Musers, best fan community ? HELL NO.

Nan mais là, on tape dans du foutage de gueule PUISSANT. Et quand je dis puissant, le seul autre foutage de gueule made in NME awards de cette année, c’est Bellamy hottest male. Je pourrais expliquer en quoi le mec avait un charme de dingue grâce à son extraordinaire, libre, forte personnalité il y a quelques années encore, mais sérieusement, le mec est tellement devenu un pantin désarticulé que ce prix est une hérésie au moins aussi grosse que de donner comme prix de la meilleure communauté de fan cette parodie de fandom, ce repère de groupies, cette planque à ados immatures sur le tard à qui une paire de taloches ferait plus de bien. Haters gonna hate, allez-y, vous ne me faites pas peur. Vous ne me faites PLUS peur.

Alors, attention, les Musers, y’a encore trois-quatre ans, c’était la classe. Et quand je dis la classe, c’était déjà un repère de rats, mais on savait les éviter, comme sur les forums, par exemple. Muselive, Muse.mu, musemessenger…Trolls ? Haters pure souche ? Précurseur du phénomène de gerbe global qu’est devenu cette fandom ? Qui sait. Mais le fait est qu’ils étaient repérables a cent douze kilomètres à la ronde. Mais à part ça, Musers, chez moi, c’était un terme respectueux, un peu entier et un peu rageux, mais respectueux. Dans ma tête, les vrais Musers, ce sont ceux avec qui j’ai partagé des files d’attentes épiques. Ceux avec lesquels, sans se connaître, on pouvait passer des heures et des heures à rires comme des ânes, de tout, de rien, mais surtout de Muse. On avait l’autodérision. Le sens du partage. On savait s’entraider. On organisait les concerts ensemble. Pour moi, les Musers, ce sont tous les Benoîts et toutes les Anaïs, les muse4fans, les sourires de fin de concert échangés au détour d’une conversation msn, les fou rires de parodies, les sensation d’avoir fumé en découvrant le clip de Knights Of Cydonia, les larmes de déprime post-concert, et la sensation que ce groupe est le meilleur au monde. Pour moi, qui ne suis plus un seul gramme de Muser en dépit de 37 concerts, dix pays, les plus beaux moments de ma vie et une rencontre vraiment fortuite issué d’un soir où ils en avaient assez envie pour qu’on n’ait pas besoin de les harceler en non stop, ça a été les plus belles années de ma vie. Dans ma conception de Muser, aller faire le campement devant le studio d’enregistrement s’appelle du stalking, et se prétendre meilleur que les autres, de l’égocentrisme mal placé qui n’a aucune raison d’être. Dans mon petit monde des Musers, à l’époque, le partage et l’amitié était une base, et on avait l’esprit critique. On savait dire quand ils chiaient. On savait dire aussi quand ils avaient du génie, et quand le groupe atteignait son firmament…Son apogée. Dans ma conception de Musers, quand on sortait de Wembley en 2007, on avait tellement pris une claque et on avait tellement partagé qu’on se tombait dans les bras les uns les autres même si on ne se connaissait pas. On hurlait a s’en crever les poumons quand ça annonçait des dates, on se retrouvait en se jetant dans les bras les uns les autres dans les aéroports, les gares, les stations de bus, de taxi, dans les navettes, dans les métros. On explosait de joie quand l’un de nous rencontrait le groupe, et surtout, on savait que c’était mérité. On était inséparables. Quand on voyait un mec avec un Tshirt Muse dans la rue, on voulait aller lui faire un câlin. Quand on croisait par hasard une nana qui souriait de toutes ses dents dans un magasin qui passait du Muse, on échangeait un regard qui voulait dire “toi aussi, tu sais“.

Ca, ça méritait le prix de meilleure communauté au monde, et personne n’aurait pu avoir le culot de nous dire le contraire. Ca, c’était de la fandom. Ca, ça faisait chaud au coeur, et ça, ça savait nouer des amitiés sincères et développer un esprit critique hors paire.

Aujourd’hui, bande de pommes, vous ne méritez plus ce titre-là une seule seconde. Rien chez vous n’a le mérite d’être célébré. Vous êtes la fandom la plus pathétique au monde, la plus ridicule, la plus risible. Les directionners et les beliebers sont aussi stupides que vous, et on ne leur en veut pas, eux, parce qu’ils sont jeunes et ont les excuses de l’adolescence. Vous ? Même pas. Même plus. Vous êtes supposés incarner la fandom d’un groupe de trentenaires, casés pour la plupart, et vous trouvez le moyen de piétinner dans votre propre bêtise de jours en jours…

Quand je pense que ce groupe et sa fandom qui me fait tant honte, je les ais tatoués dans le poignet. Regrets ? Même pas. C’est un monde déchu, un groupe qui n’existe plus depuis un moment déjà. Une force que je chérirai comme mon trésor perdu toute ma vie.

