For Reasons Unknown

I pack my case

I check my face
I look a little bit older
I look a little bit colder

With one deep breath
And one big step
I move a little bit closer
I move a little bit closer

For reasons unknown…

I caught my stride
I flew and flied
I know if destiny’s kind
I’ve got the rest on my mind

But my heart
It don’t beat
It don’t beat the way it used to
And my eyes, they don’t see you no more
And my lips, they don’t kiss
They don’t kiss the way they used to
And my eyes don’t recognize you no more…

For reasons unknown
For reasons unknown

There was an open chair
We sat down in
The open chair
I said if destiny’s kind
I’ve got the rest on my mind

But my heart
It don’t beat
It don’t beat the way it used to
And my eyes, they don’t see you no more
And my lips, they don’t kiss
They don’t kiss the way they used to
And my eyes don’t recognize you at all

For reasons unknown
For reasons unknown

Said my heart it don’t beat
It don’t beat the way it used to
And my eyes don’t recognize
You no more

And my lips they don’t kiss
They don’t kiss the way they used to
And my eyes don’t recognize you
No more

For reasons unknown

Curieux, hein ? La nouvelle fandom qui écrit pour l’ancienne.

Plusieurs questions sont montées à la surface hier, dans la discussion. La plus flippante, et à la fois la plus passionnante étant : mais comment ça se fait que tu n’es receptive a The Killers si fortement que maintenant ?

Les explications les plus logiques seraient : parce que tu as changé et parce que qui tu es aujourd’hui correspond à leur musique. Et ce serait vrai. Parce qu’en deux ans, j’en ai pris dix. J’ai réussi a revenir de choses qui auraient pu et auraient du avoir raison de moi, et je n’ai jamais autant réfléchi sur moi même qu’en traversant ces évènements. Donc, cela pourrait être la seule et unique explication valable.

Sauf que. Cela ne doit couvrir que quelque pourcents de ce qui est vraiment arrivé.

Revenons à l’historique. J’ai acheté Hot Fuss dès sa sortie, en 2004. C’est d’ailleurs le tout premier album que j’ai acheté, puisque jusqu’ici, j’étais plutôt penchée sur les arts picturaux, nottament le cinéma. Je n’ai jamais vraiment écouté de musique avant cela, sinon les trucs de téloche par lesquels tout le monde est passé. Rien de bien transcendant, et surtout, rien qui ne corresponde vraiment à de la musique. Donc Hot Fuss est le premier album que j’ai eu possédé. Et qui a été un compagnon pendant plus d’un an et demi. Naturellement, je voulais les voir en live, mais comme à cette époque, j’étais plutôt depressive et ultra casanière, ce n’était absolument pas gagné. Mais c’aurait PU finir par arriver, finalement.

Oui, mais. En Mars 2006 va arriver le plus gros obstacle à toute découverte d’autre chose musicalement. Muse.

Durant les 4 années très très intenses, ou je leur ai courru après partout en Europe, je n’ai rien écouté d’autre. Je n’ai acheté aucun autre album que les leurs, je me suis limitée à Muse.

Attention, je ne dis pas que ce ne fut pas 4 magnifiques années. Mais je constate que Muse m’a sûrement privée de pas mal de choses. C’est là où le miracle intervient quand même, puisque c’est Muse eux-mêmes qui vont me mettre dans les mains le groupe qui va percer une brèche dans ma carapace de Muser, en les laissant faire ce qu’ils savent le mieux faire au monde. De la musique. White Lies a fait le plus gros du travail et m’a ouvert les yeux. Maintenant, il ne reste plus qu’a trouver des choses à regarder, des sons à écouter, des gens à aimer.

