[Aren’t fandoms just a terrible waste of time and space ?]

Je suis absolument sérieuse. Désespérement sérieuse, même. Plus le temps passe, plus je découvre, plus je tombe amoureuse ici et là de gens de différents mondes, différents impacts, différentes envergures, différents talents, et plus je me rends compte que les fandoms ne sont, au final, qu’une sorte de gigantesque perte de temps, créatrices de jalousies, de compétitions, de problèmes et de stress qui n’ont aucune raison d’être.

Entrer dans une fandom est porteur, peut être, d’amitiés, mais c’est surtout une promesse d’être placé sur une échelle de valeur absolument ridicule auto-installée par les groupes de fans eux même, trop cons pour se rendre compte, bande de bouffons, qu’on aime a peu près tous la même chose. Et que donc, avec une pointe d’intelligence, au lieu de ficher les nouveaux venus, les anciens, les bleus, les jaunes, les verts, les rouges dans des cases ridicules, il serait souhaitable de ranger tout le monde dans le même casier, celui des “aime tel ou tel artiste” sans aucune autre forme de procès.

Ces conneries ne sont autres que-Stan me pardonnera son pillage d’expression- des concours de bites de niveau maternelle. Cela ne nous enmène nulle part, et pire encore, ça crée pratiquement des motifs de stress, d’angoisse, pour les gens pour qui cela pourrait être important, une fandom, entrer dedans, s’y intégrer, cesser d’être vus comme des bêtes curieuses, d’être jaugées, maltraitées, soumises à l’hypocrisie naturelle presque plus choquante du “mais d’où tu viens toi, j’étais là avant, dégage”. Faut arrêter la déconne deux petites minutes.

Que les bases de fans se dégradent par des conneries faites par le groupe ou l’artiste, c’est une chose, mais si la nouvelle génération semble venir de nulle part ou de fandoms peu glorieuses, est-ce que justement, ce n’est pas à nous, les “vieux”, de venir leur apprendre en quoi ce groupe est génial, ce qu’il y a de fun, où sont les gens géniaux, comment se créer des amitiés ? Qui peut se permettre de se juger au dessus des autres par un nombre de concerts, de rencontres, par un temps compté et calculé passé à parler de…? Et concernant “un certain groupe”, je pourrais me la péter, je pourrais avoir envie de clasher du sucre par tonnes sur tout le monde, parce que ce que j’ai fait, ce que j’ai vu, ça fait pratiquement partie du patrimoine Muse. Oh putain, mon égo pourrais se délecter de cela pendant des jours et des jours et des jours.

Mais au final j’y gagne quoi ? Depuis quand j’ai besoin des autres pour porter une valeur à ce que j’ai fait ? Je l’ai fait pour moi. Je l’ai fait pour pousser le rêve au bout. Je l’ai fait pour survivre, je l’ai fait pour m’accrocher, je l’ai fait parce que quand le temps des adieux viendraient, je ne voulais avoir aucun regrets. Je n’ai jamais fait cela pour me faire valoir comme tellement mieux que la fille qui ne les a jamais vus. Jamais. On est tous les mêmes. On vaut tous la même chose. Un fan, ça reste, à la base, quelqu’un qui s’est rendu compte, un jour, que ça connectait. Que ça marchait. Que des émotions passaient.

En ça, on est tous les mêmes. Ca ne se compte pas en monnaie. Ca se compte en émotions. Ca se compte en nombre de fois où on s’est dit que la vie était quand même carrément plus belle comme ça.

Des fandoms, je n’en connais véritablement que 5. Muse, dont je fais partie depuis 2006-et ne croyez pas que mes aurevoirs soient des adieux. White Lies, dont je fais partie depuis un peu moins de trois ans. The Killers, un peu plus de six mois. Sherlock, depuis un peu moins de deux ans. Et Benedict, depuis, semble-t-il, une poignée de semaines.

Eh ben non.

J’aime Muse. Mais je ne suis pas Muser.

J’adore White Lies. Mais je ne suis pas White Liar.

Je suis droguée à The Killers. Mais je ne suis pas Victim.

J’aime Sherlock comme jamais. Mais je ne suis pas Sherlockian.

Et je suis absolument amoureuse de Benedict. Mais seigneur…Plutôt mourir que d’être une Cumber…Whatever. Woman ? Lady ? Bitch ?

Je suis fan de Muse. De White Lies. De The Killers. De Sherlock. De Benedict. Mais ne me revendique (autrement que sur ma bio twitter, parce qu’allez expliquer ce merdier dans une bio supposée donner des indications sur mes préférences en moins de 160 caractères ?) dans aucune de ces fandoms. Je m’en fous des regards de biais des “vieilles” (et croyez moi, amis Musers, que chez Benedict, ça envoie de la chiennasse qui te devisage de travers, même vous, vous n’avez jamais vu ça) parce que je suis “nouvelle”. Je m’en contrefiche. Mon parcours ne concerne qu’une et une seule personne, et c’est Benedict, et lui seul. Personne ne peut me jauger ou me calculer parce que je ne fangirle pas comme une pupute, parce que je ne me gave pas de sa filmo en un temps record et pour battre ce record, parce que je ne parle pas de lui 24/7.

Je considère que fangirler est drôle dans une certaine mesure. Considérer les gens comme des vulgaires morceaux de chairs destinés à alimenter des fantasmes de frustrées est hors des limites de l’acceptable. Ce n’est pas mon genre. Je suis déjà hors du cercle.

Je prends mon temps avec sa filmo pour laisser les émotions infuser et prendre tout leur impact, provoquer toutes sortes d’idées, creuser en moi des abymes de reflexion et de méditation qui vont transformer la simple attirance envers un talent en quelque chose qui va me pousser à avancer d’une façon ou d’une autre.

