[20 things learnt in 4 days]

  1. Ecrire est la plus grosse somme de toutes mes peurs et de toutes mes angoisses que je réussirai jamais à rassembler. Tenter d’être publiée est pratiquement du suicide. Je le vis comme ça.
  2. Ca ne m’empêche pas de perséverer comme une espèce de démente.
  3. Je suis toujours très en colère à cause de Mars. Plus que je l’ai jamais admis.
  4. Par soucis de toujours défendre ma position de bonne cops, je cache neuf fois sur dix la réelle source de ce qui me fait si mal.
  5. Je suis arrivée à la conclusion forcée que je suis faite de structure sociale cent pour cent transparente.
  6. Il y a quelque chose dans mon poumon droit qui rend chacune de mes respirations courte et infiniment douloureuse. S’pourrais que les efforts que ma chère mère a mis dans ma propre destruction aient portés leurs fruits. Littéralement.
  7. Je suis morte de peur.
  8. Les gens mentent, trompent, trahissent, et dans leur troublante majorité, font croire à des choses qui n’ont jamais été vraies de quelque façon que ce soit. Et il faut être complètement imbécile pour y croire encore.
  9. Je suis complètement imbécile.
  10. Les nouvelles de White Lies sont prometteuses. Ca fait du bien.
  11. Je reste très fâchée de leur comportement un chouilla élitiste qui nous a un peu privé de cette exclu au profit d’un festoche perdu en Pologne. Tant pis.
  12. Muse me manque.
  13. Beaucoup.
  14. Je vais supprimer dans un futur proche mon compte twitter. Peut être pour ma purge de données annuelle. Peut être parce que j’ai envie de planter twitter. Peut être parce que je vais refaire un compte. Peut être pas.
  15. Mon éditeur, qui me bouffe déjà près de 80% de mon boulot, m’a avalé près de soixante euros de droits d’auteur. C’est pas comme si je me faisais pas entuber à la base.
  16. La vodka Skittles, c’est fun à faire.
  17. Regarder l’Eurovision me fait toujours autant marrer.
  18. Il existe des vrais gens pour lesquels connaître le détail de la vie privée de B. est d’importance majeure. Ou pourquoi il porte un bracelet. Ou la couleur de sa brosse à dents. Hmmkay.
  19. Gros Con ® est de retour. Et avec, son hypocrisie légendaire, son absence de talent whatsoever et sa mythomanie destructive. Je songe à faire envoyer un chat crevé. Faut d’abord que je trouve un chat. Crevé.
  20. Ma mère possède une boutique à mon nom. Ma mère a “oublié” de déclarer dix ans d’URSSAF. La boutique doit 150 000 euros aux URSSAF. Je vous fais le dessin de l’abrutie finie manipulée jusqu’à la gueule qui se retrouve avec une dose surréaliste de stress ? Yep. Moi. Finalement, l’option truc dans mon poumon droit me semble fabuleusement excitante à côté.

 

Je vais laisser le mot de la fin à B., Lexomil humain de son état.

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[a great big mess]

Petit post court…Et un peu flou et confus.

Des choses m’ont fâchée, certaines m’ont blessée, d’autres ouvrent des cicatrices pas très bien fermées. Pas que des mauvaises choses…Pas que des bonnes non plus. Besoin d’un petit peu de recul, et d’y voir clair. Et puis un concours à préparer. Encore…

Les risques, doutes et espoirs entraînés sont toujours à la fois très forts et très déstablisant. Je ne sais pas si je suis encore suffisament costaude pour gérer cette forme de stress viscérale.

Je m’absente quelque jours. Le temps de réfléchir à certaines choses, de prendre de grosses décisions, de faire ou de ne pas faire des choix importants. Une fois encore, rien de létal. Juste un besoin de faire un petit point a vingt-huit ans et des poussières.

Curieusement…En fait, non, pas si curieusement, le seul que j’entraîne dans mon sillage, c’est…”lui”. Folle importance gagnée en un rien de temps, changement de perspectives, je sais que je pars en retraite avec la cause de cette tornade blanche, mais j’ai l’impression qu’une sorte de nouvelle voie, d’évolution personnelle se dessine, et qu’il en fait un chef de file interessant.

J’ai toujours été plus compliquée que la norme, ce n’est pas toujours si simple à gérer.

A très vite…

[Aren’t fandoms just a terrible waste of time and space ?]

