erreurs de contraception. Ces enfants sont voulus, ces enfants sont aimés quand ils ne sont encore que des projets, des envies folles, des rêves de chaque instant, de chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour.

J’en ai plein le cul. J’en ai marre. Ils me gonflent, ces enfoirés d’antis, et leur homophobie bedonnante et couronnée d’une immunité quasi totale, vous êtes des connards, vous êtes des égoïstes, vous êtes des dangers pour la liberté, pour l’égalité, pour la fraternité, et pour le pays en général. Vous êtes la risée du monde.

Rendez-vous compte. Si je venais à embrasser un garçon sur la bouche dans la rue, je passerais incognito. Si je venais à embrasser une fille sur la bouche dans la rue, je serais susceptible de tomber sur un de ces antis galvanisés à la haine, et je pourrais perdre la vie parce que j’aime. Depuis quand l’amour est-il une honte ?

Je suis fière de ma sexualité. J’aime tout le monde, sans disctinction de sexe, de couleur, de religion, de croyances. La seule chose que je refuse, c’est la haine guidée par la bétise.

Dire qu’il y a un an j’ai écrit ça. Me dire que j’étais déjà dans le vrai me glace le sang. N’hésitez pas à partager cette foutue lettre, et par pitié, rendez-là anonyme. Je ne cherche pas la reconnaissance de mon travail, je cherche juste à faire passer le message.

Cher ami homophobe, 
 
 
 
Oh oui, tu as bien lu. Ami. Je ne suis pas comme toi. Je ne te déteste pas. Toi tu vomis ta haine envers moi et ma communauté, mais moi, je ne sais pas détester les gens, même comme toi. Tu sais, si j’aime les filles, et si je roulerai une pelle à ma chérie devant tes yeux révulsés, ce n’est pas pour le plaisir de te provoquer. C’est juste parce que je l’aime, et comme je trouve que l’amour, c’est quand même un truc drôlement chouette, eh ben, comme ça, hop, je lui prouve que je l’aime. Tu sais, l’amour, tu devrais essayer, ça change la vie. 
 
Tu parles de nous taper dessus, de nous cracher dessus, tu nous dis malades, tu nous vois comme une honte de société, mais dis, est-ce que tu nous connais ? Est-ce que tu sais qui on est, est-ce que tu vis nos vies, est-ce que tu t’es dis que t’allais peut être tenter de nous connaître avant de nous juger ? 
Non. Bien sûr que non. Parce que si c’était le cas, si tu savais qui on est, tu nous aimerais. 
 
Tu te rendrais compte qu’on est comme toi. On a des boulots, des apparts, des amis, des problèmes, des familles, des chiens, des chats, et des fiancés et fiancées qu’on n’a même pas le droit d’épouser. Ouais, là pour le coup, toi, t’as le droit de te marier à qui tu veux et de divorcer et de recommencer. Ben tu vois, nous, on peut pas. Nous, on est obligés de battre le pavé tous les ans pour dire qu’on le veut, ce droit. 
 
Viens avec moi, ami homophobe. T’es pas obligé de me tenir la main si je te dégoûte tant, t’inquiètes. Au pire, j’ai des lingettes alcoolisées si tu me frôles, tu pourras te désinfecter. Sait-on jamais, j’suis peut être contagieuse. Viens avec moi. Viens faire le tour de ma communauté. Je vais te présenter les gens qui tiennent nos associations, parce que, tu sais, c’est pas en claquant des doigts qu’on va y arriver. Nous, on se bat tous les jours, on n’arrête jamais, on écoute les victimes de ta bêtise, on les console, on leur dit qu’on ne lâchera jamais rien, on panse leur blessures physiques et morales. Est-ce que tu réalises seulement le sang dont tes mains sont tâchées ? 
 
Est-ce que tu sais quels abrutis tes propos vont galvaniser, et croire que taper sur d’la pédale, c’est bien ? Est-ce que tu les as vus, les bleus, les coups, les membres cassés parce qu’un mec et son chéri ont croisé la route d’individus qui n’ont rien de mieux a faire de leur vie ? Viens, on va aller visiter les urgences qui voient passer ces victimes tous les ans, et tu sais quoi, tu vas être frappé par leur fierté et leur force, parce que même si ils et elles ont la peur au ventre sans arrêt, ils et elles continuent de battre le pavé, de parler, de pointer du doigt les coupables. 
 
