A very Sherlockian trip (part 2 June 27&28) : West End heartbeats.

Après cette nuit…Epique, et les yeux qui collent, temps de s’habiller et de partir hors de l’enfer pour aller réaliser mon (petit) rêve et le (gros) rêve de Jess : aller voir une pièce de théâtre à Londres, et…Un special event lié à cette pièce avec, mesdames et messieurs, Monsieur Andrew Scott.

The Hothouse aux trafalgars studios.

The Hothouse aux trafalgars studios. Oui, c’est bien John Simm. De Doctor Who.

Notre extra event : une lecture de 50 minutes de courtes pièces de Harold Pinter avec, entre autres, Andrew.

Notre extra event : une lecture de 50 minutes de courtes pièces de Harold Pinter avec, entre autres, Andrew.

Les cartons de publicité pour les Pinter Shorts

Les cartons de publicité pour les Pinter Shorts

 

En passant le pont Westminster, une vue me frappe en pleine poire.

*insérer un Sherlock et un John ici*

*insérer un Sherlock et un John ici*

On longe donc la Tamise par Westminster pendant une vingtaine de minutes avant de rejoindre Trafalgar Square, et d’aller prendre un vrai lunch a Wetherspoons juste à côté du théâtre. Jess négocie avec une dose massive de curry (avec tout, nan bread et confiture de mangue et riz et tout et tout) et moi avec des lasagnes délicieuses, et nous mangeons a une table des têtes d’affiches de The Hothouse. Oui, j’ai mangé à une table de John Simm (qui se trouve être une bombasse, par ailleurs).

Ensuite, on récupère nos tickets et j’en profite pour, sans demander ou le dire à Jess, racheter des tickets (à 5 livres, cte blague) pour revoir Andrew le lendemain. Je sais comme elle attend ce moment, et le doubler pour si peu me semble être évident. Naturellement, si elle avait pu manifester sa joie, on l’aurait entendu jusqu’à Aberdeen.

Tarte au toblerone. Attention, vous allez faire une tâche de bave.

Tarte au toblerone. Attention, vous allez faire une tâche de bave. Oh, et un badge Baker Street aussi. Pouvait pas résister !

Petite pause gourmandise dans un pub sous-terrain dans la rue opposée, pour déguster une tarte au toblerone. Une tuerie. Absolue. Ensuite, une virée vers le magasin le plus hallucinant de tous les temps : Forbidden Planet.

LE PARADIS !!!!

LE PARADIS !!!!

Des figurines de trucs de geeks par millions

Des figurines de trucs de geeks par millions

Les rayons de ouf, blindés d'articles Who, Star Wars, Star Trek, Torchwood, etc...

Les rayons de ouf, blindés d’articles Who, Star Wars, Star Trek, Torchwood, etc…

La librairie infinie...

La librairie infinie…

En gros, deux étages de tout ce qu’on fait de plus geek, toute la SF, LE CLUEDO SHERLOCK, du Who partout, tous les Star-quelque chose, et Axy qui fait des sauts de puce en trouvant la novelisation de Star Trek Into Darkness

RRAAAAAHHHHHHHHH ENFIN UN BOUFFON QUI A COMPRIS QU'IL FALLAIT TRANSFORMER MES FILMS D'AMOUR EN ROMANS POUR ME FAIRE TENIR LES DEUX MOIS ENTRE LA DERNIERE VISON CINEMA (le plus tard possible please) ET LA SORTIE DVD AAAHHOUIIIIIII

RRAAAAAHHHHHHHHH ENFIN UN BOUFFON QUI A COMPRIS QU’IL FALLAIT TRANSFORMER MES FILMS D’AMOUR EN ROMANS POUR ME FAIRE TENIR LES DEUX MOIS ENTRE LA DERNIERE VISON CINEMA (le plus tard possible please) ET LA SORTIE DVD AAAHHOUIIIIIII

En plus, on ramené un badge et un autocollant tout à fait adapté à Jess…

Pour une nana qui boit un litre et demi de thé par jour...

Pour une nana qui boit un litre et demi de thé par jour…

Enfin l’heure du Pinter Shorts avec Andrew approchant, on se fait un smoothie chez McDo avant d’aller faire la queue pour entrer dans la salle, et nous retrouvons au deuxième rang. Jess ne tient plus en place !!

Vue de la scène d'ou on était le premier soir.

Vue de la scène d’ou on était le premier soir. Près, hein ?

A six heures tapantes, par la petite porte sur la photo ci-dessus, Joanna Lumley (patsy de Ab Fab), Alun Armstrong et Andrew Scott arrivent sur scène. Première révélation, Andrew est un très charmant jeune homme. Chemise marron, pantalon noir, les cheveux en arrière (mais pas façon Moriarty), il est…Lumineux. Et dès les premières lignes de la première pièce, Family Voices, on mesure tout le talent du jeune homme. L’histoire est une sorte de gigantesque dialogue de sourd épistolaire, entre un jeune homme qui vit dans un endroit très curieux, sa mère qui ne parvient pas a avoir de nouvelles de lui, et son père, mort. Andrew décrit en les incarnant tour à tour des personnages bordelines, bizarres, obsédés, depuis la vieille dame posséssive qui a servi dans la RAF jusqu’au flic religieux homosexuel refoulé qui craque sur le personnage d’Andrew. Il est drôle, il est doué, il est beau, il est malin, et son visage s’illumine comme celui d’un enfant quand les effets recherchés fonctionnent.

Photo des répétitions

Photo des répétitions

Photo des répétitions

Photo des répétitions

les trois acteurs ensemble lors des répétitions de Family Voices

les trois acteurs ensemble lors des répétitions de Family Voices

Photo des répétitions

Photo des répétitions

Photo des répétions

Photo des répétions

On rit, mais on rit…De bout en bout. La seconde pièce, Victoria Station, est à deux voix, entre le gestionnaire d’une compagnie de taxi et son chauffeur, Andrew, un drôle de phénomène qui tombe amoureux de ses clientes, ne sait pas où il est dans Londres, et ne connaît pas Victoria Station. Une nouvelle fois, drôle, grinçant, méchant, emporté et extrêmement prenant. Andrew y est juste génial, tantôt tête à claque, tantôt amoureux et secret, tantôt parano et fou.

Quand la pièce se termine, et qu’il est l’heure des saluts, Andrew perce sa concentration et regarde le public avec une joie toute enfantine, toute mignone, toute touchante. Il est absolument lumineux, et c’est la caractéristique la plus dominante chez lui. Il s’éclaire.

Ensuite, pour éviter les hordes de groupies (dont je ne parlerais pas, parce que franchement, elles servent à rien et gâchent du temps) Jess préfère éviter le troupeau excité à la stage door et on va directement retourner au théâtre pour aller voir The Hothouse. Tiens, curieux, pour rejoindre nos places, on doit traverser les décors…Et le hasard voudra que nous ayons des places “on stage experience” a savoir…

Vue d'où nous étions placées. Je tendais le bras, je touchais le fauteuil.

Vue d’où nous étions placées. Je tendais le bras, je touchais le fauteuil.

A dix neuf heures trente, et juste à côté de moi, là où il y avait la porte, on voit entrer sur scène les deux rôles principaux, dont Gibbs, le rôle du très, très, très canon John Simm.

Joyeux Noël chez les fous...

Joyeux Noël chez les fous…

John Simm, you sexy, sexy thing

John Simm, you sexy, sexy thing

Mr Roote & Gibbs

Mr Roote & Gibbs

John Simm, Simon Russell Beale & Harry Melling (oui oui, l'acteur qui jouait Dudley dans Harry Potter !!!)

John Simm, Simon Russell Beale & Harry Melling (oui oui, l’acteur qui jouait Dudley dans Harry Potter !!!)

L’histoire se passe dans un asile de dingues, et une série d’évènements étranges, comme un accouchement et un mort, vont venir mettre les choses a bout de nerfs entre les membres du staff…On ne cesse de rire, les acteurs se donnent à mille pour cent, ça se bat, ça s’envoie du faux Whisky à la tronche, des demi gateaux de noël et des cigares explosifs, et c’est juste génial. Du fait de notre immédiate proximité avec l’endroit où les acteurs entrent sur scène, on se fait frôler à longueur de pièce par tous les acteurs (et John Simm sent extrêmement bon), et leur regard au moment du salut vers nous est complice et hilare. On aurait envie de les applaudir encore et encore tellement c’était génial !!

Petit McDo au passage avant de rentrer par le Waterloo Bridge (ou son petit frère) et le London Eye magnifique, illuminé, et après une nouvelle nuit de merde OU ILS SONT CINQ A RONFLER COMME DES PORCS on traîne à l’auberge tard le lendemain, pour récupérer et avant de retourner en ville pour aller assister au petit mirâcle de talent qu’est Andrew une deuxième fois…

Très très très près de Andrew...

Très très très près de Andrew…

Après une entrée chaotique, nous voilà au premier rang, et Take 2 de Pinter Shorts, meilleur encore que la veille, où, cette fois, je ne suis concentrée que sur les mimiques de Andrew, qui en plus d’être merveilleusement expressif, conserve cette lumière première. Je pense qu’en général, Andrew Scott est lumineux, de ce genre d’êtres un peu particuliers qui donnent l’impression que la lumière les a choisi pour lieu de résidence, eux.

On sort du côté de la stage door, et cinq minutes après, montre en main, Andrew Sort, au milieu d’une foule plus ou moins rangée et plus ou moins excitée. Je récupère un autographe pour Jess, alors qu’il sourie à tout le monde, prend les photos avec une infinie patience et gentilesse, c’est un amour de garçon. Enfin, il prend Jess sous son bras, lui demande comment elle va (ce à quoi elle répond un high pitched “Ca vaaaaa” trop mimi) et où il doit regarder, puis lorsqu’on lui dit que c’est ici, il fait un immense sourire trop choupinou d’amour, et une fois que c’est fait et que je lui ai fait un pouce vers le haut et remercié, il laisse partir Jess avec un grand sourire. Ce mec est juste adorable. A. Do. Ra. Ble.

Après, rentrer à l’hôtel de la mort n’est même plus une tanasse tellement Jess plâne, et rien de mauvais ne peut plus arriver, même dans l’hôtel de la mooooort.

(a suivre)

Everything Will Be Alright – Une semaine à flirter avec le rêve

Il y a ceux qui voudront se rappeller des chiffres. Quatre concerts prévus, trois d’annulés. Ceux qui voudront se centrer sur ce qui n’a pas eu lieu. Bruxelles, Luxembourg, Paris. Ceux qui diront que ça a du être une semaine difficile à gérer.

A tous ceux-là, je vais répondre que cette semaine, et toutes ses surprises bonnes et mauvaises fut la plus belle de ma vie. A tous ceux-là, je vais répondre qu’au beau milieu de ces intempéries et de ces embûches, il est arrivé quelque chose qu’il faut que je sois extraodinairement chanceuse pour vivre encore, et que je suis prête à tout braver, le froid, la neige, les chanteurs fragiles et les trajets infinis, pour goûter à nouveau, aussi souvent que je le pourrais.