Je suis absolument sérieuse. Désespérement sérieuse, même. Plus le temps passe, plus je découvre, plus je tombe amoureuse ici et là de gens de différents mondes, différents impacts, différentes envergures, différents talents, et plus je me rends compte que les fandoms ne sont, au final, qu’une sorte de gigantesque perte de temps, créatrices de jalousies, de compétitions, de problèmes et de stress qui n’ont aucune raison d’être.

Entrer dans une fandom est porteur, peut être, d’amitiés, mais c’est surtout une promesse d’être placé sur une échelle de valeur absolument ridicule auto-installée par les groupes de fans eux même, trop cons pour se rendre compte, bande de bouffons, qu’on aime a peu près tous la même chose. Et que donc, avec une pointe d’intelligence, au lieu de ficher les nouveaux venus, les anciens, les bleus, les jaunes, les verts, les rouges dans des cases ridicules, il serait souhaitable de ranger tout le monde dans le même casier, celui des “aime tel ou tel artiste” sans aucune autre forme de procès.

Ces conneries ne sont autres que-Stan me pardonnera son pillage d’expression- des concours de bites de niveau maternelle. Cela ne nous enmène nulle part, et pire encore, ça crée pratiquement des motifs de stress, d’angoisse, pour les gens pour qui cela pourrait être important, une fandom, entrer dedans, s’y intégrer, cesser d’être vus comme des bêtes curieuses, d’être jaugées, maltraitées, soumises à l’hypocrisie naturelle presque plus choquante du “mais d’où tu viens toi, j’étais là avant, dégage”. Faut arrêter la déconne deux petites minutes.

Que les bases de fans se dégradent par des conneries faites par le groupe ou l’artiste, c’est une chose, mais si la nouvelle génération semble venir de nulle part ou de fandoms peu glorieuses, est-ce que justement, ce n’est pas à nous, les “vieux”, de venir leur apprendre en quoi ce groupe est génial, ce qu’il y a de fun, où sont les gens géniaux, comment se créer des amitiés ? Qui peut se permettre de se juger au dessus des autres par un nombre de concerts, de rencontres, par un temps compté et calculé passé à parler de…? Et concernant “un certain groupe”, je pourrais me la péter, je pourrais avoir envie de clasher du sucre par tonnes sur tout le monde, parce que ce que j’ai fait, ce que j’ai vu, ça fait pratiquement partie du patrimoine Muse. Oh putain, mon égo pourrais se délecter de cela pendant des jours et des jours et des jours.

Mais au final j’y gagne quoi ? Depuis quand j’ai besoin des autres pour porter une valeur à ce que j’ai fait ? Je l’ai fait pour moi. Je l’ai fait pour pousser le rêve au bout. Je l’ai fait pour survivre, je l’ai fait pour m’accrocher, je l’ai fait parce que quand le temps des adieux viendraient, je ne voulais avoir aucun regrets. Je n’ai jamais fait cela pour me faire valoir comme tellement mieux que la fille qui ne les a jamais vus. Jamais. On est tous les mêmes. On vaut tous la même chose. Un fan, ça reste, à la base, quelqu’un qui s’est rendu compte, un jour, que ça connectait. Que ça marchait. Que des émotions passaient.

En ça, on est tous les mêmes. Ca ne se compte pas en monnaie. Ca se compte en émotions. Ca se compte en nombre de fois où on s’est dit que la vie était quand même carrément plus belle comme ça.

Des fandoms, je n’en connais véritablement que 5. Muse, dont je fais partie depuis 2006-et ne croyez pas que mes aurevoirs soient des adieux. White Lies, dont je fais partie depuis un peu moins de trois ans. The Killers, un peu plus de six mois. Sherlock, depuis un peu moins de deux ans. Et Benedict, depuis, semble-t-il, une poignée de semaines.

Eh ben non.

J’aime Muse. Mais je ne suis pas Muser.

J’adore White Lies. Mais je ne suis pas White Liar.

Je suis droguée à The Killers. Mais je ne suis pas Victim.

J’aime Sherlock comme jamais. Mais je ne suis pas Sherlockian.

Et je suis absolument amoureuse de Benedict. Mais seigneur…Plutôt mourir que d’être une Cumber…Whatever. Woman ? Lady ? Bitch ?

