A Matter Of Time

…Insomnie.

En même temps, pas compliqué de comprendre pourquoi. Stress, revival un peu à chier du grand classique “a year ago I was…”(en train de faire une connerie monumentale, entre autres), attente de délivrance budgeto-financière (vous savez, ce virement ultra attendu qui prend deux jours de plus à arriver juste pour vous faire chier ? Ouais, celui-là), et j’en passe…Quand je vous disait que 2012 allait se foutre de ma gueule jusqu’au bout ! J’plaisantais pas. M’en fout, je tiens bon. Sans déconner, je suis au bord du précipice depuis 369 jours, JE NE SUIS PLUS A DEUX OU TROIS JOURS PRES.

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Tiens, commençons par lui, là, ma source principale (si, si) de stress en ce moment. Ouais, tête à claques, je parle de toi. Tu m’agaces sérieusement.

Ou pas, d’ailleurs. C’est dans mes gênes de gueuler et de râler après les choses qui comptent, et lui, pour le coup, chose qui compte beaucoup. Eh ben chose qui devrait faire un chouilla plus attention à lui, parce que chose malade, chose aphone, chose laryngiteuse, chose annuler concerts. Axy inquiète pour chose.

Donc monsieur, a force de se croire dans le desert du nevada partout (alors qu’on se pêle les miches ici-bas, sans déconner) chope du mal deux fois de suite sur la tournée. Après les deux Manchesters tombés pour cause de grippe, en voilà trois autres logées à la même enseigne parce que Brandon se retrouve avec une vilaine laryngite (j’adore le traitement de cette saleté : fermer sa gueule. Paradoxal, pour un chanteur doté d’une si belle voix). Magique pour se rendre compte à quel point on est attaché à la chose (mon niveau de stress global a implosé en deux secondes) et pour réaliser comme on donnerait beaucoup pour que la chose aille mieux plus vite que cela, siouplaît. Pas pour reprendre la tournée, vous savez, moi, dans mon égoïsme légendaire, tout ce qu’il y a avant Dublin me passe très à l’ouest de la tête, non, mais juste parce que je suis attachée à chose plus que je n’accepte de l’avouer.

J’aime chose enormément.

C’est rigolo, en sept ans avec Muse, je n’ai jamais, pas une seule fois, connu une annulation pour cause de truc malade. Pas une fois. Matt a attendu que je sois tombée dans les copains de Vegas pour se péter le pied. Alors je ne savais pas comment je réagirais. Mais là, dans mes deux premiers mois vraiment dedans, c’est arrivé deux fois déjà. Si Fleur pouvait se soigner une bonne fois pour toutes et arrêter de faire le cake fringué comme dans le mauvais hémisphère, je lui en serait immensément reconnaissante. Vraiment. Je me met suffisament la rate au court-bouillon en ce moment pour ne pas avoir besoin de monsieur qui vient me plonger dans les affres du terrifiant “ahnonvenezpasmeretirermemeunpeuleseultrucquimefaittenirencoredebout”. Je reste humaine, et blindée de trouille pour tout.

Alors Brandon, t’es mignon, tu arrêtes avec les frayeurs, hein. Mes nerfs sont pas si solides que ça. On va t’envoyer aller prendre le soleil en Australie, ça te fera du bien. Je sens poindre une quantité de blagounettes botaniques arriver, je vais les laisser de côté.

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(moi aussi je veux voyager en Dave express )

Rigolez, rigolez les mecs, mais on deconne pas, hein, maintenant qu’on s’est ENFIN trouvés (le premier qui répète “enfin” je le finis à la neige fondue bretonne) je vous garde.

Parce que faut pas déconner, des choses sur le plan émotionnel, il s’en passe, depuis un mois et demi (tout pile) (plus deux ans si on compte mon passif Hot Fuss, mais chut) et j’ai vraiment, mais alors vraiment pas envie de vous perdre encore, et surtout, c’est foutu les gars, je suis là pour rester, alors, hein, arrangeons-nous pour que ce 22 Février soit à la hauteur de tout ce qu’on aura du attendre, et encore plus de tout ce que je peux vous promettre aujourd’hui.

'The Killers'

 

Pas la peine de me regarder comme ça, hein. Pas de ma faute si j’ai été occupée ailleurs…

En fait, si. Et maintenant que j’ai le temps d’y réfléchir, et de réecouter Hot Fuss dans toute sa splendeur, je réalise qu’il y a une erreur de jugement globale, dans cette histoire, qu’il me faut réctifier. Si je suis arrivée à ce genre précis (insérer paroles de Glamorous Indie Rock And Roll ici) musical, après des années de musiques de film seulement, ce n’est pas par Muse. C’est avec Muse, mais définitivement pas par eux. Les bases mêmes de ce qui m’a sussuré a l’oreille que j’étais une fille alternatif / Indie et surtout complètement pop-rock, c’est bel et bien Hot Fuss. En me replongeant dedans aujourd’hui, une histoire plus tard, je réalise que mon amour de cet album est ancré très, très, très profondément en moi, et qu’il n’a jamais cessé d’exister, même si je l’ai ignoré pendant tout ce temps.

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(Brandon, va falloir perdre cette habitude de sauter sur les gens)

Si je pousse mon actuelle refléxion jusqu’au bout, je pense même que Muse n’aurait probablement pas eu le même impact si je ne m’étais pas éveillée à ce style de musique. Ca n’aurait majoritairement pas impacté, mais ç’aurait pu changer pas mal de choses.  Muse a recollé mes morceaux éparpillés aux quatre vents, c’est un fait, mais est-ce qu’au final je n’avais pas commencé à paver des choses avec The Killers, et que j’ai bâtis dans le solide au lieu de bâtir dans le passionel, mais, finalement, ce qui ne tient pas, ce qui ne dure pas ?

