Deux mots sur Star Trek…[review]

warning : contient des spoilers. Si vous n’avez pas encore vu le film, faites-le, et on en reparle après 😉

Replaçons les choses dans leur contexte…

Staaaaaaar Trek.

Le truc dont j’ai toujours plus ou moins entendu parler, mais je n’ai jamais vraiment pris le temps de m’y intéresser…Jusqu’à aujourd’hui.

Pourtant, très étrangement, j’ai du passer avec mon père sur tout ce que la SF à du faire entre 1970 et 2000, et ça compte quand même X Files, V, Au delà du réel, le prisonnier, les envahisseurs, Doctor Who, Torchwood, tous les trucs commençant en Star-quelque chose et destinés à envahir / explorer / secourir / visiter / coloniser / réduire à néant toute vie inconnue dans l’immeeeense confin de l’univers. Genre, on a tout essayé. Tout ce qui fricote avec tous les aliens de partout.

Mais pas Star Trek. Ne me demandez pas pourquoi. Rien de personnel, juste un mauvais timing. Exception confirmant la règle. Et puis en grandissant, le côté ultra kitsch de la série originale m’a carrément rébutée, alors que sur le principe, c’était carrément ma zone d’exploration télévisuelle.

Pas de chance.

Bon après, faut pas déconner, je connaissais quand même la base. Qui ne connait pas Spock-les-oreilles-pointues, Kirk-peur-de-rien et Khan-super-pas-gentil-qui-passe-ses-week-ends-à-jouer-aux-échecs-avec-Dark-Vador-et-cancer-man. Oh et puis le signe avec les doigts qu’il me manque trois chromosomes pour arriver à faire. Culture pop. Le truc que tu connais en ayant épuisé toutes les parties de trivial pursuit réelles et virtuelles du monde.

Donc voilà. Axy et Star Trek…Mal barré. Et en plus, la guerre Star Wars / Star Trek faisant rage (ne me lancez pas sur les fandoms), j’avais un peu épousé Han Solo en première noces. “Pas gagné” devient alors un sympathique euphémisme, étant donné que j’incarne alors le camp opposé, frères ennemis depuis toujours.

Star Trek, not my division.

Autant dire que c’était vraiment, mais alors vraiment pas gagné d’avance. Je ne peux pas être accusée de fangirlisme à outrance concernant la saga. Concernant la chose qui joue le super méchant, je suis condamnée par avance, je ne vais pas dire le contraire.

Si j’avais eu à poser l’équation du rapport absence d’interêt sur interêt pour savoir si j’allais voir Star Trek Into Darkness, elle aurait été plutôt simple.

A ma gauche, deux acteurs que j’ai jamais vraiment pu supporter, Zachary Quinto et Chris Pine. A ma droite, JJ Abrams et toute sa clique, que j’adore depuis Alias et que je considère comme étant le meilleur réalisateur de grands films aujourd’hui. Résultat probable de l’équation : bof, on verra quand ce sera sorti en DVD.

Arrive le chien dans un jeu de quille, qui vient tout seul retourner toute l’équation et me laisser avec comme conclusion unique : pas le choix, tu ne peux pas y couper.

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Ok. Admettons, Cumberbatch. Te voilà parachuté dans un blockbuster de dingue qui nous coûte une année d’attente pour Sherlock. Une année de plus. Autant dire, mon grand, que si je me retrouve dans cette galère, c’est à cause de toi, et si j’y courre en avant première annulée pour cause de non arrivage de bobines le jour de sa sortie, je t’informe alors que le film repose sur tes épaules, parce que le reste, c’est plutôt pas gagné du tout (du tout).

Allez, tentons l’essai…

Mercredi 12 Juin, 21h35. Nous y voilà. Je suis relativement excitée, mais plus parce que je n’ai jamais eu la chance de voir Benedict sur grand écran avant. Le concept Star Trek m’échappe globalement complètement. Mes profs de cinéma m’auraient clouée au pilori si ils avaient su que j’avais commis le crime de lèse majesté ultime : aller voir un film pour son acteur. David, Youri, je suis désolée.

Mercredi 12 Juin, minuit, mon point de vue sur la question à quelque peu évolué.

Je sors ecstatique. Absolument ravie. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai fait des bonds de trois mètres, j’ai eu peur au point de manquer de me planquer dérrière les sièges, et surtout, j’ai laissé tomber toute forme de préjugé sur la saga pour parfaitement adorer chaque personnage qui a croisé ma route de spectatrice (jusqu’au poisson qui effraie Scotty, c’est dire)

J’en sors tellement ravie qu’à peine la sortie du cinéma franchie, c’est décidé, ferme et définitif : je vais retourner le voir. Par respect pour toute l’équipe, je suis ravie de payer à nouveau, et surtout, je considère que ça les vaut largement. Et je ne m’étais pas autant éclatée avec un film depuis perpète.

Donc, avant de me précipiter dans une review qui aurait debordé de qualifiants joyeux et euphorique, j’ai préféré poser les choses. Une deuxième vision peut souvent tout replacer dans son contexte.

Deuxième fois ? C’était encore meilleur. Mieux encore : j’en prévois une troisième, et je serais bien surprise de ne pas m’y retrouver une ou deux fois supplémentaires à la fête du cinéma (qui tombe trop bien cette année).

Le pourquoi du comment. 