Je suis fan de Muse. De White Lies. De The Killers. De Sherlock. De Benedict. Mais ne me revendique (autrement que sur ma bio twitter, parce qu’allez expliquer ce merdier dans une bio supposée donner des indications sur mes préférences en moins de 160 caractères ?) dans aucune de ces fandoms. Je m’en fous des regards de biais des “vieilles” (et croyez moi, amis Musers, que chez Benedict, ça envoie de la chiennasse qui te devisage de travers, même vous, vous n’avez jamais vu ça) parce que je suis “nouvelle”. Je m’en contrefiche. Mon parcours ne concerne qu’une et une seule personne, et c’est Benedict, et lui seul. Personne ne peut me jauger ou me calculer parce que je ne fangirle pas comme une pupute, parce que je ne me gave pas de sa filmo en un temps record et pour battre ce record, parce que je ne parle pas de lui 24/7.

Je considère que fangirler est drôle dans une certaine mesure. Considérer les gens comme des vulgaires morceaux de chairs destinés à alimenter des fantasmes de frustrées est hors des limites de l’acceptable. Ce n’est pas mon genre. Je suis déjà hors du cercle.

Je prends mon temps avec sa filmo pour laisser les émotions infuser et prendre tout leur impact, provoquer toutes sortes d’idées, creuser en moi des abymes de reflexion et de méditation qui vont transformer la simple attirance envers un talent en quelque chose qui va me pousser à avancer d’une façon ou d’une autre.

Et enfin, mon entourage a compris que j’étais victime d’un raz de marrée, et je n’ai point besoin d’en faire l’évocation permamente pour que ce fait reste néanmoins réel. Dommage, la fandom ne peut pas me trouver sur mes excès ? Qu’elle reste loin de moi. Je ne suis pas là pour passer devant quelqu’un, je suis là pour partager autant que possible avec quelqu’un. Si on me veut pour une conversation à bâtons rompus une nuit durant sur le talent du jeune homme, oh que oui je serais là. Si on veut me mettre une étiquette de récurrente selon critères, allez vous faire fouttre. Je ne suis pas dans un concours. Je suis là pour être vivante, et pour poser ma vie en parallèle à celle des gens qui m’inspirent, me font rêver, frissonner, rire, pleurer, vibrer, et en redemander même quand c’est presque difficile à supporter.

J’ai suffisament tiré sur la fandom Muse dans ce blog, je ne compte pas le refaire. Elle est loin d’être finalement la pire, même si il serait souhaitable que certains cessent de se comporter comme dans une secte.

Chez White Lies, vous n’imaginez pas comme on est jugé. Quand je suis arrivée en 2010, et quand j’ai eu la bonne idée de créer White Lies France, j’ai écopé de plus de huit mois à me faire cracher dessus sans jamais avoir rien dit de travers. Les anciennes me regardaient comme la peste. Alors que tout ce que je voulais, c’était tenter de faire quelque chose de correct, de réunir les fans français autours de passion commune. Je continue de tenir WLF, et je m’entends maintenant très bien avec les anciennes, parce que le temps m’a fait devenir l’une d’elles. Mais je ne parviens pas à comprendre comment on peut faire payer à quelqu’un l’envie volontaire de vouloir faire bouger un petit peu les choses. Ca me dépasse. Si j’avais su que cela allait me causer tant de stress, je ne l’aurais pas fait.

The Killers…Alors celle-là, elle est pas mal aussi. Il se dit et se passe de ces trucs, qui foutent les chtons et donnent envie de se carapater dans un coin d’une salle de concert, loin de la fosse et de ses tumultes et autres bastons. Oui, oui, bastons. Ca court à la popularité, marche sur la vie privée du groupe, vole des éléments persos aux membres et en fait l’étalage sur réseaux sociaux. On se croirait dans une cour de maternelle. Je n’ai même pas voulu mettre les pieds dedans, et quand il s’est posé la question de créer une unité française de fans, ça a été un non franc et direct. Surtout pas.

Sherlock est particulière. La moitié sont des créatifs adorables qui ont tenté de compenser l’absence et le manque, l’autre sont des dingues pour qui un montant minimum d’investissement prouvé est nécéssaire pour qu’on t’adresse la parole. Rigolez, les dindes, rigolez, le volume horaire totale que j’ai passé sur cette série dépasse sans aucun doute le millier d’heures tous épisodes confondus. Mais à quoi bon mentionner que c’est ma zone de comfort, mon petit bout de paradis quand j’ai besoin de souffler, ou juste, de me poser ? Qu’est-ce que ça va me donner de plus d’être considérée comme vraie mordue ? Je le suis. Aucun besoin de preuves. Je n’en fournirais de toutes façons pas. Une fois encore, c’est entre cette série et moi. Et entre elle et moi seulement. Parasiter cet univers profondément rassurant reviendrait pratiquement à me priver d’une île à l’abris du vent et de la pluie, ou je peux venir perdre une heure trente mais gagner un peu de paix. Plus rien de compte, plus de responsabilités, d’angoisses, de douleurs, de peines, de doutes, de peurs, de tragédies. Juste une sorte de règle de no man’s land de ma propre vie qui a le droit de se perdre dans ce que cette série a de génial. Je serais bien folle de vouloir perdre cela. Folle, et perdue.