Tiens, puisqu’on s’arrête aux urgences, je vais aller te montrer les centaines de gosses qui tentent de se foutre la tronche en l’air toutes les semaines parce qu’ils subissent l’homophobie de plein fouet. Je vais te les montrer, les poignets tailladés, les boîtes de médocs avalées, les défenestrations, et les cicatrices qu’ils vont garder à vie parce que leur vie sexuelle est pointée du doigt. Je vais pas aller te montrer ceux qui sautent des ponts, ou sur les rails, parce qu’ils ne sont plus là pour en parler. Allez, on va passer par le cimetière, si tu ne sais pas quoi faire, viens fleurir avec moi les tombes de tous ceux-là. Ça ne les ramènera pas, mais qui sait, peut être que le silence d’une tombe d’une gamine de seize pige qui se flingue parce qu’elle aimait les filles, ça va te faire réfléchir deux secondes. 
 
Tiens, puisqu’on y est, on va aller faire un tour en ville. Tu les as vus, ces deux mecs qui se tiennent la main ? Je ne sais pas pourquoi, mais je les trouve tellement beaux. T’as vu, les hétéros qui se prouvent qui s’aiment en public, c’est quand même rare. Tu sais pourquoi nous on le fait ? Parce qu’on aime. Et parce que nous, on a pas le droit de porter des alliances. Parce que nous, on a pas le droit de célébrer dignement notre amour. Parce que nous, on doit se contenter d’un pseudo équivalent, et, t’avoueras, là où on s’est bien foutus de nos gueules, c’est que même vous, les hétéros, vous avez le droit de vous pacser. Mais pas nous, de se marier. Logique ! Tu sais, dans le fond, c’est pas très grave. Nous aussi on peut faire des super cérémonies avec les soeurs de la perpétuelle indulgence (a l’occasion, je te les présenterai, je suis sûre qu’une ribambelle de mecs avec du rouge à lèvres, ça va te plaire)  avec des promesses, des alliances, et des gens qui pleurent toutes les larmes de leur corps parce que rien n’est plus beau qu’un vrai baiser entre deux mecs ou deux nanas qui viennent de s’unir. Et puis, tu sais, même si la société ne les veut pas “vraiment” mariés, eh ben crois-moi, dans les coeurs de tous ceux qui y étaient, ils sont pourtant la définition même de la beauté du mariage. 
 
Oh regarde. Regarde. Deux nanas avec une poussette. Viens, on va leur demander qui est le propriétaire de ce bébé volé. Tu entends ça ? C’est le leur. C’est leur bébé. A elles. Elles sont deux nanas et elles ont un bébé. Tiens, regarde, elles te le présentent. Il est beau, cet enfant, pas vrai ? Il a les yeux de sa mère et le menton de sa mère. Tu sais, ce que ça va donner, plus tard, cet enfant ? Un adulte. Avec une pincée de tolérance de plus que toi. 
 
Tiens, regarde, la nuit tombe. Tu vas bien m’accompagner a une de nos soirées. On n’va pas s’arrêter en si bon chemin. Tu les vois, tous ces gens qui s’apprécient sans se connaître ? Tu sais pourquoi ? Parce qu’on en bave tellement, a longueur de journée, a bouffer tes propos, a se battre pour être acceptés, a supporter les remarques à la con, que quand on se retrouve tous ensembles, on est liés, d’office. Vous, quand vous vous beurrez la tronche, vous vous battez, vous vous disputez. Nous, même avec une légère ivresse, on continue de s’aimer. On ne fait que ça. On s’aime, on aime, et on voit dans chaque nouvelle connaissance une richesse folle, et une raison de plus de se battre pour tout ce que je t’ai montré. 
 
Attends, j’ai pas fini. Viens, on va aller voir tous ces gens qui, volontairement, bénévolement, avec tout leur espace coeur et temps libre, tiennent a bout de bras les associations. Je vais te les montrer, les cinglés qui écrivent des articles a trois heures du matin, ceux qui planifient les actions futures, ceux qui passent leur vie au téléphone a soulager ce que vos victimes n’arrivent pas à soulager. Chaque personne que tu vas pointer du doigt, chaque corps souillé de tes crachats qui va chercher de l’aide, a toute heure du jour et de la nuit, elle va nous trouver. On se bat pour que cette personne sache qui appeller, et surtout, pour que cette personne sache que son combat est notre combat. 
 