Et enfin, mon entourage a compris que j’étais victime d’un raz de marrée, et je n’ai point besoin d’en faire l’évocation permamente pour que ce fait reste néanmoins réel. Dommage, la fandom ne peut pas me trouver sur mes excès ? Qu’elle reste loin de moi. Je ne suis pas là pour passer devant quelqu’un, je suis là pour partager autant que possible avec quelqu’un. Si on me veut pour une conversation à bâtons rompus une nuit durant sur le talent du jeune homme, oh que oui je serais là. Si on veut me mettre une étiquette de récurrente selon critères, allez vous faire fouttre. Je ne suis pas dans un concours. Je suis là pour être vivante, et pour poser ma vie en parallèle à celle des gens qui m’inspirent, me font rêver, frissonner, rire, pleurer, vibrer, et en redemander même quand c’est presque difficile à supporter.

J’ai suffisament tiré sur la fandom Muse dans ce blog, je ne compte pas le refaire. Elle est loin d’être finalement la pire, même si il serait souhaitable que certains cessent de se comporter comme dans une secte.

Chez White Lies, vous n’imaginez pas comme on est jugé. Quand je suis arrivée en 2010, et quand j’ai eu la bonne idée de créer White Lies France, j’ai écopé de plus de huit mois à me faire cracher dessus sans jamais avoir rien dit de travers. Les anciennes me regardaient comme la peste. Alors que tout ce que je voulais, c’était tenter de faire quelque chose de correct, de réunir les fans français autours de passion commune. Je continue de tenir WLF, et je m’entends maintenant très bien avec les anciennes, parce que le temps m’a fait devenir l’une d’elles. Mais je ne parviens pas à comprendre comment on peut faire payer à quelqu’un l’envie volontaire de vouloir faire bouger un petit peu les choses. Ca me dépasse. Si j’avais su que cela allait me causer tant de stress, je ne l’aurais pas fait.

The Killers…Alors celle-là, elle est pas mal aussi. Il se dit et se passe de ces trucs, qui foutent les chtons et donnent envie de se carapater dans un coin d’une salle de concert, loin de la fosse et de ses tumultes et autres bastons. Oui, oui, bastons. Ca court à la popularité, marche sur la vie privée du groupe, vole des éléments persos aux membres et en fait l’étalage sur réseaux sociaux. On se croirait dans une cour de maternelle. Je n’ai même pas voulu mettre les pieds dedans, et quand il s’est posé la question de créer une unité française de fans, ça a été un non franc et direct. Surtout pas.

Sherlock est particulière. La moitié sont des créatifs adorables qui ont tenté de compenser l’absence et le manque, l’autre sont des dingues pour qui un montant minimum d’investissement prouvé est nécéssaire pour qu’on t’adresse la parole. Rigolez, les dindes, rigolez, le volume horaire totale que j’ai passé sur cette série dépasse sans aucun doute le millier d’heures tous épisodes confondus. Mais à quoi bon mentionner que c’est ma zone de comfort, mon petit bout de paradis quand j’ai besoin de souffler, ou juste, de me poser ? Qu’est-ce que ça va me donner de plus d’être considérée comme vraie mordue ? Je le suis. Aucun besoin de preuves. Je n’en fournirais de toutes façons pas. Une fois encore, c’est entre cette série et moi. Et entre elle et moi seulement. Parasiter cet univers profondément rassurant reviendrait pratiquement à me priver d’une île à l’abris du vent et de la pluie, ou je peux venir perdre une heure trente mais gagner un peu de paix. Plus rien de compte, plus de responsabilités, d’angoisses, de douleurs, de peines, de doutes, de peurs, de tragédies. Juste une sorte de règle de no man’s land de ma propre vie qui a le droit de se perdre dans ce que cette série a de génial. Je serais bien folle de vouloir perdre cela. Folle, et perdue.

Quand à ma dernière venue, je n’en veux pas. Je refuse tout net de rentrer dans le jeu parce que ce que j’y vois depuis plus d’un an (faut pas croire, ne pas avoir tout à fait réalisé qu’il allait être important, sinon décisif ne veut pas non plus dire que j’ai rien réalisé du tout). Qui voudrait d’une fandom qui s’est auto-proclamée…Cumberbitches ??? C’est quoi cette dégradation propre pour devenir une sorte de bande de louves baveuses incapable de réfléchir ? Même Benedict lui-même trouve que c’est profondément dégradant ! Posez-vous des questions, les gens. Et le pire dans l’histoire restant…Que c’est ce que la Grande Bretagne nous a sorti de plus talentueux ces vingt dernières années ! C’est insultant envers elles-mêmes, mais presque plus encore envers…Lui ! Ca n’a aucun sens. Pourquoi est-ce que j’ai été prise dans ses filets ? Parce que c’est un challenge permanent. Personne ne sait où il va aller, comment il va le faire, et surtout, où est-ce que ça va, moi, m’entraîner, dans quelles méandres, quel univers parallèle, en quoi est-ce que ça peut, en quoi ça va me forcer à me repousser dans mes propres retranchements ? C’est mon plus beau challenge, et en l’espace de quelques semaines et un fragment seulement de découverte de sa filmo (pitié, ne me forcez pas à inclure Starter For Ten dans l’espèce de giga masse d’émotions toutes plus dingues les unes que les autres que j’ai déjà découvert) j’en suis déjà arrivée à un monde entier de questions et de réponses et d’idées et d’inspirations et d’envies et de passion, tout simplement.

Alors faites-moi plaisir. Larguez vos fandoms et vos codes forcés, et lâchez-vous. Personne ne sera jamais un meilleur fan que vous, parce que personne ne le fera jamais plus comme vous. 