J’ai touché la magie du doigt. Telle que je ne l’avais jamais touchée. Et je suis emplie aujourd’hui d’une lumière, d’une force que je n’avais encore jamais connue. Je ne dis pas que je comprends ce qui s’est passé…Mais je l’embrasse. Avec force et gratitude. Récit d’une histoire de fous, avec des fous, par des fous, et surtout, pour des fous…

  • Brest – Paris  / Paris – Bruxelles : 6 au 10 Mars 2013

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en quittant Brest ce matin du 6 Mars, sous un timide soleil, je suis au bord de l’implosion tellement je suis excitée. Six heures de trajet vont me calmer, quoique le covoiturage avec Nicolas est plutôt Rock and Roll et empli de fou rires. Jamais je n’oublierais son play back sur Taylor Swift quand il croyait que nous dormions toutes, et son GPS qui nous arrêtait à “porte d’apostrophe italie”.

Durant ces six heures, j’ai pu apprécier des petites choses ridicules mais qui m’ont fait du bien. J’ai pu réaliser pleinement ce que j’étais en train de faire et comme cela contribuait à me lier plus que jamais avec ce groupe que j’écoutais depuis si longtemps déjà. Je n’osais pas les écouter, tellement mon esprit semblait incapable de gérer ce qu’il était en train de vivre.

Arrivées à Porte D’italie (sans l’apostrophe), il fut question d’un square, de récupération d’une place, et surtout, surtout, de retrouver ma Sam, une des gonzesses les plus géniales que j’ai la chance de compter comme amie. Victime de longue date, elle avait tout essayé en vain pour me convertir il y a quelques années lorsque nous nous sommes rencontrées autours de Muse…Et fut la première surprise lorsque finalement, près de trois ans après, je suis passée au camp enemi. Nous voilà l’équipée française au complet, moi, Sam et Jess, mon adorable colocataire qui s’est chargée de me refiler le virus quand elle même a succombé aux mousquetaires de Vegas. Ne reste plus qu’a greffer le quatrième quart belge pour être comme les power rangers, unies (mais pas aussi colorées).

Naturellement, l’excitation n’aidant pas, Sam et moi peinons à dormir et transformons la nuit en gigantesque raison de pouffer comme des bouffones pour tout, rien, et surtout sur des vidéos de chèvres qui crachent et gueulent. Du grand n’importe quoi. Rencontre est faite avec Benoit et Jess, qui viennent encore renforcer le noeud de Victimes dont je fais à présent partie. Qu’il est agréable de partager The Killers avec tant de chouettes gens…

L’avantage des nuits presque blanches, c’est le regain d’énergie quand arrive le petit matin et le moment de se lever pour aller prendre le Megabus. RER, Métro, petit déjeuner au panini poulet-légumes à neuf heures (si si, je vous jure), et on fait délirer la boulangère qui croit qu’on va dans un pays exotique. Tu parles Charles, on va à Bruxelles ! Niveau exotisme, on repassera…

Mon chauffeur de bus, amour parmis les amours, va éclater de rire en voyant ma valise graffitis couverte de messages, trouvant que c’est la “valise la plus cool jamais vue”. Ha ! Lors des messages de sécurité, celui-ci fera blagues et mots d’esprits, nous donnant la sensation d’être les passagers les plus importants jamais transportés. Je resiste difficilement à la tentation de lui faire des grands coucous énnamourés lorsqu’il est remplacé à la Louvière…Et en partant, il nous dit qu’on a été les meilleurs passagers. Même si il dit probablement cela à chaque fois, j’ai bien envie de l’applaudir à tout rompre.

Sur le trajet, les larmounettes sur quelques classiques commencent à poindre. Cela fait plus d’un an et demi que je n’ai pas mis les pieds dans une salle de concert, d’un coup, d’un seul, je réalise comme voyager m’a manqué, et surtout, comme je suis immensément heureuse de ce qui est en train de m’arriver.

Bruxelles. Jeudi 7 Mars, 14 heures 30. Gare centrale. Ce que tu es glamour, ma vieille rageuse…Pas du tout. Pas glamour, et surtout, pas sympa du tout. Trois plombes neuf pour trouver des foutus tickets de métro, parce que ces foutues machines MAUDITES refusent de prendre VISA et Mastercard. SANS DECONNER QUEL PAYS DE MERDE NE PREND PAS LES CARTES LES PLUS COMMUNES AU MONDE DANS SES FOUTUS DISTRIBUTEURS DE TICKETS C’EST QUOI CETTE BLAGUE.

Ne pas s’énerver.

Finalement, un paquet de Tic Tacs orange pas oranges plus loin pour faire de la monnaie, enfin, tenter d’en faire, et Sam qui parachève ma mission avec plus de succès, nous voilà dans le métro Bruxellois. Pardon, le tram. Pardon, le bus. Enfin les transports en communs, quoi. Une bonne heure plus tard, nous voilà au Sud de Bruxelles, a faire cent douze mille kilomètres pour trouver l’entrée de l’Ibis Budget. Pas de problèmes pour trouver l’hôtel même, mais il est entouré de grillages et nous force a galoper un moment. Une fois l’entrée en vue, je me retiens de hurler de joie.

Bilan : une petite chambre toute sympathique bleu et vert. Et en quinze secondes, la paisible chambrette devient un territoire en bordel, animé de rires, de cris et de musique. Pour une sombre histoire de crême hydratante sur la tronche, Sam et moi nous courrons déjà l’une dérrière l’autre dans les couloirs deserts en riants comme des dindes. Bilan ? J’ai fini couverte de substance parfumée à la grenade. Sam 1 Axy 0.

A cet instant, ce qui nous caractérise le plus est mon immense, notre légèreté, notre absence de prise sur les réalités et sur les problèmes de la vie. Le dîner n’est qu’une vaste blague à base de quick qui laissera une tâche massive sur la couette de l’hôtel, entrecoupé de fous rires sur tout, rien, et surtout sur le groupe que nous sommes sur le point de voir en concert.

Techniquement.

Parce qu’au réveil ce vendredi 8 Mars, la chute est violente. Vers huit heures, je suis tirée de mon sommeil par Jess, sur le lit du dessus, qui prononce un “oh non, pas ça” d’une voix tremblotante. Mon coeur s’arrête une seconde. Je crains de comprendre. Un tour sur twitter plus tard, je sais que j’ai compris. Non seulement Bruxelles est reporté, mais aussi le Luxembourg. “Due to illness”. L’envie de courir après Brandon avec une écharpe et une dose de strepsils me prend soudainement. Au final, ce fut a priori lui qui était malade, mais il semblerait que Ronnie se fut blessé aussi. Impossible de savoir ce qui se passe.

Le réveil ressemble à une gueule de bois. Quand Vivi nous rejoint, il est difficile de qualifier notre état. Moi je tiens bon, je souris comme si je le pensais, et je tweete que je fais “contre mauvaise fortune bon coeur”. Les dates sont reportées, c’est une chance. Tout le monde ne le prend pas aussi bien…

Perdues pour perdues, nous allons passer la journée en centre ville avec Magaly, abusant de la friterie, du Hard Rock Café, et terminant ce drôle de jour avec…Une cuite phénoménale essentiellement partagée en Sam et moi. Mauvaise idée de boire quand les larmes ont explosées, très mauvaise.

L’espace temps à ce moment-là est comme distendu, faussé, trouble, comme dans une dimension paralléle. Les blagues mi figues mi raisins ne font pas illusion, et l’amertume est ambiante. Ceci dit, nous nous consolons avec ce qui arrive, même si la perspective de ne pas faire mon premier concert avec Sam, qui a un exposé à rendre lorsque nous serrons à Amsterdam, me brise un peu le coeur.

Samedi est consacré a être ensemble, a aller à Pizza Hut noyer nos gueules de bois à Sam et moi, à cracher sur The Voice, et faire un petit bac infini qui a du passer deux fois et demies par tout l’alphabet.

La seule chose sur laquelle je me concentre : The Killers sont a Amsterdam, et dans douze heures, moi aussi.

Quelques kilomètres sous la neige pour rejoindre le métro, gare du midi, je serre Sam dans mes bras aussi fort que je le peux pour tenter de lui signifier ma rage de ne pas vivre le premier avec elle, un sandwich au thon plus tard et zou, nous voilà dans le Thalys pour la capitale Hollandaise.

Je vais passer une journée en enfer, mais elle va tellement, tellement en valoir la peine….

  • Amsterdam 10 – 12 Mars 2013

Sans déconner, on se pèle le cul dans ce foutu Thalys. La tronche à la fenêtre, on récupère un jet d’air frais à moins douze. SONT DROLES A LA SEUNEUCEUFEU TIENS !!!! Quoiqu’il en soit, j’ai les yeux grand ouverts sur la route, et ne voit que des moulins et des canaux. Mais littéralement que ça. A l’approche de Utrecht ou Rotterdam, je suis un chouilla destabilisée par les bâtiments illuminés de marques que je ne connais pas, preuve manifeste que je suis totalement ailleurs. C’est ce que je cherchais. Ce que je voulais.

Arrivée à Amsterdam vers midi, un constat : on se pèle le cul dans cte ville. Vous me direz, je me pelais déjà le cul dans le Thalys…Pas depaysée, hein !! C’est beau. La sortie de la gare est ultra majestueuse, genre bâtiment sublime façon ancien chateau et tout…La classe.

Première découverte : les transports en commun sont un bordel sans nom. Quatre lignes de métros ultra claires, et a peu près cent douze millions de lignes de tram qui vont de partout à nulle part. Youpitralala, je ne fais pas trop ma maline, ça va être une bordel royal pour trouver l’hôtel. Je trouve sans trop de peine les lignes correspondantes, ET PUTAIN 2 EUROS 80 LE TICKET DE TRANSPORTS EN COMMUN MAIS BORDEL ILS ONT FUME OU QUOI ???

Euh, ah ben oui, ils ont fumé. D’ailleurs, odeur d’origan persistante partout où on va. Doivent aimer la cuisine italienne, ces cons-là…

Naturellement, mes mirettes sont grand ouvertes au cas où nous ne bumpions accidentellement dans un truc venu de Vegas. Sait-on jamais. J’aimerais pas me taper (ahahahahaha) Brandon, ça doit faire super mal. Et ne parlons pas de Ronnie. Breeef. Il est ou ce foutu tramway ? Ah ben là. Et y’a douze lignes qui vont a douze endroits mais sont toutes supposées s’arrêter là ou je veux aller. D’ailleurs, y’a une ligne qui s’appelle quasiment Stoermer (Mark, bande d’incultes) (LE BASSISTE)…A défaut d’infos qui marchent, allons-y alonso, ce sont des signes qui ne peuvent tromper.

Ah cet enfoiré de Mark. On se retrouve trop loin. Bon ben revenons sur nos pas. Et plantons nous deux fois. OUI ALLO CEY LEY TOURISTE FRANCAIS ON EST UN PEU PAUMEY. Derrière nous, le canal, le bâtiment du Heineken tour (eh ouais, les pilliers de bistrot, y’a un musée Heineken avec dégustation, Z’ETES JALOUX HEIN !!) et…Oh putain, là, l’hôtel, qui surgit de nulle part sans même que je ne le cherche. JE FAIS TROP MA MALINOISE.