Tu sais, nous, les pédés, les gouines, les lesbos, les broute-gazons, les pédales, les trans, les travlos, les à voile et à vapeur, quand un de nous tombe sous vos coups, c’est toute la communauté qui pleure. Sans exceptions. Quand tu tires a boulets rouges sur l’un de nous, c’est nous tous qui tombons. Et c’est nous tous qui nous relevons plus forts a chaque fois, parce que chaque nom de plus sur le mausolée de votre bêtise est un nom de plus pour lequel on va gagner, pour lequel on va tous vous braver, pour lequel on va l’obtenir, notre foutue égalité. 
 
Parce que demain, quand ton fils viendra te présenter son mec, tu penseras a son bonheur. 
 
Parce que demain, quand ta fille se mariera avec une autre nana, tu pleureras parce qu’elles sont magnifiques et parce que tu en es tellement fier que tu veux le dire à la terre entière. 
 
Parce que demain, tu viendras grossir les rangs de nos marches de la fierté, parce qu’on incarne l’amour. Rien que l’amour. 
 
Parce que demain, quand on sera tous et toutes dans les rues a hurler notre joie parce qu’on aura le droit de se marier, parce qu’on aura le droit d’avoir des enfants, tu seras avec nous a sabrer le champagne. 
 
Et parce que même si t’as rien pigé aujourd’hui, je ne te déteste pas. Tu me fais pitié. Tu loupes ce que la vie a de plus beau a offrir. La joie, la beauté, le plaisir, le bonheur, le partage, le courage, la fierté. Et l’amour, bordel. Et l’amour. 
 
 
Sincèrement, 
Axy 
(militante qui aime les filles, les garçons, les garçons qui aiment les garçons, et les filles qui aiment les filles et puis aussi les filles qui aiment les garçons et les garçons qui aiment les filles.)
 
P.S au fait, tu diras a tes copains et tes copines homophobes que même si vous criez fort, on chantera toujours plus fort que vous. Toujours. 

SUPREMACY

Samedi soir, profitant d’un regain de connexion, je me suis fait immensément plaisir. J’ai inscrit via bandsintown mes concerts futurs de The Killers. J’en souriais comme une greluche, ravie de pouvoir poser la première brique de l’année prochaine, et de me détacher de toute cette boue affreuse dans laquelle j’étais engluée depuis des mois. Là, c’était dit, annoncé clairement, et j’en étais fière et immensément satisfaite. Après un an à me priver dans tous les sens et de toutes les façons, on manifestait enfin les signes de redoux.

Bandsintown, mignon tout plein, m’a gratifié d’un “Axy va voir The Killers !” aussi excité que moi. Ca m’a fait sourire, ça à fait ma soirée. J’étais toute ravie, toute enjouée, tellement que je l’ai reposté sur mon mur où je n’ai que trente malheureux amis (facebook me glisse dessus comme la neige bretonne, si tant est qu’il en tombe, bordel).

Quelle ne fut pas ma surprise (ou pas) de constater un charmant commentaire extrêmement bien intentionné d’un Muser sur ce petit statut mignon.

Elle ne va pas voir Muse. Elle va voir sept fois The Killers mais pas une seule fois Muse.

J’ai eu des envie de meurtres de chaises façons clip de The World We Live In, genre dezinguage sauvage contre le mur à la Mark, ou valdinguage au pied façon Brandon. Mais vraiment. D’un statut qui exprimait une joie longtemps contenue, ça en devenait une ENIEME raison pour que les Musers viennent me pourir.

Naturellement, j’ai répondu que Muse, je les avaient vus 37 fois, ce qui, en toute honnêteté, sans prétention aucune, me semble être un nombre certain. Je sentais cependant que la conversation allait me mener vers une envie de descendre par Ikea chercher un stock de cent Ingolf et de les jeter toutes après les autres contre le premier bâtiment qui me tenderait ses briques.

Ben ça n’a pas loupé. Réponse retour ? “Oui mais pas sur cette tournée. Tu aurais au moins pu faire une date”.

Mentalement, j’ai explosé toutes les Ingolf de la terre.

