[Aren’t fandoms just a terrible waste of time and space ?]

Je suis absolument sérieuse. Désespérement sérieuse, même. Plus le temps passe, plus je découvre, plus je tombe amoureuse ici et là de gens de différents mondes, différents impacts, différentes envergures, différents talents, et plus je me rends compte que les fandoms ne sont, au final, qu’une sorte de gigantesque perte de temps, créatrices de jalousies, de compétitions, de problèmes et de stress qui n’ont aucune raison d’être.

Entrer dans une fandom est porteur, peut être, d’amitiés, mais c’est surtout une promesse d’être placé sur une échelle de valeur absolument ridicule auto-installée par les groupes de fans eux même, trop cons pour se rendre compte, bande de bouffons, qu’on aime a peu près tous la même chose. Et que donc, avec une pointe d’intelligence, au lieu de ficher les nouveaux venus, les anciens, les bleus, les jaunes, les verts, les rouges dans des cases ridicules, il serait souhaitable de ranger tout le monde dans le même casier, celui des “aime tel ou tel artiste” sans aucune autre forme de procès.

Ces conneries ne sont autres que-Stan me pardonnera son pillage d’expression- des concours de bites de niveau maternelle. Cela ne nous enmène nulle part, et pire encore, ça crée pratiquement des motifs de stress, d’angoisse, pour les gens pour qui cela pourrait être important, une fandom, entrer dedans, s’y intégrer, cesser d’être vus comme des bêtes curieuses, d’être jaugées, maltraitées, soumises à l’hypocrisie naturelle presque plus choquante du “mais d’où tu viens toi, j’étais là avant, dégage”. Faut arrêter la déconne deux petites minutes.

Que les bases de fans se dégradent par des conneries faites par le groupe ou l’artiste, c’est une chose, mais si la nouvelle génération semble venir de nulle part ou de fandoms peu glorieuses, est-ce que justement, ce n’est pas à nous, les “vieux”, de venir leur apprendre en quoi ce groupe est génial, ce qu’il y a de fun, où sont les gens géniaux, comment se créer des amitiés ? Qui peut se permettre de se juger au dessus des autres par un nombre de concerts, de rencontres, par un temps compté et calculé passé à parler de…? Et concernant “un certain groupe”, je pourrais me la péter, je pourrais avoir envie de clasher du sucre par tonnes sur tout le monde, parce que ce que j’ai fait, ce que j’ai vu, ça fait pratiquement partie du patrimoine Muse. Oh putain, mon égo pourrais se délecter de cela pendant des jours et des jours et des jours.

Mais au final j’y gagne quoi ? Depuis quand j’ai besoin des autres pour porter une valeur à ce que j’ai fait ? Je l’ai fait pour moi. Je l’ai fait pour pousser le rêve au bout. Je l’ai fait pour survivre, je l’ai fait pour m’accrocher, je l’ai fait parce que quand le temps des adieux viendraient, je ne voulais avoir aucun regrets. Je n’ai jamais fait cela pour me faire valoir comme tellement mieux que la fille qui ne les a jamais vus. Jamais. On est tous les mêmes. On vaut tous la même chose. Un fan, ça reste, à la base, quelqu’un qui s’est rendu compte, un jour, que ça connectait. Que ça marchait. Que des émotions passaient.

En ça, on est tous les mêmes. Ca ne se compte pas en monnaie. Ca se compte en émotions. Ca se compte en nombre de fois où on s’est dit que la vie était quand même carrément plus belle comme ça.

Des fandoms, je n’en connais véritablement que 5. Muse, dont je fais partie depuis 2006-et ne croyez pas que mes aurevoirs soient des adieux. White Lies, dont je fais partie depuis un peu moins de trois ans. The Killers, un peu plus de six mois. Sherlock, depuis un peu moins de deux ans. Et Benedict, depuis, semble-t-il, une poignée de semaines.

Eh ben non.

J’aime Muse. Mais je ne suis pas Muser.

J’adore White Lies. Mais je ne suis pas White Liar.

Je suis droguée à The Killers. Mais je ne suis pas Victim.

J’aime Sherlock comme jamais. Mais je ne suis pas Sherlockian.

Et je suis absolument amoureuse de Benedict. Mais seigneur…Plutôt mourir que d’être une Cumber…Whatever. Woman ? Lady ? Bitch ?