On se pose une heure le temps que notrepalace reste d’auberge de jeunesse soit prête, et alors là, armée de trois cartes différentes, je chercher le foutu Ziggo Dome où nous somme supposées aller chercher nos places cet après midi. Et alors là, MORTE DE LOL : si mes cartes avaient fait trois centimètres de plus en bas à droite, le Dome, je l’aurais trouvé. PAS DROLE DU TOUT. Enfin, j’ai trouvé la ligne, l’arrêt, Y’A PLUS QU’A.

Chambre prête. Et comment vous expliquer. Comment décrire…Déjà, l’hotel est trois cent mètres après la reception (#concept). Il faut sonner quand on rentre pour qu’on nous ouvre (#lamerde) et il faut qu’un pecno déboule avec la clef pour ouvrire la porte de notre chambre (#WTF) sachant que, merci, je suis grande, je sais me servir d’une clef magnétique sans la perdre (#mesenscommeunegosse). Breeef. On déboule dans une chambre correcte, qui pue l’ancienne auberge de jeunesse quand même, mais au moins, la salle de bain est royale et la douche, ben on peut la prendre a au moins dix. Les lits grincent un peu, et pour éviter que Jess ne dorme à l’étage, on fout le matelas par terre big time. Une nouvelle fois ON EST A PEINE ARRIVEES QUE C’EST DEJA LE BORDEL.

Bon, quatre heures de l’aprem sonnent, temps d’aller se procurer les précieux. Et alors là, je vais maudire toute la Hollande pour les trente générations qui viennent. Leur métro est cool, ils sont trop bien organisés au niveau du centre de divertissement, tout est au même endroit, le multiplexe, le stade de l’Ajax (pas le produit, hein, l’équipe de foot), l’Heineken music hall, bref, tout. Sauf que quand on vous dit que la salle qu’on cherche s’appelle le Ziggo Dome, vous cherchez quoi ? UN TRUC ROND BORDEL DE MERDE.

Perdu. Un gros carré violet. LE FAIL. Trouvé après s’être paumées dans un centre commercial de bourge qui ne vend que des cuisines et des machines à café. Et un mouton qui ressemble à Dave.

Techniquement, nous sommes supposées trouver un box office qui ouvre a cinq heures. BWAHAHAHAHAH. QUE DALLE. Après avoir tenté d’avoir un semblant d’informations auprès de cent douze personnes, on se retrouve face à une PEAU DE VACHE qui nous prend de haut et nous dit qu’on n’aura des places que si on a de la chance une demie heure avant le concert de demain. En se marrant. LA SALOPE.

A cet instant, nous sommes en situations de crise. Le nombre de places disponibles est extrêmement limité, et nous ne pouvons payer qu’en cash à cause des cartes belges victimes de racisme. Retour hôtel, situation de crise. Le trajet Dome – Hôtel, je le passe a maudire ces enfoirés d’américains et a avoir envie de tout envoyer bouler, Paris y compris. Je suis à bout de nerfs et de patience. Cette tournée vire au vinaigre, et je deviens carrément hostile à l’évocation même de ces foutus américains. Calme toi ma grande.

Fort heureusement, j’ai des amies qui déchirent tout, et là, je m’adresse à Mariam, qui vient sauver la situation et nous prendre nos places contre virement remboursement. Et comme la chance tourne, on récupère même des places de salopes ultra mega près de la scène, DU COTE DE DAVE MON POUSSIN D’AMOUR. Enfin plutôt mon mouton, d’ailleurs. Après une heure et demie de stress intense, je me fait draguer pas le receptionniste en imprimant mes places qui me dit “oh ben dommage que je bosse demain, je serais bien venu avec toi”. Euuuh…Ok.

Enfin, après maintes perturbations et autres grosses merdes, nous y voilà. Pas d’annulation, plus de problèmes, cette fois-ci, c’est la bonne, mon baptême est juste là, sur le point d’arriver. Je ne suis plus que bonheur.

Pour fêter tout ça, nous faisons un festin McDo. Claquer vingt euros pour deux en McDo faut déjà le vouloir, mais les émotions et la fumette passive, ça creuse, hein. Et puis leur milkshake poire-pomme DECHIRE TOUT.

Vingt-deux heures, nous voilà de retour au chaud, dans la petite chambrette du bonheur, tout le monde est tout sourire et royalement défoncé, et a même pas minuit, on dort toutes comme des loires, pas tout à fait consciente encore que de cauchemar, on vient de basculer dans le rêve.

  • Ziggo Dome, Amsterdam, 11 Mars 2013

Réveil comme une fleur a quasiment midi, pas complètement encore tout à fait sûre de ce qui va m’arriver. Quelque chose avec un groupe…Que j’aime a priori suffisament pour venir les voir au fin fond de nulle part…

Sous la douche, je tente de me secouer, mais je suis tellement échaudée des deceptions précédentes que toucher du doigt cette chose me semble encore impossible, presque trop belle pour moi, je ne suis pas totalement sûre de l’avoir méritée.

En tout début d’après midi, nous quittons l’hôtel, et les oeillades que je fais à mon fond d’écran commencent à débuter une sorte de compte à rebours terminal vers quelque chose que je ne comprend pas totalement. Le métro Hollandais devient un train de conte de fée, le centre commercial où nous passons l’après midi, un territoire où les rêves sont sur le point de devenir réalité. Nous déjeunons a une terrasse presque dans le vide, où le sol tremble à chaque passage. Curieux. Je picore les légumes dans les assiettes des copines (je dois être la seule tarée au monde a tirer les légumes dans les plats des autres) tout en souriant dans le vide, tellement sidérée, folle de bonheur, ça me dépasse tellement. Les deux heures avant l’ouverture des portes se passent dans les fauteuils top confort du centre commercial où j’ai laissé un petit bout de moi, qui égrennait les minutes comme autant de pierres sur un chemin vers le paradis.

Une demie heure dans le froid a brailler tout fort un live de je ne sais pas où, et nous voilà dans la salle flambant neuve, a regagner des places ROYALES. C’est magnifique, tout en noir et violet, et surtout, là, en bas, pas si loin, se trouve ce que j’ai désiré plus que tout voir ces dernières semaines. Entre moi et mon fond d’écran commence une course à la surenchère de sourires. Difficile de réaliser que les tronches de winner sur mon iPod sont là, a pas cent mètres de moi. Quand on pense qu’ils viennent de Las Vegas et moi de nulle part, les chances pour qu’on se retrouve dans la même pièce en Hollande étaient quasiment nulles, et pourtant…

Vers huit heures, A L’HEURE, arrivent les quatre mecs de Louis XIV, et pour le coup, c’est plutôt très bon. Surtout quand quatre titres avant la fin, le guitariste additionnel qui déboule sur scène n’est autre que monsieur Ronnie Vannucci (qui, bande de moules aveugles de la fosse, est, je le rappelle, LE PUTAIN DE BATTEUR DE THE KILLERS BANDE DE TRUFFES A LA FRAMBOISE). L’absence de réactions des gens debout en dit long, mais dans les tribunes, on est au taquet. Mon esprit commence a comprendre ce qui est en train de lui tomber sur le coin de la gueule. Et c’est énorme.

Entre huit heures trente et neuf heures, mes yeux sont très humides. L’éclair de Brandon (parce que chez nous, les claviers sont déguisés en éclair, ON A LA CLASSE OU ON L’A PAS), la tripotée de basses de Mark, la batterie de Ronnie, les guitares de MON Dave…D’un coup d’un seul, tout devient très, très, très concret. Mais oui. Je suis sur le point de voir The Killers. Dix ans après avoir acheté Hot Fuss. Il était temps.

Sauf que, forcément, espérer que je n’allais pas tomber chèvre avant leur arrivée était une chimère. Attendus sur scène a vingt et une heure, je me retrouve a jouer à la guerre des nerfs avec mon fond d’écran, a checker l’heure toutes les quinze secondes. Tout mon corps tremble, mon rythme cardiaque est bien trente pulsations par minute au dessus de la normale, je suis a moitié fiévreuse, mes mains sont toutes moites, et un noeud est en train de se créer au sein de mon abdomen. Soit ils arrivent vite, soit je vais finir par faire un malaise et tomber dans le coma et ça ferait mauvais genre.

21h03

21h05

21H08

21H11

IL FAUT QUE CA ARRIVE MAINTENANT OU JE VAIS CREVER ET PUTAIN DE BORDEL DE MERDE CA ME FERAIT BIEN CHIER DE CLAQUER APRES AVOIR BRAVE TANT DE CONDITIONS DE MERDE ET DE MALCHANCE ET BORDEL DE MERDE SORTEZ MOI FLOWERS DES LOGES A COUP DE PIED DANS LE CUL (qu’il a de fort joli d’ailleurs) OU JE VAIS M’EN CHARGER MOI MEME ET CROYEZ MOI QUE SI JE REGLE MES COMPTE AVEC LE MORMON IL VA EN PRENDRE POUR CHER CE CON PAS CAPABLE DE METTRE UNE FOUTUE ECHARPE POUR PROTEGER SA VOIX DONT JE SUIS INCAPABLE DE ME PASSERMMMMEEERRRRDDDEEEEE

A croire que je devrais m’enerver plus souvent, parce que là, sur le côté, tout à fait à ma portée visuelle, je commence à distinguer des chevelures qui ne sauront mentir. Une chose aux cheveux longs façon Jesus, et bordel, a y est, je suis amoureuse de Mark. Ma tignasse frisée préférée de tous les temps, Daaaaaave. Le barbu le plus génial de tous les temps (Charles Cave compris) mais lui c’est pas juste, je l’ai déjà vu, et surtout, je vous dirais, cette espèce de bombasse tellement bien gaulé qu’il en fait mal aux yeux…Brandon Fucking Flowers (et sa veste en cuir qui tombe littéralement en lambeaux, temps de sortir un nouvel album et d’arriver avec un nouveau look mon grand, celle-là elle arrivera jamais jusqu’a Wembley !). Et OH PUTAIN JE SUIS DANS UN ETAT PROCHE DE LA TRANSE.

Les lumières sont toujours grand allumées, moyen très persuasif de tous nous baiser la gueule quand au début du concert, et c’est parti pour Mr Brightside.

Et alors là je ne réponds plus de moi. Je suis divisée entre une overdose de bonheur proche de la mort, une tendance a brailler comme un âne des paroles que je connais depuis dix ans bordel de merde, et l’incapacité à fixer mes yeux sur quelqu’un. Je n’arrive pas à me décider. Je les ai tellement rêvés, tellement voulus, que je veux tous les regarder ET JE N’AI PAS QUATRE YEUX BORDEL DE MERDE.

Finalement, je me fixe sur Brandon, pour trois raisons assez frappantes. D’une, il est magnifique, faut quand même pas déconner, c’est pas tous les jours qu’on tombe sur un mec aussi beau que ça.

tumblr_mjjpo1R6LP1r4nt29o1_1280De deux, parce que la voix de ce type est juste absolument surréaliste de beauté et de perfection, a s’en arracher les oreilles pour être sur que c’est le dernier son jamais entendu sur terre. En plein milieu de la chanson, j’avais envie de faire savoir au monde comme ce mec était juste incroyable.