[soundtrack of my life]

Incroyable, les choses qu’on peut apprendre sur quelqu’un rien qu’en regardant sa librairie musicale. On peut déterminer un niveau de bien être rien qu’en regardant la liste des titres présents dans un itunes-parce que bon, on a tous un itunes, plus personne ou presque se prend la tête avec un WMP-et pratiquement établir une carte mentale de la personne. On peut définir les mélancoliques, les joyeux, les fangirls, les fêtards, ceux pour qui la musique n’est qu’un détail, ceux pour qui c’est un oxygène, ceux qui souffrent et ceux qui le cachent, tout est pratiquement enregistré dans ce logiciel. Tout.

Hier, j’ai récupéré mon ordinateur après un an et demi de “malfunction”. En fait, ma prise de chargement ne fonctionnait plus. Je ne sais pas pourquoi j’ai réessayé de le démarrer et de le charger hier, et surtout, comment avec une manipulation minimale, j’ai réussis à faire repartir la bête. La joie de retrouver un terminal d’écriture a quelques jours des deadlines éditeurs mise à part, rallumer la bestiole revient à redemarrer une existence virtuelle restée à un point de ma vie que j’aurais préféré continuer à ignorer. Une belle session de reformatage et de changement de paramètres s’est imposée, d’eviction de favoris liés à ma dernière histoire d’amour-catastrophe en puissance-et de remise à jour, mais la partie la plus impressionnante de ce redemarrage reste…La rédécouverte de mon itunes. La vieille version. Celle entre 2011 et début 2012. Celle pendant laquelle j’allais si mal.

J’ai mis la lecture en shuffle, j’ai caché les noms des titres, et j’ai laissé faire. C’est incroyable ce que mon cerveau peut enregistrer comme souvenirs et sensations rien qu’en un seul titre. Ca fait presque peur de savoir toutes ces choses ) portée de main. On espère toujours se débarasser de son passé, sans vraiment imaginer qu’il soit emprisonné dans ce qu’on aime. Mais c’est le cas…

Rien qu’à l’ouverture de ma librairie, le bazar qui y régnait m’a frappée. Je deteste ranger les fichiers informatiques, quels qu’ils soient, mais depuis un an et demi, je m’étais habituée à l’ordre dans la librairie de ma coloc que j’utilisais de temps à autres pour mettre mon ipod à jour. Alors forcément, quand la bête s’est ouverte, je me suis bien marrée, le merdier qui y régnait était impressionnant. A vrai dire, il y est toujours…

Le top 25 de l’époque n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui. White Lies domine, Flo surnage, Hurts ici et là, deux ou trois errances pop qui me servaient à décompresser quand j’écrivais…Je n’ai jamais pu écrire en écoutant Muse ou White Lies. Chose paradoxales, je n’écoute plus que The Killers MEME en écrivant. Décidément…

Je n’arrive pas à écouter White Lies, même en redécouvrant ma librairie. Souvenirs, blessures, incertitudes quant au futur de mon histoire avec le groupe (majoritairement problèmes de hispterisation du bassiste qui me chagrinent)…On verra ce que ça va donner dans le futur, mais pour le moment, aborder les anglais, c’est compliqué.

Naturellement, ma librairie déborde de Muse, encore. Quand j’ai lancé une écoute en shuffle et en blind test (micro lecteur), je suis tombée sur eux à de nombreuses reprises…J’ai eu beau essayer de les supporter, il semblerait que les émotions liées ne soient mortes pour de bon. Je ne parviens pas à resusciter les sentiments. C’est vide, j’ai l’impression d’être une huître creuse. C’est desespérant. Même Ruled By Secrecy, ma mienne…Rien à faire.

Ca m’a fait très peur, et ça m’a fait paniquer. Au final, je pense que je suis dans une telle logique de liberté, de gain de nouveauté et de profit superbe que je dois renier tout ce que j’ai ressenti et été. Peut être que dans quelques semaines, quelques mois, je vais parvenir à remettre la main sur tout ça…J’ai du mal à croire que tout cela soit mort. En tout cas, j’espère que non.

Plus loin dans la progression de ma librairie, j’ai trouvé quelques preuves de ce que j’avance vis à vis de The Killers : quelques titres, et surtout, une majorité d’écoutes pour…When You Were Young, bien sûr. Autant White Lies a deterré des blessures mal cicatrisées, autant Muse a renouvelle une forme de lassitude teintée de deception, autant trouver mes américains là dedans m’a infiniment fait plaisir et sourire. Ils ont toujours été là. Toujours.

Du reste, j’ai trouvé pas mal de choses originales et drôles là dedans. Des Bandes Originales en pagaille, de tout. Moulin Rouge, Titanic, Un Homme D’Exception, Le Seigneur Des Anneaux, Braveheart, Le Dernier Des Mohicans…Tous ces morceaux qui ont marqué mon écriture et ma vie en général, depuis toute petite. Pas des morceaux joyeux. Au contraire. Plutôt les titres les plus tragiques et les plus tristes…Finalement assez commun et marquant de mon état d’esprit. Je n’allais vraiment pas bien, et même si je m’en servais comme impulsions pour écrire le roman, le fait est que c’est un témoignage évident de mon état mental et psychologique.

L’experience était bizarre. Vraiment bizarre. C’est comme revenir en arrière de quelques temps pour assister, de loin, à des fragments de vie.

Tidal Wave

4 semaines.

4 semaine aujourd’hui que je suis tombée dedans. Dans ce groupe.

4 semaines que le switch s’est connecté, que le courant a accepté, enfin, de passer, tel qu’il devait le faire depuis toujours.

4 semaines que mon sens des priorités a été complètement, totalement, passionément inversé.

4 semaines que ma propre logique en a prit un coup dans la gueule, et que tout ce que je pensais vrai par rapport à bien des choses s’est en fait empressé de me prouver que j’avais tort, et que quand toutes mes illusions s’effondrent, je peux encore être surprise, je peux encore renaître, je peux encore être chamboulée.

