Change

Depuis dix bons jours, j’ai sur le feu un poste de gueularde. De ceux que vous aimez tant parce qu’à chaque fois je pète les scores niveau vues. Donc, vous aimez quand je braille. Et là, des raisons de râler, j’en avais un certain nombre. Disons que tomber dans cette fandom (le nid autours de Benedict) n’était pas l’idée la plus lumineuse pour éviter les coups de sangs quand aux immenses conneries que je peux voir. Mais bon. Entre Benedict et moi s’est installé une histoire d’amour du cinéma pure et dure, et il est l’acteur que je n’avais pas réussi à trouver pour remplacer le vide laissé il y a cinquante ans par notre Gerard bien à nous. Donc, je sers les dents, les fesses, les poings un peu de temps en temps, et je tente de passer au dessus des ramassis de n’importe quoi que je peux voir, en m’estimant immensément heureuse d’être rangée dérrière des Fans de Sherlock et de Benedict bien français et surtout bien carrés, équilibrés et malins. Sherlock France et Cumberbatch France pour ne pas les citer. Et c’est rassurant. Et puis j’ai eu l’occasion de mettre la main sur un petit cercle de supers gens plein de culture et de choses à dire et pour qui le fantasme n’est pas une sorte de pré-requis pour exister dans cette fandom. Les francais-e-s déchirent tout. Non parce qu’en ce moment, les bouffeuses de vie privée, les spéculateurs de relations au bord du suicide, et les égocentriques qui se croient plus gros que la grenouille (Benedict, donc) elle-même, y’en a une sacrée tripotée. Et faut quand même pas déconner.

Enfin tout ça pour dire que j’ai bien deux pages de brouillons, et que je voulais poster absolument, et…Et je me suis fait couper l’herbe sous le pied, rattrappée par des faiseurs de sublime, et je me suis vite rendue compte que je ne voulais pas vraiment polluer ce petit blog avec des posts aussi noirs que rageux, qui n’auraient pas fait avancer le Schmilblick. Et que si vous voulez mon point de vue sur la question, les filles de Cumberbatch France et de Cumberknights ont fait ça trèèèèèèèèèèès bien avant moi. http://bcumberbatch.com/ART_detail.php?idart=46 (faites pas attention au mec qui fait la gueule en header, il mord normalement pas les visiteurs)

Non, en lieu et place de tout cela, je vais plutôt partir sur un de ces posts enflammés, passionnés, et débordants d’émotion, parce qu’au final, c’est qui je suis. Pas une très bonne rageuse, mais une très bonne émotive qui ne veut pas se soigner. Jamais. Sous aucun prétexte. Et pour une fois, l’anglais n’y est pour rien.

Non, cette fois, ce sont trois anglais qui ont fait des miracles. Comme dirait John, hmm, I’m sensing a pattern. Oui, les anglais sont souvent mes faiseurs de mondes et de moments de grâce, sinon presque tout le temps. Il ne faut pas vraiment être surpris que je sois attirée par ce bout d’île en permanence, comme un aimant. Et qui plus est des Londoniens. Si Londres n’est pas le paradis sur terre, alors il est ce qui s’y rapproche le plus.

White Lies est une constante dans ma vie depuis trois ans. Mon histoire avec eux est une drôle de fourberie, il nous a fallut un certain nombre de rendez-vous pour s’avouer des sentiments mutuels très forts. Ils sont arrivés quand Muse était en train de s’affadir, de perdre de sa superbe, et je n’étais pas encore tout à fait armée pour affronter le monde par moi-même, alors, petit à petit, avec un talent fou, avec une force mélodique unique, ils ont pris la place, remplis les blancs, cachés ceux qui n’étaient pas à leur portée, et ont établi une relation solide, et d’immense proximité, dont je connais ma chance. Très peu de gens peuvent dire d’un de leur groupe préféré que les membres te connaissent, et passent jusqu’à une heure dans le froid et sous la pluie un soir de Décembre en Ecosse. Je suis immensément chanceuse, et je le sais.