Quand à ma dernière venue, je n’en veux pas. Je refuse tout net de rentrer dans le jeu parce que ce que j’y vois depuis plus d’un an (faut pas croire, ne pas avoir tout à fait réalisé qu’il allait être important, sinon décisif ne veut pas non plus dire que j’ai rien réalisé du tout). Qui voudrait d’une fandom qui s’est auto-proclamée…Cumberbitches ??? C’est quoi cette dégradation propre pour devenir une sorte de bande de louves baveuses incapable de réfléchir ? Même Benedict lui-même trouve que c’est profondément dégradant ! Posez-vous des questions, les gens. Et le pire dans l’histoire restant…Que c’est ce que la Grande Bretagne nous a sorti de plus talentueux ces vingt dernières années ! C’est insultant envers elles-mêmes, mais presque plus encore envers…Lui ! Ca n’a aucun sens. Pourquoi est-ce que j’ai été prise dans ses filets ? Parce que c’est un challenge permanent. Personne ne sait où il va aller, comment il va le faire, et surtout, où est-ce que ça va, moi, m’entraîner, dans quelles méandres, quel univers parallèle, en quoi est-ce que ça peut, en quoi ça va me forcer à me repousser dans mes propres retranchements ? C’est mon plus beau challenge, et en l’espace de quelques semaines et un fragment seulement de découverte de sa filmo (pitié, ne me forcez pas à inclure Starter For Ten dans l’espèce de giga masse d’émotions toutes plus dingues les unes que les autres que j’ai déjà découvert) j’en suis déjà arrivée à un monde entier de questions et de réponses et d’idées et d’inspirations et d’envies et de passion, tout simplement.

Alors faites-moi plaisir. Larguez vos fandoms et vos codes forcés, et lâchez-vous. Personne ne sera jamais un meilleur fan que vous, parce que personne ne le fera jamais plus comme vous. 

[Karma’s a bitch]

Salut, monde.

Signe premier de la récupération a priori totale et définitive du PC : je blogue beaucoup plus. Deux post en deux jours c’était plus arrivé depuis le mirâcle de Mars (aka pour les débutants : The Killers à Amsterdam). D’ailleurs, maintenant qu’on en parle, cinquante jours. Je vous passe les détails sur l’excitation interne très, très, très mal contenue.

Vous rappelez mes posts super joyeux et super pleins d’optimisme vis à vis de cette année ? Ben je voudrais pas m’avancer de trop, mais à M+4, force est de constater que je ne suis pas trop loin de la réalité.

Je vous écris ça en écoutant Hot Chip et Calvin Harris. C’est dire l’état d’esprit. La B.O de Moulin rouge est bien, bien loin.

Récapitulons :