Et de trois, et c’est peut être mon argument préféré, parce que, n’ayant connu que des musiciens – chanteurs, je me demandais ce qu’un chanteur tout seul dans un groupe pouvait bien faire en terme de présence. Eh ben putain, les gens, vous n’avez jamais vu un performer tant que vous n’avez pas Brandon sur scène. Il embrasse la foule, il la tient dans le creux de sa main de bout en bout, du premier instant au dernier, il intéragit physiquement avec toutes les émotions générées par les chansons. A la fin de Mr Brightside, j’en était déjà complètement abasourdie, me demandant comment il faisait pour deborder d’energie a en fouttre le feu a dix mille personnes. Hallucination parfaite.

J’ai a peine le temps de hurler ma joie qu’on est reparti pour un autre moment de dinguerie la plus totale. The Way It Was, où je commence tout juste a prendre pour acquis la perfection faite homme qu’est Brandon Flowers, mais ou je commence à m’aventurer du côté du préféré de la maison, Dave, qui est…A la maison ! Et que je m’appuie sur le décors, et que je suis assis dessus, limite si t’as pas envie de lui demander si il a pas toujours vécu là. Brandon fait du Brandon, il envahit la scène, regarde partout -y compris dans les gradins- et continue d’être immensémen juste dans ce qu’il chante. Nan mais allo quoi. C’est quoi ces mecs ?!!! Je braille comme un âne, je chante probablement faux de la pire façon qui soit, mais noyée au milieu du Dome, on s’en fout, hein. Je suis ailleurs. Coupée du monde, des responsabilités, de mon propre cerveau anxieux et fatigué. Je suis sur une autre planète. C’est impossible à expliquer, il faut le vivre. 

Parmi toutes les découvertes de ce concert, celle de prendre un coup de boule à chaque nouveau titre, et de me sentir transcendée par chaque fin de titre non seulement parce qu’il se termine en apogée, mais aussi parce que je suis excitée comme une puce à l’idée de la suite. Et la suite ne m’a jamais décue, pas une seule fois. Tout a été perfectionné, ce groupe est une troupe d’orfèvres qui donnent a leur travail premier la touche de magie qui rend les titres absolument sidérants de beauté.

Smile Like You Mean It me frappe par les premières larmes, tant parce que la chanson est parfaite, que parce qu’elle me rappelle des souvenirs de dix ans, et que me retrouver là, avec eux, avec Brandon qui sautille comme un lapin et semble ne s’épanouir que là, avec nous, comme si nous étions le meilleur de tous les publics, Mark dont les cheveux volent comme si il nous faisait un remake de la pub Elsève (en mieux), Ronnie qui pointe des gens de temps en temps dans le public en se marrant tout seul, et Dave qui semble entrer en collision avec l’energie de Brandon toutes les deux minutes à chaque fois que celui-ci le frôle pour ne plus faire qu’une sorte de méga source de force et de pouvoir sortie de nulle part…Je ne sais pas ce à quoi je suis en train d’assister, mais je sais que je n’aijamaisjamais, pas une fois, vu quelque chose d’aussi dingue. Jamais.

A peine le temps de souffler et de m’en remettre que nous voilà debout surSpaceman, encouragés par Brandon qui nous fait chanter une fois sur deux, et je suis dans un état proche de l’Ohio (ou du Nevada, pour le coup) parce que cette chanson-délire vient de mon album d’amour, et parce qu’elle est incontrolablement folle, barrée sur une planète à côté de celle où nous sommes. C’est là que me frappe pour la première fois le visage de Brandon, qui, dans son indéniable perfection, est, littéralement, un soleil sur pattes. Il a un sourire qui me cloue sur place, il est aussi bien que nous, il est heureux d’être là, tout dans son attitude prouve que, lui non plus, il n’est d’endroit où il souhaiterait plus être que celui-ci. Je m’en retrouve bouche bée, frappée par cette sensation de faire partie de quelque chose de si fort. Et Dave me fait décidément délirer a grimper sur tous les éléments de décors qui sont à sa portée…Mais qu’est-ce que c’est que ce groupe de dingues ?Quand Spaceman se termine, Brandon vient titiller le piano, et alors qu’on s’attend a changer de titre…Il reprend Spaceman, devenue balade, et me fait fermer ma grande gueule, clouée d’émotion par la chanson qui parle d’un type un peu haut perché qui se voit enlevé par les martiens. Les larmes coulent, c’est sublime. Que dis-je, c’est divin. C’est parfait. C’est magique.

4 titres, et je suis déjà sciée, clouée sur place, incapable de comprendre comment, mais putain, ce que c’est bon.

C’est là que je vais faire connaissance avec la quatrième particularité de Brandon : c’est une pipelette. Pire, c’est un one-man-show a lui tout seul. Il raconte sa life un titre sur deux, et il nous fait rire. Il plante des anecdotes, parle à la foule, rigole tout seul et on suit derrière. Merde, les gens, c’est quoi que ce type qui tient la foule Hollandaise dans la paume de sa main et ne la lâche pas ?!!! Il va nous parler de ses parents, des dogmes d’Amsterdam et de Vegas, prendre soin d’une gonzesse qui se sent mal et ordonner aux vigiles de la faire sortir (et “she needs a hamburger” qui nous fera tous bien marrer), il pourrait nous faire la météo qu’il serait passionnant à écouter. Même Dave en rigole. Je suis sur le cul, bien que debout, et totalement bluffée. Il est fort, le mormon. Il es très fort.

A peine le temps de reprendre un souffle que j’ai perdu il y a déjà une demie heure que je prends dans la gueule un monstre, une tuerie, un titre qui fait partie des plus majestueux et plus immenses que ce groupe n’ait jamais écrit. Bling (confession of a King) qui va s’implanter dans mon esprit comme étant un des trucs les plus parfaits que je n’ai jamais entendu, tant par la participation du public que par la force surhumaine que Brandon met dedans, et par l’incroyable pureté de sa voix, qui, note après note, vient éclairer une chanson qui est entrée dans ma tête comme un des plus beaux moments de musique de ma vie. Et il en rajoute, fait durer les refrains, nous demande de chanter avec lui, et a l’air d’être le plus heureux de tous les temps quand on lui répond. J’en suis au stade où j’ai perdu toute sensation physique, je ne suis plus que musique. Et je n’ai aucune envie que cela change. J’en prends plein la gueule, et je n’ai jamais été aussi heureuse. Tout semble avoir du sens, tout semble avoir concourru a ce que je sois là ce soir, et à ce que le monde ne cesse totalement de tourner. Mon royaume pour ce titre.

Et au moment où je crois que j’ai sûrement, forcément, atteint un point d’apogée, j’apprends à mes dépens que je suis loin, très loin du compte, parce que ce qui suit va me laisser pantoise d’émotion, incapable du moindre mouvement de logique, automatisée par ce que j’aime cette chanson plus que je ne le pensais…Miss Atomic Bomb. Elle me faisait tant pleurer en studio, alors là…Là…Les mots me manquent, mais ce titre semble avoir trouvé le double chemin menant a mon coeur et mon âme en même temps, et a s’installer là haut sans aucune envie de me laisser seule a nouveau un jour. Je suis une fontaine, je suis transcendée, magnifiée, je n’en peux plus d’émotion. Dans le public, une poignée de fier fans lâchent une masse de ballons, et Brandon s’en amuse et en irradie de bonheur encore plus en concluant le mouvement par un “pas mal, mais regardez ce qu’on sait faire” et les refrains se retrouvent ponctués d’artifices et de flammes qu’on ressent jusqu’ici. Moi qui ait toujours trouvé que ce genre de choses ne servaient a rien dans la surenchère, là, d’un coup, ça a tout son sens et mes émotions ne savent plus ou se mettre tellement elles sont chamboulées. Tout mis bout à bout donne une alchimie ivre de perfection, et j’en suis contrainte de me rassoir un instant pour reprendre mes esprits.

Oui, sauf que forcément, cette grosse bande de vicelards ont décidé que quitte à me laisser sur le carreau, autant le faire complètement, et on arrive au titre que j’attendais le plus, parce que ma chanson qui m’a fait comprendre que j’étais peut être plus amoureuse de ce groupe que je n’acceptais de l’avouer…Human. Et me revoilà debout, bras en l’air, a hurler du refrain à m’en crever les poumons, mais franchement, j’en ai rien a fouttre, ce serait une putain de mort. Fait extrêmement curieux, vu que nous sommes seules dans notre bloc à être debout, je suis persuadée de voir Brandon nous dévisager et nous sourire, mais, de peur de passer pour une folle avec les filles, je le garde pour moi. Je n’oserai leur en faire part qu’une fois le concert fini, et devinez quoi…On est trois à s’en être rendues compte et a avoir fermé nos gueules de peur de passer pour dingue auprès des deux autres. Dites donc, monsieur Flowers, vous avez donc les yeux partout…Enfin, c’est sur ce titre surpuissant que je me rends compte qu’il fait bon être en vie, et que toutes les emmerdes valent bien le coup pour arriver a pareil bonheur. Et les deux inséparables empoignent la foule et refusent de la laisser partir….

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(oui oui, il y a bien un foutu guitariste génial caché sous le mouton)

Histoire de faire perdurer le bordel, Brandon continue de nous raconter sa life (vas y, mon canard, ça me permet de tenter de réunir mes esprits explosés entre ici et Vegas) avant de fouttre un bâton de dynamite au milieu de la fosse et d’y fouttre le feu avec un de leur plus gros titres, Somebody Told Me.

Je tiens alors a rappeller que nous ne sommes qu’a huit titres du début, que je n’ai plus de voix, que j’ai déjà perdu deux fois mon poids en sueur, que mon cerveau est déjà retourné, mon coeur a été enlevé de son écrin, depoussiéré, remis à neuf et remis à sa place, et mon âme est partie dévaliser les casinos de Vegas sans trop s’en faire pour moi. Huit. Titres. Je fais le compte, j’en ai pour au moins encore dix.

Je vais mourir de bonheur avant la fin, ça me parait clair.

Enfin, le gros hit de Hot Fuss s’assure que je reste à la fois très vivante et que je sois en même temps complètement hors service, tuée par une perfection overload. C’est malin. Et même si mes cordes vocales sont mortes depuis vingt bonnes minutes, je continue de brailler comme une moutonne, quitte a m’en tuer la gorge. Je profite de l’entre titre pour tenter de reprendre un semblant de capacité de braillage, espérant pouvoir embrasser un demi-répit…

Et quinze secondes plus tard, je me retrouve à gueuler a qui veut l’entendre AND WHAAAAT ARE YOUUU MAAADE OOOOOF ? FLEEEEESH AND BOOOONE.

Yo Flowers, tu m’dois deux cordes vocales, une paire de poumons ET UNE RESERVE DE LARMES GROSSE COMME LE LAC MAJEUR. Et ca l’amuse, ce con. Plus on braille, plus il nous demande de brailler, et on rentre dans un cercle vicieux ou on finit par plus chanter que lui. FEIGNASSE.

Remarquez, on va le calmer, le phenomène, en lui plantant dans les mains de quoi refroidir ses ardeurs. For Reasons Unknown est le seul titre du set où ils sont tous musiciens, et on voit la différence tout de suite. Le voilà contraint d’arrêter de sauter partout et d’aller voir a droite à gauche ce qui se passe, et je ne peux m’empêcher de sourire en admirant la semi-frustration du “mais je veux aller faire le clown et je peux paaas”, qui ne semble pas n’amuser que moi, mais aussi Dave qui le toise de haut deux ou trois fois genre “aaah il fait moins le malin, hein”. D’un coup, je me sens incroyablement complice avec mon guitariste chevelu, ce qui ne fait que renforcer encore ma sensation d’être en train de connecter non pas avec un ou deux membres, mais avec tout le groupe. Ca représente un tout. Je vois bien un groupe. Un ensemble parfaitement articulé.