Je suis fan de Muse. De White Lies. De The Killers. De Sherlock. De Benedict. Mais ne me revendique (autrement que sur ma bio twitter, parce qu’allez expliquer ce merdier dans une bio supposée donner des indications sur mes préférences en moins de 160 caractères ?) dans aucune de ces fandoms. Je m’en fous des regards de biais des “vieilles” (et croyez moi, amis Musers, que chez Benedict, ça envoie de la chiennasse qui te devisage de travers, même vous, vous n’avez jamais vu ça) parce que je suis “nouvelle”. Je m’en contrefiche. Mon parcours ne concerne qu’une et une seule personne, et c’est Benedict, et lui seul. Personne ne peut me jauger ou me calculer parce que je ne fangirle pas comme une pupute, parce que je ne me gave pas de sa filmo en un temps record et pour battre ce record, parce que je ne parle pas de lui 24/7.

Je considère que fangirler est drôle dans une certaine mesure. Considérer les gens comme des vulgaires morceaux de chairs destinés à alimenter des fantasmes de frustrées est hors des limites de l’acceptable. Ce n’est pas mon genre. Je suis déjà hors du cercle.

Je prends mon temps avec sa filmo pour laisser les émotions infuser et prendre tout leur impact, provoquer toutes sortes d’idées, creuser en moi des abymes de reflexion et de méditation qui vont transformer la simple attirance envers un talent en quelque chose qui va me pousser à avancer d’une façon ou d’une autre.

Et enfin, mon entourage a compris que j’étais victime d’un raz de marrée, et je n’ai point besoin d’en faire l’évocation permamente pour que ce fait reste néanmoins réel. Dommage, la fandom ne peut pas me trouver sur mes excès ? Qu’elle reste loin de moi. Je ne suis pas là pour passer devant quelqu’un, je suis là pour partager autant que possible avec quelqu’un. Si on me veut pour une conversation à bâtons rompus une nuit durant sur le talent du jeune homme, oh que oui je serais là. Si on veut me mettre une étiquette de récurrente selon critères, allez vous faire fouttre. Je ne suis pas dans un concours. Je suis là pour être vivante, et pour poser ma vie en parallèle à celle des gens qui m’inspirent, me font rêver, frissonner, rire, pleurer, vibrer, et en redemander même quand c’est presque difficile à supporter.

J’ai suffisament tiré sur la fandom Muse dans ce blog, je ne compte pas le refaire. Elle est loin d’être finalement la pire, même si il serait souhaitable que certains cessent de se comporter comme dans une secte.

Chez White Lies, vous n’imaginez pas comme on est jugé. Quand je suis arrivée en 2010, et quand j’ai eu la bonne idée de créer White Lies France, j’ai écopé de plus de huit mois à me faire cracher dessus sans jamais avoir rien dit de travers. Les anciennes me regardaient comme la peste. Alors que tout ce que je voulais, c’était tenter de faire quelque chose de correct, de réunir les fans français autours de passion commune. Je continue de tenir WLF, et je m’entends maintenant très bien avec les anciennes, parce que le temps m’a fait devenir l’une d’elles. Mais je ne parviens pas à comprendre comment on peut faire payer à quelqu’un l’envie volontaire de vouloir faire bouger un petit peu les choses. Ca me dépasse. Si j’avais su que cela allait me causer tant de stress, je ne l’aurais pas fait.

The Killers…Alors celle-là, elle est pas mal aussi. Il se dit et se passe de ces trucs, qui foutent les chtons et donnent envie de se carapater dans un coin d’une salle de concert, loin de la fosse et de ses tumultes et autres bastons. Oui, oui, bastons. Ca court à la popularité, marche sur la vie privée du groupe, vole des éléments persos aux membres et en fait l’étalage sur réseaux sociaux. On se croirait dans une cour de maternelle. Je n’ai même pas voulu mettre les pieds dedans, et quand il s’est posé la question de créer une unité française de fans, ça a été un non franc et direct. Surtout pas.

