Stromae, mon ami, merci de me prêter tes mots.
Au début, mes posts désabusés sur les fandoms, TOUTES les fandoms, étaient ponctuels, seulement quand quelque chose passait par moi et me faisait réagir. Je pensais sincèrement que les tarées de chez Muse étaient les pires.
Comme j’étais loin du compte…
Je n’en rajoute même pas. C’est ce qui est tragique. Ce qui est terrible. Je ne fais jamais que voir passer les choses et me retrouver devant tellement de bêtise que je pourrais faire des articles trois fois par jour. La majeure partie du temps, je serre les dents très, très fort et je ne dis rien. Le reste, je suis en train de donner à ce blog le visage de la dissidence, la voix des fans qui défendent leur objectivité, leur raison, leur intelligence, leur sens de l’appréciation sans vouloir le foutre dans nos lits, et sans sentir le besoin ultime de fangirler. A vrai dire, et même si j’ai mes accès de pâmoison, je ne comprends par le fangirlisme à outrance, dégueulasse, tâché de frustration sexuelle éhontée. Ca me dégoûte profondément.
Mais de toute évidence, même entourée des nanas les plus géniales du monde (si vous sentez que cette phrase vous est adressée, félicitations, vous l’êtes) je suis une minorité, une minorité bien moins bruyante que les tarées qui entâment tous les jours un peu plus l’image de Ben…Et en sont fières.
On va remettre les choses dans le contexte. Hier soir, une poignée de gens assistaient à une avant première de The Fifth Estate (Assange, Wikileaks, tout ça tout ça). Et au milieu de cette poignée, une poignée plus petite de…Fans. Du genre Cumberbiatch, hein. Et cette fière poignée, toute heureuse de sa mentalité vile et avilissante pour l’objet de leur adoration maniaque s’est fait interviewer par je ne sais quel média pendant un temps substantiel. Suffisant pour déballer un taux de connerie horaire impressionnant, je n’en doute pas. Gageons que je vous reparlerai de cette interview prochainement.
Enfin le fait est que cela a donné naissance à des tweets qui sont à mi chemin entre hilarant et pathétiques. Tweets anonymisés que je laisse les Sherlock et Watson en vous identifier…
Voilà la brique première à une conversation fascinante de déni.
Et voilà les réponses. Dois-je préciser que le compte ci-dessus est “influent” avec pas loin de 8000 abonnées ? Loin des 62 000 du compte cumberbitches, certes, mais vous avez l’idée…
Booooooon. On va faire un rélévé géographique de haut en bas.
- “does not attract many fangirls” : à partir de combien de millions est-ce que “not many” devient “quite a few” ?
- “very strong, intelligent women and men” : noyés en fragment au milieu de la masse, taux inférieur à 1%. Notons aussi que c’est un cas flagrant d’égocentrisme basique.
- “the media tend to portray us delusional screami(n)g fangirls” : non, vraiment, comme lorsque vous hurlez à vous en crever les poumons à toutes les avant premières, ou vous targuez de montrer aux télés mondiales des pancartes “Benedict I’m pregnant and it is yours” ? Ou alors, comme quand elles se targuent d’être ses salopes ? Hu ?
- “I would have hated it if anyone got Johnlock…” : rappellons, je vous le prie, le concept dérrière Johnlock, oui ? Les agitées du bocal fantasmant John et Sherlock en couple libertin tendance porno gay, et pourrissent les réseaux sociaux de leurs fanfictions à gerber. Et l’aveu est magique : oui, on le fait, MAIS OH MON DIEU SI LES MEDIAS SAVAIENT ON NOUS PRENDRAIT POUR DES DINGUES. Oye, première nouvelle : vous ETES dingues.
- “I love you for that” : un cas flagrant de lèche en bonne et due forme.
- “Yes, we are strong, intelligent people with bloody fantastic taste” : je vous invite à relire tout ce que j’ai écrit sous le tag “cte fandom” pour vous faire un avis sur la question.
Comme je suis curieuse, et surtout, comme j’ai bien l’intention de donner ici une idée aussi claire et honnête de ce qu’est cette fandom qui rogne sans cesse l’image d’un acteur exceptionnel, je suis allée explorer plus loin les propos de celle qui se donne l’image d’une femme forte et intelligente, et non d’une fangirl.