Il semblerait que les Musers aient décidé de me classifier dans la sphère de la haute trahison passible de la peine de mort à cause de mon changement de fandom récent. Entre nous, je n’entendais pas changer de fandom, mais en ajouter une très jolie a mon duo pré-existant. Il semblerait cependant, vu le nombre de réactions reçues de toutes part du côté des fans de Muse, qu’on n’a pas le droit de faire cela. Et que je ne peux pas aller vers The Killers parce que je suis fan de Muse et que je leur dois un espèce de serment d’allégeance à la con, ou que sais-je.

Je me vois donc contraintre de faire un petit historique de mes goûts musicaux, et surtout, de qui a “volé” la place de l’autre, puisque les Musers semblent vouloir jouer à ce petit jeu absolument RIDICULE.

Je suis donc tombée dans Muse en 2006. Le 31 Mars.  Acquis et fait nullement caché. A cette époque, il se trouve que mes goût musicaux bien que limités n’en trouvaient pas moins quelques classiques soigneusement rangés dans leur pochette. Oui, puisque les Ipod et compagnie n’ont pas toujours existés. Et dans cette pochette, bleue et noire, usée jusqu’à la corde, trimballée sans arrêt, se trouvaient dix petits étuis transparents dans lequels reposaient quelques rarissimes albums dûment achetés aux occasions festives de l’année.

En tête, le tout premier, le plus écouté, celui qui a été charnière de mes goûts penchant vers le rock alternatif, un putain de CD aussi rouge que le foutu eyeliner de son putain de chanteur était noir.

On remonte encore plus loin ? Allez. 2001. Rappelons qu’Axelle a toujours été une passionnée de cinéma avant même de l’être de la musique, et que celle-ci a attendu que j’ai dix huit ans pour prendre le dessus et s’imposer comme principal rempart. 2001 est l’année où je vais tomber folle amoureuse de ce qui reste et demeure mon film préféré de tous les temps, qui n’est autre que, ô surprise, Moulin Rouge, où ca chante autant que ça joue. Film que j’ai vu la bagatelle de neuf fois au cinéma, et plus d’un millier de fois en DVD.

Un jour de 2003, le hasard voulant que nous soyons doté de MTV, je vais tomber sur un clip qui va automatiquement me replonger dans l’univers de mon film préféré. Il se trouve que la chanson est plus que géniale, ce qui ne gâche rien. Sans commentaire quand au très expressif chanteur, qui, bien que fort maquillé pour un garçon, n’en est pas moins charmant au demeurant. Le nom de ce groupe ?

The Killers, bande de brêles.

Le nom du CD rouge de colère que j’ai écouté pendant plus de deux ans en non-stop avant de tomber dans Muse ?

Hot Fuss, bande de grosses brêles.

Première pensée consciente de “wah, j’aimerais bien voir ce groupe en concert”?

2004, pour The Killers, bande de brêles absolues.

Alors vous voulez encore jouer à “qui a volé la place de Muse” ? Ben non, hein, puisque dans l’autre sens, c’est moins drôle tout de suite !!

Vous me direz, pourquoi ne pas avoir vu The Killers plus tôt, alors ?

MAIS PARCE QUE J’ETAIS MUSER. LA FANDOM QUI NE TOLERE PAS QU’ON AILLE VOIR AILLEURS. LA FANDOM QUI JUGE ET QUI JAUGE, QUI DONNE DES QUALIFICATIFS ET DES QUANTITATIFS A TORT ET A TRAVERS. LA FANDOM QUI NE TE PARDONNE PAS DE REVENIR EN ARRIERE SI TU DEVIENS “HARDCORE”.

Alors bande de brêles, ça fait dix ans, dix longues années qu’il est grand temps que je ne rendes à The Killers ce qui leur appartient depuis toujours ou presque. Cela fait dix ans qu’ils attendent sagement que je ne sois libérée de mes obligations, que j’ai brisé le cercle vicieux, afin de venir emporter la partie de moi qui leur appartient depuis une foutue decennie.

Et comme le hasard fait très, très, très bien les choses, quinze jours avant The 2nd Law, album dans lequel je ne me retrouve pas du tout malgrè quelques jolies choses, est sorti Battle Born, album, qui, lui, dans 95% de son contenu, parle de moi, de mon état mental, psychologique, physique, sentimental, et qui, comble de la joie, m’emporte toute entière vers des terres heureuses, bercées de la voix de Brandon qui guérit toutes mes blessures les plus récentes, et qui fait le bien que Muse ne fait plus depuis longtemps.