Et pourtant, comme toutes mes relations avec tous les groupes qui ont été importants à un moment donné, il y a eu des hauts et des bas, parce que nouer une histoire avec un ou plusieurs musiciens est immensément plus compliqué que de le faire avec, disons, un acteur. Un acteur n’est pas, jamais libre, même dans ses choix, même dans sa façon de jouer, il dépend d’une équipe, d’une vision, d’un réalisateur. Dans le cas de la musique, cela ne dépend que d’eux. Ils décident de réunir des mots, d’en faire des phrases, de prendre des notes et des instruments, et si le résultat emporte ton coeur et ton âme, alors en tant que fan, tu peux célébrer ce que j’appelais hier “le miracle sans cesse renouvellé”. Avec l’age, je mesure comme c’est digne de la chimie, du mélange qui réussit à toucher la perfection, quand cela marche, et quand les nouveaux titres réussissent à faire valser mon pauvre être déjà bien mal en point.

J’ai eu le temps de disserter sur la question depuis un long moment, puisque chacun de mes groupes préférés a eu le loisir de me decevoir musicalement à un moment ou un autre. Muse en tête, et pourtant, Muse, j’avais bâti une relation fusionnelle-tu ne vas pas voir le même groupe en concert 37 fois sans raisons- et pourtant, un jour, comme une malédiction (ou une libération ?) le charme a rompu. J’ai écouté le nouvel album, et n’y ai retrouvé aucun frissons, et ceux qui tentaient, faiblards, d’exister, était des mensonges crées par mon esprit pour s’accrocher à tout prix à cette relation qui est en train de mourir.

Alors, forte de tous ces constats, j’avais très peur d’écouter les nouveaux titres de mes petits anglais, de peur que la magie ne soit morte, que le charme n’ait rompu, de peur de ne pas retrouver ce qui avait bâti une des années les plus folles de ma vie. Une des années où j’ai fait le plus grand nombre de bêtises, dont une qui a bien manqué de me perdre, et ils en ont été témoins. Je ne savais pas comment aborder leur retour sans ressentir, forcément, un retour de cette histoire d’amour condamnée à l’avance que je m’efforce de guérir tant bien que mal, parce que je ne peux pas me payer le luxe d’être frappée à mort par une séparation contre laquelle j’ai tout fait. Le plus fort de cette histoire, les quinze jours de paix, les deux semaines à y croire très fort, c’était avec eux sur mon chemin, et j’ai mis sous clefs mes cinq derniers concerts avec eux, simplement parce que je ne suis pas capable de les supporter. J’enferme mes souvenirs dans des boites que je noie loin, au fond du lac qui lui même est au fond de la forêt qui me sert de jardin secret. J’avais très peur, en ayant tout perdu dans cette histoire, de n’avoir aussi perdu mon amour pour ce groupe.

Pendant l’année et demi qui m’a séparé d’eux et de leur musique, j’ai continué, tant bien que mal, a gérer White Lies France de toutes mes forces, a changer le forum, à le faire vivre, à animer la page facebook, à négocier la survie du compte twitter, sans trop savoir si nous étions destinés à nous revoir.

Charles, les copines & moi, Paris, La Cigale, Mars 2011

Charles, les copines & moi, Paris, La Cigale, Mars 2011

Sans trop savoir si Charles et moi aurions encore la chance de partager des conversations à bâtons rompus entre deux grillages…

Jack & moi, Londres, Shepherds Bush Empire, Fevrier 2011

Jack & moi, Londres, Shepherds Bush Empire, Fevrier 2011

Sans trop savoir si j’aurai encore la chance de venir embêter Jack avec sa tendance à me taxer mes marqueurs d’une fois sur l’autre…

Rob & moi, Madrid, Mars 2011

Rob & moi, Madrid, Mars 2011

Sans trop savoir si je pourrai encore envoyer des messages longs comme le bras à Rob pour guider ma bande de touristes préférés dans ma ville…

Tommy, les copines & moi, La Cigale, Paris, Mars 2011

Tommy, les copines & moi, La Cigale, Paris, Mars 2011

Sans trop savoir si je pourrai encore avoir un câlin Bowen, les meilleurs câlins du monde.