Mais avant cela, Muse n’a laissé sa chance à personne, et moi non plus. Même pas ces pauvres américains, pourtant bien installés dans mon ipod avec deux ou trois titres écoutés souvent. Ca ne parvenait pas à générer d’émotions suffisament grandes pour me convaincre que j’avais tort. Alors que j’avais, effectivement, tort. Emotions qui, aujourd’hui, sont immenses. Mais depuis aujourd’hui seulement…

A cette époque là, ils avaient tellement l’uniforme des sauveurs de ma pauvre carcasse fragile comme une feuille de verre, que forcément, je leur était redevable, et j’ai totalement cessé d’exister en dehors d’eux. C’est un fait. Tout est passé chez eux, par eux, avec eux, pour eux, dans eux. Chaque centime finissait dans leur poche, chaque pensée leur était dédiée, chaque micro-moment de liberté leur était alloué. J’ai été Muser avant d’être Axelle, ça a guidé mes pas et ça m’a certainement évité ou empêché de faire des choix qui m’auraient écartée du “droit chemin”.

Mais le monde a continué à tourner pendant que j’étais dans le mien. Et, entre autres, trois garçons londoniens ont décidé de monter un groupe nommé “Fear Of Flying”, et un autre a continué de sortir des albums. Albums que j’ai survolé, en récupérant un clip ici et un clip là, et j’ai même considéré que le clip de When You Were Young était le meilleur de l’histoire de la musique.

Le meilleur…Après Muse, bien sur. Révélateur. Tout passait après Muse, de toutes façons.

Comme le disait ma Belge, ce ne sont pas des regrets, et ne le sera jamais. Muse a fait de moi qui je suis, si je suis toujours debout aujourd’hui, c’est en très grande partie grâce à eux. Mais la fandom Musers est une fandom qui a des exigeances aussi grandiloquentes que celles du groupe à qui elle est affiliée. Les Musers se jugent beaucoup sur ce comment, quels titres, pourquoi, combien de fois, combien de rencontres, combien de fois tu pense a eux dans la journée et quels titres tu n’aimes pas, et la relation interne entre fans est extrêmement explosive. Plus instable qu’un semi-remorque de Nitroglycerine. C’est compliqué de s’installer dans cette fandom aujourd’hui, plus encore que cela ne l’était hier, parce que si tu n’es pas relié a Muse a cent dix pour cent, tu n’es pas un Muser. C’est une fandom violente, exigeante et jamais satisfaite, ce qui génère des frustrations et des conflits internes qui n’ont pas lieu d’être, puisqu’on aime tous le même groupe.

Attention, toutes fandoms sont des territoires compliqués à envahir, White Lies, il nous a fallut un an avant d’être acceptés et intégrés comme pièce majeure en France. Maintenant, tout se passe à merveille. Mieux que cela ne s’est jamais passé au sein de Muse, finalement.

Et The Killers, me direz vous…Ben, euh, ils ont l’air gentils, et puis je suis appuyée par deux Victims de longue date, parraînée, presque, alors pour l’instant, je suis dans une zone de confort. Oh, les conflits viendront, je n’en doute pas, mais ils sont plutôt bien cachés, pour le moment, et les gens sont plutot contents de compter de nouveaux fans avec qui échanger.

Alors, oui, je constate que Muse m’a privé de The Killers pendant près d’une decennie. Sans jugement. C’est juste la vérité.

Mais une nouvelle fois, ils n’auraient pas pu trouver une meilleure période pour débouler dans mon existence pour de bon. J’en avais vraiment, vraiment, vraiment besoin, histoire d’effacer pour de bon cette année catastrophique.

Quoi de mieux qu’une nouvelle fandom pour commencer l’année ?

(ouais Brandon, moi aussi je suis surprise)

Heart Of A Girl

Aimer un groupe, de tout son coeur, au point de pouvoir s’en retrouver fan, c’est comme tomber amoureuse. La même douceur, la même sensation de planer, la même addiction à une voix. La musique est l’art le plus proche du coeur humain, le plus sensible, le plus capable de faire atteindre des états proches de l’orgasme. Et ce n’est pas moi qui le dit, mais des scientifiques qui travaillent dessus à longueur d’années.