D’abord, c’est du Abrams. Donc c’est super bien ficelé, le bougre sait de quoi il parle, il sait comment il en parle, et il fait magnifiquement mouche à chaque fois qu’il tente une émotion, des plus animales aux plus humaines. Il sait ce qu’il veut de ses acteurs, et surtout, il sait comment obtenir ce qu’il veut. Bilan global : son Kirk très tête brûlée est exceptionnellement attachant, son Spock coincé est…Exceptionnellement attachant, et sa grosse enflure de râclure d’empafé d’enfoiré(oh, eh, je fais jamais que reprendre les propos des protagonistes) de méchant passe les trois quarts du film à être…Exceptionnellement attachant.

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C’est le trio de tête qui porte le film et ses dualités, et on ne peut pas faire plus opposés que ces trois-là. Kirk emporte les suffrages en moins de temps qu’il n’en faut pour dire “enterprise” rien qu’en piquant le dieu des autochtones du coin et en ironisant sur la situation (et le fait qu’ils vont finir par se faire planter si ils continuent à faire les cake). Il est drôle, il est plutôt pas vilain (mais alors là si on commence à jouer le jeu du “c’est qui la bombasse du film” le parti défendu par Abrams est tout autre et je ne vais pas m’en plaindre mais ON VA PAS COMMENCER A JOUER A CA MAINTENANT) et il a un sens de l’honneur et de l’amitié haut placé. C’est presque le personnage qu’on aurait plaisir à détester parce qu’il est trop “bon”, mais Abrams, décidément très fort, l’a rendu suffisament humain et tête à claques pour éviter ce genre de problèmes.

Cas du capitaine Kirk : résolu.

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Spock.

Moins, beaucoup moins évident, étant donné le pétage de boulard du vulcain quand Kirk nous le récupère en bravant à peu près toutes les règles. On a très envie de lui en coller deux et de lui dire qu’il devrait être bien content d’avoir quelqu’un comme Jim pour venir lui sauver la peau. Mais bon, Spock a la réputation de son peuple, et joué comme il l’est, il devient drôle et touchant, et très rapidement, la sensation première de “mais quel foutu rabat-joie” se transforme en “bah putain, on serait perdus sans lui”. Bon et puis le fou rire avec les phrases cultes du type “je lui ferais bien bouffer sa p…. de frange” ou la scène de la dispute de couple sous le nez de Kirk avec Uhura sont quand même deux passages de retombée de pression bien comme il faut, et on aurait tort de s’en passer. Finalement, Spock est tout autant attachant que Kirk, et c’était pas gagné d’avance. Leur amitié est bien bâtie, intelligente, et elle repose sur quantité de valeurs humaines qui ne peuvent qu’en faire des personnages sur lesquels on va reposer sa confiance.

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(Les gens, je spoile pas vraiment, hein, TOUT LE MONDE SAIT QUE C’EST KHAN LEUR JOHN HARRISON ON EST D’ACCORD ???)

Et l’équation n’est parfaite que si on colle au milieu de ces deux personnages fort adorables…Une enflure de première. Un truc a mi-chemin entre la machine de guerre, le psychopathe et le fou furieux.

Des super méchants au ciné, on en a connu une pleïade. Mais alors une quantité. Y’a pas une grande saga sans super méchant.

Eh ben celui-là, c’est du pourri de compète. Et il est attachant durant les trois quarts du film, ce qui est extrêmement malin de la part de JJ, vu que quoi de pire quand on arrive à la fin du film que de se questionner sur son propre sens moral en se disant “mais putain, j’ai été du côté de Khan pendant tout ce temps là ???”. Par contre, le quart restant, on sent bien que son ô combien fabuleux interprête s’est lâché, parce qu’il fout la trouille. Il fait peur. Il terrifie.

Rien que la manière dont on nous introduit John Harrison, Abrams montre bien que c’est LUI le maître et qu’il va éviter le lieu commun. Une fois qu’on a été bien secoués par les prouesses de Kirk et Spock, on nous présente le couple qui est sur le point de perdre leur petite fille, et le mec super ténébreux, sorti de nulle part, qui propose de sauver la gosse.

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Et là on se dit “wow là, il se passe quoi ?” Depuis quand les bad guys ils sauvent les petites filles ?

Là où Abrams cartonne sa mise en scène, et où Benedict excelle dans ce qu’il fait le moins bien d’habitude (être juste beau) c’est qu’on nous balance un méchant qui se trouve être charismatique au paroxysme, et mettre tout le monde hors jeu avec sa bouille de mec qui cache des trucs pas nets mais qui est quand même vachement bien foutu. Comme dirait l’aute, ça calme.

Donc on se retrouve avec la délicate impression que celui-là, il va pas seulement fouttre le bordel chez Starfleet, mais aussi dans nos têtes. Et bingo : super méchant sauve la petite, mais il négocie quand même une attaque kamikaze du père qui va flinguer 42 personnes. Strike, Harrison.  En trois minutes, on est passé de l’attendrissement à la fascination à la peur à la révolte.  Et on sent bien qu’on fait que commencer à morfler, et que celui-là, il va nous en faire voir de toutes les couleurs. Et ça va pas louper.

