Parade’s End – trailer

La perspective de retrouver ce moment de grâce pure sur arte dans quinze jours fait palpiter mon pauvre coeur.
Je ne saurais que trop conseiller d’être devant la chaîne franco-allemande les 7 et 14 Juin, mais vous connaissez mon manque cruel d’objectivité concernant Benedict…
Ceci dit, le seul moyen d’attester ou non de la beauté sublime de cette minisérie reste bien de regarder…

Heart Of A Girl

Aimer un groupe, de tout son coeur, au point de pouvoir s’en retrouver fan, c’est comme tomber amoureuse. La même douceur, la même sensation de planer, la même addiction à une voix. La musique est l’art le plus proche du coeur humain, le plus sensible, le plus capable de faire atteindre des états proches de l’orgasme. Et ce n’est pas moi qui le dit, mais des scientifiques qui travaillent dessus à longueur d’années.

Je suis d’accord. La musique est une solution à tellement de problèmes. La depression, la folie, la peine, la douleur, la maladie…Elle est douée pour créer cette bulle intouchable et pour purger nos émotions en les posant en miroir. Sans la musique, la moitié de ce monde serait desespéré. Et à tout avouer, je préférerais rester célibataire toute ma vie que sourde et privée de musique. C’est le seul de mes sens que je me flinguerai sans réfléchir une seconde si je venais à le perdre.

Donc, oui, aimer une groupe revient à tomber amoureuse. Et oui, en ce moment, je suis en train de tomber amoureuse. Techniquement, c’est la quatrième fois de ma vie. Deux fois avec d’autres charlatans de génie, et une fois avec une vraie personne. Devinez qui dans le lot a toujours été là, et qui n’a été qu’un ramassis de mensonges et de promesses sans aucune intention de les tenir…

Pas compliqué, vu la tenue de ce blog, de dire de qui je suis en train de tomber amoureuse, aujourd’hui, hein. Captain obvious a encore frappé !

Sont beaux, hein ? Ne comptez pas sur moi pour donner dans l’objectivité. Ils me touchent, alors, automatiquement, mes yeux de rêveuse transforment ce quatuor fort charmant en merveilles sur pattes. Et alors, pourquoi pas ?

Oh, je vous vois venir. Mais Axelle, tu es lesbienne, voyons, tu ne PEUX PAS dire ce genre de choses. Rigolez, mais j’ai souvent senti dans l’milieu qu’aimer des groupes masculins posait un certain problème. Comme si cela amoindrissait ma sexualité, presque. Un jour, je vous parlerait des lois et des préjugés du milieu en question…Enfin, tout cela pour dire que j’enmerde un peu les acquis qui veulent que je ne puisse pas aimer autant des garçons. Je ne veux pas les sauter, je les adore pour leur art, pour leur personnalités, pour la façon de me toucher, universellement, que je sois fille ou garçon, homo ou hétéro.

Alors, oui, je suis en train de tomber amoureuse d’un troisième groupe.

Attention, de la musique, j’en consomme en boulimique. Je pioche partout et tout le temps, je ne m’arrête jamais d’avoir des coups de coeur. Mais tomber amoureuse, me lier à un groupe, ça arrive très, très, très rarement. Deux fois en 27 ans.

La première date de 2006 et s’appelle Muse. Je ne vais pas mentir, aujourd’hui, je ne sais plus trop ni quand ni comment ce serait possible aujourd’hui, tellement de choses ont changé et je ne sais pas si ce qui m’a attrappée en premier lieu serait toujours présent si je venais à tomber sur eux aujourd’hui. Mais cela reste et demeure encore aujourd’hui ma plus grande histoire d’amour. La plus folle. La plus infatiguable. La plus sauvage. La plus magique aussi, jusqu’ici au moins, parce que c’était la première.

Je serais liée toute ma vie à eux. Même si aujourd’hui, force est de constater que je ne suis plus aussi proche, ni autant en demande. Les concerts de cette ère ne me font plus rêver, peut être parce qu’autre chose a prit le relai, certes, ou peut être parce que nous allons nous éloigner encore. Je ne sais pas, mais cela ne me fait pas peur. Ils sont là, même loin, même discrets.

La seconde fut une totale surprise, quelque chose d’innatendu et de magique. Ils étaient là, première partie de Wembley et du Stade De France, ils ne demandaient rien, et puis le coup de foudre a eu lieu. White Lies.