Harry, Jack & moi, Paris, La Flèche D'or, Décembre 2010

Harry, Jack & moi, Paris, La Flèche D’or, Décembre 2010

Sans trop savoir si j’entendrai encore Harry ponctuer ses phrases du rire de Dingo et de “Awesome”, et si je verrai encore la bouille de poupée qui ne vieillit pas de mon batteur d’amour.

Harry & moi, Shepherds Bush Empire, Londres, Fevrier 2011

Harry & moi, Shepherds Bush Empire, Londres, Fevrier 2011

Sans trop savoir si je pourrai encore avoir droit à ce sourire-ci, celui de Harry, celui qui part des tréfonds de la planète et ne peuvent être plus radieux et plus sincères.

 

Et même avec trois dates de concerts de prévus, rien n’était moins sûr, rien n’était moins évident, rien n’était écrit dans le marbre. Parce que tout dépend de l’album, tout dépend d’une poignée de titres qui viennent, eux, et eux seuls, te dire si tu as raison ou tort, et si il faut continuer ou laisser les armes sur le bord du chemin, et saluer tes oisillons devenus des étrangers d’une main tremblante et d’un oeil dévasté. La musique, quand elle fonctionne, quand elle croise leurs talents et mes petites cellules avides d’émotions, peut tout emporter sur son passage, et lors de la sortie de Ritual, c’est ce qui était arrivé. Alors je voyais la date approcher, un peu anxieuse, et surtout, immensément terrifiée à l’idée de les perdre encore, parce que continuer à tenir WLF aurait été alors trop compliqué, et je les aime trop pour ne pas le leur devoir.

J’ai attendu Big TV en me jurant ne pas être impatiente et flippée, mais à l’intérieur, j’espérais que le miracle allait arriver. Je croisais tous mes doigts disponibles, et même les pattes de Jack le chien. J’avais besoin plus que tout d’y croire, pour conserver cet équilibre entre musique et cinéma dans lequel je suis si aisée, dans lequel je peux papillonner à droite et à gauche et restaurer mes calmes et mes passions. J’ai beaucoup appris ces dernières années à taire mes batailles, et à taire mes défaites annoncées, pour tellement de raisons. Celle-ci, épaulée en plus de tellement de petites bêtises qui peuvent rendre dingue, s’annonçait épique et…Perdue d’avance.

Je basais mes espoirs sur First Time Caller, dont le pitch me plaisait. Cette histoire de fille abandonnée qui écoute son père à la radio depuis toujours et décide de l’appeller enfin…Charles avait touché une corde sensible. Et pourtant, la version live piquée chez Zane m’a laissée perplexe, pas tellement sûre de ce que j’allais y trouver dans l’album, et a replongé mon esprit dans une abîme de torture. Pourtant Getting Even et There Goes Our Love Again étaient deux titres tellement forts, cela s’annonçait bien…

Ils m’ont laissée mariner dans mon jus pendant trois jours. Trois longs jours où je me suis demandée ce que j’allais faire, et comment continuer si…

C’est un peu comme quelqu’un dans un coma dépassé, quelqu’un que j’ai aimé avec passion, quelqu’un dont je suis restée au chevet tout le temps, et là, d’un coup, il fallait que je me fasse à l’idée de le débrancher, d’anéantir tout espoir de réveil.

J’ai pleuré, et j’ai tiré la prise.

Et le miracle est arrivé, et j’en suis toute retournée, et immensément heureuse et joyeuse et incroyablement…Redevable.

Le miracle s’appelle Change. Il est en streaming sur leur soundcloud https://soundcloud.com/whitelies/change-big-tv

Et c’est une merveille. La preview avait implosé en plein vol dans mon ciel, l’illuminant de roses et de bleus et de blancs et de beiges, mais ce n’est rien comparé à l’émotion contenue dans le titre complet.

Et les paroles. C’est comme ci, de cette histoire si malheureuse et si triste, ils avaient récupéré les cendres pour en faire ce chef d’oeuvre. Harry est absolument extraordinaire, sa merveilleuse voix est posée, et elle tremble au bon moment, et il atteint ses aigus lègèrement raillés que j’aime par dessus tout.