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Dix minutes plus tard, il nous a fait sauter le commandement de Starfleet, et a pulvérisé bien comme il faut le mentor de Kirk. De chasse à l’homme, on en passe à affaire personnelle, et c’est tellement plus intéressant comme ça.  Notons que Harrison (qui cache encore sa véritable identité sous cet alias complètement fumeux) reste carrément à tomber même quand il nous fait un counter strike taille réelle avec vaisseau armé (ce qui fait cruellement défaut à counter strike, vous l’avouerez). Oh mon dieu, moi, représentante de la gent féminine, craque sur l’enflure qui tue tout le monde. Bim, ma moralité, dans les dents. Abrams savait qu’en embauchant mon anglais préféré, il allait aussi jouer à ça. Quand le méchant est moche, c’est facile à gérer. Quand il est pratiquement magnifié, c’est autre chose.

Récapitulons : il sauve une gamine, défonce les archives et tue 42 personnes, fait tout péter à Starfleet et pulvérise le capitaine Pike, le tout sans toucher à son brushing. Dites-donc, il est pas un peu rock and roll, votre méchant ?

Et encore, on va en prendre plein la tête tout le long. Donc une fois que Kirk, ex-viré nouvellement réintégré récupère l’enterprise (parce que bon, on arrête la fumette, l’enterprise sans Kirk, c’est Spock sans ses oreilles, hein) et hérite de Spock la mission cheloue qui consiste à aller péter sa gueule à Harrison, qui, pas né de la dernière pluie, s’est planqué sur Kronos, là où c’est un peu déjà le bordel niveau relation diplomatiques, on se dit qu’on va bien rire et que ça va tourner au jus de boudin, ct’histoire.

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Même Scotty est d’accord avec nous. D’ailleurs, tiens, il préfère démissionner plutôt que d’embarquer les 72 missiles super-suspects. Et puis sans déconner, tout ça pour péter la gueule au même mec ? Sérieux les gars, ça vous paraît pas hyper chelou ?

Ben non. Et hue cocotte, en avant pour Kronos, où ca va péter incessament sous peu, on le sent. C’est quand même un mâlin, Harrison, il joue à cache-cache là où l’enterprise est le moins le bienvenu, quoi. Et là, petite incohérence, on se dit que cette bande de boulets auraient du commencer à sentir le vent tourner, parce qu’il a quand même l’air ‘chement au courrant de leur manips, le repris de justesse. En plus, les loulous, ils ont embarqué sur l’enterprise la fille de l’amiral Marcus, qui est experte en armes de pointes, ça tombe bien, et montée à bord sous le nom de sa mère.

Star-Trek-Carol-KirkEn plus, trop bien, la petite futée, elle est carrément canon, et on sent bien que Kirk, ce coquinou qui se tape de la gonzesse dotée de queue, il lui ferait bien sa fête dans un coin de l’enterprise, la gamine. Tension sexuelle, on en manquait un peu, c’est pas faux.

Donc, hop, nous voilà partis sur Kronos, même que sur le vaisseau y’aurait pu y’avoir écrit “CA VA CHIIIEEEEER” que c’aurait été moins évident. Même pas arrivés, ça part déjà en fenouil. Bim, trois vaisseaux Klingons les ont chopés dans leur phares. Ca va dérouiller sec, heureusement que rien ne les relie à l’enterprise, sinon c’était la guerre ouverte (et j’en connais un à qui ça aurait bien fait plaisir). Comme ça commence a sentir le sapin, envoyons la seule interprête Klingon discutailler avec la peuplade locale, à savoir la chérie de Spock en personne. Elle a l’air fâchée, mais ça suffit pas, et boum, ça tourne court à OK corral.

C’est là où on se dit “bah merde, et Harrison, il fout quoi de sa vie, là ?”. On l’avait presque oublié, celui-là. Ce qui ne lui a pas plu, puisqu’il décide qu’une bataille rangée entre humains et Klingons c’est pas fun du tout, alors le voilà parti, armé jusqu’aux dents, à retourner l’escouaille Klingon en deux minutes.

WideModern_StarTrek_051613620x413Et voilà nos trois héros confrontés à deux questions capitales : d’où qu’il dezingue du Klingon comme on fait tomber des dominos, et depuis quand l’envie de fouttre en l’air les belles gueules de Starfleet lui est passée ?

Et là, bien calé dans son siège, on se dit qu’il y a un loup. Harrison se calme, vient converser avec Kirk et sa bande, qui espèrent bien qu’il va se rendre sans se sentir obligé de tout péter (et quand on commence à connaître la bête, on se dit que c’est pas gagné), lui font savoir qu’ils ont l’armada de missiles prêts à lui péter sa gueule…Et il sourcille même pas. Non, il veut savoir combien. Sans se démonter, Kirk lui largue le nombre.

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Et il se rend. Mieux encore, il laisse Kirk lui fouttre ce qui aurait du être une râclée phénoménale sans bouger d’un cheveux (à l’exception de la mèche). Prenons, chers lecteurs, je vous prie, trois minutes pour apprécier la performance de DINGUE de Benedict, qui nous campe là un des côtés les plus flippants de Harrison, à savoir son espèce de stoïcisme à se faire taper sur la gueule. Bilan : Harrison intact, Kirk a pris cher sans avoir pris un coup.  Et l’autre nous ponctue sa provocation en appelant Kirk “capitaine”.

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Bon. Nous voilà avec un prisonnier de haute volée qui s’est même pas débattu, une tripotée de missiles qui servent à rien, et un enterprise qui a des problèmes techniques graves chelous. Sais pas pour vous, mais ça pue, ct’histoire. Et dès les premières secondes de sa détention, Harrison fout tout le monde sur le cul : et que je te détecte au flair un problème majeur, et que je te propose mon aide, et que je te donne mon identité sans en passer par la torture, il laisse même McCoy, le toubib de l’enterprise, lui préléver du sang sans ronchonner ou péter la gueule à un ou deux gardes pour le fun.