Etre musers aujourd’hui, c’est se vanter de toutes ses expériences et d’être suffisament abrutie pour les suivre comme des chiens. Mes 37 concerts, ce sont des expériences de vie, j’en ai jamais fait plus de six ou sept par tournée, et c’était bien suffisant. Mais quand on en fait quarante sur la même tournée, claquant une fortune collossale en même temps, ce n’est pas être fan, c’est avoir un problème mental qui a grand besoin d’être solutionné. Et pire encore quand on saute à la gueule de celles et ceux qui sont là depuis bien, bien plus longtemps et qu’on leur refait le portrait en leur retirant leur qualité de fan parce qu’ils ont le sens de la rigueur, eux. Etre fan, à la base, ce n’est ni un état justifié par un claquage monstre de pognon, par un harcèlement risible digne de l’hérotomanie, et encore moins justifié par un nombre de concerts ou un nombre de destinations prestigieuses. Ca n’a jamais été cela. Etre fan, c’est connecter avec un texte, une mélodie. Personne, et je dis bien personne n’est en mesure de vous donner ou de vous retirer cet état de fait, sinon vous-même. La prétention n’a rien a y voir.

Etre Musers aujourd’hui, c’est sauter à la gueule de la moindre critique en bavant, crachant, vomissant un venin pervers sur tous ceux qui font remarquer qu’on se fout de la gueule du monde. Etre Musers aujourd’hui, c’est voir la paille dans l’oeil du voisin quand dans le sien, c’est un putain de stock de poutres qu’on a. Cracher sur les critiques du clip de Supremacy, c’est quand même hilarant. Chercher des excuses à 4 minutes de médiocrité toute assumée, c’est fort. Que cela vous plaise ou non, les pourfendeurs d’humanité, defenseurs de la veuve et de l’orphelin, The Second Law est un album inégal et partiellement mauvais, les live ressemblent a des shows calibrés pour le Caesar Palace (et dieu sait comme j’aime ce qui vient de Vegas), les interviews sont un assortiment shameless de mensonges tous plus éhontés les uns que les autres, et Madness est la pire chanson qu’ils aient jamais fait (considérant, naturellement, que Neutron Star Collision est une bouse innomable qui ne mérite pas le terme de “chanson”). Et venez me dire le contraire, qu’on rigole. Venez me traiter de fausse fan. Je ne suis plus une fan du tout. Tout juste une vague ancienne amante qui trouve que la prostitution de son plus grand amour fait particulièrement mal à voir, mais je suis passée à autre chose, merci. Piétiner mon amour perdu et me complaire dans sa critique n’est pas mon genre, sauf situation exceptionnelle comme c’est pas mal le cas, dernièrement. Je vous rassure, la semaine prochaine, je vais voir un VRAI groupe et une VRAIE fandom m’y accompagne, et croyez-moi, splendeur perdue ou non, quand Brandon sera sur scène, je ne regretterai pas une seule seconde Matthew. Même si il a été le dieu des dieux, le plus extraordinaire génie bondissant de tous les temps. Il ne l’est plus. Get the fuck over it.

Alors bon. Le clip de Supremacy n’est qu’une parodie d’eux-mêmes, devenus la pute d’Hollywood. Merci Kate Hudson. Ca, pour avoir pourri le groupe, tu l’as pourri. En en faisant la risée de tout Londres et le jouet clinquant de tout Hollywood. On dirait le putain de groupe décrié dans Californication ! Je rêve que Hank vienne vous dire vos vérités, tiens. Qu’on rigole. Et même moi et mon diplôme de scénariste, passionnée d’analyse d’images, tout ce que je trouve là-dedans, c’est juste…Le vide. Le plus complet.

Etre Muser aujourd’hui, c’est se pâmer sans retenue sur des éléments anatomiques des membres du groupe. Et ne pas voir où est le problème. Un cul reste un cul, celui de Bellamy est ce qu’on fait de plus plat dans le genre. Chris a six enfants et il “wolstenpregnantise” les fans ? Mais vous mesurez la bêtise de vos propos ? Quand aux erections qui font rougir toutes les bouffones qui ont sérieusement besoin de se faire sauter un bon coup, histoire de faire passer tout ça, j’ai besoin, donc, de vous rappeler qu’un mec reste un mec, et que voir tout un parterre de gonzesses en folie qui hurlent et mouillent leur culotte est érotisant pour n’importe qui, même le plus coincé des coincés ? Rien d’exceptionnel. Rien de divinisant. Rien qui ne justifie de se taper le cul par terre et d’en faire savoir la terre entière. Vouloir “violer” un membre du groupe reste un délit. Prétendre être la petite amie idéale, ou pire, s’y croire, reste de la mythomanie. Colporter des rumeurs sans fondements pour récolter un ou deux retweets et quelque like reste de la diffamation. Toutes ces choses sont des comportements pénalement irresponsables, et psychologiquement instables. Vouloir rencontrer Matt, Dom ou Chris pour se la péter et changer sa photo de profil, et l’étaler à la gueule de tout le monde est malsain. Surmultiplier les concerts pour se donner l’impression d’exister est une illusion de vie.

Et puis, je tiens à rappeler que voter en masse pour s’auto congratuler en se touchant les couilles d’être les meilleurs fans est particulièrement risible quand on sait que vous n’avez pas été capables de les pré-selectionner meilleur groupe ou meilleur groupe live. Vous êtes pathétiques au point de préférer voter pour votre gueule plutôt que de défendre ce groupe que vous croyez aimer ? Laissez moi rire.

A mon époque, c’était eux qui décrochaient les titres les plus prestigieux.

Mais faut dire qu’à mon époque, c’était le groupe le plus prestigieux.

Allez, a bon entendeur, salut. Vous me faites doucement rire, faute d’avoir trop d’estime pour ces autres groupes que j’aime pour en pleurer.

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