Sherlock est particulière. La moitié sont des créatifs adorables qui ont tenté de compenser l’absence et le manque, l’autre sont des dingues pour qui un montant minimum d’investissement prouvé est nécéssaire pour qu’on t’adresse la parole. Rigolez, les dindes, rigolez, le volume horaire totale que j’ai passé sur cette série dépasse sans aucun doute le millier d’heures tous épisodes confondus. Mais à quoi bon mentionner que c’est ma zone de comfort, mon petit bout de paradis quand j’ai besoin de souffler, ou juste, de me poser ? Qu’est-ce que ça va me donner de plus d’être considérée comme vraie mordue ? Je le suis. Aucun besoin de preuves. Je n’en fournirais de toutes façons pas. Une fois encore, c’est entre cette série et moi. Et entre elle et moi seulement. Parasiter cet univers profondément rassurant reviendrait pratiquement à me priver d’une île à l’abris du vent et de la pluie, ou je peux venir perdre une heure trente mais gagner un peu de paix. Plus rien de compte, plus de responsabilités, d’angoisses, de douleurs, de peines, de doutes, de peurs, de tragédies. Juste une sorte de règle de no man’s land de ma propre vie qui a le droit de se perdre dans ce que cette série a de génial. Je serais bien folle de vouloir perdre cela. Folle, et perdue.

Quand à ma dernière venue, je n’en veux pas. Je refuse tout net de rentrer dans le jeu parce que ce que j’y vois depuis plus d’un an (faut pas croire, ne pas avoir tout à fait réalisé qu’il allait être important, sinon décisif ne veut pas non plus dire que j’ai rien réalisé du tout). Qui voudrait d’une fandom qui s’est auto-proclamée…Cumberbitches ??? C’est quoi cette dégradation propre pour devenir une sorte de bande de louves baveuses incapable de réfléchir ? Même Benedict lui-même trouve que c’est profondément dégradant ! Posez-vous des questions, les gens. Et le pire dans l’histoire restant…Que c’est ce que la Grande Bretagne nous a sorti de plus talentueux ces vingt dernières années ! C’est insultant envers elles-mêmes, mais presque plus encore envers…Lui ! Ca n’a aucun sens. Pourquoi est-ce que j’ai été prise dans ses filets ? Parce que c’est un challenge permanent. Personne ne sait où il va aller, comment il va le faire, et surtout, où est-ce que ça va, moi, m’entraîner, dans quelles méandres, quel univers parallèle, en quoi est-ce que ça peut, en quoi ça va me forcer à me repousser dans mes propres retranchements ? C’est mon plus beau challenge, et en l’espace de quelques semaines et un fragment seulement de découverte de sa filmo (pitié, ne me forcez pas à inclure Starter For Ten dans l’espèce de giga masse d’émotions toutes plus dingues les unes que les autres que j’ai déjà découvert) j’en suis déjà arrivée à un monde entier de questions et de réponses et d’idées et d’inspirations et d’envies et de passion, tout simplement.

Alors faites-moi plaisir. Larguez vos fandoms et vos codes forcés, et lâchez-vous. Personne ne sera jamais un meilleur fan que vous, parce que personne ne le fera jamais plus comme vous. 

Flesh & Bone

And what are you made of ? 

L’envie irrépressible de gueuler bien fort “FLESH AND BONE” le poing en l’air me prend, et ne me lâche plus. Patience, ma grande, patience, tu auras ta chance au milieu de dizaine d’autres dans quelques semaines. Patience.

N’empêche, vous savez quoi, cette envie de brailler (et de massacrer) Battle Born en entier revient en force après quelques jours de stress d’une telle intensité que j’en ai perdu mes couleurs. Là, a y est, j’ai envie d’aller courir sous la pluie et de crier au monde mon amour des américains de Vegas. Et mon envie de vivre, accessoirement. J’ai envie de brailler à tout Brest comme je suis contente d’être toujours là, et comme je suis heureuse de ce que j’ai avec moi, et autours de moi, et comme j’emmerde tous ceux qui m’ont fait chier, qui m’ont pourrie, qui m’ont détruite même et comme je m’en fout et comme je les aime. Même eux, les pourris. Même eux.

Une nouvelle ère commence. Les mayas avaient tort, ou alors, leur interprétation ridicule était fausse, mais je sens bien que les choses sont en train de d’inverser. Je sens bien qu’un nouveau cycle, qu’un nouveau mode, qu’un  nouveau système est en train de commencer. Je vois le changement arriver. Je le sens là, au coin de la rue, qui m’attire vers lui petit à petit, et je sens surtout les bonnes choses arriver. Elles sont là, à une distance respectable, quoique plus courte chaque fois que je me relève d’une attaque, d’un problème, d’une crise de douleur au côté droit (qui vient me rappeller que des ovaires malades, j’en ai deux), d’un manque complet de civisme de connards finis qui ne comprennent rien à l’esprit de Noël, et la liste est non exhaustive. Chaque attaque me semble être une raison de plus de se relever. Et j’ai l’impression de trouver ici et là des instants, des moments, des fragments, des êtres de lumière, qui ne peuvent qu’indiquer que le bon est là, tout près.