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Et comme il a décidé d’en faire qu’à sa gueule, il déballe à Kirk des infos un peu flippantes, genre coordonnées supposées mener à mauvaises surprises, et tiens, tintin, le contenu de tes missiles, c’est loin d’être ce que tu crois.

Bingo, mission accomplie : il a foutu le bordel dans la tête de tout le monde. Y compris nous. Kirk envoie Scotty voir ce qui se passe aux dites coordonnées, et décide de faire fouiner McCoy et Carole dans les missiles, juste pour s’amuser. Comme Spock et McCoy le font très justement remarquer, euh, et sinon, il a pas juste pour plan de faire sauter l’enterprise comme ça ? Mais Kirk n’écoute que son coeur, et bingo, dans les missiles, y’a du cryogénisé. Dis donc, Khan, t’as pas un ou deux trucs à nous raconter, là ?tumblr_mmtgpvJ3Rw1rie9hno7_500

Et alors là, là, les gens, moi je démissionne. Parce que le cinglé, là, il a foutu le pire des merdiers, il a assassiné au vrac, il transforme les gens en bombes…Mais là, quand il explique dans quel merdier il s’est fourré bien malgré lui, toi, spectateur lambda, pour un peu que tu sois un peu émotif, EH BEN SUPER MECHANT ENFLURE DE MERDE DE TARE DE PSYCHOPATHE A LA CON EH BEN IL VA TE FAIRE CHIALER SUR SON SORT A LUI.

Monsieur Cumberbatch, manquant cruellement de mots pour qualifier le tour de force, je vais me contenter de saluer votre immense talent virtuellement.

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Alors récapitulons : les surgelés, c’est son équipage, qui s’est plus ou moins foutu dans la mouise dans le passé, et a fini cryogénisé. Marcus, qui avait bien besoin d’un coup de main d’un mec plus fort que lui, nous a ramené notre cinglé à la vie, et les choses sont en train de partir en freestyle depuis. Et il est pas si méchant, enfin, pas gratuitement, il veut juste récupérer sa famille. Boum, oeillade à Kirk, qui, finalement, a plus en commun avec lui qu’il ne le pensait. Marcus, lui, il avait décidé de se venger et de faire un pire méchoui avec tout l’équipage de Khan, ce qui, fatalement, nous l’a mis un peu en colère, mais là pour le coup, on le comprend.

Tiens, Marcus, quand on parle du loup. Les coordonnées en question, c’était ça. Un nouveau vaisseau de la taille du Texas, uniquement destiné à l’usage militaire, qui va venir péter la gueule à l’enterprise et à tout son équipage parce qu’il refuse de livrer Harrison (oui parce que Spock a décidé qu’il avait droit quand même à un vrai procès et tout et tout), et faire un coup de salope à Kirk en épargnant même pas l’équipage. Tiens tiens, Kirk, Harrison et toi, vous avez le même problème.

C’est sans compter sur Super-Scotty, qui, inflitré chez Marcus, va permettre d’éviter le feu d’artifice. Mais faut agir de l’intérieur, et pour ce faire, Kirk est obligé de s’armer de quelqu’un qui connaît le bâtiment. Et qui qu’il a sous la main avec ces compétences ?

KHAAAAAAN.

Spock apprécie moyen moyen, mais pas trop le choix, d’ailleurs, Kirk lui dit bien, c’est le ventre qui parle, j’en sais trop rien de ce que je suis en train de fouttre, et puis, tiens, grandes oreilles, reprends donc le commandement de l’enterprise.

Et voilà Kirk et Khan, devenus collègues d’infortunes, partis pour se prendre tout un tas de débris dans la gueule avant de pouvoir rejoindre le vaisseau de Marcus, grâce à Scotty, et d’éviter que l’enterprise ne finisse en giga feu de joie.

Sauf que. D’un côté, Spock s’auto-interroge dans le futur pour savoir comment finir Khan, et de l’autre, ben sans surprises, Khan a reservé à ses nouveaux-anciens potes d’infortunes un chien de sa chienne. En même temps, ils ont bien tenté de lui tirer dessus avant pour le paralyser, mais euh…Raté. Kirk prend cher, Carol se fait aussi taper dessus, quand à l’amiral…

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Il s’est fait exploser sa tronche, au sens littéral de l’histoire. La force de Khan nous a réduit Marcus à l’état de smoothie. Et devant les yeux de sa fille. Ambiance. Vite, vite, Spock, téléporte nous tes troupes avant que ça ne finisse en marmelade géante, parce que d’un coup d’un seul, Khan, qui avait l’air canalisable, il s’est transformé en dingue et il a envie d’en découdre.

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Une nouvelle fois, mention “mais putain comment il fait ça” à Benedict, qui en trente seconde fait basculer son personnage dans une furie destructrice folle et en devient carrément terrifiant. Et quand je dis terrifiant, la dernière fois qu’on m’a foutu les chocottes comme ça, ça devait être la gamine de l’exorciste. Faut voir.

