MUSERS FTW (ou pas)

Star Trek, fournisseur de facepalm depuis 1966

Star Trek, fournisseur de facepalm depuis 1966

J’adore cette fandom. Quand on croit qu’elle a atteint les tréfonds de la connerie…Elle loue une pelleteuse et continue à creuser. Ceci dit, ça devient un truc genre série à la beliebers, que quand ça commence, tu vas chercher ton seau de pop corn et tu sais que tu vas avoir ta dose de schizophrènes-groupies-rageuses.

Eh ben ça n’a pas manqué cette semaine. Et ça a prit des proportions…TITANESQUES. Et pas titanesque façon titans, non non, titanesque façon truc qui coule à pic et risque de rester au fond jusqu’à ce que mort s’en suive.

Alors attention, je ne dis pas que je suis la perfection, que je ne dis pas de conneries sur mes fandoms, que je ne suis jamais fâchée contre les gens que j’admire, et qu’en tant que Muser, j’ai jamais été borderline show-off. Clairement pas, en tant que hardcore muser, j’ai été radicale, aveuglée et j’ai probablement du me croire meilleure que certains au plus fort de cette histoire. Et c’est étouffant pour tout le monde, moi en premier. Je ne regrette rien de ma période de poursuite folle, j’ai vu des milliers de choses, mais je suis contente d’avoir brisé mes liens. C’est le problème des Musers : dès qu’ils tombent dedans, faire la part des choses et revenir à la constation simple que ce n’est qu’un groupe est compliquée. Moi c’est arrivé en 2009, en réalisant brusquement qu’en lieu et place de dieux, il y avait des êtres humains et que je ne pouvais pas décemment rester éblouie par eux. Et sans surprise, depuis que c’est arrivé, je n’ai jamais autant découvert de choses et d’univers, et j’ai fini par revenir a une douce tendresse envers eux après avoir eu besoin de m’éloigner totalement. Personne n’est parfait.

Mais bon. Après 37 concerts, j’avais vu ce qu’il y avait à voir, j’en avais fait le tour, et trois fois. Mon histoire avec Muse a été intense, belle, elle m’a sauvé la vie, mais elle a vécu tout ce qu’elle avait à vivre. J’irai probablement les revoir occasionnellement dans le futur, mais pas comme un devoir. Et j’ai l’impression qu’il y en a deux ou trois par ici qui se sentent comme une responsabilité divine, celle de faire autant de dates que possible, de le crier aussi fort, et de mettre bien en évidence le nombre de fois où Matt ou Dom les regardent, elles, et personne d’autre (perdues au milieu de foules de dizaines de milliers de personnes, meuhbiensur). C’est un groupe. Des gens qui font de la musique et parfois ils la font en live. Ce n’est pas une religion. C’est de la musique. Même quand on achète plein de tickets à la suite pour plein de fois un peu la même chose, le groupe ne doit rien à personne. Ils sont arrivés là grâce aux fans et à leur talent, mais ils ne doivent rien personnellement aux gens, qu’on aille les voir une fois en vingt ans ou cent douze fois en trois mois. Un fan, ce n’est pas une donnée qui a des nuances ou des échelles d’intensité ou de mérite, un fan, c’est quelqu’un qui aime la musique au point de se déclarer fan. Point. Il n’y a pas, n’y aura jamais de fans plus fans que d’autres. Ca ne se mesure pas sur une quantité de pognon dépensée, mais sur une ferveur et une capacité à vibrer sur leurs albums.

Seulement voilà, tout le monde ne pense pas pareil, et alors que je croyais que j’allais laisser les choses se poser tranquillement, je me rends compte que non, non, pas du tout. Et l’élément déclencheur de toute cette bêtise sans fond, le catalyseur de tout cela, ça a été un concert au Japon avec une set list assez hallucinante, digne d’un lovechild entre hullabaloo et le stade de france ’13.

Sans titre

Impressionnant, n’est-ce pas ? (Quoique je vous dirai, je n’aime pas la moitié des titres joués, mais j’ai toujours préféré Absolution OH LA LA LA LA LA JE NE REGRETTE PAS HULLABALOO QUELLE MAUVAISE FAN) (je vais vous épargner le shortcut : plus fan du tout)

Sauf que les malheureux, qu’est-ce qu’ils n’ont pas fait là ! En un quart de micro-seconde, façon vitesse de la lumière, ils se sont retrouvés NOYES sous des MILLIERS de tweets infiniment insultants, ponctués de “fuckers” “motherfuckers” voir même directement “enculés” en français bien de chez nous, arguant que les japonais ne méritent pas une telle set list et que c’est trop dégueulasse et que c’est trop nul et que bouhouhou et que c’est pas juste.

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Et alors moi, après une semaine de retraite twitter fort bénéfique, je déboule là-dedans, genre nid de vipères, et je me rends compte d’où proviennent la plupart des messages en question.

D’admins de fansite. D’admins de fansite que j’ai très bien connu dans le temps (jadis, hein, mais jadis loin). Quand on s’engage a être admin d’un fansite et d’un twitter qui se vante de donner les infos, on ne donne pas son avis, on ne se met pas en PP sa photo avec les membres du groupe, et on ne laisse pas ses nerfs exploser pour des caprices d’enfant gâtée qui n’a pas eu son jouet. Bref, on mobilise au lieu de diviser.