Et pourtant, des évènements tragiques se passent encore partout. Mais peut être que dans chaque tragédie se cache quelque chose destiné à nous surpasser ? Peut être que dans ces instants d’immense doute, on peut trouver des raisons de ne pas abandonner ?

Aujourd’hui,  je m’étais encore décalée royalement (et que j’ai rêvé que Brandon devenait le chanteur de 30 seconds to mars, gros gros WTF)(quoiqu’au niveau de l’eye-liner, il a rien à apprendre à Leto) et quand je me suis réveillée, un peu à l’ouest de l’ouest, les idées pas très claires, j’ai appris que Ian Watkins, le chanteur de Lostprophets, que j’ai vu en festoche par deux fois avec Muse, était en détention jusqu’au 31 Décembre au moins pour six faits gravissimes de pédophilie, entre autres. Onde de choc phénoménale.

Onde de choc pour plusieurs raisons. La première, c’est que même si il avait l’air d’être un rapide, jamais je n’aurais soupçonné une seule seconde qu’il pouvait tomber dans un travers pareil. Et soyons clair d’office : peu importe les accusations, il est innocent à mes yeux jusqu’a ce qu’on m’ait prouvé le contraire. Mais la nature des accusations est surréaliste, et…Affreuse, naturellement. Mais plus encore, cela pose un cas de conscience que je suis heureuse de ne pas avoir à me poser,vis-à-vis du groupe, du chanteur, de son intégrité artistique, et surtout, comment pouvoir défendre une chanson, ses paroles, son impact, si elle vient finalement d’un homme aux moeurs déviantes ? Le respect que j’avais pour Ian est dans une zone de no man’s land, impossible de dire si c’est toujours là ou non. Bien aisé qui pourrait dire quoi penser, je ne pense pas qu’il y ait un mode d’emploi de moralité dans pareilles circonstances.

Le fait est que la situation est insupportable pour les fans du groupe, et j’en connais deux très bien. Et qu’on n’a rien à dire, parce qu’on n’a jamais vu cela, et qu’on a pas de formules toutes trouvées pour consoler. Une idole, c’est précieux, dans une vie, c’est un guide, un modèle, une lumière sur les chemins pas vraiment les mieux éclairés. La perdre d’accident, de disparition prématurée, voulue ou non, est un drame, mais je pense que cette situation est encore plus compliquée et difficile à vivre, parce que cette forme de deuil, si tant est qu’il soit prouvé coupable, est quasiment impossible à faire.

En prenant un tout petit peu de recul, je réalise que du côté de mes idoles, je pense bien être tranquille, et mieux encore, je mesure à quel point elles me sont précieuses, et à quel point j’ai de la chance de les avoir. Même si du côté de Muse, on s’est loupés en beauté, il se trouve quand même que je suis sacrément épaulée en ce moment, et que ça risque de durer un petit moment, avec un peu de chance ! Je suis tellement, tellement heureuse de ne pas être fan d’Editors ou de Kaiser Chiefs, qui ont tous les deux étés amputés d’un membre parti voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Je suis tellement heureuse de ne pas être fan d’Amy Winehouse, ou de ceux qui sont partis un chouilla trop vite, et ont vécu un chouilla trop fort. Je suis tellement heureuse de ne pas être Donna ou Vivi aujourd’hui, faisant face à ce cauchemar. Je suis heureuse d’être rangée derrière un mormon, deux joyeux drilles, un moins joyeux mais non moins génial, et une bande de chiots londoniens qui drunk-tweetent leur soirée de Noel chez Fiction. Et même Muse, ils sont quand même relativement calmes.

Je ne peux pas m’empêcher de penser aux fans des artistes cités ci-dessus, confrontés a leur propres tragédies, et de leur transmettre virtuellement toute mon admiration de tenir les rangs si fortement et si bravement. Mon amie Donna, hier, n’a pas hésité a tweeter qu’elle supporterait Lostprophets, quitte a perdre des followers. Voilà une preuve de courage inaltérable.