Le titre suivant, prouvant a quel point je me suis complètement pris un coup de pelle dans la gueule et mon cerveau ne fonctionne plus totalement bien, je me prends un fou rire, un vrai, un dingue, un truc a pleurer de rire pendant deux minutes. From Here On Out que je ne reconnais pas de suite, donnant lieu a un “mais c’est un nouveau titre” du plus bel effet, alors que, réalisant ma connerie, je suis totalement hilare et je gueule avec ce que je n’ai plus de voix les refrains comme pour dire à Brandon “t’as vu, sisisi je la connais, hein !!”. Un fou rire en plein concert. Celle là, on ne me l’avait jamais faite…

Heureusement que j’ai tant ri pendant ce moment, parce que le titre qui a suivi s’est trouvé être celui qui m’a le plus marquée de tout le concert. Le moment où j’ai cru perdre la raison tellement j’étais émue, boulversée, tellement c’était au delà des mots et au délà des larmes.

Brandon discute avec nous, nous raconte que la devise de Vegas n’est pas aussi vicieuse que ce qu’on croit, il rigole, puis il commence à nous parler de ce titre qu’il a écrit pour raconter l’histoire de ses parents, qu’il a perdu ces dernières années. Je sais que nous arrivons a A Dustland Fairytale, que c’est sa chanson préférée, et une des miennes aussi, mais je suis surtout loin, très loin d’imaginer ce que Brandon va nous offrir en terme d’émotion, de perfection, de sens et de magie.

Pendant deux bonnes minutes, je vais être le souffle physiquement coupé. Incapable de respirer entre les sanglots, je suis noyée, connectée à Brandon comme jamais je n’aurais pu rêvé être connectée a une idole de toute ma vie. Chaque mot, chaque note résonne en moi avec une force impossible à qualifier, et mentalement, je leur fais, je lui fais la promesse de ne pas les lâcher de si tôt, tant que je trouverai des moments aussi parfaits, aussi ivres de perfection, d’émotion, de magie, de quelque chose que les mots humains ne peuvent pas qualifier. Oh oui, je chantais, mais j’essayais surtout de me montrer plus forte que ses mots, et je n’y suis pas parvenue. Personne ne pourra jamais m’enlever le sentiment que j’ai vécu, là, durant ces quatre minutes, le moment le plus boulversant de toute mon existence, et surtout, personne ne m’arrêtera plus pour aller le chercher encore et encore et encore et encore, ce moment. Tant que je sais que ces instants là sont à ma portée, je suis pratiquement immortelle.

Presque aussi ému que moi, Brandon fini mon îlot de beauté près de Dave, et entame les premières notes a cappella ou presque de la reprise de Forever Young, et même si je ne connais que le refrain, lorsque nos voix se lient à la sienne si belle, si…Si forte, si parfaite, si teintée de tellement de choses, nous sommes tous jeunes pour toujours, comme si le temps avait vraiment décidé de nous accorder un répit dans sa course, comme si plus rien ne pouvait plus compter. Comme si tout était en suspend, et qu’il n’appartenait qu’a nous de décider de ne pas le faire repartir. J’ai cru rêver éveillée. Je l’ai peut être fait.

Histoire de reprendre une logique certaine et de nous ramener à ces mots magnifiques qu’ils savent écrire, nous voilà sur Read My Mind, que j’ai toujours adorée, et que je n’ai que plus aimée encore. Elle est tellement spéciale, elle est tellement particulière, tellement fière de la manière dont Brandon écrit, dont il donne vie à des émotions, que d’un coup, c’est un hymne. Vient le lire, mon esprit, Brandon, vient y voir toute la beauté que tu as su y mettre. Boum, pour la 213460708604835096069854e fois de la soirée, je suis branchée sur la ligne haute tension Vannucci / Stoermer / Keuning / Flowers, et qu’importe que je m’électrocute encore. Je ne crois pas avoir jamais été aussi heureuse avant.

Runaways ne vient que prolonger encore cet état, et pour un petit instant, je cesse de chanter et de bouger pour apprécier ce brin de voix qui sort de nulle part, mais qui est d’une puissance que je n’avais pas connue jusqu’ici. Il est absolument sidérant, je n’ai pas souvent l’occasion de trouver que les voix de mecs sont si belle, mais celle de Brandon est un don du ciel, un truc qui tient du mirâcle. Ce qu’on entend sur le studio, ce qu’on trouve déjà beau a en poignarder l’âme à cet état là n’est qu’un échantillon de ce qu’il est en vrai. C’est…Troublant. Toutes les fées s’étaient donc donné rendez vous autours de ce berceau-là…

Prenons un instant pour apprécier Ronnie, qui, du haut de son promontoire, est littéralement une boule d’energie genre Dragon Ball, un truc que si tu le regarde trop, tu finis hypnotisé et convaincu que tu pourrais changer de religion pour faire de lui ton unique dieu. C’est moi ou ca commence a sentir l’origan dans la foule ? Mention spéciale à Dave, qui, à ce moment de l’aventure en est au stade ou la moitié de ses bières finissent dans le public. Sens du partage, en plus d’être parfait. Quand à Mark, il est tellement dans ce qu’il fait que quand je m’attarde sur lui, je finis par en oublier le mormon. C’est dire !

Au stade ou j’en suis quand All These Things That I’ve Done arrive, je suis encastrée dans le mur, soufflée de la plus fabuleuse des façons, et je n’ai plus aucune prise avec la réalité, je flotte quelque part entre ici et ailleurs.  La chanson dure initialement quatre minutes quelque chose, mais passée entre les mains du fou furieux, là, elle devient infinie, parce que même quand on croit que c’est fini, il nous rajouter une paire de I got Soul but I’m not a Soldier, et nous fait chanter, et en rajouter, limite si il faut pas que Dave le traine hors de scène pour le rappel, tellement on a la sensation qu’il est tellement bien avec nous qu’il pourrait faire durer la chanson encore dix ou vingt minutes.

Le court flash qu’a duré l’avant rappel m’a permis de mesurer la claque que j’étais en train de prendre, enfin, le coup de boule de Zidane, mais aussi que je n’étais pas dans un état de presque depression comme je le suis toujours pendant un rappel. Je suis juste tellement chargée de bonheur que rien ne peut me toucher, et un souffle plus tard, ils sont de retour, mon sourire sur pattes est presque encore plus souriant, et c’est repati pour Jenny Was A Friend Of Mine. La ligne de basse, les gens. LA. LIGNE. DE. BASSE. Mark a été mon dieu pendant cet instant-là, et tout autre morceau a base de basse n’arrivera plus a equivaloir à ça. Même Brandon, je ne le voyais plus. Même Dave (C’est dire). Si je n’avais a retenir que cela de cette chanson, je le ferais, mais c’est faire l’impasse sur l’energie, la folie, l’espèce de magie sortie d’un album qui a dix ans et qui fait encore illusion aujourd’hui. Wow. Re-Wow. Double Wow.

Pour ne pas laisser tomber cette dinguerie, nous voilà avec le titre qui symbolise le plus de choses à mes yeux, When You Were Young. C’est mon fil rouge, celui qui fut le seul a ne pas être du Muse dans mon ipod colonisé par le Devon, celui que j’ai toujours porté haut et fort comme une fierté, celui que j’ai toujours décrit comme étant une bête de monstre. Eh ben en live, c’est un troupeau de monstres a lui seul. Et Brandon ne s’économise pas, bordel. Il donne, et il va chercher des notes perchées plus haut que le soleil, et il encourage tout le monde a le suivre, et il tient la salle dans sa main, dans sa poche, et il entraîne un pays entier derrière lui, et il ne lâche rien, et ça devient presque hypnotique tellement il nous tient aux tripes et à la gorge. C’est de la folie pure. C’est dingue. C’est au délà de l’entendement. Ca dépasser mon imagination. Mes rêves de live les plus fous. C’est tout simplement un degrès de beauté qui tient du divin.

Toutes les bonnes choses ont une fin, mais chez The Killers, au lieu d’une fin bâclée, vite fait bien fait, on fait durer les choses avec plaisir, on les étire jusqu’au bout du bout, jusqu’à ce que tout soit dit et tout soit vécu et tout soit fait et jusqu’à ce que les aurevoir ne soient que quelque chose de mérité et de du, qui ne fait même pas mal parce qu’on a vécu du rêve de bout en bout.Battle Born vient finir cette soirée…Cette soirée de ma vie, ce moment de beauté parfaite de la plus magique des façons, en rappellant cette force née de leur musique, ce que j’en retire, ce qui me tient encore en vie et me rapproche sans cesse du coeur même de ma propre existence, ce qui vient solidifier mes bases, renforcer mes fondations, rappeller ma propre victoire sur moi même chaque fois que je me souviens qu’il existe ce paradis-là qu’est la musique, leur musique, là, à portée, toujours. Et quand la chanson approche inexorablement la fin, mon voleur d’âme, de coeur, s’amuse a décider qu’il n’en est pas question, et nous présente toute sa troupe, musiciens additionnels inclus, et ne cesse d’être plus que drôle, il en devient comédien. Quand il nous présente Mark en nous annonçant que si sa basse nous a fait un drôle d’effet, qu’il ne faut pas en avoir honte et que ça lui arrive aussi, j’en suis au stade ou j’en pleure de rire. Brandon m’a fait pleurer de rire. Comment ne pas porter en trésor de pareils moments ? Comment ne pas applaudir a tout rompre quand ils saluent, comment ne pas vouloir leur décrocher un bout de lune pour les remercier de ces quasi-deux heures passés sur une planète ô combien heureuse, comment resister a ce dernier éclat de perfection avant de les laisses s’échapper sur la promesse de se retrouver très vite (le lendemain, SI CETTE PUTE DE NEIGE N’ETAIT PAS VENUE S’EN MELER).

Eh ben quand je retrouve la terre, je ne suis plus que bonheur. Que joie. Que force. J’ai assez d’energie pour sautiller comme un cabris en rejoignant la sortie des artistes (et en prenant cent seize ans pour traverser cette putain de route de merde qui mène au graal), et en dépit du froid, qui ne tente rien n’a rien, hein ! Je n’espère rien, d’ailleurs, j’ai déjà tout eu. Sur place, je fais connaissance de Cristina, un amour d’italienne, et de deux nanas russes (qui semblaient croire que Brandon = the killers, d’ailleurs, ce qui est légèrement agaçant) (non, bon, j’avoue, je leur en aurait collé une, mais bon…) et on est victimes de vigiles extrêmement inventifs dans l’art de tenter de nous décourager, ma version favorite étant “oui mais y’a un bus aux vitres fumées qui va partir sous escorte de la police”.