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bon, ben c’est qu’il nous a récupéré un vaisseau, ce con, et il a l’air de savoir s’en démerder. Négotiations pour tenter de récupérer ses Mr Freezes, Spock, bien bien vénère, l’entourloupe et lui ment, fait rarissime, parole de vulcain, en lui faisant croire au transfert de son équipage. En fait, nada, et boum, les missiles ont retrouvé leur vocation première. Et Khan est super, mais alors super fâché. Mais vu que sur son vaisseau y’a plus rien a zigouiller (sinon des restes de Marcus, et encore) il tente de finir l’enterprise, mais vu l’état de son épave, c’est pas gagné.

Les emmerdes n’arrivant jamais seules, sur l’enterprise, c’est un peu hiroshima. Le vaisseau est en train de se ramasser, capturé par l’attraction de la terre, et si on fait pas quelque chose fissa, c’en est fini de l’enterprise. Problème de connecteurs au coeur du réacteur, et Kirk comprend de suite qu’il a une solution, mais il va devoir la payer le prix fort. Tout sauf sacrifier son équipage. Alors il cogne sur Scotty qui comptait l’en empêcher, et va régler son compte à ces foutus connecteurs au coeur même du réacteur, en personne, quitte a finir plus imbibé de radiations qu’un champignon de Tchernobyl. A grand coup de pieds, ca rentre dans le droit chemin ces saloperies techniques. L’enterprise repart, tout refonctionne, tout le monde est euphorique, à deux doigts de se faire une barbecue party pour fêter ça, quand Scotty, réveillé de son semi coma, fait savoir à Spock qu’il ferait bien de se ramener parce que Kirk à poussé la loyauté et l’amitié un chouilla trop loin cette fois.

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C’est trop tard pour Kirk, il est déjà mourrant, et dans la zone contaminée. Spock a juste le temps d’échanger un dernier moment, de confirmer que l’enterprise s’en tire à bon compte, Kirk lui demande comment il fait pour se détacher des émotions, Spock lui dit qu’il n’y arrive pas maintenant, ils ont ce dernier contact au travers la vitre…Le temps d’un dernier salut vulcain, et c’en est fini du capitaine James Kirk.

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Mention très bien à la force du symbole, réutilisé à merveille par Abrams. Symbole de l’amitié entre deux hommes que tout opposait. La main du capitaine Kirk retombe, inanimée, alors que Spock est dévasté. Ils nout l’ont détruit, le vulcain imperturbable.

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L’enterprise est en état de choc, nous aussi, même si dans la seconde où Kirk meurt, tout de suite, on tilte “mais putain, le sang de Khan, sauveur de petites filles malades et réanimateur de bestioles mourrutes des expériences du docteur McCoy”. Bon sang, mais c’est bien sûr ! Tout le monde est dévasté et personne ne réfléchit bien, mais chez Spock, on sent une vieille envie de faire bouffer sa mèche à Harrison. Qui, pour le coup, leur taille un short avec son super vaisseau. Quitte a perdre son nouveau jouet, autant le faire sur StarFleet et faire un maximum de dégats. Ben oui, kamikaze, ça manquait encore à son CV, tiens. Et quand tout le monde se dit “mais personne peut survivre à ça”, ben tiens, personne sauf Khan, qui saute de trente mètres de haut, contemple avec une joie féroce les dégats, et détalle comme un lapin, poursuivi par Spock, qui a récupéré son talon d’achille en conversant avec son lui futur.

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Oui, chez Khan, on connaît pas les portes, on passe direct par les vitres. Plus rapide. Ce que c’bouffon ignore, c’est que ses magnums, ils sont toujours dans l’enterprise. Comme dirait McCoy, Spock il est froid, mais pas au point de fouttre tout l’équipage de Khan en l’air.

Donc, remonté comme une horloge suisse, Spock commence à nous courser Khan, qui bouscule, percute, pousse et violente à tour de bras, et saute sur tout ce qui bouge pour s’éloigner d’un Spock qui va lui faire bouffer la poussière, ses oreilles en tremblent de colère.

Du côté de l’enterprise, ALLELUIA, McCoy vient de comprendre que tout espoir n’est pas mort pour Kirk, et qu’il faut que Spock choppe Khan vivant. Mais bon, il est un peu occupé à prendre cher par le méchu, et à sauter de vaisseau en vaisseau pour tenter de suivre le rythme de Khan. Au final, ils vont se le faire à deux avec sa chérie, qui aura quand même besoin de tirer sur Khan a sept reprises avant d’espérer le calmer.

Flash forward de deux semaines. Kirk émerge d’un coma certain. Il est en vie, même si on s’en doutait, la vague de joie n’est pas le moins du monde responsable de quelques larmes. Explications, sourires, Khan s’est fait re-congeler, comme ça on est tranquilles, et est de retour au freezer avec sa troupe, Spock est super ravi de retrouver son grand ami, cérémonie en mémoire du capitaine Pike, et tout l’enterprise se retrouve dans une mission d’exploration de cinq ans. Joli happy end.

(bon et puis là normalement y’a le générique ou chaque fan de Benedict a du flirter avec le fou rire parce que BENEDICT CUMBERBATCH ça tient tout juste dans l’écran)

Un sentiment bien connu

Eh ben on sort de là ravi, conquis, avec des images plein la tête, et la sensation d’avoir enfin vu du divertissement SF de haut vol. Rien à faire que ce ne soit pas le film trop indé qui fait trop bien à aller voir, je n’hésiterais pas à défendre STID et à le faire façon Khan, parce que j’en ai plein le cul que certaines elites considèrent que dès que le cinéma divertit, ce n’est plus qu’un vague truc bidon sans interêt. Star Trek Into Darkness est un sacré film, et Abrams, un foutu réalisateur.