4 semaines. Rien, donc.

Et pourtant. Et pourtant…

Tout est à refaire, tout est à définir à nouveau, le territoire a tellement été foutu en l’air que finalement, il est en friche, prêt a voir les nouvelles graines pousser. Quoique, nouvelles…Pas si nouvelles. C’est pas une révélation en forme de reverbère dans la gueule au milieu de nulle part. Non. C’est plutôt une petite lueur constante qui, d’un coup, te prouve qu’au milieu de l’obscurité, elle est surtout la plus puissante et la plus apte à me guider.

Est-ce que c’est une surprise ? Oui, et non. Ca me semble presque logique aujourd’hui, ils étaient juste là, cachés dans un coin, prêts a bondir mais n’avaient jamais eu l’opportunité de le faire.

Mes amis, cette histoire qui commence avec The Killers promet d’aller bien plus loin que je ne l’avais envisagé, que je ne l’avais jamais envisagé. Parce que des choses surréalistes se passent en moi, parce que des émotions impossible à prévoir sont en train de faire leur nid, et parce que j’ai à nouveau le goût de la vie dans la bouche, juste assez fort pour tenir ses promesses, assez marqué pour me dire que le pire est passé, le meilleur à venir.

Je pourrais en parler pendant des heures, mais je ne vais pas le faire. Je suis juste heureuse, juste bien, j’ai l’impression que les choses rentrent dans l’ordre, qu’elles prennent un envol particulier et particulièrement bienveillant.

Avant de conclure, un petit mot pour mon pantin d’anglais, qui a trouvé le moyen de, galopant sur béton pieds nus, se casser le pied. Matthew, tu es une brelle. J’insiste. T’es vraiment pas doué. Mais comme je t’aime toujours de tout mon coeur, parce que tu es la personne qui a changé ma vie, et que sauf si on revient en arrière pour effacer tout cela, personne n’y changera jamais rien, tu vas me faire le plaisir de faire attention à toi et à cette patte folle, et d’arrêter de faire le con, hein.

Bien sur que je m’inquiète pour toi. Il faudrait être fou pour croire qu’ils sont en train de prendre ta place.

Ils sont juste en train de construire une maison à côté de la tienne. Et ils utilisent ton jardin…

All These Things That I’ve Done (ou que je vais faire, dans ce cas précis)

Moui, me suis permis de corriger Brandon C’EST MAL. Je corrige pas, j’ajuste. Et puis, oh, eh, la Fleur, si il est pas content, qu’il vienne protester, qu’on rigole (ou pas, d’ailleurs, plus le temps passe, plus la perspective de faire du face à face avec ce mec me fait un peu perdre mes moyens…Nuhuhuhu).

Ca va bien. De manière très étonnante, ça va même plutôt très bien. Ma paix mentale est plus ou moins de retour, très aidée par ma consommation actuelle de musique. Curieusement, les soucis restent sensiblement les mêmes, mais à ma très grande surprise, les choses sont en train de rentrer dans l’ordre petit à petit. Et ce n’est pas désagréable de voir un peu de plénitude se dessiner à l’horizon, pas désagréable du tout.

Attention, je ne vis pas dans un idéal non plus, loin de cela. Mais je recommence à revoir les choses a moitié pleines plutôt que presque vides. Et ce n’est pas habituel ou reflexe, donc, je le signale. Et je m’en amuse pas mal. La sensation de bonheur diffuse répandue par ma relation à la musique-erm, a The Killers-est en train de faire des miracles, des vrais.

Est-ce qu’au final, on prend vraiment le temps de mesurer ces bonheurs qui peuvent sembler ridicules, minuscules, mais, qui, au final, sauvent des vies, des croyances, des envies, des joies de vivre ? Est-ce qu’à un moment, on ne prend pas cela pour acquis ? Je m’enchante à chaque nouveau titre, en ce moment, et pourtant, je commence à les user. Je m’emerveille des pouvoirs qu’ils ont sur moi, que d’autres ont eu avant, que d’autres ont eu après, mais là, en ce moment, ce sont des vrais frissons de bonheur, des vraies larmes de joie, des émotions a la pureté incontestable, et je suis tellement heureuse de tenir encore debout aujourd’hui que ces petits bonheurs de rien du tout, ils sont tout pour moi, et autant de raisons de continuer à se battre, même contre tout, même contre moi.

Faites moi ce plaisir, aujourd’hui, chers lecteurs. Mesurez le, ce petit bonheur, et laissez-le exploser. Ne le retenez pas. Laissez monter les notes, laissez infuser les paroles, n’attrapez qu’une chanson, celle de votre choix, celle que vous préférez, celle qui vous touche, celle qui vous réanime, et offrez-lui les quatres minutes les plus parfaites de sérénité. Laissez de côté la somme de tous les soucis, les problèmes, les blessures, les peines et les rages, et laissez vous porter, donnez-lui, donnez leur la chance d’en être une, de chance.

Ca fait du bien, hein ? Tant qu’on a la musique, je ne pense pas qu’on puisse être totalement perdus.

Trois semaines aujourd’hui que je suis dans ce mode proche de la positivité globale. Un rien, un switch, et d’un coup, le noir et le blanc de mon existence post-apocalyptique redevienne des couleurs, d’abord des pastels timides, et puis progressivement, des fluos, des flashys, des pleins, des deliés, des reliefs, des nuances, ou plus du tout, et ce drôle de chemin sur lequel je tente de m’aventurer redevient un territoire de joie, et non plus une impasse jonchée de ronces et de fougères empoissonées.

Ca va bien.