Chez moi, être fan ne nécessite que mon coeur, mes oreilles, et mon âme entière. Et même les Musers qui me sautent à la gorge, à côté des combats de toutes ces fandoms fragilisées, frappées en leur coeur, c’est du pipi de chat (mormon, le chat).

Mais dans cette onde de choc incompréhensible, il y a eu des bonnes, des belles choses. Des choses qui me confortent dans l’idée que je, mais aussi que tout le monde tient le bon bout pour niquer la tête à cette année de merde, et qu’on est repartis pour des bons moments. Alors qu’elle en prenait plein la tronche par des fans qui se permettent de donner des leçons qui n’ont pas lieu d’être, mon amie Gaelle a enfin pu transmettre son message et aller au bout de ce qu’elle cherchait si fortement à dire. Et je mesure sa joie, et l’importance que cela avait. Dans ma tête, cela me semble juste…Juste. Et la justice, de temps en temps, les gentils qui triomphent du mal, les bons à qui il arrive des jolies choses, putain de bordel de merde, ça fait du bien. J’en ai plein le cul de la chance qui ne sourit qu’aux enfoirés, j’en ai marre des bons qui en prennent plein la gueule tout en restant bons. J’ai envie que mon monde de bisounours triomphe une fois de temps en temps. Et il a triomphé. Et elle le méritait. Elle le méritait beaucoup.

Et puis, puisqu’on parlait de chance, d’espoir et de lumière, je me dois de vous parler de mon chouchou. Je suis tombée sur lui par hasard, et j’ai adoré son blog qui m’a mis un tel baume au coeur, une telle pêche, une telle banane. En fait, il m’a mit une salade de fruits à lui seul.

Il s’appelle Aaron Fullerton (@aaronfullerton sur twitter), travaille à la télé et écrit des choses, il est a peine plus vieux que moi (d’ailleurs, me demande même si je ne suis pas plus vieille, en fait), et il est atteint d’un cancer “terriballs” : un cancer des testicules. Et il tient un blog. Et il a décidé d’en faire une force, d’en rire, d’en tirer des enseignements sans jamais en donner des leçons. Et c’est un garçon gentil, drôle, pas animé du moindre sentiment vicieux, qui traverse cette épreuve, la chirurgie, la chimiothérapie et les conditions propres au cancer avec une grâce qui tient du divin. Il en parle sans en faire de trop, sans se montrer plus héroïque que les autres héros des ailes de cancérologie des hôpitaux, il en fait juste quelque chose d’inspirant et de tellement, tellement lumineux. Ce garçon est une lumière a lui seul. Il me fait rire, il me touche infiniment, sa philosophie est un bonheur et un honneur. Il restaure ma confiance en l’humanité et en les happy ends, et il fait partie de ces êtres qui font que mon monde est plus joli. C’est impossible de lui résister et de ne pas craquer pour sa vision des choses, et chaque passage sur son blog me laisse pétillante de forme et de joie, même quand ça ne va pas. Si j’ai la moitié de sa grâce quand ce sera mon tour, putain, j’aurais réussi ma vie. Si vous avez dix minutes à perdre, alors gagnez les ici : Aaron laughs with cancer

J’ai beau ne le connaître que par son twitter et par ce fabuleux tumblr, je sais que bien qu’absolument athée, je prie mon absence de dieu pour qu’Aaron s’en sorte, et qu’un jour, j’ai la possibilité de le rencontrer et de le remercier pour la lumière et pour les sourires. Il ne se passe pas un jour sans que j’ai ma petite pensée pour lui. Mais 2013 sera géniale, alors mon Aaron, il va s’en tirer, et quand j’irais visiter Vegas(parce que vous croyez quand même pas que je vais rester comme une greluche sans aller voir dans quel habitat mormon &co vit et se reproduit…??), je ferais un détour par chez lui, histoire de venir agrémenter ma collection des gens exceptionnels que j’ai rencontré.

Dix jours avant 2013. Encore dix jours à tenir et on en a terminé de cette année à tuer.

