Samedi soir, profitant d’un regain de connexion, je me suis fait immensément plaisir. J’ai inscrit via bandsintown mes concerts futurs de The Killers. J’en souriais comme une greluche, ravie de pouvoir poser la première brique de l’année prochaine, et de me détacher de toute cette boue affreuse dans laquelle j’étais engluée depuis des mois. Là, c’était dit, annoncé clairement, et j’en étais fière et immensément satisfaite. Après un an à me priver dans tous les sens et de toutes les façons, on manifestait enfin les signes de redoux.
Bandsintown, mignon tout plein, m’a gratifié d’un “Axy va voir The Killers !” aussi excité que moi. Ca m’a fait sourire, ça à fait ma soirée. J’étais toute ravie, toute enjouée, tellement que je l’ai reposté sur mon mur où je n’ai que trente malheureux amis (facebook me glisse dessus comme la neige bretonne, si tant est qu’il en tombe, bordel).
Quelle ne fut pas ma surprise (ou pas) de constater un charmant commentaire extrêmement bien intentionné d’un Muser sur ce petit statut mignon.
Elle ne va pas voir Muse. Elle va voir sept fois The Killers mais pas une seule fois Muse.
J’ai eu des envie de meurtres de chaises façons clip de The World We Live In, genre dezinguage sauvage contre le mur à la Mark, ou valdinguage au pied façon Brandon. Mais vraiment. D’un statut qui exprimait une joie longtemps contenue, ça en devenait une ENIEME raison pour que les Musers viennent me pourir.
Naturellement, j’ai répondu que Muse, je les avaient vus 37 fois, ce qui, en toute honnêteté, sans prétention aucune, me semble être un nombre certain. Je sentais cependant que la conversation allait me mener vers une envie de descendre par Ikea chercher un stock de cent Ingolf et de les jeter toutes après les autres contre le premier bâtiment qui me tenderait ses briques.
Ben ça n’a pas loupé. Réponse retour ? “Oui mais pas sur cette tournée. Tu aurais au moins pu faire une date”.
Mentalement, j’ai explosé toutes les Ingolf de la terre.
Il semblerait que les Musers aient décidé de me classifier dans la sphère de la haute trahison passible de la peine de mort à cause de mon changement de fandom récent. Entre nous, je n’entendais pas changer de fandom, mais en ajouter une très jolie a mon duo pré-existant. Il semblerait cependant, vu le nombre de réactions reçues de toutes part du côté des fans de Muse, qu’on n’a pas le droit de faire cela. Et que je ne peux pas aller vers The Killers parce que je suis fan de Muse et que je leur dois un espèce de serment d’allégeance à la con, ou que sais-je.
Je me vois donc contraintre de faire un petit historique de mes goûts musicaux, et surtout, de qui a “volé” la place de l’autre, puisque les Musers semblent vouloir jouer à ce petit jeu absolument RIDICULE.
Je suis donc tombée dans Muse en 2006. Le 31 Mars. Acquis et fait nullement caché. A cette époque, il se trouve que mes goût musicaux bien que limités n’en trouvaient pas moins quelques classiques soigneusement rangés dans leur pochette. Oui, puisque les Ipod et compagnie n’ont pas toujours existés. Et dans cette pochette, bleue et noire, usée jusqu’à la corde, trimballée sans arrêt, se trouvaient dix petits étuis transparents dans lequels reposaient quelques rarissimes albums dûment achetés aux occasions festives de l’année.
En tête, le tout premier, le plus écouté, celui qui a été charnière de mes goûts penchant vers le rock alternatif, un putain de CD aussi rouge que le foutu eyeliner de son putain de chanteur était noir.
On remonte encore plus loin ? Allez. 2001. Rappelons qu’Axelle a toujours été une passionnée de cinéma avant même de l’être de la musique, et que celle-ci a attendu que j’ai dix huit ans pour prendre le dessus et s’imposer comme principal rempart. 2001 est l’année où je vais tomber folle amoureuse de ce qui reste et demeure mon film préféré de tous les temps, qui n’est autre que, ô surprise, Moulin Rouge, où ca chante autant que ça joue. Film que j’ai vu la bagatelle de neuf fois au cinéma, et plus d’un millier de fois en DVD.
Un jour de 2003, le hasard voulant que nous soyons doté de MTV, je vais tomber sur un clip qui va automatiquement me replonger dans l’univers de mon film préféré. Il se trouve que la chanson est plus que géniale, ce qui ne gâche rien. Sans commentaire quand au très expressif chanteur, qui, bien que fort maquillé pour un garçon, n’en est pas moins charmant au demeurant. Le nom de ce groupe ?
The Killers, bande de brêles.
Le nom du CD rouge de colère que j’ai écouté pendant plus de deux ans en non-stop avant de tomber dans Muse ?
Hot Fuss, bande de grosses brêles.
Première pensée consciente de “wah, j’aimerais bien voir ce groupe en concert”?
2004, pour The Killers, bande de brêles absolues.
Alors vous voulez encore jouer à “qui a volé la place de Muse” ? Ben non, hein, puisque dans l’autre sens, c’est moins drôle tout de suite !!
Vous me direz, pourquoi ne pas avoir vu The Killers plus tôt, alors ?