Euh…Hein ?! Mec, tu m’as prise pour une buse ! C’est jamais “que” The Killers, pas la reine ou Obama, hein. Faudrait revoir vos copies, les mecs…

Cela faisait une heure qu’on se pelait le cul (quoique moi, je me pelais juste ce que j’avais de pas couvert) quand, venant de nulle part, est arrivée la plus grosse hallucination que je me suis jamais payée. Un truc qui a fait sauter tous les plombs de mon cerveau.

Disons qu’au loin, ca ressemblait a un mec aux cheveux frisés habillé comme en plein été (dit-elle avec son decolleté par moins neuf). Sommes toutes, rien de méchant.

Mais mon illusion s’est soudainement rapprochée, et j’ai du lâcher un “putain c’est Dave” qui devait, a l’écoute, plus ressembler a “pffffuuuuuuuuuttttttttaaaaiiinnnn féééééééééé dafe”. C’est a ce moment là que je me dis qu’un truc est en train de déconner avec ma tête, que je ne vais pas articuler trois mots intelligibles (d’ailleur, est-ce que je parle encore anglais ? PAS SI SURE) et que c’est la meeeerde parce que oh mon dieu c’est quand même un peu mon préféré alors euh hein bon.

En plus il a les yeux qui pétillent. Dave bourré. MESUREZ MA CHANCE.

Bref. L’animal vient gentiement vers nous (SES BOUCLES. CE MEC A DES CHEVEUX PAS HUMAINS. ELLES SONT BRILLANTES GENRE PUB POUR UN COIFFEUR. C’EST PAS NORMAL), nous fait savoir que puisque nous attendons dans le froid nous devons avoir ce que nous sommes venues chercher (IL A DES PRINCIPES AVEC SES FANS CE MEC EST TROP JENFGJOERNGFJRBGNJRBGJBGJBEGJBFGJRGB), et pendant que je tente de comprendre le pourquoi du comment, je réalise qu’il faut que je récupère ma jaquette de Day & Age qui est je ne sais pas ou (oui bon hein, ma tête a un peu sauté à ce moment là et récupérer mes fonctions cérébrales était bien plus rock and roll qu’il n’y parait) et alors que personne ne parvient vraiment a parler, vla ti pa qu’il commence a me sermonner genre adorable (GENRE MON PERE OUI !!!!) parce que je dois mourir de froid, que je vais être malade, et que c’est pas possible. Dis donc, tu voudrais pas plutôt t’occuper de ton FOUTU chanteur plutôt, oui ? Ceci dit, j’étais extrêmement touchée. Quand la jaquette est retrouvée, me voilà a rechercher sa page…Et sans son aide a grand coup de “là, cette page, c’est moi” j’y serais probablement encore à l’heure qu’il est. Une photo avec ma tête de “WTF is happening to me” plus tard, des remerciements a yeux de chouette droguée pour ce soir et DES EXCUSES POUR LES CONCERTS ANNULES plus loin, le rêve s’achève sur une expression a crever de rire quand je lui dit “A demain”, genre “hein, quoi, mais t’es en Hollande, demain c’est Paris, comment est-ce que…”.

SAM_0363(Mis a part ça, ça se voit pas du tout que j’ai pris l’équivalent du poids du Dome sur le coin de la gueule, hein !)

Comme si la soirée n’avait pas été assez parfaite DEUX FOIS DE SUITE, on va avoir un moment de pur WTF en reprenant le taxi une fois que les bus seront partis (pour rester coincés sur la route sous la neige, ILS AURAIENT MIEUX FAIT DE RESTE A AMSTERDAM ET NOUS AUSSI), puisqu’on tombe sur un taxi disco. Une fois partis, boule a facette, karaoké années 80 et micro avec reverberation a mort jusqu’a l’infini, et nous voilà avec le plus gros fou rire de l’année. Fallait voir le chauffeur play backer sur Wannabe des Spice girls, tiens !!!

Après pareille journée, une douche en express, puis un train pour Paris. Très vite, alors qu’on est arrêtés à Bruxelles sous la neige, je commence a lancer la phrase qui fait peur “si nous, on est immobilisés par la neige, alors eux…?” Sans le savoir encore, je viens de mettre le doigt sur ce qui va nous priver de Paris. Dix heures pour rejoindre la capitale, eux ne la rejoindront jamais a temps. A 18 heures, ce que nous craignions tous tombe : ils sont bloqués sur l’aire de Maurepas, a cent kilomètres de Paris, et la tournée est prématurément stoppée. Sur la capitale, vingt centimètres d’une neige handicapante et glacée.

Aujourd’hui, ils sont rentrés a Vegas non sans mal, nous à Brest, non sans mal non plus (même que mes copines c’est les meilleures du monde, spéciale dédicace Mariam bis et Gaelle), et la date parisienne n’est pas encore ni connue ni annulée. Mais je sais une chose : je suis prête à tout pour recommencer encore.

Six jours ont passé depuis Amsterdam, et je suis toujours aussi heureuse et bondissante. Quelque chose a depassé l’entendement ce soir-là, et le simple fait de savoir que je peux avoir accès à quelque chose d’aussi magique me rend plus forte, plus sereine, plus heureuse. Cette expérience, malgrè ses deconvenues, reste et demeure la plus belle de toute ma vie.

Bring on June…

Mr Brightside (PUTAIN QUE OUI)

Eh ben.

Trois semaines avant la fin de cette année monstrueuse. Trois semaines a encore rester gifflée par tout ce qui est arrivé d’absurde, de stupide, de surréaliste, de ridicule, de douloureux, de tragique, de dingue, de mauvais, tellement, tellement mauvais. Trois semaines ou je peux encore m’autoriser a en souffrir. Trois semaines où j’ai encore le droit à cette faiblesse. Les trois dernières.

A partir du premier Janvier minuit une, la seule bonne résolution que je prends, c’est de laisser derrière moi les gens qui n’en valaient pas la peine et à qui j’ai accordé de l’importance. Et bordel, cette année, des deceptions malgrè le temps et l’energie que j’ai donne aveuglément, y’en a eu. Des gens qui ne sont pas dignes de ce que je suis, ils se sont passé le mot pour venir me pourrir.

Sauf que si l’objectif premier était de me faire douter de moi-même, c’est perdu. 

Je suis la fille qui s’inquiète pour tout le monde. Je suis celle qui accorde du temps à qui en a besoin. Je suis celle prête à se sacrifier par amitié. Je suis celle qu’on réveille en pleine nuit si besoin est, je suis celle qui ne râle jamais parce qu’on a besoin d’elle pour s’épancher. Je suis celle qui confie son amitié sans calcul, sans reflexion, et je suis celle dont il est extrêmement compliqué de perdre l’attention. Je ne suis pas l’amie parfaite, mais je suis sincère dans tout ce que je fais. Je fais des erreurs, il m’arrive d’oublier des choses (les dates d’anniversaire, je connais pas la mienne, c’est dire), et d’être tête en l’air, mais quand on a besoin de moi, je suis là, qu’il vente, qu’il neige, qu’il pleuve, qu’il tonne, que ce soit sous la canicule ou les torrents. Je suis une bonne amie. Et ceux qui ne savent pas l’évaluer et qui se font un malin plaisir de tenter de me demonter peuvent aller se faire foutre.

Parce que cette année funeste aurait pu tenter de me faire croire le contraire, que le problème dans toutes ces relations perdues, c’est moi. Et je l’ai sincèrement cru pendant longtemps. Mais après être passée par une bonne dose de remise en question, je me suis rendue compte que j’avais juste manqué de chance, et que je m’étais concentrée sur les mauvaises personnes. As simple as that. Je suis peut être trop crédule, et je suis sûrement trop naïve. Trop sincère au milieu de champions du calcul. Quatre fois de suite quand même ! Belle performance. Mais merci, grâce à ces gens à qui je souhaite bien du bonheur dans leur misérable vie vide de ce qu’on fait de plus beau, je me rends compte de quoi moi je suis capable, et surtout, où sont mes erreurs.

Qu’on le veuille ou non, dans toutes les horreurs qu’on peut traverser, si tant est qu’on en sorte victorieux, la part d’apprentissage permet toujours de tendre vers le plus beau, que ce soit en général, ou chez les gens en particulier. Je refuse catégoriquement, sous le prétexte d’avoir manqué de jugement et de chance cette année, de ne pas recommencer à confier mon amitié aux gens qui le valent, tant qu’ils le valent. Ce serait ridicule. Les gens qui finissent par décider de ne pas aimer sous pretexte de la peur d’être déçus n’ont simplement rien compris à la vie.

Dans très exactement 77 jours, je vais retrouver à Paris deux de mes plus fidèles et de mes meilleures amies, et ce, avec la troisième de notre quatuor de choc. Toutes les quatre, nous ne nous sommes pas vues depuis plus d’un an et demi. La dernière fois, c’était a Bruxelles en Mars 2010.

Dans très exactement 77 jours, tout ce pour quoi je me bats, tout ce pourquoi je suis toujours en vie malgrè cette affreuse, horrible année passée, tout cela va prendre tout son sens. Parce qu’on va se retrouver, elles et moi. Parce que des retrouvailles de films de Lelouch, va y en avoir. Parce qu’on va vivre du rêve.Pas besoin de richesse. Pas besoin de célébrité. Pas besoin d’aucun autre artifice que ce qui fait qui je suis. C’est tellement accessible, comme bonheur, qu’on s’en voudrait presque de ne pas y penser plus souvent.

Finalement, peut être que la formule du bonheur tel qu’on nous l’apprend à l’école est complètement erronnée. Peut être que le bonheur n’est rien de plus qu’une immense feuille blanche customisable a l’infini, peut être que les formules toutes faites ne sont que des chimères, des buts ridicules, peut être qu’il n’appartient qu’à nous d’en faire ce qu’on veut, d’y mettre les couleurs qu’on veut, et surtout, de le faire avec qui on veut, sans jugement de valeur ou de race. Peut être qu’on se prend la tête pour rien.

Quand je réfléchis à ce que ces deux jours vont être, prélude de sept de plus, je me dis que toutes les batailles sont menées pour ces moments-là, qui, peut être brefs et figés dans le temps, ne sont rien de plus que l’essence même de tout ce qui nous rend vivants.

Cette année, en douze mois, j’ai perdu plus qu’en une vie entière. J’ai perdu mon grand amour, j’ai perdu quatre amis proches, j’ai perdu le goût de vivre, j’ai perdu une grande partie de ma dignité, j’ai perdu les plus grosses de mes illusions, j’ai perdu ce qu’il restait de mon innocence, j’ai perdu mes repères, j’ai perdu pieds, j’ai perdu mes croyances, j’ai perdu mes idéaux, j’ai perdu le fil, j’ai perdu mon chemin.

La plus grande de toutes les pertes, cependant, reste la suivante.

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Cette année, j’ai perdu ma plus grande force.

Attention, je ne dis pas que je ne l’ai pas remplacée.

'The Killers'

Contre toute attente, alors que cette année aurait du voir le retour des seigneurs en leur terres, rien de tout cela n’est arrivé.

Ne croyez pas que cela ne me rend pas triste. Je suis en train de perdre ce que j’avais de plus beau. Ce qui ma maintenue en vie pendant des années, ce qui l’a sauvée a deux très nette et très ineluctables reprises. Indeniable. Ne croyez pas que voir l’excitation sur ma timeline, et ne plus en ressentir une bribe, un fragment, rien, pas l’ombre d’une ombre, justement, ne me rend pas terriblement perplexe et terriblement malheureuse.

