The ugly fanfiction face

Fanfiction. Acte consistant à créer une nouvelle mettant en scène une ou plusieurs célébrités interagissant entre elles ou avec le commun des mortels en dehors de leur zone de reconnaissance. Dans le cadre d’acteurs, soit en prolongeant le corps narratif, soit en proposant une situation extérieure. Dans le cadre de musiciens et/ou chanteurs, en créant une situation post-performance. Les fanfictions sont connues pour être de l’ordre de la bluette tirant souvent vers…Le porno trash, gay de préférence.

Nous voilà avec une référence culturelle de base, excluant totalement l’univers du manga/comic que je ne connais pas et qui me posent bien moins de problèmes (et de dégoût) parce que, youhou, ce ne sont pas des vrais êtres humains en chair, os, vies et sentiments qui sont manipulés par, dans 97% des cas, des excitées de la pastèque qui auraient bien besoin d’une relâche d’hormones par la pratique d’activités physiques de type échange de fluides. Yep, frustration sexuelle.

Manque de bol pour moi, je suis tombée par erreur sur certains textes, et certaines illustrations, qui étaient soit “JohnLock” (étant colocataires, il fallait que John et Sherlock se sautent dessus, ignorant par ce fait a peu près tous les principes de base de la sexualisation des personnages réécrits par Steven & Mark et pré-défini par Conan Doyle), “BellDom” (non et puis sinon Matt Bellamy est père et fiancé hein) et “Kirk/Spock” (Uhura saura apprécier). Et ça tient du viol mental et psychologique. Comment peut-on écrire des horreurs narratives pareilles (et en être fière) me dépasse largement. Me terrifie, même.

Parce que les dindes, là, elles font pas que créer des univers parfaitement pauvres et terriblement prétentieux (en plus de puer le cliché gay où la relation homosexuelle est idéalisée ou “trashisée” de la manière la plus rebutante possible), non.
En plus il faut que l’artiste soit d’accord. Qu’elles posent cette putain de question dès qu’un Q&A se présente, toutes émoustillées, espérant obtenir une réponse du type “oh oui, j’adore ça, je trouve cela glorifiant de minimiser mon art et mon travail pour faire de moi un objet sexuel utilisé à seule fin d’écrire du porno cheap, et je pense que les gens autours de moi qui créent des univers narratifs sont ravis de constater que leur travail est déprécié et tourné en ridicule dans des situations aussi plates que des galettes. Yay you !”

Really ?!

Zachary Quinto, en plus d’avoir effectué la plus belle inversion de courbe (passant de “je ne peux pas supporter sa tronche” à “okay il est génial j’ai rien dit” en deux mois pile poil)a eu des mots extrêmement justes il y a quelques jours, mots qui ont crée une terrrrible polémique au sein des cinglées qui écrivent les torchons Spock/Kirk (rappelons pour l’info que Chris Pine, hétérosexuel, est aussi un des meilleurs amis de Zach. Vous la sentez, la gêne honteuse ?) A la question “que pensez-vous des fanfictions ?”, le sieur a répondu “je ne les lis pas et si des gens n’ont rien de mieux à faire de leur temps que d’en écrire, c’est leur problème”. Et vlan, headshot. Et grande sincérité de la part de Zach, qui ne nous a pas fait du Benedict, pour le coup. Benedict ? Il grimace, pâlit, est l’expression même de la gêne, témoigne avoir lu des trucs surréalistes en ayant un langage du corps au bord de la panique et conclue en murmurant “cette fanbase est creative”. Mon grand, ce fut une démonstration douloureuse de démagogie.

Dans les propos très honnêtes de Zachary, on sent un dégoût ultime. Et pour cause. Il est gay et on réduit sa sexualité a un acte bestial avec un de ses proches potes. Bim, l’homophobie. Dans les dents. Immédiatement après cette déclaration, tornade sur les tropiques, toutes les cruches qui écrivent de genre d’horreur ont traité Zach de tous les noms, faisant de lui une diva incapable d’apprécier sa fanbase. Et c’est qui la drama queen, pour le coup ?! Ça m’a fait grincer des dents, sourire jaune fluo tirant vers le kaki, et exploser de colère et du manque pathétique de bon sens et de maturité là dessous. Mais bon sang les greluches, qu’est-ce que vous avez dans la gueule ???

On va jouer à ça alors. Renversons les dés. Prenons les auteurs de nos affreux textes. Mettons-les à poil avec leur meilleur(e) pote. De préférence dans du porno lesbien quand elles sont hétérosexuelles. Un truc bien trash et cent pour cent cliché de type “j’ai pas de potes LGBT donc je me contente des clichés tendance homophobes”. Làààà. Vous la sentez, l’horreur absolue ? Le gros “WHAT THE HELL” qui vient gangrener l’esprit et le marquer au fer rouge ? Alors, ça fait quoi de devenir un objet sexuel ?

Plus je suis témoin des comportements des fans de ce genre d’horreurs, plus je me dis que des fandoms ont un sérieux problème. Et chez Sherlock-ou plutôt JohnLock parce que je doute que les fans de Sherlock pure souche se comportent ainsi- ça a prit une tournure dramatique au printemps, quand il est apparut que John Watson (SPOILER) se mariait dans le second épisode, qui plus est avec un personnage joué par la délicieuse Amanda Abbington, qui n’est autre que sa compagne dans la vie et la maman de ses enfants. La pauvre Amanda a été bombardée d’insultes et de menaces parce que d’un coup, les johnlockers étaient privés de leur jouet. Ça va très loin dans la connerie.

Alors remettons les choses un tant soit peu en ordre. Écrire de la fanfiction avec un schéma narratif, une histoire qui tient la route est parfaitement acceptable et bénéfique pour se faire la main. Pas de soucis. Mais tout ce qui est dans le cadre de la galvanisation d’ego et l’expression du fantasme mal informé et grossier devrait rester dans le cadre de la fantaisie éhontée et tue, et surtout, ne pas être partagé dans l’espoir de trouver des esprits aussi dérangés qui ne vont plus savoir se tenir (et créer des branches radicales façon chiennes enragées dans les fanbases). La généralisation de ces textes à vomir me fait peur. Les gens semblent avoir perdu tout sens commun, et manifestent et revendiquent une possession des gens, des personnages et pire encore, des artistes, qui tient à la folie. Tâchez de vous souvenir que derrière vos torchons brûlants, il y a des vrais gens avec des vraies vies, des vrais proches et des vraies histoires. Et que si vous tenez tant que cela a écrire, be my guest. Créez vos personnages, vos situations, vos récits. Vous verrez, la jubilation en est pure et intense. Et longue durée…