  • Je suis en correction hardcore du roman pour envoi à deux concours. Ca fait deux VRAIES chances. Qui sait…
  • J’ai un entretien chez Quick. Vendre des frites n’est peut être pas le job de rêve, mais allez faire un mois de vente forcée de surgélés (min de commande : 35 euros, ce qui revient à…Trois produits) par téléphone, que si tu ne fais pas ton chiffre tu te fais qualifier “de loser à vie, d’incapable dans tous les domaines” (fin de citation), et je vous jure que taffer chez Quick revient au rêve, à peu près. Et puis ça fait trop longtemps que je n’ai pas travaillé en contact direct de la clientèle.
  • Gros gros projet de gros gros gros voyage pour le jour de l’an. Mais genre…Genre le voyage de toute une vie. Et je vous jure que quand je dis “de toute une vie”, je déconne pas. J’en parle pas de trop aujourd’hui, mais dès que le processus de reservation va être enclenché, vous allez comprendre ce que je veux dire et l’excitation. La deuxième partie de l’année va être très pauvre en activités, mais je vous jure que ce qui va en découler vaut tous les sacrifices. TOUS. (hmmmm, soundtrack de ce passage précis, Don’t Fence Me In par mes ricains. INDICE MAJEUR)
  • L’année prochaine, on fait toutes Glasto. Le projet a été lancé, parce que vue la line up qui sucks des bites d’ours (classe, hein ?) de cette année, la prochaine va toute déchirer (*cough* The Killers *cough* White Lies* cough *Muse* cough *Sigur Ros* cough *) et que on en a marre de toutes se dire “faut trop qu’on le fasse toutes ensembles”. BEN FAISONS LE TOUTES ENSEMBLES !!! J’attends avec impatience le moment où tout le monde va devoir s’enregistrer avec les photos qui vont jamais convenir XD EPIC TIMES !
  • Quinze secondes après mon appel de chez Quick, un appel des URSSAF de l’Eure. J’aime pas ces appels, puisqu’ils concernent le dépot vente de fringues que ma mère possède A MON NOM (ouaips, le truc est à mon nom, et j’avais pas trop le choix à l’époque, merci le règne de la terreur). Sur le coup, comment m’ont ils trouvée…Mais le gentil monsieur m’explique le truc et comprend de suite que je ne suis pas la gérante via une procuration, et surtout, me dit que ma chère mère a 150 000 euros d’arriérés, puisque depuis la création de l’entreprise, rien ne leur a jamais été payé. La classe…! Mais vu que je suis plus maline que la moyenne, je me suis dédouannée de la chose en envoyant un certificat sur l’honneur attestant que je m’en occupe pas, et surtout, mon gentil monsieur m’a confirmé avoir toutes mes fiches de paie attestant de mon activité toute autre depuis le début. Demi sourire : a force de cracher en l’air, y’a toujours un moment où ça finit par te retomber sur la tronche.

Alors bon, sans pour autant nager dans le bonheur, j’avoue que je me sens mentalement de plus en plus armée pour affronter le monde au fur et à mesure que je grandis. Maintenant, ce serait cool que l’état physique suive le même délire, parce que de ce côté-là, c’est pas jouasse.

Mais ceux qui disent la santé en premier pour être bien dans sa tête ont tort. Je ne l’ai pas, et pourtant, j’ai l’impression de me sentir mieux que jamais.

P.S je ne commenterai pas la set list de Muse hier à New York. Dead Star et Sunburn, really ?

[soundtrack of my life]

Incroyable, les choses qu’on peut apprendre sur quelqu’un rien qu’en regardant sa librairie musicale. On peut déterminer un niveau de bien être rien qu’en regardant la liste des titres présents dans un itunes-parce que bon, on a tous un itunes, plus personne ou presque se prend la tête avec un WMP-et pratiquement établir une carte mentale de la personne. On peut définir les mélancoliques, les joyeux, les fangirls, les fêtards, ceux pour qui la musique n’est qu’un détail, ceux pour qui c’est un oxygène, ceux qui souffrent et ceux qui le cachent, tout est pratiquement enregistré dans ce logiciel. Tout.

Hier, j’ai récupéré mon ordinateur après un an et demi de “malfunction”. En fait, ma prise de chargement ne fonctionnait plus. Je ne sais pas pourquoi j’ai réessayé de le démarrer et de le charger hier, et surtout, comment avec une manipulation minimale, j’ai réussis à faire repartir la bête. La joie de retrouver un terminal d’écriture a quelques jours des deadlines éditeurs mise à part, rallumer la bestiole revient à redemarrer une existence virtuelle restée à un point de ma vie que j’aurais préféré continuer à ignorer. Une belle session de reformatage et de changement de paramètres s’est imposée, d’eviction de favoris liés à ma dernière histoire d’amour-catastrophe en puissance-et de remise à jour, mais la partie la plus impressionnante de ce redemarrage reste…La rédécouverte de mon itunes. La vieille version. Celle entre 2011 et début 2012. Celle pendant laquelle j’allais si mal.

J’ai mis la lecture en shuffle, j’ai caché les noms des titres, et j’ai laissé faire. C’est incroyable ce que mon cerveau peut enregistrer comme souvenirs et sensations rien qu’en un seul titre. Ca fait presque peur de savoir toutes ces choses ) portée de main. On espère toujours se débarasser de son passé, sans vraiment imaginer qu’il soit emprisonné dans ce qu’on aime. Mais c’est le cas…

Rien qu’à l’ouverture de ma librairie, le bazar qui y régnait m’a frappée. Je deteste ranger les fichiers informatiques, quels qu’ils soient, mais depuis un an et demi, je m’étais habituée à l’ordre dans la librairie de ma coloc que j’utilisais de temps à autres pour mettre mon ipod à jour. Alors forcément, quand la bête s’est ouverte, je me suis bien marrée, le merdier qui y régnait était impressionnant. A vrai dire, il y est toujours…