Mention très bien à Michael Giacchino, qui nous signe une bande originale parfaite, épique et puissante, et qui réussit à faire des thèmes autours de Khan une valeur ajoutée à son paradoxe.

Mention encore mieux encore au duo Pine-Quinto, définitevement remonté dans mon estime, qui fonctionne à merveille. Leur complicité est quasiment palpable, et elle agrandit toutes les émotions, qu’elles soient celles de la disparition de Kirk ou les fou rires entre quatres z’yeux. “Les oreilles qui sifflent, Spock ?”

Mais, malgrè mon immense amour de ce film, qui a réussit à me conquérir toute entière, la plus belle réussite du film, la claque, le coup de boule de zidane, l’argument qui rend un film bon en film très bon, c’est bien entendu, et sans surprises, Benedict. Il me bluffe sans cesse, mais dans ce rôle précis, il a été exceptionnel. Charismatique, félin, envoûtant, manipulateur, boulversant, terrifiant, opportuniste, diabolique, vicieux, ammoral, immoral…Je pourrais les cumuler, les qualificatifs, mais il dépasse très largemment tout ce qu’on pouvait espérer de lui. Il est le méchant le plus surréaliste et le plus dingue qu’on ait eu depuis bien longtemps, et sa performance qui est en subtilité avant d’être en furie reste en mémoire bien après que la bobine ne se soit rembobinée, prête pour la suite. Il est hors normes.

Pour résumer ? 

C’était génial. De bout en bout.

[en V.O 3]

Warning : ce post contient des éléments photographiques en haute résolution, qui, à très court terme, peuvent générer des effets secondaires : tachycardie, sueurs, tremblements, envie irrésistible de regarder Sherlock, etc…

This blog is nine months old now. I’d never thought I’d reach this far with a story of my own life.

And so far, I’ve been dealing with losing Muse, replacing them by The Killers, living with a heart broken in so many ways, getting back White Lies. It’s a band’s story, never the same, some have dissapointed me greatly, some are recovering, one has never changed since the earliest beginning. It’s a music story, I’d say. My life is a song, my head is filled with music.

See how I avoid the troublemaker of this quiet little place ? He’s there, standing in a corner of this post, laughing at me trying to refuse what he’s brought me already.

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Calm down, you english…Perfect…Thing. You know where I’m going, and you know I’m following you before anything else, now. Or anyone, as far as I’m concerned.

This is actually my point. This blog, and this life has turned into something I would never, ever have expected in any way.

I could say that I am surprised. And I am genuinely surprised. Totally. Yet…Was that really such a shock ? No one was surprised when it finally rose up, most of my friends were like “Axy, it is hardly new for us”. Was that obvious at the beginning ? Was I already completely under the spell of the fabulous-actor-with-the-tricky-name ?

Was I ?

bjbln,nk,,l,k,

Providing this was supposed to happen, and I absolutely believe it was, the true surprise in there is how far I’m going, and how defenseless I am. I have dropped the risk of being dissapointed, entirely. I have not a single doubt about the fact that he can not let me down. Which is the strangest feeling ever. You just reach out new things, and at some point, very early in the process, he’s just winning it over. I suppose that it is what a favorite actor is supposed to do…Granted.

But this goes even far, far beyond that. This one, this particular human being has now reached a point that was a no man’s land. Something no one ever touched, or even came close. Not even Muse. No one.

It is so strange, and so hard to explain. I’m afraid of violating the feeling if i try to describe it. I won’t, but it is such a precious, unexperienced thing, and I’m having such a blast exploring it.

I am absolutely overwhelmed. Not by what he is doing only…But by him. 

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The past things I have discovered, the movies, the TV Shows, the short films, even a freakin commercial he’s the voice of… for dogs shelters for fucks sake ! Everything eventually left me crying my eyes out, not only because I am moved and touched and absolutely messed up each fucking time, but also, and this is where things get a little strange, by the actual realization of how bloody lucky I am to be able to connect with someone like that, and how it is a permanent flow of emotions that are waaaaaaaaaaay bigger than I’ll ever be, and how good it feels to be sent into this extraordinary world painted with his colors, that are, quite strangely, matching mine.

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It’s just an actor, for god’s sake. Nothing more ! I should be terrified with the mess he’s made so far inside my head, but instead…I’m thrilled ! And I even have to slow down the process or I’m going to end up with a damn Stendhal Syndrome. I can not handle more than one new thing a week (aside from Sherlock, but Sherlock is home) or I’m going to have some serious troubles getting back to reality and dragging my own self out of the world he has created all by himself. And even those I already know, like, for instance, Parade’s End, are hitting harder the second time.

So I’m just there, contemplating the dozen of things he’s done that are going to fuck me up yet fix me, not daring to reach them now because I don’t know how it is going to end up, and how devastated in the most perfect way I’m going to finish it. And I have a whole world ahead of me. And he’s involved in dozens of others, to come, so, I’m going to have years and years and years with him, just being absolutly mind blown each time, and i have blind faith in his choices.

How good is that, eh ? I’m like…Standing up in the middle of a storm, and feeling more alive than I’ve ever been. In a constant flow of emotions, able to catch everything and feel it the strongest I humanly can.

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So, Benedict, you’re standing in the way of a lot of things that matters to me. But, honey…I’m afraid you are more important than any of those. Please, stay. I have known my world before you, and one thing is sure : I hardly believe there will be one after.