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J’ai fait sept ans avec Muse, dont trois qui ne sont même pas des années actives, mais durant lesquelles j’ai tenté de les préserver, de me préserver, et de m’assurer que ce qui était si beau et si fort ne puisse pas s’affadir. Alors que je me battais déjà avec des chateaux de cartes, puisque la toute première faille, la plus violente, le coup qui fut probablement fatal…Fut porté le 31 Octobre 2009.

Tiens, moi et mes dates. Qu’est-il donc arrivé la même date, exactement, trois ans après…

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Ca, pour nepas l’avoir vue venir, celle là, je l’ai pas vue venir (regardez sa frimousse, comment voulez-vous résister à ça ? Je sais, chose, je sais, dix ans, ça fait un SACRE temps de réflexion)…Mais au final, rien de très surprenant, étant donné la densité, le sens et surtout, l’image du groupe.

J’imagine que toutes les micro mini failles gagnées au fur et à mesure avec Muse ont fini par gagner tout le territoire. Et puis, entre ce que je trouvais chez Muse durant les trois premières années, et la dernière, il faut quand même bien avouer que j’ai perdu quelque chose d’essentiel en chemin, et c’est la dimension humaine de l’histoire. De Black Holes à The Resistance, il y a eu entre temps les stades, le gigantisme, le succès a en faire tourner la tête, les critiques unanimes qui leur mangeaient tous dans la main, et une quantité folle de situations et de circonstances qui les ont poussé vers plus de gigantisme encore. Et en tant que fan, je suis une adoratrice des concerts de stades, mais je ne parviens plus à raisonner en termes d’éloignement progressif des codes musicaux et émotionnels premiers.

Lorsque j’ai vu Muse à Glastonbury, je savais que c’était la fin de cette ère. Je le savais. Je l’ai couvert avec tout ce que je pouvais trouver pour couvrir cette plaie béante qui serait mortelle, mais je l’ai su très vite.

Ma surprise, ma très grande surprise, c’est que je croyais que la place de Muse resterait vacante. White Lies n’a aucune des apparences nécéssaires, White Lies est intime, proche, je ne peux pas les ériger en idoles parce que je les connais trop bien personnellement, alors, oui, j’ai eu pensé que Muse allait irrémédiablement laisser un vide gigantesque que personne ne viendrait combler.

Ma surprise, ma très grande surprise, c’est que je reprenne la voie tracée il y a si longtemps, les pavés posés si timidement sans aucun réel espoir de voir quelque chose déboucher, devenir le seul chemin tolérable, le seul qui soit suffisament fort, au contraire, pour tenir les débris de moi qui restaient récupérables. Dix ans.

Dix ans qu’ils sont tellement dans mon entourage que mon apprentissage global a pris moins de trois semaines. Moins de trois semaines pour combler les rares trous dans leur histoire qui me manquaient. Moins de trois semaines pour me rendre compte que leurs bouilles, je les ais toujours eu autours de moi. Moins de trois semaines pour me rendre compte que je n’ai jamais eu que de la bienveillance pour eux, et que je n’ai eu de la bienveillance que pour eux. Moins de trois semaines pour réaliser que mon monde a toujours eu la jolie frimousse de Brandon comme code de normalité. Moins de trois semaines pour me rendre compte qu’ils sont là depuis dix ans, sagement posés dans un coin, appréciant le rare temps que je leur ai consacré, mais surtout, moins de trois semaines pour me rendre compte que dix ans, c’est ce qu’il fallait pour que je réalise qu’ils me correspondent plus que ce que je pouvais, en fait, oser rêver.

Quelque chose en moi n’est ni frustré, ni forcé, ni poussé vers quelque chose d’autre, ni orienté differemment, ni modelé, mais que je suis à la fois très libre et totalement comprise. Au lieu de raconter ce monde qui m’a usée et qui me déteste, Brandon raconte des histoires, comme moi, et comme moi, il fait les choses avec sensibilité et en y croyant, et pour cela, lui et moi sommes pareils. Au lieu de passer par une manière presque trop forte pour moi de montrer les choses, il invite dans son monde, je ne me sens pas obligée de mentir ou de rentrer dans le moule, de combler mes lacunes ou de défendre quelque chose qui s’éloigne peut être un peu trop de qui je suis. Rentrer dans le moule du Muser est une chose, et je l’ai fait sans rien dire, en prétendant pour la plupart des choses que les gens adoraient et defendaient, pour, justement, rester dans le moule. J’ai acceleré toute l’histoire pour garder le rythme. Alors que je suis, finalement, née Victime, je l’ai toujours été.  Quelque chose en eux parvient a prendre une telle hauteur mais se soucie aussi de conserver…Ma liberté.

Je ne cherche pas à renier Muse. Je ne les renierai jamais. Mais je crois que je commence à mesurer ces failles qui ne pouvaient pas être ignorées encore. Je me rends compte que j’aurais perdu Muse quoiqu’il se passe. Je les avaient déjà perdus il y a longtemps.

Le trésor, la merveille, c’est de me dire qu’alors que j’aurais du rester seule après pareil amour, pareille folie…

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…A priori, ceux-là avaient décidé que ce petit jeu n’avait que trop duré.

 

 

Sauvée à la dernière minute. Ouf.