A y est. L’année se termine. Je commence à écrire cet article le 30 Décembre, on va enfin pouvoir enterrer cette année de merde et danser sur sa tombe sous la pluie, la neige, le vent.
Il était temps que cette année se termine. En douze mois, il s’est passé plus de merdes qu’en les 26 années précédentes. A certains moments, je me suis demandé si je ne courrais pas droit à ma perte, parce qu’elle semblait s’acharner avec vice et fureur contre moi. J’ai fait plus d’erreurs et j’ai plus confié mon coeur à des monstres que je ne l’ai jamais fait.
Je ne sais pas si ça vaut le coup de tirer des bilan à coup de points positifs, et de points negatifs, tellement la balance semble déséquilibrée. Elle semble.
En janvier, j’ai connu les affres de mon pire chagrin d’amour de tous le temps. Ca a commencé en Janvier, et en Mars, j’étais la plus belle cocufiée du monde, trompée sur toute la ligne. Moi qui avait tendance, quand j’étais en flirt avec des garçons, à être quittée pour des garçons (merci Axelle, grâce à toi, je sais que je suis gay), lorsque je tombe folle amoureuse d’une fille, je suis trompée avec un garçon. Ma nemesis, hein ? Le tout fait pendant plus d’un mois dans mon dos, dans le mensonge le plus complet, et même pas par amour, juste pour éviter d’avoir à dire la vérité et à assumer qui elle était.
Cette histoire m’a laissée avec une envie sérieuse de mourir. Il y a eu quelques reprises, où, le nez à la fenêtre, au bord du balcon, sept étages de vide en dessous, je me suis dit que si j’enjambais, j’allais déraper et en finir, et que ce serait apaiser ce déchirement mortel qui me bouffait de l’intérieur. J’ai été au bord du précipice. Je n’en pouvais plus de pleurer, de souffrir, de me sentir comme un pantin désarticulé qui jamais ne serais réparé.
Je ne suis toujours pas réparée. Je suis toujours un gouffre immense qui tente juste de penser à autre chose, et de ne pas mesurer ce vide à l’intérieur. Je doute qu’avec mon espérance de vie courte et limitée, je m’en remette vraiment un jour. Je suis restée avec un mensonge, un sentiment qui n’a jamais été réciproque, et un trou de presque un an dans ma vie. J’ai des souvenirs sur les bras, ballants, morts, que je suis incapable de réanimer sans qu’ils ne me poignardent dans le dos. A dire vrai, je suis une plaie béante. Je tente de reconstruire par dessus, mais il semblerait que je n’y arrive jamais. J’ai tiré un trait definitif sur l’amour, si quelqu’un s’amusait au même jeu ne fut-ce qu’un peu aujourd’hui, je ne m’en relèverai pas.
Dans mes sursauts de vie, il y en a eu un qui a apporté du beau, et du moins beau, et probablement ma plus grosse erreur de 2012.
J’ai rejoint une association de défense des droits LGBT, avec laquelle j’ai fait des choses géniales. J’ai participé à la lutte contre l’homophobie, la transphobie, j’ai mis mon écriture au service de ma cause…J’ai connu de grands moments de gloire. En Juillet, j’ai écrit une lettre ouverte aux homophobes qui a fait énormément de bruit au sein de la communauté, et dont je suis immensément fière.
http://rainbow-brest.blogspot.fr/2012/07/lettre-ouverte-aux-homophobes-cheque-ou.html
Mais dans cette même mouvance, j’ai fait connaissance de quelqu’un à qui j’ai confié mon amitié, ma confiance, entre autre choses, et qui, au lieu de répondre à ce que je lui offrais, à joué à un jeu et s’est en fait avéré être un monstre. Un menteur. Un tricheur. Un être denué de coeur et d’âme. Je pensais que nous avions un lien spécial, quand je me suis rendue compte que je me trompais, j’ai eu l’impression que mon petit jeu de construction avec ma propre personne a été deconstruit une nouvelle fois, et que j’avais du être un monstre dans une vie antérieure pour mériter cela.
Je n’ai pas eu de réponses à mes questions. Je suis restée avec des révélations qui ne venaient pas de lui, et des milliers de pourquoi qui ne trouveront jamais le moindre soulagement. Une fois encore, je dois reprendre un dessus sur cette histoire, et éviter de garder en moi une rancoeur et une rage qui n’ont rien de bon, surtout pas avec mon état de santé décidément très susceptible d’être modifié par l’état de mon coeur et de mon âme.
L’année étant un cauchemar depuis le début, je comptais tout de même sur ma force naturelle, celle qui vient du Devon, pour venir m’épauler et me tirer de là; comme ils ont toujours su le faire.
Il se trouve que la plus grande tragédie de mon année, ce fut de perdre Muse. Je ne les comprends plus, je ne ressens plus rien, même ce qui passait si bien avant est parti, affadi, morne et pâle. Difficile de croire que ce fut six années de passion, quand aujourd’hui, ils sont si loin que je peine à les voir. J’ai les souvenirs. C’est une bonne chose. Mais les émotions sont vides. C’est ce qui pouvait m’arriver de pire, et c’est arrivé en 2012.
Et puis, histoire de m’achever, il se trouve que l’être qui me sert de mère, qui ne m’a jamais aimée, a été la première personne à m’avoir poussée a l’autodestruction en ne cessant de me signifier que, justement, je ne signifiais rien, semble ne pas comprendre que je ne veux plus d’elle de quelque façon que ce soit, simplement parce que, merci, j’ai envie de vivre, et surtout, je ne veux plus être jugée, mesestimée, detruite parce qu’elle n’a jamais eu que cela en tête. Je refuse de me laisser bouffer encore, je refuse de lui faire la moindre confiance, qu’elle n’a fait que trahir et détruire sans cesse. Sur le coup, ça m’a abattue. Et puis finalement, ça n’a fait que ressortir encore ma hargne et ma force gagnées au fur et à mesure de mes batailles sans nom que je ne gagne pas, mais que j’ai appris à ne pas perdre non plus.
Au global, cette année à été un cauchemar sans nom, et pourtant, ma chance n’était pas si loin…
Le drôle de paradoxe. En ayant mon coeur brisé comme il l’a été, je m’étais jurée que eux et moi, c’était terminé pour toujours, que jamais je ne parviendrais à les réecouter, parce qu’ils symbolisaient mon ex, dans ma pauvre petite tête frappée contre les murs…
Quand Battle Born fut annoncé, curieusement le mois le plus destabilisé de mon année, j’avais demandé a mon entourage de m’éviter cette douleur, et d’en parler aussi peu que possible en ma présence. Oui mais…Une chanson écoutée par faiblesse, puis une autre, un déluge de larmes, et me voilà avec leur nouvel album comme hymne et seul album acheté de l’année.
Et puis la logique a fait son chemin, et, sous la forme d’un pied de nez au destin, je me retrouve a la tête d’une année de bataille gagnées à grand coup de griffes, a ce que le qualificatif qui me sied aujourd’hui le plus, c’est celui de…Victime. Quelle drôle d’idée. Ils m’ont reconnectée avec moi même, m’ont fait des cadeaux majestueux, ont recousu mes plaies avec tendresse, ils ont été là ou je ne les attendais pas, et je serais bien perdue sans eux aujourd’hui…
Alors oui, 2012 a été un enfer. Mais j’y ai trouvé les racines et les sources du paradis que sera 2013, alors…Un mal pour un bien.