Des nouvelles de Muse. Erm…Ben je voulais très très fort faire les Wembley de cette année, eh ben devinez quoi…Y’a pas de Wembley. Non, ces messieurs ont décidé que cette fois, ce serait l’Emirates Stadium. Super décue. Attendez, Wembley, c’est quand même une bête de symbole, je n’en ai pas loupé un, j’étais aux 4, alors je me disais qu’avec un peu de chance, on allait pouvoir recoller les morceaux restants (coincée entre deux The Killers, je doute que des morceaux, y’en ai tant que cela, mais quand même), que j’allais retrouver les fragments de moi restés sur place les quatre fois, enfin, je sais pas…C’était quand même important. Même ce rendez-vous sera violé cette fois. Quelque part, c’est pas très grave, je vais le voir de toutes façons, ce foutu stade, mais…

Pas pour Muse. Ca va être très bizarre, le message à mon cerveau va être plus ou moins paradoxal à gérer, étant donné que je suis habituée a Muse la-bas. Va falloir me rappeller régulièrement que ce n’est pas sur trois anglais que je vais tomber mais sur 4 américains. Histoire d’éviter un choc initial qui serait certain. Non que je souhaite que ce fut Muse, au contraire, je trouve ça génial que ce soit The Killers, c’est une sacrée symbolique ! Mais j’ai toujours dit que Wembley était le meilleur endroit au monde où y voir Muse, et les 4 fois ce fut magique. Donc forcément, temps d’adaptation certain à gérer.

Putain, est-ce que je vais seulement les retrouver un jour, les anglais ? Je commence à me poser la question. Si le SDF clashe avec Wembley pour les Ricains, si ils defont ce qu’ils ont fait à Wembley en se sous-estimant, et ce n’est pas eux qui ont la main pour les festoches, c’est White Lies…Alors ? Quand ?

Je mentirai si je disais que cela ne me rend pas triste. Toute cette excitation à laquelle je suis témoin me glisse dessus. Moi, j’ai plutôt envie de courir partout et de sauter et de hurler de joie parce que je suis à trois mois de mon baptême de The Killers à Dublin. Ce qui fait de moi une nageuse à contre courant, un peu. Je ne suis pas dans la tendance. Ca ne change pas grand chose, sinon le fait que je suis un peu nostalgique de ces grandes périodes de préparation et de pêtages de câbles en or massif.

Fatiguée du gigantisme, le gigantisme parvient quand même à me manquer, parfois. Pas souvent, mais de temps en temps. Je me rappelle des choses, des titres joués entre deux premières parties qui réinjectent des souvenirs, des perceptions sensorielles oubliées, et de retour dans mon système pour un instant. Des évocations. Des photos. Des sons. Des odeurs. Mes souvenirs de ces moments sont stockés et bien stockés, ils restent à disposition sur abonnement, je crois. Pas sûre que je le souhaite, cet abonnement. Pas maintenant en tout cas.

Oh, tiens, j’ai fait une troublante découverte cette semaine. Des référencements google trad de traduction de masse de mon blog provenant des…Etats Unis. Curieux. Très, très curieux. Destabilisant, dans un premier temps, jusqu’à ce que je ne comprenne d’ou cela venait. J’ai deux choix, ma grande. Où je m’arrange pour te bloquer, et j’y arriverais, frustrant ton manque manifeste d’intrusion dans mon existence, soit je t’invite à te faire connaître et à voir si je te rejette ou pas. La balle est dans ton camp. Pas le mien. Plus le mien. Celle que tu a connue est morte depuis longtemps, alors ne t’attends pas à des miracles. Et je me dois de te rappeller qu’elle est morte sous tes coups. Fais ton choix. Grandis, ou lâche moi une bonne fois pour toutes, parce que cette situation est ridicule. Et elle est de ton unique fait, moi, je n’ai été que l’ombre de moi même pour devenir la tienne pendant des mois. Réfléchis bien.

Vous la remarquez, cette absence d’animosité ? Cette force tranquille teintée de douleur ? Il m’en a fallut, des talents de patience et de soin de mes propres lacérations pour arriver à ce stade de calme, alors qu’au fond, j’aurais bien envie de la giffler. Mais une nouvelle fois, je choisis le chemin qui m’éloigne de la haine autant que possible. Il n’y a rien de glorieux à céder à la haine, toute tentante qu’elle fut, je vous le concède.

En survivant à cette année, j’ai réalisé un certain nombre de choses, et nottament que la facilité ne mène jamais à aucun profit, ou alors à très peu. D’être tombée si bas me permet peut être de pouvoir, peut être pas remonter plus haut, mais valoriser les acquis et les choses qui valent le coup de, justement, accepter d’en passer par le fond du fond. Tâchez de me le rappeler la prochaine fois que je vais manger de la vache enragée, siouplait. Parce que ça arrivera forcément. La vie est faite de cela. Cadeaux empoisonnés et rédemptions inespérées.

Dans un tout autre registre, je vais me remettre à écrire. Vraiment écrire, pas me rabaisser a bouffer mon propre style pour plaire à un gros con manipulateur (oui, le calme et le pragmatisme observé ci-dessus n’est pas légion partout encore), non, non, écrire pour le plaisir, écrire tel que je l’ai toujours fait et tel que ça a toujours été moi.