Sauf que depuis que toutes les petites pièces eparpillées de moi, dissoutes et vendues aux quatre vents, ont décidées de se retrouver autours de mes américains de chic et de choc, on dirait que j’ai tué quelqu’un, ou je sais pas, que c’est moi qui ait fracturé le doigt de pied de Matthew (alors qu’il est très doué pour faire ça tout seul, merci). De tous côtés, les rafalles sont incessantes, et toutes plus vicieuses et plus TEUBES les unes que les autres. “Comme tu peux oser ?” ” Mais c’est carrément moins bien que Muse !” ” Tu vas finir par revenir à la raison…” “T’as pas le droit de faire ça !” “De toutes façons The Killers c’est nul”

MAIS OH PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !!! Aux dernières nouvelles, je ne demande son avis à personne, je m’éclate avec mes américains, je meurs d’envie de les voir en live, je bâtis une jolie histoire avec une chouette fandom, je vis des choses avec mes meilleures amies, je m’arrange pour guérir mes blessures de 2012, et en quoi est-ce que c’est sujet a débat sur la place publique si je me consacre a The Killers ? En quoi est-ce que ça gêne les gens ? Il est ou le putain de problème ?!! J’ai vécu à fond ce que j’avais à vivre avec Muse, cette période est revolue, je passe à autre chose, point final. J’avais l’intention de continuer a faire des choses pour les Musers – PUTAIN, je suis a l’origine de Portraits De Musers alors que perso, je suis plus Victim que quoique ce soit d’autre, et surtout pas Muser. Je voulais rester en contact avec cette fandom, mais vu la mentalité, vu les propos, vue l’agression, je doute fort d’être en mesure de le faire.

Votre fandom est en train de partir en monceaux, en fumée. Entre le manque de respect vers les membres du groupe (tweeter le fils de Chris avec un “je veux me taper ton père” mais qu’est-ce qui ne va pas dans vos têtes ?!!),  ou entre les Musers (“d’abord, si t’as pas rencontré le groupe t’es pas une vraie fan”), on serait tenté, de temps en temps, de rappeller les conditions compliquées de la vie aujourd’hui, la crise, les problèmes divers et variés, les coups durs qui nous touchent tous, et de se souvenir que lorsqu’on se découvre une passion commune, c’est AUSSI pour créer de l’unité, pour developper des amitiés, pour se tenir en rang, tous ensembles, sans s’auto-mutiler avec des conneries. Vous aimez le même groupe, bordel !! Rappelez vous du Stade De France, de ce que l’union avait crée de magnifique.

54241250 5493ed2a-bc2f-4758-9ef8-be2ace12ebd7_thumb 32580_1457207465934_1105776973_31337288_6981411_n

Cette fandom vous appartient peut être, mais il est grand temps de la protéger et d’arrêter cette guéguerre stupide. Et surtout envers moi, qui, bien qu’entièrement possédée par un autre groupe, ne vous ai jamais voulu que du bien.

Aujourd’hui, je m’en fout un peu. A trop avoir été poussée à bout, je finis par me lasser. Je vais aller donner mon temps, mon energie, mon amour et mon argent à un autre groupe, et je vais le faire avec joie et bonheur. Et sans regarder en arrière.

Heureusement qu’il me reste quelques belles amitiés pour éviter le gâchis total. Je n’aurais jamais cru quitter cette fandom avec pareille amertume en bouche. Comme quoi…

tumblr_lp1ya2yH571qjd2y7o1_500

Allez, bisous.

P.S Kevin, même si tu m’as bien bien foutue en rogne avec ton commentaire, sache que je ne t’en veux pas. Tu ne fais que canaliser un système que je subis depuis plusieurs semaines et qui m’a usé, et une incompréhension à fait que c’est tombé sur toi. Allez, viens faire un câlin a tatie.

P.S2 à titre info, bande de brêles reste un qualificatif plutôt tendre chez moi. J’ai beau en avoir marre de me justifier tout le temps – d’ailleurs, à partir de maintenant, à la question “pourquoi diable décides-tu de passer chez the Killers et de lâchement abandonner Muse”, ma réponse sera dans l’absolu “parce que merde” – je souhaite à cette fandom de renaître de ses cendres et de récréer une réelle unité . Vous êtes Musers, bordel, fans de Muse, un des plus grands groupes au monde. Pas des directionners, merde !!!