Eux, ce sont mes bébés. Parce que j’ai décidé de les appuyer et de les suivre, parce que j’ai crée White Lies France et que la communauté est solide, et parce que nous nous sommes liés et avons appris à nous connaître jusqu’a tisser une vraie relation qui se conclut en une heure a discuter après le concert…

Avec White Lies, il y a et aura toujours une relation de protection, de chouchou, de privilégiés, parce qu’ils sont plus petits, et parce que je les aime de tout mon coeur.

Je croyais vraiment que je ne pourrais aimer que deux groupes, parce que je leur ai donné beaucoup respectivement. 37 concerts d’un côté, 22 de l’autre. Autant de merveilles, de gens, de decouvertes, de voyages, d’amours et d’amitiés. Deux groupes, c’était bien, c’était équilibré.

Et puis…Et puis jamais deux sans trois. Sauf que ces troisièmes, ils auraient pu rester dans un coin sans rien dire encore longtemps, parce qu’à la différence des deux premiers, ils ont toujours étés là…

The Killers, bien sur. Les voilà, mes nouveaux amours, le voilà, mon coup de foudre…Mais je les connais depuis le tout premier album que je possède depuis le jour de sa sortie ! Et c’est le groupe de mon Ex, chose qui aurait fait d’eux des parias, des rebuts, des écartés du trône sans même avoir vraiment eu leur chance…

Non, je ne suis pas immensément ouverte. Mais j’ai craqué pour des émotions, pour des mots, pour des sons, pour des ressentis, pour des frissons, pour des larmes. Je suis quelqu’un de totalement intuitif, et de complètement basée sur les sentiments, tous les sentiments.

The Killers trainent dans mon ipod depuis toujours, bien avant le monopole Muse. C’est presque une justice que Muse se retire un peu pour laisser la place, enfin, à ceux qui auraient peut être été les premiers si la tornade Bellamy n’était pas venue faire sa loi et me sauver la vie. Ils ont toujours été plus ou moins là, comme une sorte de brise légère qui embaume à peine l’ambiance, mais qui est là, quand on s’arrête et qu’on décide de la ressentir.

En cela, le fait que, brusquement, le génie de Brandon Flowers me frappe et me transfigure est une immense surprise. Ces chansons, pour la plupart, je les connais depuis toujours. Alors que d’un coup, les paroles décident à parler de ma vie et de mes troubles…Quelle drôle d’expérience.

Quelle belle expérience.

Il y aurait tant à en dire. Et même en ne restant que sur la base, sur la surface, sans aller explorer les profondeurs de mon âme tourmentée (Baudelaire, sort de ce corps) la palette d’émotions propose de belles nuances que je n’avais pas ressenti depuis un long, long moment. Pleurer sur les mots de ce groupe, de Brandon à plus forte raison me sert de catharsis en puissance. Catharsis que je ne pouvais pas trouver dans la noirceur épurée de White Lies, ou dans les délires politicos-socios-économiques de Muse.

Chez The Killers, tout est question de nuances, de subtilités, de demi-teintes et de double sens. Tout est sujet à interprétation et à vibrer au gré de nos émotions propres et de nos vécus personnels. Brandon Flowers a en cela un génie indéniable, celui de trouver des mots pour qualifier des états de faits qui ne peuvent pas être décrits. Et avec une plume très, très belle. Très poétique. Très lumineuse aussi.

Je me suis immensément assagie, au fil du temps, alors ce n’est pas une surprise que je me retrouve dans un groupe qui sait mesurer les choses. Chose que Muse ne sait pas faire, clairement. Ils ont monté leur réputation sur la surenchère, dans tous les ordres, la scène, les médias, la taille des salles, tout est surdimenssioné. Alors peut être que pour cette fois, je préfère m’accorder les faveurs de quelqu’un qui va venir me prendre par la main et m’apaiser doucement, plutôt que celui qui va venir brûler les pans de la cicatrise sous pretexte de la cotériser. Peut être que mes blessures ne peuvent pas être fermées, mais juste comprises et acceptées en tant que telles. Peut être qu’au lieu d’un chirurgien de l’âme, j’ai juste besoin d’un flûtiste de verre, qui fera se dissiper la douleur et comprendre les ressorts de ces meurtrissures.

En tout cas, oui, je suis amoureuse de The Killers, et cela va aller en augmentant, c’est écrit. Et puis, en Mars, je recommence à goûter aux voyages et aux hôtels, aux coeurs légers un matin de printemps, réveillée aux aurores pour prendre un train pour nulle part, mais surtout ailleurs.

Pour la première fois depuis des années, à l’idée de ce concert, mes yeux se remplissent de larmes, embrasées entre l’excitation et la gratitude, et une envie folle de me perdre auprès de mes américains préférés.