C’est la partie la plus géniale de l’écriture, je trouve, ce que je vis en ce moment. La phase de création pure, celle ou on décide de personnages, et où on va pouvoir jouer à dieu. Je les affine, je les dessine, je les determine, je leur donne des forces et des faiblesses, je leur donne des buts, des folies, je les peaufine au maximum avant de leur donner le jour. J’ai tous les pouvoirs. Je peux les faire souffrir, je peux les rendre heureux, malheureux, joyeux, passionés, déprimés, depressifs, suicidaires même, je peux leur donner un libre arbitre maitrisé, je peux les en priver, je peux les rendre libres ou les enfermer pour leur vie de papier. Je peux absolument tout faire. Et surtout, leur donner le plus grand des pouvoirs : je peux leur donner la chance d’aimer. Je peux les faire tomber amoureux, je peux les séparer, pour un peu ou pour toujours, je peux tout leur faire subir. Et ceux qui ont lu mes deux premiers romans savent que quand je dis que je peux tout leur faire subir, je prends les choses très, très au pied de la lettre. Je décide de tout, et je ne me fixe aucune limite, je pousse les choses aussi loin que je suis en capacité de le faire.

Et j’adore ça.

La plus palpitante de toutes les questions restant quand même le choix ou non du happy end. Mes lectrices de la première heure seront ravies d’apprendre que dans toutes les premières versions, La Fille Du Premier Rang se finissait mal. Après avoir tout fait subir à mon duo de héros, je les separait une dernière et ultime fois. Ne me détestez pas, toute positive que je sois, je ne crois pas au Happy End, malheureusement. Mais vous me direz, toutes les histoires se finissent exactement de la même façon, pas vrai ?

Peut être pas cette fois, finalement…

 

 

Deadlines & Commitments

Dead-lines et Commit-ments, devrais-je dire, plutôt. Au train où je vais avec les titres liés a The Killers, je vais avoir un problème de rupture de stock de titres d’ici à la mi-décembre. Au pire, j’utiliserai les titres de Flamingo et Big Talk, mais même comme ça, j’irais pas loin ! En même temps, quelle idée de mettre des titres de chanson comme titres de posts, quoi…

C’est clair, ça n’a jamais été fait avant (Grey’s Anatomy fait ça très bien, d’ailleurs…)

Bref, revenons-en a nos moutons.

Vous êtes déjà allés en concert ? Je veux dire, pas pour le divertissement, non, pour retrouver sur scène ce qui vous possède vraiment, pour accomplir un rêve. Pour la dimension magique de la chose. Vous avez déjà eu cette chance ? Quand on attend la date des mois et des semaines et des jours, et qu’elle se rapproche, et qu’on a du mal à le croire, et quand on met les pieds dans la salle, qu’on regarde partout autours de soi, histoire de figer dans sa mémoire les gens qui se retrouvent autours d’une même idée, d’une même passion…Et puis, la salle est plongée dans le noir, les cris de fans deviennent l’expression unique de la joie que cela représente. Durant cette précieuse minute où tout n’est que silhouettes dans l’obscurité, où, battements cardiaques après battements cardiaques, on se retrouve avec une excitation et une émotion qui frôle l’indicible quand on réalise que là, en face, il y a des gens qu’on a appris a aimer sans les voir, qu’on a posé en idoles d’une manière ou d’une autre…

C’est une drogue, la scène, mais c’est aussi une drogue d’être dans le public et d’être une brique qui, additionnée a toutes les autres, va faire de cet ensemble, ce mur une sorte de miroir amplifié de ce qui se passe sur scène, et va répondre dans la même logique et de la même façon. C’est ce qu’il existe de plus addictif au monde, et sans les effets négatifs ou pervers de ce qu’une addiction génère habituellement. Si on oublie les quelques bleus, la fatigue et les courbatures, naturellement. C’est plus addictif que la drogue, que le chocolat, et c’est même plus addictif que le sexe. Quand on aime les bons artistes, naturellement.

Et mes trois groupes fétiches, déclenchent, ont déclenché ou vont déclencher cet effet. Paradoxalement, je peux utiliser ce terme au passé pour Muse, au présent pour White Lies et au futur pour The Killers.

Je vous vois venir. Je trahit encore Muse, mon premier amour, quelle honte.

Il y a deux ans, j’aurais dementi farouchement. Je me serais considérée comme insultée et aurait fait une tirade longue comme le bras pour dire que non, que jamais je ne ferais cela, mais que j’avais droit à aller voir ailleurs et que…

Aujourd’hui, je me contenterai de hausser une épaule, un peu blasée. Oui. Si. Je suis probablement en train de les trahir. Mais est-ce que je n’ai pas été trahie en premier lieu, est-ce que je suis la seule a devoir faire preuve de fidelité et d’allégeance ? The second Law est un bon album, mais est-ce que je suis obligée de foncer tête baissée et de dire amen à tout sous pretexte que…C’est Muse ? Je n’ai plus rien à prouver, rien du tout, j’ai tout fait, je les ais vus des dizaines de fois, je leur ai accordé plusieurs années de ma vie, années qui furent belles, mais est-ce que la beauté de la chose ne viendrait pas de la diversité que je crée gentiment ?

Je crois, sincèrement, du fond de mon coeur, que je suis juste fatiguée des codes Muse. Des trucs immenses, et parfois sans beaucoup d’âme, du calqué/copié/collé d’un soir sur l’autre, et des comportement annexes que je ne comprend ni ne supporte. J’ai le droit d’être fatiguée, sans pour autant renier ce qu’ils ont été, et ce qu’ils sont à mes yeux. J’ai le droit de décider une troisième année de break, j’ai le droit d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs, et mieux encore, j’ai le droit de la trouver plus verte. Et ça a été le cas. Chez White Lies, je n’ai aucune frustration, pas une, rien du tout. Même l’absence de Turn The Bells qui reste une de mes chansons préférées n’est pas un problème, au contraire. Le traitement du live n’est pas le même, et ce n’est pas une question de taille de groupe, mais de ce qu’on veut montrer ou transmettre.