Ils ont réussi. 

Je sais que Big TV va être à la hauteur de mes attentes, parce que si il ne devait subsister que ce titre, je serai alors la plus heureuse. Et je sais que la suite va être parfaite. Change n’est pas porteuse de promesses, elle est porteuse de message.

 

Alors, oui, à l’idée que dans quelques mois, je vais retrouver ces frimousses qui font mes amours Londoniens, mon coeur palpite à nouveau, comme il ne l’a plus fait pour des musiciens depuis longtemps.

 

 

The Endlessly Renewing Miracle

Ce ne sont peut être que 42 secondes, mais ce sont 42 secondes qui m’ont fait chavirer.

Encore. Toujours.

Dans l’extrême complexité de mes émotions, et des leurs, et de la chimie appelée “musique” entre nous, il existe encore des petits moments de miracle pur qui emportent mon coeur et font pleurer mes yeux, fiers porteurs de la tempête causée par quelques notes et demi. Je ne sais pas ce que la chanson va donner en entier, mais je sais juste que ce moment, ce fragment, me prouve une fois encore comme je suis liée à ce groupe et à sa manière de faire la musique, même quand ils me rendent dingue, même quand les fans sont franchement insupportables, même quand je préfère migrer ailleurs. Quelque chose de moi leur appartient encore et toujours…

Je suis amoureuse de la nouvelle White Lies

White Lies – There Goes Our Love Again

Quel bonheur de les redecouvrir ! Ce titre est catchy, prenant, la voix de Harry est magnifiée, et toute la force White Lies est là, prête à revenir nous en-chanter.

Presque deux ans, les gars, ça a été TRES LONG.

White Lies – Ritual Short Film

” All this time we go about our lives day to day
We may have forgotten where we’ve come from
I’ve made some bad choices
But at least they were choices
I look back on the books I read as a child
Maybe I went through the wrong wardrobe
And stayed there too long
Stayed there so long I forgot where I came from
Lions and witches don’t seem so great now
I’ve had enough of fantasy “

White Lies – Getting Even

Biggest pains are often silent ones.
A year and a half without them was painful.
So very painful.

Welcome back, guys. This song is the actual proof that you’re the one never dissapointing me. I can get so mad at you, but you still are the best ones.

I love you lot so much. I look forward to see you again, I crave for Charles words, for Tommy’s hugs, for Harry’s laugh, for Rob’s smile…But the one I miss the most is, remains and will stay forever my mushroom, the man with a haircut that comes from 1970. The sweetest, nicest, most adorable drummer ever. Jack, indeed.

I can’t quite believe we’re going to be together back again so very soon. Five months looks like nothing, providing I have been deprived of your essential strength and music for a year and a half already.

Funny enough that the two things I miss the most have been missing for a year and a half and will be back the same month (please, not December 1st !!)…

I have missed you, guys. I have pretended and faked and lied, and worst of all, lied to myself. Knowing you are there, just around the corner, is such a powerful thing. Such a fuel to keep moving on, through good and bad days. I just want to kick the second half of the year in the ass, and be there already. My heart melts by the single thought of being in the same city. Let alone venue.

By Friday, we’ll have your names on a gig ticket back again. You don’t know, you have no idea what it means. Counting down the days will be painful indeed, but one day more will be one day less. Friends, fun, good times, laughs, dreams and…Bloody cold queues are on their way. Freezing in the fucking parisian cold won’t be a chore. I’ll complain, but I know how lucky we are.

I’m proud of the work with White Lies France so far. I’m proud I’ve pulled it trough the deceiving days, through the dissapointing moments, I’m proud we’re still there, doing our job, gathering people, one at a time, but I’m not going to give it up.

I love you all so much, guys. So much.

It’s so good to see your pretty faces back again everywhere.

Big TV is going to be a monster, I can tell. I know. Gut feeling. Heart one. Soul one.

I missed you so fucking much. Even listening to you was painful for months and months and months. Now it is what I love the most, back again. You’ve beaten quite a lot of big ones, and yet you’re still there, brighter and better than you’ve ever been.

Oh god, it’s good. It is SO good.