For Reasons Unknown

I pack my case

I check my face
I look a little bit older
I look a little bit colder

With one deep breath
And one big step
I move a little bit closer
I move a little bit closer

For reasons unknown…

I caught my stride
I flew and flied
I know if destiny’s kind
I’ve got the rest on my mind

But my heart
It don’t beat
It don’t beat the way it used to
And my eyes, they don’t see you no more
And my lips, they don’t kiss
They don’t kiss the way they used to
And my eyes don’t recognize you no more…

For reasons unknown
For reasons unknown

There was an open chair
We sat down in
The open chair
I said if destiny’s kind
I’ve got the rest on my mind

But my heart
It don’t beat
It don’t beat the way it used to
And my eyes, they don’t see you no more
And my lips, they don’t kiss
They don’t kiss the way they used to
And my eyes don’t recognize you at all

For reasons unknown
For reasons unknown

Said my heart it don’t beat
It don’t beat the way it used to
And my eyes don’t recognize
You no more

And my lips they don’t kiss
They don’t kiss the way they used to
And my eyes don’t recognize you
No more

For reasons unknown

Curieux, hein ? La nouvelle fandom qui écrit pour l’ancienne.

Plusieurs questions sont montées à la surface hier, dans la discussion. La plus flippante, et à la fois la plus passionnante étant : mais comment ça se fait que tu n’es receptive a The Killers si fortement que maintenant ?

Les explications les plus logiques seraient : parce que tu as changé et parce que qui tu es aujourd’hui correspond à leur musique. Et ce serait vrai. Parce qu’en deux ans, j’en ai pris dix. J’ai réussi a revenir de choses qui auraient pu et auraient du avoir raison de moi, et je n’ai jamais autant réfléchi sur moi même qu’en traversant ces évènements. Donc, cela pourrait être la seule et unique explication valable.

Sauf que. Cela ne doit couvrir que quelque pourcents de ce qui est vraiment arrivé.

Revenons à l’historique. J’ai acheté Hot Fuss dès sa sortie, en 2004. C’est d’ailleurs le tout premier album que j’ai acheté, puisque jusqu’ici, j’étais plutôt penchée sur les arts picturaux, nottament le cinéma. Je n’ai jamais vraiment écouté de musique avant cela, sinon les trucs de téloche par lesquels tout le monde est passé. Rien de bien transcendant, et surtout, rien qui ne corresponde vraiment à de la musique. Donc Hot Fuss est le premier album que j’ai eu possédé. Et qui a été un compagnon pendant plus d’un an et demi. Naturellement, je voulais les voir en live, mais comme à cette époque, j’étais plutôt depressive et ultra casanière, ce n’était absolument pas gagné. Mais c’aurait PU finir par arriver, finalement.

Oui, mais. En Mars 2006 va arriver le plus gros obstacle à toute découverte d’autre chose musicalement. Muse.

Durant les 4 années très très intenses, ou je leur ai courru après partout en Europe, je n’ai rien écouté d’autre. Je n’ai acheté aucun autre album que les leurs, je me suis limitée à Muse.

Attention, je ne dis pas que ce ne fut pas 4 magnifiques années. Mais je constate que Muse m’a sûrement privée de pas mal de choses. C’est là où le miracle intervient quand même, puisque c’est Muse eux-mêmes qui vont me mettre dans les mains le groupe qui va percer une brèche dans ma carapace de Muser, en les laissant faire ce qu’ils savent le mieux faire au monde. De la musique. White Lies a fait le plus gros du travail et m’a ouvert les yeux. Maintenant, il ne reste plus qu’a trouver des choses à regarder, des sons à écouter, des gens à aimer.

Mais avant cela, Muse n’a laissé sa chance à personne, et moi non plus. Même pas ces pauvres américains, pourtant bien installés dans mon ipod avec deux ou trois titres écoutés souvent. Ca ne parvenait pas à générer d’émotions suffisament grandes pour me convaincre que j’avais tort. Alors que j’avais, effectivement, tort. Emotions qui, aujourd’hui, sont immenses. Mais depuis aujourd’hui seulement…

A cette époque là, ils avaient tellement l’uniforme des sauveurs de ma pauvre carcasse fragile comme une feuille de verre, que forcément, je leur était redevable, et j’ai totalement cessé d’exister en dehors d’eux. C’est un fait. Tout est passé chez eux, par eux, avec eux, pour eux, dans eux. Chaque centime finissait dans leur poche, chaque pensée leur était dédiée, chaque micro-moment de liberté leur était alloué. J’ai été Muser avant d’être Axelle, ça a guidé mes pas et ça m’a certainement évité ou empêché de faire des choix qui m’auraient écartée du “droit chemin”.