J’ai le droit de trouver que c’est too much chez Muse. J’ai le droit de detester la mondanité que ce groupe est en train de devenir. J’ai le droit de trouver que la fandom par a vau l’eau. J’ai le droit de me sentir essouflée quand, même quand j’insuffle autant de passion que je peux, ca retombe comme un soufflet. J’ai le droit de me sentir vexée de ne pas avoir l’envie de les écouter tout le temps, j’ai le droit de me sentir distante, j’ai le droit de me dire plus White Liar, et même plus Victim que je suis actuellement Muser. Ce sont des droits qui n’ont rien a voir avec un divorce, cependant. Ils sont toujours là, bien au chaud, avec une place privilégiée dans mon coeur. Mais oui, aujourd’hui, je prend bel et bien une troisième année, et sûrement une quatrième vu l’album de White Lies qui s’annonce, à aller m’installer chez d’autres et à retrouver les états de mes débuts de Musers. Quand la musique n’est plus qu’émotion, quand les notes me touchent en plein coeur, quand les larmes que je verse sont juste parce que ça va atteindre la zone d’âme allouée a cet effet. Quand l’attente d’un concert devient une quasi obsession, et quand on se dit que en dépit de tous les cauchemars endurés, et toutes les batailles futures, c’est ce qui fait que cela en vaut la peine. Quand mes mains tremblent, mes yeux brillent, quand mon coeur s’accélère parce que j’ai appuyé sur play et que le hasard me met nez à nez avec des choses qui me transportent et me boulversent.

Comme c’est le cas au moment où j’écris cet article, et comme c’est le cas pour une quantité de chansons affolantes de ce groupe, les unes derrière les autres, ce qui me conforte dans mon idée que, aujourd’hui, telle que je suis, avec toutes mes expériences, avec toutes mes failles, tous mes doutes, toutes mes peurs, j’ai trouvé the perfect musical match.

Et si ce n’était pas une course à qui va faire le plus avec un groupe, et si ce n’était pas à qui va être le meilleur fan, mais si plutôt, tout tournait autours de la course a ce qui va coller le plus avec ce qu’on est a un moment donné ?

Ca mérite reflexion, pas vrai…

Une chose est certaine, en ce moment, rien ne peut plus me correspondre que The Killers. Ce qui me conforte dans mon idée que quand tout va mal, mon esprit sait trouver exactement ce qu’il faut pour garder suffisament de raisons de continuer à se battre. La religion n’y est pour rien (désolée Brandon), mais on est fait de manière a garder sous le pieds suffisament de reserves pour qu’au moment où on risque d’atteindre le point de non-retour, cette ressource sorte une carte joker de nulle part et redistribue le jeu.

C’est en cela qu’aimer la musique comme je le fais, sans chichis, sans prétention, sans hipsterisation, mais pour les émotions que cela apporte, et pour le nombre de problèmes que cela solutionne, revêt un caractère proche de la religion.

Sauf qu’au lieu de croire à un truc qui tient du fictif, je pense que c’est, finalement, après tout, en moi que je crois, et en ma capacité a pouvoir me relever à chaque fois.

A past, a present & a future. 

Heart Of A Girl

Aimer un groupe, de tout son coeur, au point de pouvoir s’en retrouver fan, c’est comme tomber amoureuse. La même douceur, la même sensation de planer, la même addiction à une voix. La musique est l’art le plus proche du coeur humain, le plus sensible, le plus capable de faire atteindre des états proches de l’orgasme. Et ce n’est pas moi qui le dit, mais des scientifiques qui travaillent dessus à longueur d’années.

Je suis d’accord. La musique est une solution à tellement de problèmes. La depression, la folie, la peine, la douleur, la maladie…Elle est douée pour créer cette bulle intouchable et pour purger nos émotions en les posant en miroir. Sans la musique, la moitié de ce monde serait desespéré. Et à tout avouer, je préférerais rester célibataire toute ma vie que sourde et privée de musique. C’est le seul de mes sens que je me flinguerai sans réfléchir une seconde si je venais à le perdre.

Donc, oui, aimer une groupe revient à tomber amoureuse. Et oui, en ce moment, je suis en train de tomber amoureuse. Techniquement, c’est la quatrième fois de ma vie. Deux fois avec d’autres charlatans de génie, et une fois avec une vraie personne. Devinez qui dans le lot a toujours été là, et qui n’a été qu’un ramassis de mensonges et de promesses sans aucune intention de les tenir…

Pas compliqué, vu la tenue de ce blog, de dire de qui je suis en train de tomber amoureuse, aujourd’hui, hein. Captain obvious a encore frappé !

Sont beaux, hein ? Ne comptez pas sur moi pour donner dans l’objectivité. Ils me touchent, alors, automatiquement, mes yeux de rêveuse transforment ce quatuor fort charmant en merveilles sur pattes. Et alors, pourquoi pas ?

Oh, je vous vois venir. Mais Axelle, tu es lesbienne, voyons, tu ne PEUX PAS dire ce genre de choses. Rigolez, mais j’ai souvent senti dans l’milieu qu’aimer des groupes masculins posait un certain problème. Comme si cela amoindrissait ma sexualité, presque. Un jour, je vous parlerait des lois et des préjugés du milieu en question…Enfin, tout cela pour dire que j’enmerde un peu les acquis qui veulent que je ne puisse pas aimer autant des garçons. Je ne veux pas les sauter, je les adore pour leur art, pour leur personnalités, pour la façon de me toucher, universellement, que je sois fille ou garçon, homo ou hétéro.

Alors, oui, je suis en train de tomber amoureuse d’un troisième groupe.

Attention, de la musique, j’en consomme en boulimique. Je pioche partout et tout le temps, je ne m’arrête jamais d’avoir des coups de coeur. Mais tomber amoureuse, me lier à un groupe, ça arrive très, très, très rarement. Deux fois en 27 ans.