MAIS PARCE QUE J’ETAIS MUSER. LA FANDOM QUI NE TOLERE PAS QU’ON AILLE VOIR AILLEURS. LA FANDOM QUI JUGE ET QUI JAUGE, QUI DONNE DES QUALIFICATIFS ET DES QUANTITATIFS A TORT ET A TRAVERS. LA FANDOM QUI NE TE PARDONNE PAS DE REVENIR EN ARRIERE SI TU DEVIENS “HARDCORE”.
Alors bande de brêles, ça fait dix ans, dix longues années qu’il est grand temps que je ne rendes à The Killers ce qui leur appartient depuis toujours ou presque. Cela fait dix ans qu’ils attendent sagement que je ne sois libérée de mes obligations, que j’ai brisé le cercle vicieux, afin de venir emporter la partie de moi qui leur appartient depuis une foutue decennie.
Et comme le hasard fait très, très, très bien les choses, quinze jours avant The 2nd Law, album dans lequel je ne me retrouve pas du tout malgrè quelques jolies choses, est sorti Battle Born, album, qui, lui, dans 95% de son contenu, parle de moi, de mon état mental, psychologique, physique, sentimental, et qui, comble de la joie, m’emporte toute entière vers des terres heureuses, bercées de la voix de Brandon qui guérit toutes mes blessures les plus récentes, et qui fait le bien que Muse ne fait plus depuis longtemps.
Sauf que depuis que toutes les petites pièces eparpillées de moi, dissoutes et vendues aux quatre vents, ont décidées de se retrouver autours de mes américains de chic et de choc, on dirait que j’ai tué quelqu’un, ou je sais pas, que c’est moi qui ait fracturé le doigt de pied de Matthew (alors qu’il est très doué pour faire ça tout seul, merci). De tous côtés, les rafalles sont incessantes, et toutes plus vicieuses et plus TEUBES les unes que les autres. “Comme tu peux oser ?” ” Mais c’est carrément moins bien que Muse !” ” Tu vas finir par revenir à la raison…” “T’as pas le droit de faire ça !” “De toutes façons The Killers c’est nul”
MAIS OH PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !!! Aux dernières nouvelles, je ne demande son avis à personne, je m’éclate avec mes américains, je meurs d’envie de les voir en live, je bâtis une jolie histoire avec une chouette fandom, je vis des choses avec mes meilleures amies, je m’arrange pour guérir mes blessures de 2012, et en quoi est-ce que c’est sujet a débat sur la place publique si je me consacre a The Killers ? En quoi est-ce que ça gêne les gens ? Il est ou le putain de problème ?!! J’ai vécu à fond ce que j’avais à vivre avec Muse, cette période est revolue, je passe à autre chose, point final. J’avais l’intention de continuer a faire des choses pour les Musers – PUTAIN, je suis a l’origine de Portraits De Musers alors que perso, je suis plus Victim que quoique ce soit d’autre, et surtout pas Muser. Je voulais rester en contact avec cette fandom, mais vu la mentalité, vu les propos, vue l’agression, je doute fort d’être en mesure de le faire.
Votre fandom est en train de partir en monceaux, en fumée. Entre le manque de respect vers les membres du groupe (tweeter le fils de Chris avec un “je veux me taper ton père” mais qu’est-ce qui ne va pas dans vos têtes ?!!), ou entre les Musers (“d’abord, si t’as pas rencontré le groupe t’es pas une vraie fan”), on serait tenté, de temps en temps, de rappeller les conditions compliquées de la vie aujourd’hui, la crise, les problèmes divers et variés, les coups durs qui nous touchent tous, et de se souvenir que lorsqu’on se découvre une passion commune, c’est AUSSI pour créer de l’unité, pour developper des amitiés, pour se tenir en rang, tous ensembles, sans s’auto-mutiler avec des conneries. Vous aimez le même groupe, bordel !! Rappelez vous du Stade De France, de ce que l’union avait crée de magnifique.
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Cette fandom vous appartient peut être, mais il est grand temps de la protéger et d’arrêter cette guéguerre stupide. Et surtout envers moi, qui, bien qu’entièrement possédée par un autre groupe, ne vous ai jamais voulu que du bien.
Aujourd’hui, je m’en fout un peu. A trop avoir été poussée à bout, je finis par me lasser. Je vais aller donner mon temps, mon energie, mon amour et mon argent à un autre groupe, et je vais le faire avec joie et bonheur. Et sans regarder en arrière.
Heureusement qu’il me reste quelques belles amitiés pour éviter le gâchis total. Je n’aurais jamais cru quitter cette fandom avec pareille amertume en bouche. Comme quoi…
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Allez, bisous.
P.S Kevin, même si tu m’as bien bien foutue en rogne avec ton commentaire, sache que je ne t’en veux pas. Tu ne fais que canaliser un système que je subis depuis plusieurs semaines et qui m’a usé, et une incompréhension à fait que c’est tombé sur toi. Allez, viens faire un câlin a tatie.
P.S2 à titre info, bande de brêles reste un qualificatif plutôt tendre chez moi. J’ai beau en avoir marre de me justifier tout le temps – d’ailleurs, à partir de maintenant, à la question “pourquoi diable décides-tu de passer chez the Killers et de lâchement abandonner Muse”, ma réponse sera dans l’absolu “parce que merde” – je souhaite à cette fandom de renaître de ses cendres et de récréer une réelle unité . Vous êtes Musers, bordel, fans de Muse, un des plus grands groupes au monde. Pas des directionners, merde !!!