Mais le monde a continué à tourner pendant que j’étais dans le mien. Et, entre autres, trois garçons londoniens ont décidé de monter un groupe nommé “Fear Of Flying”, et un autre a continué de sortir des albums. Albums que j’ai survolé, en récupérant un clip ici et un clip là, et j’ai même considéré que le clip de When You Were Young était le meilleur de l’histoire de la musique.

Le meilleur…Après Muse, bien sur. Révélateur. Tout passait après Muse, de toutes façons.

Comme le disait ma Belge, ce ne sont pas des regrets, et ne le sera jamais. Muse a fait de moi qui je suis, si je suis toujours debout aujourd’hui, c’est en très grande partie grâce à eux. Mais la fandom Musers est une fandom qui a des exigeances aussi grandiloquentes que celles du groupe à qui elle est affiliée. Les Musers se jugent beaucoup sur ce comment, quels titres, pourquoi, combien de fois, combien de rencontres, combien de fois tu pense a eux dans la journée et quels titres tu n’aimes pas, et la relation interne entre fans est extrêmement explosive. Plus instable qu’un semi-remorque de Nitroglycerine. C’est compliqué de s’installer dans cette fandom aujourd’hui, plus encore que cela ne l’était hier, parce que si tu n’es pas relié a Muse a cent dix pour cent, tu n’es pas un Muser. C’est une fandom violente, exigeante et jamais satisfaite, ce qui génère des frustrations et des conflits internes qui n’ont pas lieu d’être, puisqu’on aime tous le même groupe.

Attention, toutes fandoms sont des territoires compliqués à envahir, White Lies, il nous a fallut un an avant d’être acceptés et intégrés comme pièce majeure en France. Maintenant, tout se passe à merveille. Mieux que cela ne s’est jamais passé au sein de Muse, finalement.

Et The Killers, me direz vous…Ben, euh, ils ont l’air gentils, et puis je suis appuyée par deux Victims de longue date, parraînée, presque, alors pour l’instant, je suis dans une zone de confort. Oh, les conflits viendront, je n’en doute pas, mais ils sont plutôt bien cachés, pour le moment, et les gens sont plutot contents de compter de nouveaux fans avec qui échanger.

Alors, oui, je constate que Muse m’a privé de The Killers pendant près d’une decennie. Sans jugement. C’est juste la vérité.

Mais une nouvelle fois, ils n’auraient pas pu trouver une meilleure période pour débouler dans mon existence pour de bon. J’en avais vraiment, vraiment, vraiment besoin, histoire d’effacer pour de bon cette année catastrophique.

Quoi de mieux qu’une nouvelle fandom pour commencer l’année ?

(ouais Brandon, moi aussi je suis surprise)

Follow Me…?

Ouch, l’ironie de l’histoire résumée en un titre. Les plus perspicaces se rendront compte que tous les titres de mes posts sont des titres de chansons, et à plus forte raison, de The Killers, dernièrement. Sauf que vous pouvez chercher, Brandon n’a jamais mis ni ses mots ni sa voix sur un titre nommé “Follow Me”.

Oui, c’est Muse. Et pourtant, comme je l’ai souligné hier dans mon post d’introduction, Muse et moi sommes certes liés depuis toujours, mais en ce moment, les choses sont…Compliquées. Et encore, compliqué me semble être un tout petit mot face au trouble qui m’envahit vis à vis de ma relation avec eux, actuellement.

The 2nd Law porte en elle à la fois un renouveau sublime, et une menace potentiellement letale. L’album en lui même possède quelques perles qui me font vibrer comme Muse avait cessé de me faire vibrer depuis…Un moment. Ce qui est une très bonne chose. Forcément.

Mais il y a dans la fandom un problème fondamental, et il explose dernièrement. Tout le monde considère que le groupe lui appartient, et des situations surréalistes éclatent tous les jours. Du pillage de photos privées. Des rumeurs destructrices, et fausses à cent pour cent. Des “fans” qui se permettent de juger d’autre fans sous pretexte qu’elles n’ont jamais rencontré le groupe, sans avoir deux sous de jugeotte pour réaliser que stalker un groupe n’est pas vraiment louable. Des gens qui se permettent de cracher sans vergogne sur eux, sans en avoir rien à faire de qui ils blessent ou de la bêtise de leur propos.

