Fear The Distortion : the Marble Hornets Experience.

Tout a commencé par un retweet sur ma timeline. Je suis un peu plus de 1200 personnes, donc c’est souvent un joyeux maelström, mais ça a attiré mon attention. Un compte qui promet de poster des photos de trucs qui foutent les chtons, je suis pour, alors, je me suis abonnée.

photo 2

Le compte a plutôt tenu ses promesses, et m’a foutu les foies avec la photo de la plus grosse légende urbaine Disney, la capture du corps pendu dans It’s A Small World aux USA. Promis, je vous raconterai toutes les LU de Disney un jour prochain. Mais une autre photo a attiré mon attention…

photo 1

J’ai bugué dessus pendant un certain moment, sans trop savoir quoi chercher. Comme j’étais une des premières à avoir ouvert la photo, je me suis dit que j’allais attendre que d’autres finissent par vendre la mèche sur les réponses. Quelque chose me mettait mal à l’aise, mais je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus, trop prise par le premier plan pour jeter un oeil sur ce qui se passe derrière

photo (3)

 

Une forme humanoïde distendue et difforme, près du panier de basket, avec un visage inexpressif et blanc. Tout de suite, j’ai ressenti un frisson de terreur pure me parcourir l’échine, et prise entre peur absolue et délice complet, j’ai regardé les replies pour savoir à quoi cette photo correspondait.

Réponse : le SlenderMan. Une figure en costume noir, dotée d’un corps inhabituellement long, et de jambes et bras démesurés, ainsi que d’un visage blanc ou ne figure ni yeux, ni bouche, ni nez. Cette figure hanterait les cours de récrés et autres parcs, kidnappant les enfants à l’aveugle.

Complètement fascinée, j’ai commencé à aller fouiner et à chercher à en savoir plus. J’ai vu un certain nombres de photos qui rendent la légende urbaine encore plus terrifiante.

Je peux comprendre que son CV de baby sitter soit rejeté

Je peux comprendre que son CV de baby sitter soit rejeté

Bon, Robert, sors de là, tu fais peur aux gamins.

Bon, Robert, sors de là, tu fais peur aux gamins.

Pratique pour la cueillette des pommes

Pratique pour la cueillette des pommes

Ca doit pas être facile de trouver des costumes à sa taille

Ca doit pas être facile de trouver des costumes à sa taille

Bon, je fais ma maline, mais c’est parce que ce personnage a donné lieu à ma plus grosse expérience de terreur de tous les temps, et pourtant, des films qui foutent la trouille, j’en ai vus et je suis super cliente. Mais là où le Slenderman m’a emmenée, je ne suis encore jamais allée.

Quand on pousse les recherches un chouilla plus loin, le terme “marble hornets” revient régulièrement. Alors, forcément, je suis allée fouiner.

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Marble Hornets est une websérie gratuite sur youtube, qu’on peut trouver ici http://www.youtube.com/user/MarbleHornets qui raconte l’histoire à priori innocente de Alex, étudiant en cinéma, qui filme un long métrage, Marble Hornets, sur un jeune homme mid-20’s qui revient dans sa ville natale après un certain temps loin de ses racines.

Cependant, Marble Hornets n’est pas raconté par Alex mais par Jay, qui, surpris de l’abandon soudain du projet, décide de récupérer les vidéos et de terminer le film. Très vite, il se rend compte que Alex ne veut plus jamais entendre parler du projet, et lui fait promettre de ne rien mentionner du contenu en sa présence. Rapidement, Jay réalise que quelque chose poursuivait Alex.

La série est en fait un total de 75 ‘entries’, toutes disponibles sur la chaîne youtube (ou en DVD pour les accros, DVD que je n’ai pas hésité un seul instant à commander), plus une vidéo explicative, et quatres vidéos annexes, dont une qui a été uploadée “à l’insu” de Jay.

Attention, à partir de là, présence régulière de spoilers. Quand j’ai posté le lien sur twitter, certains d’entre vous ont tenté le coup…Jusque là, une seule de mes amies tient encore le choc. Perso, j’ai trempé dans la terreur pure, jubilatoire et étouffante. Je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie, et pourtant, je suis une consommatrice de films d’horreurs comme d’autres les chocolats. Et il en faut beaucoup pour que je sursaute.

You have been warned.

La première vidéo, #entry1, montre une sélection des premiers rushs que Jay récupère et qui ont un début de signification. Si le début ne nous donne pas vraiment d’indices sur ce qui a interpelé Jay, très vite, le premier vrai moment de terreur arrive quand la vidéo se penche sur la fenêtre et son extérieur.

Je peux venir t'emprunter un litre de lait ?

Je peux venir t’emprunter un litre de lait ?

Slenderman, aussi appellé ici l’Operateur. Pour une raison inconnue, il poursuite Alex et a décidé de venir pimenter le tournage de son petit film de sa présence lumineuse et rassurante.