Le top 25 de l’époque n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui. White Lies domine, Flo surnage, Hurts ici et là, deux ou trois errances pop qui me servaient à décompresser quand j’écrivais…Je n’ai jamais pu écrire en écoutant Muse ou White Lies. Chose paradoxales, je n’écoute plus que The Killers MEME en écrivant. Décidément…

Je n’arrive pas à écouter White Lies, même en redécouvrant ma librairie. Souvenirs, blessures, incertitudes quant au futur de mon histoire avec le groupe (majoritairement problèmes de hispterisation du bassiste qui me chagrinent)…On verra ce que ça va donner dans le futur, mais pour le moment, aborder les anglais, c’est compliqué.

Naturellement, ma librairie déborde de Muse, encore. Quand j’ai lancé une écoute en shuffle et en blind test (micro lecteur), je suis tombée sur eux à de nombreuses reprises…J’ai eu beau essayer de les supporter, il semblerait que les émotions liées ne soient mortes pour de bon. Je ne parviens pas à resusciter les sentiments. C’est vide, j’ai l’impression d’être une huître creuse. C’est desespérant. Même Ruled By Secrecy, ma mienne…Rien à faire.

Ca m’a fait très peur, et ça m’a fait paniquer. Au final, je pense que je suis dans une telle logique de liberté, de gain de nouveauté et de profit superbe que je dois renier tout ce que j’ai ressenti et été. Peut être que dans quelques semaines, quelques mois, je vais parvenir à remettre la main sur tout ça…J’ai du mal à croire que tout cela soit mort. En tout cas, j’espère que non.

Plus loin dans la progression de ma librairie, j’ai trouvé quelques preuves de ce que j’avance vis à vis de The Killers : quelques titres, et surtout, une majorité d’écoutes pour…When You Were Young, bien sûr. Autant White Lies a deterré des blessures mal cicatrisées, autant Muse a renouvelle une forme de lassitude teintée de deception, autant trouver mes américains là dedans m’a infiniment fait plaisir et sourire. Ils ont toujours été là. Toujours.

Du reste, j’ai trouvé pas mal de choses originales et drôles là dedans. Des Bandes Originales en pagaille, de tout. Moulin Rouge, Titanic, Un Homme D’Exception, Le Seigneur Des Anneaux, Braveheart, Le Dernier Des Mohicans…Tous ces morceaux qui ont marqué mon écriture et ma vie en général, depuis toute petite. Pas des morceaux joyeux. Au contraire. Plutôt les titres les plus tragiques et les plus tristes…Finalement assez commun et marquant de mon état d’esprit. Je n’allais vraiment pas bien, et même si je m’en servais comme impulsions pour écrire le roman, le fait est que c’est un témoignage évident de mon état mental et psychologique.

L’experience était bizarre. Vraiment bizarre. C’est comme revenir en arrière de quelques temps pour assister, de loin, à des fragments de vie.

[not march 31st]

Je menais de front ma nuit (oui, je vis pas mal la nuit en ce moment, à cause de l’écriture) en étant de plutôt bonne humeur, quand j’ai brusquement réalisé la date. Demain, c’est le 31 Mars. J’ai cette putain de date gravée dans l’intérieur du poignet, avec trois étoiles, quatre lignes de chanson et un nom de groupe.

Muse

J’avais deux choix. Soit je m’en foutais totalement, passais au dessus du 31 Mars sans y penser, et on en parlait plus pour un an. Mais ce serait dire que je regrette le beau et ne regrette pas le mauvais. Et ce serait mentir. Bien sûr que je regrette. Amèrement. Cruellement. Bien sûr qu’il reste un trou de la taille du Texas (qui est un pays, n’est-ce pas Brandon) à l’intérieur, un trou et six ans de ma vie qui me sont sur les bras comme un poids mort. La question principale restant : et ces souvenirs, j’en fais quoi ? Je les range, les stocke, mets mon mouchoir par dessus et n’y pense plus ? Je les ressasse avec colère jusqu’à m’auto-mutiler ? Je fais mon devoir de veuve une fois par an, en tentant de ne pas laisser l’amertume environnante me gagner ?

Le fait est qu’il y a sept ans, je m’apprétais à vivre une des journées les plus décisives de ma vie, et une des plus importantes, puisqu’elle m’a tirée de bien des mauvaises passes, et surtout, elle m’a envoyée sur le chemin de la rémission. Elle a tué la depression sévère qui s’était emparée de moi bien, bien auparavant. Elle a tout changé. Tout.