Et ce n’est qu’un échantillon de ce qu’on voit en ce moment. La partie emergée de l’iceberg, et le glaçon planqué en dessous, il a la taille de l’antarctique.

Cela fait bientôt sept ans que j’ai mis les pieds, timidement d’abord, dans cette fandom. Sept ans que je les suis de très près, sept ans que je suis dans leur sillage, et même quand je me suis éloignée, je restais toujours alerte et à l’écoute. Je ne les ais jamais quittés, même quand ils n’étaient qu’une source de deceptions comme ce fut parfois le cas.

Et pourtant, fatiguée de toutes ces attitudes et de tous ces problèmes qui auto-détruisent la fandom petit à petit, je commence à reculer péniblement. Je voulais aller les voir de tout mon coeur à Strasbourg, et refusant d’être liée a toutes ces cretines sans cervelle qui ne se rendent pas compte du mal qu’elles font, je renonce. Si cela me fait mal ? Oh que oui. Oh que oui, mais presque plus pour la promesse que j’ai fait à Gaëlle-et je compte la tenir d’une façon ou d’une autre- que pour autre chose.

Naturellement, je meurre d’envie de les revoir. Cela fait deux ans, un mois et vingt-trois jours que je ne les ais pas vus, ce qui représente la période la plus longue dans toute mon histoire avec eux, et bien sur que j’en ai besoin, mais pas dans ces conditions-là. Pas de cette façon. Et pas en ayant a supporter des gens à qui un recadrement sévère ferait le plus grand bien. Je ne suis pas en état physiquement et mentalement de supporter ce genre de délicatesses.

Le problème, enfin, ou pas, c’est que renoncer à Muse ne me pose pas un si gros problème, justement. Voilà d’où vient l’ironie de la situation.

Les deux premières minutes d’intro. La réaction de la foule. La beauté du moment. La mise en scène. J’écoutais la captation audio de ce concert, et ça m’a frappée en pleine gueule.

Je n’ai pas envie de voir Muse. Je prends presque cela comme un caprice. Par contre, The killers, y’a un truc qui bouillonne à l’intérieur et à un besoin impérieux d’exploser. Ca, ça je le veux, mais d’une force…

Je l’ai pas mal retenu, parce que je me suis penchée à nouveau sur Muse et que deux groupes en même temps, je ne sais pas faire, mais là, sur cette intro parfaite, sans chichis, sans ajouts, sans fioritures, sans rien de plus que la musique pour te prendre à la gorge, j’ai cessé de me voiler la face. Je suis prête à ajouter un troisième groupe à mon palmares qui n’en compte que deux.

On dit souvent que rien n’est mieux pour remplacer une obsession que trouver une autre obsession, et j’imagine que c’est vrai. J’ai plutôt interêt a profiter de The Killers, là, maintenant, parce que j’en connais trois qui sont en pré-production du troisième album, et jusqu’ici, je pense qu’il conservent la main et la priorité.

Mais ça, c’est du à une relation installée, a des moments de vraie générosité et de vrai partage qui se sont additionnés à la perfection atteinte sur la dernière tournée.

Enfin, pour le moment, je pense que je vais me tourner personnellement vers The Killers et m’y consacrer autant que possible. Ce qui est drôle, c’est qu’on a prit la décision de rouvrir Hyperchondriac presque en même temps, et que je compte aussi m’y devouer, mais pas dans une logique d’étalage ou de show off, mais plutôt dans l’idée de sauver un ilôt dans cette fandom qui soit encore prêt a partager, incapable de juger quelqu’un sans le connaître réellement, et surtout pas sur ce qu’il a vu ou non le groupe.

Aux dernières nouvelles, la musique est avant tout une question d’émotions. Et être fan d’un groupe ne naît pas en rencontrant Dominic ou Matthew de manière forcée, mais bel et bien en sentant que son âme s’accorde pas mal avec la leur.

J’ai l’impression d’avoir vieilli plus cette dernière année que je ne l’ai fait en dix ans. Je ne sais pas si je gagne en sagesse, mais je commence à gagner en sérénité. Les choses que je ressens et que je pense ne me font plus tant peur, et je ne suis plus terrifiée à l’idée de la nouveauté et des choses inédites qui m’arrivent.

Enfin, pour le coup, je compte les jours à rebours avant le 8 Mars.

The Killers, forest national, Bruxelles…