Be Still

Be still
And go on to bed
Nobody knows what lies ahead
And life is short
To say the least
We’re in the belly of the beast

Je viens de saisir le côté presque schizophrène de ce blog, tantôt super joyeux et ravi de ce qui lui arrive (The Killers, pour ainsi dire) et tantôt teinté de deception et de frustration (Muse, pour…Ainsi dire). C’est bizarre. Ou pas, d’ailleurs. C’est plutôt assez logique, et ça se tient pas mal.

Mais j’avais envie d’un article un peu plus joyeux, sans la nuance tristoune qui suit chacun des posts précédents.

Parce qu’une histoire qui est sur la pente descendante, qui s’affadit et s’affaiblit, même au profit d’une très belle qui commence, cela reste super triste. Et si on m’avait dit en 2007 ou 2008 que Muse et moi traverserions une crise si importante et que le côté letal de celle-ci deviendrait presque évident, je crois que je n’aurais pas su le croire, et que j’aurais pris cette nouvelle ou cette vision du futur comme une tragédie.

Au final, pour être parfaitement honnête, je ne pense pas que cela en soit une, pas du tout. J’ai recupéré une certaine liberté, et puis surtout, je ne peux pas nier que ce qui arrive en ce moment, et que j’embrasse sans la moindre trouille (chose que je connaissais pour White Lies) et pleinement, est extrêmement fort. Et j’en suis la première bluffée, j’avais oublié ces sensations.

Alors Muse et moi, je suis totalement incapable de savoir où nous allons, et si nous allons seulement quelque part. Bien aisé qui pourrait le dire. Peut être que le phénix va renaître de ses cendres. Peut être que l’arrivée sauvage et sans préavis des tueurs va leur être fatale (j’ai entendu des rires dans l’auditoire, vous êtes gonflés, merde 🙂 ) et peut être pas. Je ne sais pas, je vais laisser venir. Et tenter de sauver ce qu’il y a à sauver.

Mais de l’autre côté…

Putain de bordel de merde ce que ça peut faire comme bien. Oui je sais, cette phrase manquait cruellement de classe, mais il va falloir vous y faire, quand ça part du coeur, chez moi, c’est rarement livré avec fioritures et fleurs. Quoique cette fois, les fleurs, on va pouvoir s’arranger. Ben quoi, si je commence a déblatérer sur The Killers sans Brandon, ça va être léger, hein. (Oui je sais, mon humour ravageur mérite un oscar, allez mes chers, rangez vos louanges, je ne sais qu’en faire).

Bref. J’étais partie, à la base, pour vous parler de ce qui se passe, dans les faits, en dehors de toute reflexion, depuis…Oh, quoi, une semaine ?

Vous le connaissez, cet état magique, impossible à expliquer, qui doit tenir de l’alchimie, qui fait que quelques notes, une voix, et quelques lignes vont avoir la puissance émotionnelle d’un raz-de-marrée, entraînant des frissons et des larmes encore plus inexplicables mais salvateurs ?

Je suis desespérée. Je suis une desespérée heureuse, mais tout de même. C’est la fréquence quasiment flippante à laquelle ce resultat arrive, en ce moment, et surtout, sur combien de titres, et à quelle puissance qui me desespère. Ce sont des émotions contre lesquelles je ne peux pas lutter, elles annihilent totalement le trouble rangé a l’interieur de moi, ou bien elles le magnifient. Je ne sais pas, mais il y a une semaine, j’étais une sorte de montagne de rage, de désir de vengeance, de colère, chose que je deteste fondamentalement, et je ne savais ni quoi en faire, ni comment les extérioser. Et je ne suis pas une rageuse, je suis plutôt du genre pacifiste sortie du pays des bisounours, qui veut que tous les gens y s’aiment et que tous les gens y soient heureux et qui aime bien être gentille et tout et tout. Alors quand je suis loadée a la rage, je suis très très mal. Ca me prive de mes moyens, de mon intellect, ça m’affaiblit, ça me rend insomniaque. Et pire, ça fait ressortir tous mes démons, et vous voyez Buffy ? Eh ben j’en ai plus que les sept saisons de Buffy mises bout à bout. C’est un épisode de Resident Evil, sans la nana super bonnasse qui leur dezingue la tronche.

Et de la rage, j’ai eu l’occasion d’en accumuler, cette année. Mais là, depuis une semaine, j’ai trouvé le remède ultime. J’aime un groupe d’assassins (oh la la les jeux de mots foireux que je vais pouvoir faire dans les mois et les années qui viennent, merci New Order) et ça va beaucoup mieux.

La musique a toujours eu des superpouvoirs sur moi. En pleine crise de douleur, par exemple, comme ça arrive de temps en temps, la musique m’aide plus que les molécules de la morphine. Scientifiquement pas expliqué, et pourtant factuellement indéniable. Et puis c’est la musique qui m’a tirée de la depression. Et non pas les molécules de Xanax. Globalement, la musique chez moi aime défier la science, et encore plus la médecine.

Mais je dois avouer que, après six albums de Muse et deux de White Lies, les pouvoirs de The Killers me font presque peur tellement j’en prends plein, mais alors plein de chez plein la gueule. Ca vide ma tête, et ça la remplit de notes et de chansons, et ça permet a la très éprouvée et très diminuée moi de, posément, sans rush, sans être pressée, de reconstruire les choses qui ont besoin de l’être.

Et Brandon est doué. Neuf titres sur dix vont pouvoir, partiellement sinon totalement être quasiment directement affilié a ce que je vis actuellement, sur tous les plans, sentimentaux, amicaux et même de principes de vie en général. Et à leur manière de présenter les choses, je me sens comprise, apaisée, calmée, comme si l’hemorragie de cette année était soudainement stoppée, et que la blessure était en cours de traitement. Ma rage coule dans mes larmes, elle disparaît petit à petit, et elle permet surtout à mon être chamboulé et malmené de retrouver une consistance et une forme, des envies, des motivations, des idées et surtout, surtout, des besoins de vivre et de le faire haut et fort, envies que j’avais perdu avec le cataclysme de ce début d’année.

En une semaine de cure intensive de Flowers & co. en perfusion, j’ai réussi a réunir toutes les pièces de mon puzzle, et je recommence à jouer a trouver les coins, les bords, pour tenter d’en refaire une image complète. La musique me fait cela. Et avec The Killers, l’honneteté, la sincérité des garçons, et de Brandon en tête est tellement flagrante que, abusé par les mensonges et par les trahisons, mon organisme commence a répondre positivement.

Et puis la sensation d’être toute petite en écoutant un titre, noyée dans une foule d’émotions toutes plus jolies les unes que les autres…C’est quand même chouette, hein ?

La musique rend heureux. C’est un fait. Et cette fois, je suis tombée sur une VRAIE mine d’or.