J’aurais tout fait. J’ai parcouru plus de 11 000 kilomètres, passé une vie et demie à attendre pour un train, avion, concert, bus, métro, j’ai dépensé tous mes sous, au centime près, je me suis rendue folle, malade, vivante, magique, heureuse, surtout. Tellement heureuse. J’ai gravé des images dans mon âme, des trucs que ceux qui ne l’ont pas vécu ne peuvent qu’imaginer. Je me suis mise misérable a force de manque, j’ai hurlé de joie en apprenant des tournées, j’ai vécu tous les excès qu’une vie de fan peut comprendre. J’ai tout fait, je me suis vendue, je me suis blessée, je me suis fatiguée, j’ai vu plus de choses que la plupart des gens ne verront en une vie entière. J’ai littéralement brûlé la chandelle par les deux bouts.

Et puis il y avait surtout ce groupe, qui avait tout justifié, même ce qui ne pouvait pas l’être. Ils m’en ont appris, des choses. Ils m’en ont montré, des merveilles. Ils m’en ont guéri, des blessures. Ils en ont crée, des rêves, et plus encore, ils les ont presque tous réalisés.

Presque.

Celui qui me tenait le plus à coeur, celui contre lequel je me peletonnais, celui pour qui j’ai tout essayé, c’est celui qui s’est effondré, et qui n’a plus le moindre sens aujourd’hui. Comme si je m’étais réveillée après un long coma au pays des chimères. Comme si d’un coup, la magie avait décidé de cesser de fonctionner.

J’aurais parié sur tous les dieux, et tous les diables, à l’époque, que non seulement je serais toujours liée à eux aujourd’hui, et surtout, que personne ne pourrait jamais me faire un effet plus…Fort qu’eux.

Ces deux constats sont deux chimères.

Aujourd’hui, au mieux, ils m’inspirent de l’indifférence, et au pire, un rire jaune, tellement desabusé. Quand je vois qu’ils sont collés dans une compil NRJ entre one direction et sexion d’assaut, j’ai envie de hurler au sacrilège, de crier à l’ineptie. Quand je vois qu’ils sont dans les pages people des magazines à gonzesse au lieu des pages rock des magazines spécialisés, j’ai envie de m’arracher les yeux. Quand je vois qu’ils mettent six mois à vendre ce qu’ils liquidaient en une demie heure à l’époque, j’ai envie de pleurer. Bellamy est devenu une parodie de lui-même, et pas une drôle. Une triste. On dirait un pantin qui avait sectionné ses propres ficelles depuis des années, et qui s’est fait rattrapper par un fournisseur de chaines qui a remplacé ce qu’il avait mis tant de temps à dissoudre.

Je me demande, souvent, si il se rend bien compte du processus d’auto-destruction dans lequel il est jusqu’au cou. Je me pose la question. Et puis je me demande aussi si il souffre de cette situation, si il la comprend vraiment. J’aimerais lui dire allez, viens, on va se prendre un café et on va tout reprendre depuis le début, on va dêmeler cet enchevêtrement d’emmerdes dans lesquelles tu t’es mis.

Quand j’imagine cette conversation, anonyme, d’ancienne fan envers son idole perdue, j’espère toujours que rien ne va me rappeler la réalité des choses, et que je vais jusqu’au bout de cet entretien. Mais inexorablement, à un moment donné, sur la rive opposée, en face, j’aperçois une bouille familière, qu’elle fut barbue et italienne, chevelue et renfrognée, bouclée et souriante, ou juste formée de proportions qui tiennent de la perfection, et il m’est impossible de continuer à tenter de convaindre Matt de revenir dans le droit chemin, je ne lui laisse pas une chance, et je cours vers mes héros, validant en même temps le fait qu’en 37 concerts, personne ne m’a fait l’effet que eux m’ont fait en trois concerts annulés et une nuit de perfection. Je le laisse là, seul, misérable, avec la moitié des explications restées en suspend. Et l’addition.

Et puis je me pose la pire de toutes les questions, celle que je devrais refuser de manifester, celle que je devrais enterrer à grand coups de pelle, mais qui s’impose quand même…

Ces années, ont-elles été perdues ? Ont-elles été une vague répétition de ce qui se passe, là, aujourd’hui, et dont je suis en pleine mesure de l’impact ?