Tout est naturellement tourné au poing, et avec la justification maline première que les protagonistes se filment tout le temps au cas où quelque chose n’arrive. Alex avait cette habitude, Jay va la prendre aussi, et puis, peu après, Tim, le troisième protagoniste d’importance finira avec une caméra vissée au poignet.

Dès #entry1, le ton est donné. Aujourd’hui, il y a 75 entrées, et l’histoire est loin d’être terminée, et régulièrement, une nouvelle entrée est mise en ligne.

Complètement fascinée par la vitesse à laquelle j’avais la trouille, j’ai naturellement continué, et me suis envoyée les 75 vidéos en 24 heures. Et à plus d’une dizaine de reprises, j’étais tellement terrifiée que j’ai manqué de souffrir d’un syndrome Alex : tout arrêter, et souhaiter n’avoir jamais commencé. Mais je suis un peu tête brûlée sur les bords, et surtout, j’avais impérativement besoin de savoir ce qui se passait.

Les premières vidéos sont les rushs que Jay parvient à récupérer et qui ont un sens. Et pour avoir un sens, elles en ont un…Elles ont surtout un point en commun absolument tétanisant.

Coucou me revoilou encore.

Salut les gars !

J'ai vu de la lumière, je suis entré

J’ai vu de la lumière, je suis entré

Tu dormais ? Bon ben tu dors plus. JAMAIS.

Tu dormais ? Bon ben tu dors plus. JAMAIS.

coucou me revoilou

coucou me revoilou

on se fait un cache-cache, ça détendra l'atmosphère

on se fait un cache-cache, ça détendra l’atmosphère

Les gars, je peux avoir un rôle dans le film ?

Les gars, je peux avoir un rôle dans le film ?

Video bomb !

Video bomb !

quelqu'un peut lever les stores, j'y vois que dalle les mecs.

quelqu’un peut lever les stores, j’y vois que dalle les mecs.

Je suis trop fan, je vous suis partout

Je suis trop fan, je vous suis partout

Et encore, dites-vous que ce sont des images arrêtées. Mais en vrai, entrées après entrées, je tremblais.

Jay démontre dès les premières entrées que dès que notre pote s’approche, le son et l’image se distordent jusqu’à être inaudible et ponctués de flashs, et la bande saute. Le génie de ces mecs s’inscrit dans ce premier procédé, où, psychologiquement, on s’adapte à ce concept en moins de cinq entrées, et dès lors, la terreur devient tellement puissante que même pas besoin du grand déguingandé pour faire des bonds, la simple présence de la distortion suffit à se terrer dans un coin et attendre le moment où la chose va débouler et les regarder silencieusement.

Les lieux de tournage sont dans la forêt d’abord et en pleine nuit, lieu et moment de prédilection du Slenderman/opérateur, mais rapidement, les règles sont brisées, et notre ami sort en plein jour, à la cool, venir faire coucou à ses nouveaux copains. Et puis il vient aussi pendant qu’ils dorment, et sans que ceux-là ne se rendent compte de rien (ce moment-là, j’ai bien cru que j’allais arrêter le truc et brûler les bureaux de youtube afin d’être débarassée de la peur pour toujours). On ne sait pas ce qu’il est, on ne sait pas pourquoi il apparaît, mais il est là, régulièrement (approximativement une vidéos sur quatre). Le reste, Jay mène l’enquête, rencontre les gens qui ont travaillé avec Alex, et commence à rencontrer deux personnages tout aussi flippants, plus ou moins en parralèle avec l’Opérateur. L’un porte un masque blanc avec des yeux noirs, et l’autre une veste à capuche et une cagoule, et semblent décidés à s’amuser avec Jay, et à créer une nouvelle source de terreur pour nous, pauvre spectateurs.

Cependant, si l’histoire n’était que Jay qui regarde des rushs d’Alex, ce serait vite plat, malgré la figure horrifiante du Slenderman. Progréssivement, et alors que Jay se fait prendre au jeu, l’histoire s’épaissit, laissant déviner un solide scénario derrière.

Une chose est certaine : la peur et l’addiction est graduelle, et montre en escalier jusqu’aux pires épisodes passés #60.

Je suis devenue accro à ce truc, j’ai hâte et en même temps terriblement peur de la suite, mais bon dieu, les mecs derrière ça sont des petits génies de l’horreur et de la terreur psychologique.  Et je ne le conseillerai qu’aux plus téméraires. Certes, certains, plus avides d’effets spéciaux de qualité, seront rebutés par les petits moyens, mais je pense que personne ne peut prétendre aujourd’hui avoir monté pareil truc de bric et de broc et justifier un tel niveau de trouillomètre. Un pur bonheur, une montée d’adrenaline rarissime et un trip à crever de peur. Génial.

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Ce post est le premier d’une série, puisque je compte planter une analyse complète entrées par entrées, images par images.

MONSTRUEUX. 

Je fais très chiot avec la tête sur le côté, pas vrai ?

Je fais très chiot avec la tête sur le côté, pas vrai ?