Oh, faisons un petit point étymologie. Père castor, qu’est-ce qu’une fangirl ? Merci Urban dictionnary pour le prêt de son fragment de définition commune.
Pour le côté sérieux de la chose, allons du côté du Oxford (pas plus glorieux, je vous rassure)
Fortes de ce point culture nécessaire, nous pouvons explorer plus à même les propos de notre championne de la femme forte et intelligente.
J’ai commencé à m’arracher les cheveux quand je suis arrivée sur des tweets qui démontrent à quel point tout va bien dans sa tête et qu’il n’y a pas de fantasmes dégoulinants issus d’un cerveau obsédé là dessous…Replacement de contexte : concert de Justin Timberlake, Chris(Pine) et Benedict y étaient(QUART D’HEURE TABLOIDS BONJOUR). Le pistolet de la fangirl est chargé, plus qu’a appuyer sur la détente…(à lire de bas en haut)
Gageons que cela donne tout son poids à la déclaration aux journalistes. Strong & intelligent !
Mais ça ne s’arrête pas là. Voilà le tweet “strong & intelligent” envoyé à Mr Assange via Wikileaks
…Wow. Dans mon for intérieur, j’espère de tout coeur que Julian était dans les parages sur le compte Wikileaks (parce que bon, hein, Wikileaks c’est pas Julian, il a une putain d’équipe avec lui) juste pour le fou rire qu’il a pu se prendre, encore. Décidément, le pauvre, on lui a sûrement fait cadeau du meilleur acteur possible pour l’interpréter, mais du pire entourage possible et imaginable autours de celui ci. Enfin vous noterez qu’en sortant d’une production manichéenne Disney, elle A VU LA LUMIERE et connaît TOUTE LA VERITE. Cette tentative absolument malsaine et vaine de dire à Julian qu’elle sait mieux que tout le monde et que lui-même est hilarante. Et puis le respect, hein. Le respect…
A ce moment là, Wikileaks tweetait quelque chose de bien plus grave et alarmant.
Ah. Oh. C’est assez flippant de se dire que Disney, bien conscient de la merde qu’ils racontent et du parti pris tellement américanisé, préfèrent éviter la confrontation directe avec le premier interessé, le créateur de Wikileaks, le-qu’on partage ou non ses idées-révolutionnaire des temps modernes, qui est tout de même dépeint comme un villain depuis le début-tant et si bien que Benedict lui même a du prendre parti et édulcorer de lui même les choses-et s’opposent à sa présence alors qu’ils encouragent celle des fans cinglées de Benedict incapable de faire preuve du moindre jugement éclairé, absolument pas au fait une seule seconde de l’histoire de Wikileaks, et plus passionnée par les échanges de fantasmes puant entre elles que par le sort du monde et des médias, et de ce que cet homme qu’elles ne respectent pas à ouvert comme portes et déclenché comme reflexions. Assange va voir le film très prochainement, et cette anti-stratégie de la part de Disney va décupler les critiques, et elles seront toutes justifiées. Interdire les projections à Wikileaks, quel culot !! Il suffit de voir que le compte twitter officiel (vérifié) de TFE retweete comme messages pour comprendre que la communication est assurée par une bande de pigeons doués pour le marketing de masse…
Je suis dépassée par la situation, et profondément attristée par le refus net et précis de voir au dessus d’une putain d’apparence, dans tous les sens du terme. J’ai envie de plaquer ici une tirade sur l’immense talent de Benedict, sur tous les moments où, oubliant pour un temps les bêtises qui courent dans son dos, je suis bluffée, épatée, enchantée, envoutée par sa façon unique et tellement précieuse de faire les choses, mais à quoi bon ? Dans deux ou trois jours, je serai obligée de pointer des conneries encore plus grosses du doigt, et le talent immense de mon étoile va continuer de filer, noyer sous un record d’inepties injuste qu’il ne voit même pas, bloqué dans sa bulle.
Ouais, c’est triste. C’est pathétique. Et le UD s’est chargé de m’achever.