Lorsque j’étais allée à Glastonbury, cela représentait un tel rêve, une telle envie, que je me disais, au fond, tout au fond, en faisant taire les voix dissidentes, que je touchais forcément à la fin d’un cycle. Paradoxalement, c’est cette fin que je ressentais dans mes tripes, mais que je refusais de considérer en tant que telle qui a poussé l’écriture de La Fille Du Premier Rang. Encore plus paradoxalement, il a fallut que Wembley, dernier soir, ne me donne ce que j’avais mis 36 concerts à rêver. Glasonbury et Ruled By Secrecy étaient achevées, obtenues, magnifiées, je pouvais passer à autre chose.

Je vous rappelle qui a deboulé tête la première dans mon existence ce même jour ? White Lies.

Mais White Lies n’a pas encore ni la trempe, ni la notoriété requise pour tenter de voler la place de Muse. Ils ont crée leur propre territoire, en ont défini les codes, ils en ont placé les contours et rempli les vides, ils ont réinventé le concept de fan, à mes yeux. White Lies ne peut pas entrer en ligne de jeu, dans la course folle dans laquelle Muse s’est lancé seul, d’abord. White Lies est spécial.

Je croyais sincèrement que m’éloigner de toute activité de Muser pendant un an ferait que, forcément, je retrouverais les anglais avec force et fureur.

Ouais, ou pas.

Je ne sais pas précisément ce qui explique la situation. J’ai changé ? Je n’aime pas le virage que prend The Second Law ? J’ai detesté Madness à la première (et aux 99 suivantes, ce n’est qu’a cent que j’ai commencé à l’apprécier) écoute ? J’ai rien compris au plan promo ? Pourquoi NRJ ? Pourquoi faire chanter Chris ? Porte ouverte à toutes les fenêtres ? Ras le bol des Musers ? Marre des groupies ? Plein le dos des conneries Belldom qui n’ont pas le moindre sens surtout depuis que Matt est papa ?

Ou, plus logiquement, fin d’une histoire d’amour qui aura duré sept ans ?

Parce que, chers amis, avant de me juger, de faire de moi une affreuse traitresse, il faut quand même vous rappeller que je n’ai vécu que pour eux pendant des années. Rien. Que. Pour. Eux. Alors peut être que, qui sait, vous aussi, dans quelques mois, quelques années, vous arriverez à cette affreuse saturation, ce sentiment que plus rien de neuf n’est à aller chercher, que tout ce qu’il y avait de beau a été épuisé.

Et puis peut être, juste peut être, que je me suis fatiguée d’eux en tant que surpuissance. Peut être que White Lies m’a réeduquée aux formats humains, peut être que White Lies s’est chargé de me reprendre en main et de modifier ma perception du gigantisme ?

Ou alors peut être que j’ai besoin d’émotions, de sentiments, peut être que j’ai besoin de choses qui me reconnectent avec moi-même au lieu de me révolter du monde ?

Ou bien encore, théorie à la fois la plus bancale et pourtant la plus réaliste, peut être qu’au départ, la place qu’a occupé Muse, d’autres auraient très bien pu l’occuper ? Peut être qu’en rentrant dans ce cercle affreusement fermé, je me suis aussi fermée à ceux, qui, après tout, sont avec moi depuis une decennie entière…?

Le 22 Février prochain, avec mes trois meilleures amies, je vais à Dublin, en Irlande, pour assister à mon tout premier concert de The Killers. Dans 77 jours.

Le 22 Février prochain, il est certain que je vais prendre une sacrée claque. Au moment où resonneront les premières notes de (INSERER MONSTRE ICI), vous pouvez être certains que personne, nulle part sur terre ne sera plus heureux que nous 4. Pas la peine d’essayer de rivaliser, c’est impossible.

Le 22 Février prochain, il sera question de m’abandonner à ceux qui ont toujours étés dans mon sillage. Lorsque j’ai investi dans mon premier Ipod, il n’y avait QUE Muse à l’exception de 0, 02 Mb reservé a When You Were Young, qui fut probablement mon titre hors Muse le plus joué en sept ans. Lorsque j’ai eu suffisament de jugeotte pour investir dans mon premier album de vraie musique, ce fut Hot Fuss. J’ai toujours vu leurs clips avec joie, j’ai toujours eu ce fil rouge, cette ligne conductrice avec moi, ou que j’aille, ils ont toujours été dans l’air, c’est bien le seul groupe qui a passé dix ans plus ou moins toujours là.

Le 22 Février prochain, il sera question de dire aurevoir a Muse, définitivement.

Je suis terrifiée. Et en même temps excitée comme jamais.

Non, amis Musers, je ne regrette rien. Et je vous défend de me juger. Vous n’en avez aucun droit, parce que même si vous me faites flipper, des fois, je suis toujours votre amie, et vous savez où me chercher quand vous en avez besoin, et ça ne changera pas. Et puis parce que je reste dans l’ombre.

Mais par pitié, plutôt que de tenter de me prouver que j’ai forcément tort…Faites comme moi quand votre tour était passé. Réjouissez vous. Rien de meilleur ne pouvait m’arriver. Ou je suis maintenant, je suis à ma place.

Je ne vous ai pas abandonné.

J’ai changé.

Tidal Wave

4 semaines.

4 semaine aujourd’hui que je suis tombée dedans. Dans ce groupe.

4 semaines que le switch s’est connecté, que le courant a accepté, enfin, de passer, tel qu’il devait le faire depuis toujours.

4 semaines que mon sens des priorités a été complètement, totalement, passionément inversé.

4 semaines que ma propre logique en a prit un coup dans la gueule, et que tout ce que je pensais vrai par rapport à bien des choses s’est en fait empressé de me prouver que j’avais tort, et que quand toutes mes illusions s’effondrent, je peux encore être surprise, je peux encore renaître, je peux encore être chamboulée.

4 semaines. Rien, donc.

Et pourtant. Et pourtant…

Tout est à refaire, tout est à définir à nouveau, le territoire a tellement été foutu en l’air que finalement, il est en friche, prêt a voir les nouvelles graines pousser. Quoique, nouvelles…Pas si nouvelles. C’est pas une révélation en forme de reverbère dans la gueule au milieu de nulle part. Non. C’est plutôt une petite lueur constante qui, d’un coup, te prouve qu’au milieu de l’obscurité, elle est surtout la plus puissante et la plus apte à me guider.

Est-ce que c’est une surprise ? Oui, et non. Ca me semble presque logique aujourd’hui, ils étaient juste là, cachés dans un coin, prêts a bondir mais n’avaient jamais eu l’opportunité de le faire.

Mes amis, cette histoire qui commence avec The Killers promet d’aller bien plus loin que je ne l’avais envisagé, que je ne l’avais jamais envisagé. Parce que des choses surréalistes se passent en moi, parce que des émotions impossible à prévoir sont en train de faire leur nid, et parce que j’ai à nouveau le goût de la vie dans la bouche, juste assez fort pour tenir ses promesses, assez marqué pour me dire que le pire est passé, le meilleur à venir.

Je pourrais en parler pendant des heures, mais je ne vais pas le faire. Je suis juste heureuse, juste bien, j’ai l’impression que les choses rentrent dans l’ordre, qu’elles prennent un envol particulier et particulièrement bienveillant.

Avant de conclure, un petit mot pour mon pantin d’anglais, qui a trouvé le moyen de, galopant sur béton pieds nus, se casser le pied. Matthew, tu es une brelle. J’insiste. T’es vraiment pas doué. Mais comme je t’aime toujours de tout mon coeur, parce que tu es la personne qui a changé ma vie, et que sauf si on revient en arrière pour effacer tout cela, personne n’y changera jamais rien, tu vas me faire le plaisir de faire attention à toi et à cette patte folle, et d’arrêter de faire le con, hein.

Bien sur que je m’inquiète pour toi. Il faudrait être fou pour croire qu’ils sont en train de prendre ta place.

Ils sont juste en train de construire une maison à côté de la tienne. Et ils utilisent ton jardin…

Sam’s Town

I’ve got this energy beneath my feet
Like something underground’s gonna come up and carry me
I’ve got this sentimental heart that beats
But I don’t really mind that it’s starting to get to me now

Why do you waste my time?
Is the answer to the question on your mind
And I’m sick of all my judges
So scared of what they’ll find
But I know that I can make it
As long as somebody takes me home every now and then

Well have you ever seen the lights?
Have you ever seen the lights?

Be Still

Be still
And go on to bed
Nobody knows what lies ahead
And life is short
To say the least
We’re in the belly of the beast

Je viens de saisir le côté presque schizophrène de ce blog, tantôt super joyeux et ravi de ce qui lui arrive (The Killers, pour ainsi dire) et tantôt teinté de deception et de frustration (Muse, pour…Ainsi dire). C’est bizarre. Ou pas, d’ailleurs. C’est plutôt assez logique, et ça se tient pas mal.

Mais j’avais envie d’un article un peu plus joyeux, sans la nuance tristoune qui suit chacun des posts précédents.

Parce qu’une histoire qui est sur la pente descendante, qui s’affadit et s’affaiblit, même au profit d’une très belle qui commence, cela reste super triste. Et si on m’avait dit en 2007 ou 2008 que Muse et moi traverserions une crise si importante et que le côté letal de celle-ci deviendrait presque évident, je crois que je n’aurais pas su le croire, et que j’aurais pris cette nouvelle ou cette vision du futur comme une tragédie.

Au final, pour être parfaitement honnête, je ne pense pas que cela en soit une, pas du tout. J’ai recupéré une certaine liberté, et puis surtout, je ne peux pas nier que ce qui arrive en ce moment, et que j’embrasse sans la moindre trouille (chose que je connaissais pour White Lies) et pleinement, est extrêmement fort. Et j’en suis la première bluffée, j’avais oublié ces sensations.

Alors Muse et moi, je suis totalement incapable de savoir où nous allons, et si nous allons seulement quelque part. Bien aisé qui pourrait le dire. Peut être que le phénix va renaître de ses cendres. Peut être que l’arrivée sauvage et sans préavis des tueurs va leur être fatale (j’ai entendu des rires dans l’auditoire, vous êtes gonflés, merde 🙂 ) et peut être pas. Je ne sais pas, je vais laisser venir. Et tenter de sauver ce qu’il y a à sauver.

Mais de l’autre côté…

Putain de bordel de merde ce que ça peut faire comme bien. Oui je sais, cette phrase manquait cruellement de classe, mais il va falloir vous y faire, quand ça part du coeur, chez moi, c’est rarement livré avec fioritures et fleurs. Quoique cette fois, les fleurs, on va pouvoir s’arranger. Ben quoi, si je commence a déblatérer sur The Killers sans Brandon, ça va être léger, hein. (Oui je sais, mon humour ravageur mérite un oscar, allez mes chers, rangez vos louanges, je ne sais qu’en faire).

Bref. J’étais partie, à la base, pour vous parler de ce qui se passe, dans les faits, en dehors de toute reflexion, depuis…Oh, quoi, une semaine ?

Vous le connaissez, cet état magique, impossible à expliquer, qui doit tenir de l’alchimie, qui fait que quelques notes, une voix, et quelques lignes vont avoir la puissance émotionnelle d’un raz-de-marrée, entraînant des frissons et des larmes encore plus inexplicables mais salvateurs ?