La première date de 2006 et s’appelle Muse. Je ne vais pas mentir, aujourd’hui, je ne sais plus trop ni quand ni comment ce serait possible aujourd’hui, tellement de choses ont changé et je ne sais pas si ce qui m’a attrappée en premier lieu serait toujours présent si je venais à tomber sur eux aujourd’hui. Mais cela reste et demeure encore aujourd’hui ma plus grande histoire d’amour. La plus folle. La plus infatiguable. La plus sauvage. La plus magique aussi, jusqu’ici au moins, parce que c’était la première.

Je serais liée toute ma vie à eux. Même si aujourd’hui, force est de constater que je ne suis plus aussi proche, ni autant en demande. Les concerts de cette ère ne me font plus rêver, peut être parce qu’autre chose a prit le relai, certes, ou peut être parce que nous allons nous éloigner encore. Je ne sais pas, mais cela ne me fait pas peur. Ils sont là, même loin, même discrets.

La seconde fut une totale surprise, quelque chose d’innatendu et de magique. Ils étaient là, première partie de Wembley et du Stade De France, ils ne demandaient rien, et puis le coup de foudre a eu lieu. White Lies.

Eux, ce sont mes bébés. Parce que j’ai décidé de les appuyer et de les suivre, parce que j’ai crée White Lies France et que la communauté est solide, et parce que nous nous sommes liés et avons appris à nous connaître jusqu’a tisser une vraie relation qui se conclut en une heure a discuter après le concert…

Avec White Lies, il y a et aura toujours une relation de protection, de chouchou, de privilégiés, parce qu’ils sont plus petits, et parce que je les aime de tout mon coeur.

Je croyais vraiment que je ne pourrais aimer que deux groupes, parce que je leur ai donné beaucoup respectivement. 37 concerts d’un côté, 22 de l’autre. Autant de merveilles, de gens, de decouvertes, de voyages, d’amours et d’amitiés. Deux groupes, c’était bien, c’était équilibré.

Et puis…Et puis jamais deux sans trois. Sauf que ces troisièmes, ils auraient pu rester dans un coin sans rien dire encore longtemps, parce qu’à la différence des deux premiers, ils ont toujours étés là…

The Killers, bien sur. Les voilà, mes nouveaux amours, le voilà, mon coup de foudre…Mais je les connais depuis le tout premier album que je possède depuis le jour de sa sortie ! Et c’est le groupe de mon Ex, chose qui aurait fait d’eux des parias, des rebuts, des écartés du trône sans même avoir vraiment eu leur chance…

Non, je ne suis pas immensément ouverte. Mais j’ai craqué pour des émotions, pour des mots, pour des sons, pour des ressentis, pour des frissons, pour des larmes. Je suis quelqu’un de totalement intuitif, et de complètement basée sur les sentiments, tous les sentiments.

The Killers trainent dans mon ipod depuis toujours, bien avant le monopole Muse. C’est presque une justice que Muse se retire un peu pour laisser la place, enfin, à ceux qui auraient peut être été les premiers si la tornade Bellamy n’était pas venue faire sa loi et me sauver la vie. Ils ont toujours été plus ou moins là, comme une sorte de brise légère qui embaume à peine l’ambiance, mais qui est là, quand on s’arrête et qu’on décide de la ressentir.

En cela, le fait que, brusquement, le génie de Brandon Flowers me frappe et me transfigure est une immense surprise. Ces chansons, pour la plupart, je les connais depuis toujours. Alors que d’un coup, les paroles décident à parler de ma vie et de mes troubles…Quelle drôle d’expérience.

Quelle belle expérience.

Il y aurait tant à en dire. Et même en ne restant que sur la base, sur la surface, sans aller explorer les profondeurs de mon âme tourmentée (Baudelaire, sort de ce corps) la palette d’émotions propose de belles nuances que je n’avais pas ressenti depuis un long, long moment. Pleurer sur les mots de ce groupe, de Brandon à plus forte raison me sert de catharsis en puissance. Catharsis que je ne pouvais pas trouver dans la noirceur épurée de White Lies, ou dans les délires politicos-socios-économiques de Muse.

Chez The Killers, tout est question de nuances, de subtilités, de demi-teintes et de double sens. Tout est sujet à interprétation et à vibrer au gré de nos émotions propres et de nos vécus personnels. Brandon Flowers a en cela un génie indéniable, celui de trouver des mots pour qualifier des états de faits qui ne peuvent pas être décrits. Et avec une plume très, très belle. Très poétique. Très lumineuse aussi.

Je me suis immensément assagie, au fil du temps, alors ce n’est pas une surprise que je me retrouve dans un groupe qui sait mesurer les choses. Chose que Muse ne sait pas faire, clairement. Ils ont monté leur réputation sur la surenchère, dans tous les ordres, la scène, les médias, la taille des salles, tout est surdimenssioné. Alors peut être que pour cette fois, je préfère m’accorder les faveurs de quelqu’un qui va venir me prendre par la main et m’apaiser doucement, plutôt que celui qui va venir brûler les pans de la cicatrise sous pretexte de la cotériser. Peut être que mes blessures ne peuvent pas être fermées, mais juste comprises et acceptées en tant que telles. Peut être qu’au lieu d’un chirurgien de l’âme, j’ai juste besoin d’un flûtiste de verre, qui fera se dissiper la douleur et comprendre les ressorts de ces meurtrissures.

En tout cas, oui, je suis amoureuse de The Killers, et cela va aller en augmentant, c’est écrit. Et puis, en Mars, je recommence à goûter aux voyages et aux hôtels, aux coeurs légers un matin de printemps, réveillée aux aurores pour prendre un train pour nulle part, mais surtout ailleurs.

Pour la première fois depuis des années, à l’idée de ce concert, mes yeux se remplissent de larmes, embrasées entre l’excitation et la gratitude, et une envie folle de me perdre auprès de mes américains préférés.