Je suis d’accord. La musique est une solution à tellement de problèmes. La depression, la folie, la peine, la douleur, la maladie…Elle est douée pour créer cette bulle intouchable et pour purger nos émotions en les posant en miroir. Sans la musique, la moitié de ce monde serait desespéré. Et à tout avouer, je préférerais rester célibataire toute ma vie que sourde et privée de musique. C’est le seul de mes sens que je me flinguerai sans réfléchir une seconde si je venais à le perdre.

Donc, oui, aimer une groupe revient à tomber amoureuse. Et oui, en ce moment, je suis en train de tomber amoureuse. Techniquement, c’est la quatrième fois de ma vie. Deux fois avec d’autres charlatans de génie, et une fois avec une vraie personne. Devinez qui dans le lot a toujours été là, et qui n’a été qu’un ramassis de mensonges et de promesses sans aucune intention de les tenir…

Pas compliqué, vu la tenue de ce blog, de dire de qui je suis en train de tomber amoureuse, aujourd’hui, hein. Captain obvious a encore frappé !

Sont beaux, hein ? Ne comptez pas sur moi pour donner dans l’objectivité. Ils me touchent, alors, automatiquement, mes yeux de rêveuse transforment ce quatuor fort charmant en merveilles sur pattes. Et alors, pourquoi pas ?

Oh, je vous vois venir. Mais Axelle, tu es lesbienne, voyons, tu ne PEUX PAS dire ce genre de choses. Rigolez, mais j’ai souvent senti dans l’milieu qu’aimer des groupes masculins posait un certain problème. Comme si cela amoindrissait ma sexualité, presque. Un jour, je vous parlerait des lois et des préjugés du milieu en question…Enfin, tout cela pour dire que j’enmerde un peu les acquis qui veulent que je ne puisse pas aimer autant des garçons. Je ne veux pas les sauter, je les adore pour leur art, pour leur personnalités, pour la façon de me toucher, universellement, que je sois fille ou garçon, homo ou hétéro.

Alors, oui, je suis en train de tomber amoureuse d’un troisième groupe.

Attention, de la musique, j’en consomme en boulimique. Je pioche partout et tout le temps, je ne m’arrête jamais d’avoir des coups de coeur. Mais tomber amoureuse, me lier à un groupe, ça arrive très, très, très rarement. Deux fois en 27 ans.

La première date de 2006 et s’appelle Muse. Je ne vais pas mentir, aujourd’hui, je ne sais plus trop ni quand ni comment ce serait possible aujourd’hui, tellement de choses ont changé et je ne sais pas si ce qui m’a attrappée en premier lieu serait toujours présent si je venais à tomber sur eux aujourd’hui. Mais cela reste et demeure encore aujourd’hui ma plus grande histoire d’amour. La plus folle. La plus infatiguable. La plus sauvage. La plus magique aussi, jusqu’ici au moins, parce que c’était la première.

Je serais liée toute ma vie à eux. Même si aujourd’hui, force est de constater que je ne suis plus aussi proche, ni autant en demande. Les concerts de cette ère ne me font plus rêver, peut être parce qu’autre chose a prit le relai, certes, ou peut être parce que nous allons nous éloigner encore. Je ne sais pas, mais cela ne me fait pas peur. Ils sont là, même loin, même discrets.

La seconde fut une totale surprise, quelque chose d’innatendu et de magique. Ils étaient là, première partie de Wembley et du Stade De France, ils ne demandaient rien, et puis le coup de foudre a eu lieu. White Lies.

Eux, ce sont mes bébés. Parce que j’ai décidé de les appuyer et de les suivre, parce que j’ai crée White Lies France et que la communauté est solide, et parce que nous nous sommes liés et avons appris à nous connaître jusqu’a tisser une vraie relation qui se conclut en une heure a discuter après le concert…

Avec White Lies, il y a et aura toujours une relation de protection, de chouchou, de privilégiés, parce qu’ils sont plus petits, et parce que je les aime de tout mon coeur.

Je croyais vraiment que je ne pourrais aimer que deux groupes, parce que je leur ai donné beaucoup respectivement. 37 concerts d’un côté, 22 de l’autre. Autant de merveilles, de gens, de decouvertes, de voyages, d’amours et d’amitiés. Deux groupes, c’était bien, c’était équilibré.