Je suis desespérée. Je suis une desespérée heureuse, mais tout de même. C’est la fréquence quasiment flippante à laquelle ce resultat arrive, en ce moment, et surtout, sur combien de titres, et à quelle puissance qui me desespère. Ce sont des émotions contre lesquelles je ne peux pas lutter, elles annihilent totalement le trouble rangé a l’interieur de moi, ou bien elles le magnifient. Je ne sais pas, mais il y a une semaine, j’étais une sorte de montagne de rage, de désir de vengeance, de colère, chose que je deteste fondamentalement, et je ne savais ni quoi en faire, ni comment les extérioser. Et je ne suis pas une rageuse, je suis plutôt du genre pacifiste sortie du pays des bisounours, qui veut que tous les gens y s’aiment et que tous les gens y soient heureux et qui aime bien être gentille et tout et tout. Alors quand je suis loadée a la rage, je suis très très mal. Ca me prive de mes moyens, de mon intellect, ça m’affaiblit, ça me rend insomniaque. Et pire, ça fait ressortir tous mes démons, et vous voyez Buffy ? Eh ben j’en ai plus que les sept saisons de Buffy mises bout à bout. C’est un épisode de Resident Evil, sans la nana super bonnasse qui leur dezingue la tronche.

Et de la rage, j’ai eu l’occasion d’en accumuler, cette année. Mais là, depuis une semaine, j’ai trouvé le remède ultime. J’aime un groupe d’assassins (oh la la les jeux de mots foireux que je vais pouvoir faire dans les mois et les années qui viennent, merci New Order) et ça va beaucoup mieux.

La musique a toujours eu des superpouvoirs sur moi. En pleine crise de douleur, par exemple, comme ça arrive de temps en temps, la musique m’aide plus que les molécules de la morphine. Scientifiquement pas expliqué, et pourtant factuellement indéniable. Et puis c’est la musique qui m’a tirée de la depression. Et non pas les molécules de Xanax. Globalement, la musique chez moi aime défier la science, et encore plus la médecine.

Mais je dois avouer que, après six albums de Muse et deux de White Lies, les pouvoirs de The Killers me font presque peur tellement j’en prends plein, mais alors plein de chez plein la gueule. Ca vide ma tête, et ça la remplit de notes et de chansons, et ça permet a la très éprouvée et très diminuée moi de, posément, sans rush, sans être pressée, de reconstruire les choses qui ont besoin de l’être.

Et Brandon est doué. Neuf titres sur dix vont pouvoir, partiellement sinon totalement être quasiment directement affilié a ce que je vis actuellement, sur tous les plans, sentimentaux, amicaux et même de principes de vie en général. Et à leur manière de présenter les choses, je me sens comprise, apaisée, calmée, comme si l’hemorragie de cette année était soudainement stoppée, et que la blessure était en cours de traitement. Ma rage coule dans mes larmes, elle disparaît petit à petit, et elle permet surtout à mon être chamboulé et malmené de retrouver une consistance et une forme, des envies, des motivations, des idées et surtout, surtout, des besoins de vivre et de le faire haut et fort, envies que j’avais perdu avec le cataclysme de ce début d’année.

En une semaine de cure intensive de Flowers & co. en perfusion, j’ai réussi a réunir toutes les pièces de mon puzzle, et je recommence à jouer a trouver les coins, les bords, pour tenter d’en refaire une image complète. La musique me fait cela. Et avec The Killers, l’honneteté, la sincérité des garçons, et de Brandon en tête est tellement flagrante que, abusé par les mensonges et par les trahisons, mon organisme commence a répondre positivement.

Et puis la sensation d’être toute petite en écoutant un titre, noyée dans une foule d’émotions toutes plus jolies les unes que les autres…C’est quand même chouette, hein ?

La musique rend heureux. C’est un fait. Et cette fois, je suis tombée sur une VRAIE mine d’or.

Deadlines & Commitments

Dead-lines et Commit-ments, devrais-je dire, plutôt. Au train où je vais avec les titres liés a The Killers, je vais avoir un problème de rupture de stock de titres d’ici à la mi-décembre. Au pire, j’utiliserai les titres de Flamingo et Big Talk, mais même comme ça, j’irais pas loin ! En même temps, quelle idée de mettre des titres de chanson comme titres de posts, quoi…

C’est clair, ça n’a jamais été fait avant (Grey’s Anatomy fait ça très bien, d’ailleurs…)

Bref, revenons-en a nos moutons.

Vous êtes déjà allés en concert ? Je veux dire, pas pour le divertissement, non, pour retrouver sur scène ce qui vous possède vraiment, pour accomplir un rêve. Pour la dimension magique de la chose. Vous avez déjà eu cette chance ? Quand on attend la date des mois et des semaines et des jours, et qu’elle se rapproche, et qu’on a du mal à le croire, et quand on met les pieds dans la salle, qu’on regarde partout autours de soi, histoire de figer dans sa mémoire les gens qui se retrouvent autours d’une même idée, d’une même passion…Et puis, la salle est plongée dans le noir, les cris de fans deviennent l’expression unique de la joie que cela représente. Durant cette précieuse minute où tout n’est que silhouettes dans l’obscurité, où, battements cardiaques après battements cardiaques, on se retrouve avec une excitation et une émotion qui frôle l’indicible quand on réalise que là, en face, il y a des gens qu’on a appris a aimer sans les voir, qu’on a posé en idoles d’une manière ou d’une autre…

C’est une drogue, la scène, mais c’est aussi une drogue d’être dans le public et d’être une brique qui, additionnée a toutes les autres, va faire de cet ensemble, ce mur une sorte de miroir amplifié de ce qui se passe sur scène, et va répondre dans la même logique et de la même façon. C’est ce qu’il existe de plus addictif au monde, et sans les effets négatifs ou pervers de ce qu’une addiction génère habituellement. Si on oublie les quelques bleus, la fatigue et les courbatures, naturellement. C’est plus addictif que la drogue, que le chocolat, et c’est même plus addictif que le sexe. Quand on aime les bons artistes, naturellement.

Et mes trois groupes fétiches, déclenchent, ont déclenché ou vont déclencher cet effet. Paradoxalement, je peux utiliser ce terme au passé pour Muse, au présent pour White Lies et au futur pour The Killers.

Je vous vois venir. Je trahit encore Muse, mon premier amour, quelle honte.

Il y a deux ans, j’aurais dementi farouchement. Je me serais considérée comme insultée et aurait fait une tirade longue comme le bras pour dire que non, que jamais je ne ferais cela, mais que j’avais droit à aller voir ailleurs et que…

Aujourd’hui, je me contenterai de hausser une épaule, un peu blasée. Oui. Si. Je suis probablement en train de les trahir. Mais est-ce que je n’ai pas été trahie en premier lieu, est-ce que je suis la seule a devoir faire preuve de fidelité et d’allégeance ? The second Law est un bon album, mais est-ce que je suis obligée de foncer tête baissée et de dire amen à tout sous pretexte que…C’est Muse ? Je n’ai plus rien à prouver, rien du tout, j’ai tout fait, je les ais vus des dizaines de fois, je leur ai accordé plusieurs années de ma vie, années qui furent belles, mais est-ce que la beauté de la chose ne viendrait pas de la diversité que je crée gentiment ?

Je crois, sincèrement, du fond de mon coeur, que je suis juste fatiguée des codes Muse. Des trucs immenses, et parfois sans beaucoup d’âme, du calqué/copié/collé d’un soir sur l’autre, et des comportement annexes que je ne comprend ni ne supporte. J’ai le droit d’être fatiguée, sans pour autant renier ce qu’ils ont été, et ce qu’ils sont à mes yeux. J’ai le droit de décider une troisième année de break, j’ai le droit d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs, et mieux encore, j’ai le droit de la trouver plus verte. Et ça a été le cas. Chez White Lies, je n’ai aucune frustration, pas une, rien du tout. Même l’absence de Turn The Bells qui reste une de mes chansons préférées n’est pas un problème, au contraire. Le traitement du live n’est pas le même, et ce n’est pas une question de taille de groupe, mais de ce qu’on veut montrer ou transmettre.

J’ai le droit de trouver que c’est too much chez Muse. J’ai le droit de detester la mondanité que ce groupe est en train de devenir. J’ai le droit de trouver que la fandom par a vau l’eau. J’ai le droit de me sentir essouflée quand, même quand j’insuffle autant de passion que je peux, ca retombe comme un soufflet. J’ai le droit de me sentir vexée de ne pas avoir l’envie de les écouter tout le temps, j’ai le droit de me sentir distante, j’ai le droit de me dire plus White Liar, et même plus Victim que je suis actuellement Muser. Ce sont des droits qui n’ont rien a voir avec un divorce, cependant. Ils sont toujours là, bien au chaud, avec une place privilégiée dans mon coeur. Mais oui, aujourd’hui, je prend bel et bien une troisième année, et sûrement une quatrième vu l’album de White Lies qui s’annonce, à aller m’installer chez d’autres et à retrouver les états de mes débuts de Musers. Quand la musique n’est plus qu’émotion, quand les notes me touchent en plein coeur, quand les larmes que je verse sont juste parce que ça va atteindre la zone d’âme allouée a cet effet. Quand l’attente d’un concert devient une quasi obsession, et quand on se dit que en dépit de tous les cauchemars endurés, et toutes les batailles futures, c’est ce qui fait que cela en vaut la peine. Quand mes mains tremblent, mes yeux brillent, quand mon coeur s’accélère parce que j’ai appuyé sur play et que le hasard me met nez à nez avec des choses qui me transportent et me boulversent.

Comme c’est le cas au moment où j’écris cet article, et comme c’est le cas pour une quantité de chansons affolantes de ce groupe, les unes derrière les autres, ce qui me conforte dans mon idée que, aujourd’hui, telle que je suis, avec toutes mes expériences, avec toutes mes failles, tous mes doutes, toutes mes peurs, j’ai trouvé the perfect musical match.

Et si ce n’était pas une course à qui va faire le plus avec un groupe, et si ce n’était pas à qui va être le meilleur fan, mais si plutôt, tout tournait autours de la course a ce qui va coller le plus avec ce qu’on est a un moment donné ?

Ca mérite reflexion, pas vrai…

Une chose est certaine, en ce moment, rien ne peut plus me correspondre que The Killers. Ce qui me conforte dans mon idée que quand tout va mal, mon esprit sait trouver exactement ce qu’il faut pour garder suffisament de raisons de continuer à se battre. La religion n’y est pour rien (désolée Brandon), mais on est fait de manière a garder sous le pieds suffisament de reserves pour qu’au moment où on risque d’atteindre le point de non-retour, cette ressource sorte une carte joker de nulle part et redistribue le jeu.

C’est en cela qu’aimer la musique comme je le fais, sans chichis, sans prétention, sans hipsterisation, mais pour les émotions que cela apporte, et pour le nombre de problèmes que cela solutionne, revêt un caractère proche de la religion.

Sauf qu’au lieu de croire à un truc qui tient du fictif, je pense que c’est, finalement, après tout, en moi que je crois, et en ma capacité a pouvoir me relever à chaque fois.

A past, a present & a future.