For someone I had chosen not to like before Sherlock, the least we can say is that you’ve made your fucking way up to the top.

Bloody english talents. They’ll be the death of me.

P.S Holy crap, Star Trek tomorrow. Call 911 already ?

[…]

Il existe, par moments, des expériences sonores, visuelles, sensorielles dont on ne sort pas complètement indemne. On peut appeler cela un manque de chance. Dans mon cas, plus je sors entamée, plus je me considère, justement, chanceuse. J’aime être poussée dans mes retranchements à l’extrême, malmenée, sortir boulversée. Je considère souvent que ce sont avec les larmes que vient ma plus pure et plus intense forme d’expression d’émotion.

Parce que j’ai, décidément, plus de chance qu’il n’y paraît au demeurant, j’en suis à ma troisième expérience de violente et salvatrice intensité en quelques semaines. Et elles ont toutes les trois un curieux dénominateur commun.

L’avantage, dans ces temps modernes et fort équipés que nous vivons aujourd’hui, quand soupçonne un coup de coeur pour quelque chose, dans quelque domaine que ce soit, c’est qu’il est souvent assez rapide et aisé de mettre la main sur tout l’univers de la “chose” en question. Hadopi me pardonnera ma mentalité, mais je trouve que cette sorte de porte ouverte et totalement libre donne accès à des merveilles dont je n’aurais pu, ou su, découvrir les trésors. Le piratage a peut être demonté l’industrie de la musique, mais il a aussi permis de rendre la culture soudainement à portée.

Quand j’ai compris qu’avec Benedict il était en train de se passer un tout petit peu plus qu’une simple histoire Sherlockienne,  mon reflexe premier a été de m’aventurer, à grands coups du grand méchant torrent,  dans sa filmographie déjà tout à fait impressionnante, et pourtant en constante augmentation, approfondissement, et lumière. Comme une petite fourmis, j’ai cherché, acquis, rangé, et archivé pour visionnage prochain. J’aurais rushé les choses il y a encore quelques mois, mais aujourd’hui, et parce que j’ai compris plus que je n’ai soupçonné la relation qui se noue entre lui et moi, je prends les choses étapes par étapes, en me laissant le temps de laisser les performances du bel anglais faire pleinement effet sur moi.

Sherlock n’a pas eu besoin de longtemps pour totalement retourner mon univers, et me faire devenir une Sherlockian chevronnée. J’en connais les épisodes sur le bout des doigts, c’est devenu ma zone de comfort. Quand ça ne va pas, c’est ce que je vais chercher, parce qu’il y a quelque chose de rassurant dans cet univers qui me plait tant et qui est inondé de gens tous tellement talentueux. C’est la maison. L’évocation de la suite cette année me rend folle de bonheur, au point même que je ne souhaite pas y penser trop souvent au risque de péter un plomb tellement j’en ai envie. Penser à la seule diffusion du premier épisode semble être l’Everest.

Parade’s End fut un cri du coeur. Jamais je n’avais vu quelqu’un interpréter avec une telle force le déchirement et le malheur. C’est vraiment ce qui m’a poussée à comprendre que, peut être, seulement peut être, Benedict Cumberbatch ne faisait pas partie de la classe des standards, mais de celle tellement plus rare et plus précieuse des majestueux. En le voyant donner vie à ce personnage magnifique, et le faire avec tant de force, de classe, et manquer de briser mon misérable coeur tant de fois, j’ai compris que cette route que je prenais allait forcément m’emmener bien plus loin que je n’aurais conscience d’aller.

J’ai trainé pendant une semaine, frôlant mon fichier source plusieurs fois, avançant, puis reculant, sans trop savoir par quoi commencer ni quand le faire, tout à fait au courant que ce pas de plus, qu’importait sa direction, que j’allais faire, serait un pas décisif, et qu’il n’y aurait pas de moyen de revenir en arrière.

Ne me posez plus la question. Bien sûr que je suis amoureuse de ce mec, de toutes les façons possibles et imaginables, de tout ce que je suis en mesure de savoir, de comprendre, de réaliser, et surtout, de toute ce que je suis en mesure de voir. Il émane de lui quelque chose que je ne suis pas assez habituée à voir, quelque chose de franc et de sincèrement juste, quelque chose qui me conforte dans mes idées en tant qu’être humain, et en tant qu’amoureuse folle du cinéma dans toutes ses formes, petit ou grand, modeste ou prétentieux. Il incarne à lui seul une sorte de philosophie générale qui tire vers le haut, une force tranquille emprunte d’un travail surréaliste. Je ne vois pas comment, en connaissant parfaitement son existence, et en l’ayant admise depuis longtemps comme étant si spéciale à mes yeux, j’ai pu réussir à prétendre le contraire si longtemps. Bien sûr qu’il est fantastique. Bien sûr qu’il est exceptionnel. Bien sûr que je suis aux anges, et absolument enchantée. Au sens littéral. Envoûtée. Sous le charme. Sous un charme.

Il y avait dans mon fichier source, celui où sont rangés paisiblement nombre de ses rôles, un film que je mourrais autant d’envie de voir autant qu’il me terrifiait, parce que, par erreur, j’avais lu sur wikipedia les trois premières lignes de résumé. Et jouer le rôle de “James, 29 ans, qui souffre d’un cancer terminal” ne peut pas vraiment annoncer une session de fous rires, pas vrai ?