Et puis…Et puis jamais deux sans trois. Sauf que ces troisièmes, ils auraient pu rester dans un coin sans rien dire encore longtemps, parce qu’à la différence des deux premiers, ils ont toujours étés là…

The Killers, bien sur. Les voilà, mes nouveaux amours, le voilà, mon coup de foudre…Mais je les connais depuis le tout premier album que je possède depuis le jour de sa sortie ! Et c’est le groupe de mon Ex, chose qui aurait fait d’eux des parias, des rebuts, des écartés du trône sans même avoir vraiment eu leur chance…

Non, je ne suis pas immensément ouverte. Mais j’ai craqué pour des émotions, pour des mots, pour des sons, pour des ressentis, pour des frissons, pour des larmes. Je suis quelqu’un de totalement intuitif, et de complètement basée sur les sentiments, tous les sentiments.

The Killers trainent dans mon ipod depuis toujours, bien avant le monopole Muse. C’est presque une justice que Muse se retire un peu pour laisser la place, enfin, à ceux qui auraient peut être été les premiers si la tornade Bellamy n’était pas venue faire sa loi et me sauver la vie. Ils ont toujours été plus ou moins là, comme une sorte de brise légère qui embaume à peine l’ambiance, mais qui est là, quand on s’arrête et qu’on décide de la ressentir.

En cela, le fait que, brusquement, le génie de Brandon Flowers me frappe et me transfigure est une immense surprise. Ces chansons, pour la plupart, je les connais depuis toujours. Alors que d’un coup, les paroles décident à parler de ma vie et de mes troubles…Quelle drôle d’expérience.

Quelle belle expérience.

Il y aurait tant à en dire. Et même en ne restant que sur la base, sur la surface, sans aller explorer les profondeurs de mon âme tourmentée (Baudelaire, sort de ce corps) la palette d’émotions propose de belles nuances que je n’avais pas ressenti depuis un long, long moment. Pleurer sur les mots de ce groupe, de Brandon à plus forte raison me sert de catharsis en puissance. Catharsis que je ne pouvais pas trouver dans la noirceur épurée de White Lies, ou dans les délires politicos-socios-économiques de Muse.

Chez The Killers, tout est question de nuances, de subtilités, de demi-teintes et de double sens. Tout est sujet à interprétation et à vibrer au gré de nos émotions propres et de nos vécus personnels. Brandon Flowers a en cela un génie indéniable, celui de trouver des mots pour qualifier des états de faits qui ne peuvent pas être décrits. Et avec une plume très, très belle. Très poétique. Très lumineuse aussi.

Je me suis immensément assagie, au fil du temps, alors ce n’est pas une surprise que je me retrouve dans un groupe qui sait mesurer les choses. Chose que Muse ne sait pas faire, clairement. Ils ont monté leur réputation sur la surenchère, dans tous les ordres, la scène, les médias, la taille des salles, tout est surdimenssioné. Alors peut être que pour cette fois, je préfère m’accorder les faveurs de quelqu’un qui va venir me prendre par la main et m’apaiser doucement, plutôt que celui qui va venir brûler les pans de la cicatrise sous pretexte de la cotériser. Peut être que mes blessures ne peuvent pas être fermées, mais juste comprises et acceptées en tant que telles. Peut être qu’au lieu d’un chirurgien de l’âme, j’ai juste besoin d’un flûtiste de verre, qui fera se dissiper la douleur et comprendre les ressorts de ces meurtrissures.

En tout cas, oui, je suis amoureuse de The Killers, et cela va aller en augmentant, c’est écrit. Et puis, en Mars, je recommence à goûter aux voyages et aux hôtels, aux coeurs légers un matin de printemps, réveillée aux aurores pour prendre un train pour nulle part, mais surtout ailleurs.

Pour la première fois depuis des années, à l’idée de ce concert, mes yeux se remplissent de larmes, embrasées entre l’excitation et la gratitude, et une envie folle de me perdre auprès de mes américains préférés.