Et puis là, ça a tweeté à tout le monde, entourage, manager, tout le monde était mentionné. La décence me force à ne pas reproduire ces tweets ici, mais ce n’est pas l’envie qui manque. Une chose est certaine, rien de ce que le groupe n’a fait ces derniers temps, et même, ces dernières decennies, ne mérite pareil déluge de rage et de colère pour…Rien.

Le plus beau là dedans, c’est quand même Matt, OUAIS OUAIS MATT BELLAMY, obligé de venir calmer les choses et mettre au clair deux ou trois trucs pour apaiser le jeu.

Dude calm yo tits

Dude calm yo tits

Je ne sais pas si quelqu’un imagine le nombre de saloperies qu’ils ont du recevoir pour qu’il ait à venir lui-même dire aux gens que faut pas s’exciter pour si peu et que les japonais n’ont qu’une avant première de ce qui se passe l’année prochaine. Ce qu’on savait pour ainsi dire déjà tous, en fait.

D’habitude, quand je vois des conneries aussi grosses que cela passer, je me calme, je vais voir ailleurs si elles y sont, et je laisse pisser. Allez savoir pourquoi, probablement en hommage à mon amitié (RIP) avec la personne en question, je suis allée prendre le taureau par les cornes et tenter un éléctrochoc, ou au moins, une prise de conscience de la gravité de la situation. Proférer des insultes aussi puissantes envers un groupe qu’on va voir très, très souvent, ça tient de la schizophrénie pure.

Viens voir le docteur...

Viens voir le docteur

Eh ben j’étais pas au bout de mes peines. L’argument premier étant “y’en a d’autres qui l’ont fait”. Bon. Si tu tues quelqu’un, c’est pas grave parce qu’il y a d’autres personnes qui ont tué avant. J’aime la logique. Très vite, la conversation était à sens unique, comme si je parlais avec un mur, et ça ne m’a même pas énervée. Non, ça m’a rendue triste. Immensément triste. Voir les gens changer est une chose, mais les voir s’enfoncer dans une sorte de délire bordeline érotomanie, avec des propos qui s’applatissent de jour en jour pour s’enfoncer dans des constations que “le concert était bien parce que Matt m’a touché la main”…Genre, vraiment ? L’époque des grandes émotions générées par la musique me semble si loin…

Mais le pire dans l’histoire, ce sont celles qui se permettent de juger les fans sur ce qu’ils font et ne font pas, et qui tirent des propos du genre “tu n’es pas une vraie fan, tu ne les a jamais rencontrés”. Je crois que de toutes les conneries que les musers peuvent dire, et il y en a beaucoup, c’est le truc le plus surréaliste, le plus hallucinant, le plus gonflé et le plus taré que j’ai lu, et de loin. Pire encore quand il est a visée de mes amies, proches, très proches même. Quand on reste dans le sillage de quelqu’un capable de tenir des propos pareils, c’est que déjà, le bon sens de l’histoire est mort, enterré, et on danse sur sa tombe sous la pluie.

Et naturellement, quand j’ai fini par évoquer le problème, les proportions sont sorties de leur lit et on inondé mon twitter jusqu’à aujourd’hui encore. D’un côté, large et qui se multiplie tous les jours, les gens qui ont été dans le collimateur de la pseudo-super fan en question et en ont pris plein les chicots (captures d’écran à l’appui, les paroles passent, les écrits restent) et de l’autre…Ben, euh…Pas grand monde en fait. Et il paraît que vu que je connais pas personnellement l’auteure des propos en question (DIEU M’EN PRESERVE) je suis la plus vile des âmes parce que je juuuuuuge.

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Le fait est, que, malheureusement, les propos en questions ne furent pas rapportés mais montré dans leur habitat naturel, et proféré envers des gens pour qui je donnerai un organe si il le fallait, à savoir, mes amies. Parce que moi, tout là haut dans la pyramide de mes priorités, il y a l’amitié. Et non pas un groupe dont je cherche vainement à attirer l’attention, dont je m’approprie l’identité et les propos, et par lequel j’ai l’impression d’exister. Illusion.

Alors bon. Les championnes du monde du tweet à la “CRAINS MON COURROUX MATT BELLAMY TU SAIS QUI JE SUIS”, de la photo avec le groupe surmultipliée et presque vulgaire de condescendance, du commentaire déplacé sur les membres du groupe qui deviennent un genre de vieux fantasme carrément dégueu, qui vont se rendre compte à un moment donné, J’ESPERE, que dans leur délire, elles ont arrêté de vivre pour des gens qui se fichent bien de leur tronche, je vous souhaite bien du courage. Plus dure sera la chute.

La vie est courte, très courte, et plutôt que d’en faire un prétexte à idolisation à outrance, vous feriez mieux d’aller voir ce qui se passe à droite et à gauche. Et éviter de remettre votre notion de la joie et de la peine dans les mains de trois garçons fort charmants, mais qui ne se soucient, à raison, que de leur existence propre.

Bon et puis sinon, live long and prosper.

Bon et puis sinon, live long and prosper

 

(J’ai réussi à coller Ben, Zach et Sherlock dans un post qui n’a rien à voir. Trop forte)