Et quand on se rend compte qu’on aime des gens dont le talent est un chouilla supérieur à la moyenne, ce type de rôle constitue à la fois une sorte de semi-obligation, et en même temps, une terreur. Pour moi au moins. Et ne me forcez pas à préciser pourquoi.

Je tournais autours depuis quelques jours, frôlant le clic final des dizaines de fois. J’avais décidé que mon exploration globale continuerait comme ça. Il fallait bien que j’en passe par là de toutes façons, alors autant foncer dans le tas de manière nette, claire, franche et précise.

Grand bien m’en a pris. third-starThird Star. Je vais forcément, à un moment donné, manquer de mots. Et je m’en excuse.

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L’histoire reste simple sur le fond. Plutôt que de rester à se lamenter et à attendre l’inéxorable, James-Benedict, donc- et trois de ses plus proches amis décident de partir rejoindre la baie de Barafundle, avec ce que ça comporte comme organisation logistique, fou rires de camping, et mises au point avec la vie.

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Le quatuor d’acteurs est génial. L’alchimie marche, et plutôt très bien, et ils sont tous touchants. L’histoire est divinement écrite, et sa fin, même quasiment écrite depuis le début est absolument poignante. Si j’avais eu à voir ce film avec un autre acteur en plus de ces trois-là, j’aurais apprécié, probablement versé une larme ou deux.

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Avec Benedict, c’est un torrent que j’ai versé. Que dis-je. Une mer. Un océan entier. J’en avais une boule coincée au travers de la gorge qui me bloquait la respiration. Et la même cinquante centimètres en dessous, qui justifiaient que mon coeur ne s’emballe chaque fois que James souffrait, ou paraissait plus malade que la seconde précédente.

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Dire qu’il joue à la perfection serait quasiement écorcher son talent. Je ne sais pas quel talent venu d’ailleurs lui a permis de donner vie à cet être complètement hors normes. Je ne sais pas comment il a pu incarner la douleur-et quand on a vraiment gouté à la douleur une fois dans sa vie, on sait que son jeu est dévorant de réalisme-aussi bien. Je ne sais pas. Ca dépasse mon entendement, ma connaissance de ce que c’est que jouer un rôle, et mon éventail de connaissances général. Je ne sais pas. Et plus encore, je ne sais pas comment il a pu se relever d’un tel personnage. Quelle addition génétique fait de ce mec un tel talent. Comment il a réussi à percer la carapace du pathétique attendu pour rendre James si vivant tout en étant en train de mourir ?

320608371_640Plus perturbant encore, et je m’entendais le dire dans la première partie du film, comment, tout en ayant la totalité des caractéristiques physiques du malade terminal, il a réussi l’incroyable tour de force de parvenir à le rendre beau chaque seconde du film.

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Ne vous méprenez pas. Je trouve Benedict magnifique, je ne vais pas dire le contraire. Mais là, même dans les pires scènes de douleur, il conservait cette aura absolument dingue. Jusqu’au bout du bout, et je ne peux pas spoilier en disant que la fin qu’on attend arrive, d’une façon ou d’une autre…Mais jusqu’au bout, il est resté beau à s’en damner.

1036441_640Mais le plus beau dans cette histoire, ça a été sa justesse épatante. Son immense sagesse, et sa sublime morale, cachée juste en surface, qui ne peut que prendre aux tripes et laisser à bout de mots. Et c’est ce qui m’est arrivé. J’en suis restée à court de mots, de souffle, totalement incapable de m’arrêter de laisser couler ce flot ininterrompu de larmes qui pouvaient tout à fait me faire du mal, mais qui, au contraire, m’ont rassurées, m’ont fait du bien. Ils m’ont tous les quatre fait du bien. James m’a fait du bien. La justesse du propos m’a soulevé le coeur, et renvoyé dans mes propres constats, mes propres peurs, mes propres situations, mes propres doutes, mais le faire de cet façon n’avait rien d’outrageux ou de difficile. C’est au contraire une pommade passée sur cette blessure qui bat en moi.

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L’autre vraie victoire de ce film divin, c’est le nombre de fous rires à la minute. Le nombre de moments de pure dérison, de prise en ridicule de nombre de situations, de vrais éclats de rire qui font un bien fou à tous les personnages, et à nous aussi. A aucun moment le tragique de la situation-mourir à 29 ans, quel superbe gâchis-n’est totalement oublié, mais il n’est jamais alourdi, lesté d’un poids qui est pratiquement le piège dans lequel tout le monde tombe toujours. Pas ici. On rit autant qu’on pleure, et au final, même la terrible fin laisse à bout de souffle, un demi sourire au travers des larmes.

Je ne peux que conseiller d’investir cette heure et demie a quiconque a juste besoin d’une remise à niveau de vie, et d’un des plus beaux moments de cinéma qu’il m’est été donné de voir.

Et puis je laisse à James le loisir de vous offrir les derniers mots du film, qui sont comme celui-ci. Poignants, justes, et aussi tragiques que pleins de vie.

“So I raise a morphine toast to you all, and, if you should happen to remember it’s the anniversary of my birth, remember that you were loved by me and that you made my life a happy one. And there’s no tragedy in that.”

(“Alors je trinque à la morphine à vous tous, et si d’aventure vous vous souvenez que c’est l’anniversaire de ma naissance, souvenez vous que je vous ai aimés, et que vous avez fait de ma vie une vie heureuse. Et il n’est de tragédie là-dedans”)

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