Je me rappelle de la souffrance inéxorablement liée à Muse. Je me souviens de la douleur, je m’en souviens très bien. Et là…Rien. Ils me manquent tellement, mais c’est un effet positif, ça me pousse, ça me force à reprendre la route, à aller de l’avant, à continuer de me battre. Chaque concert de Muse, les 36 qui comptent (parce que le 37e, je préférerais l’oublier) a toujours été suivi d’une période ou je me sentais plus misérable que la misère, toujours. Alors quoi…Est-ce que je ne me suis pas un peu fourvoyée ? Est-ce que les premiers qui ont pris un bout de mon coeur n’étaient-ils pas finalement destinés à tout emporter ? C’est ce qu’ils ont fini par faire. Abattre leur cartes et présenter une quinte flush contre trois cartes minables, sans sens, sans suite.

Est-ce que tout simplement je ne me suis pas royalement plantée dans le mur ? La question mérite d’être posée. Je ne me suis jamais sentie aussi bien. Aussi bien qu’aujourd’hui. Je suis renforcée, comme si on avait blindé le béton de mes fondations…Avec de l’acier trempé.

Je ne sais pas précisément ce qui s’est passé avec Muse. Si c’était la plus grande des histoires a double sens, ou si je n’ai ramé que toute seule, et que j’en ai eu marre. Une chose est sûre, je ne les aimais pas assez fort pour endurer toutes ces bêtises, toutes ces manoeuvres qui vont pousser le groupe un peu plus loin de ce que j’aimais tous les jours.

Le plus important, naturellement, c’est de savoir où je me situe aujourd’hui, et d’avoir les deux pieds solidement ancrés dans le réel.

Quand à mes souvenirs, ils vont me rester sur les bras encore un moment, je le crains. Peut être qu’un jour prochain, on pourra recréer quelque chose.

J’en doute.

Et surtout, je doute d’en vouloir.

Je suis bien où je suis.

The Killers

Je ne souhaite plus être nulle part ailleurs. Nulle. Part. 

The Killers

Musers, best fan community ? HELL NO.

Nan mais là, on tape dans du foutage de gueule PUISSANT. Et quand je dis puissant, le seul autre foutage de gueule made in NME awards de cette année, c’est Bellamy hottest male. Je pourrais expliquer en quoi le mec avait un charme de dingue grâce à son extraordinaire, libre, forte personnalité il y a quelques années encore, mais sérieusement, le mec est tellement devenu un pantin désarticulé que ce prix est une hérésie au moins aussi grosse que de donner comme prix de la meilleure communauté de fan cette parodie de fandom, ce repère de groupies, cette planque à ados immatures sur le tard à qui une paire de taloches ferait plus de bien. Haters gonna hate, allez-y, vous ne me faites pas peur. Vous ne me faites PLUS peur.

Alors, attention, les Musers, y’a encore trois-quatre ans, c’était la classe. Et quand je dis la classe, c’était déjà un repère de rats, mais on savait les éviter, comme sur les forums, par exemple. Muselive, Muse.mu, musemessenger…Trolls ? Haters pure souche ? Précurseur du phénomène de gerbe global qu’est devenu cette fandom ? Qui sait. Mais le fait est qu’ils étaient repérables a cent douze kilomètres à la ronde. Mais à part ça, Musers, chez moi, c’était un terme respectueux, un peu entier et un peu rageux, mais respectueux. Dans ma tête, les vrais Musers, ce sont ceux avec qui j’ai partagé des files d’attentes épiques. Ceux avec lesquels, sans se connaître, on pouvait passer des heures et des heures à rires comme des ânes, de tout, de rien, mais surtout de Muse. On avait l’autodérision. Le sens du partage. On savait s’entraider. On organisait les concerts ensemble. Pour moi, les Musers, ce sont tous les Benoîts et toutes les Anaïs, les muse4fans, les sourires de fin de concert échangés au détour d’une conversation msn, les fou rires de parodies, les sensation d’avoir fumé en découvrant le clip de Knights Of Cydonia, les larmes de déprime post-concert, et la sensation que ce groupe est le meilleur au monde. Pour moi, qui ne suis plus un seul gramme de Muser en dépit de 37 concerts, dix pays, les plus beaux moments de ma vie et une rencontre vraiment fortuite issué d’un soir où ils en avaient assez envie pour qu’on n’ait pas besoin de les harceler en non stop, ça a été les plus belles années de ma vie. Dans ma conception de Muser, aller faire le campement devant le studio d’enregistrement s’appelle du stalking, et se prétendre meilleur que les autres, de l’égocentrisme mal placé qui n’a aucune raison d’être. Dans mon petit monde des Musers, à l’époque, le partage et l’amitié était une base, et on avait l’esprit critique. On savait dire quand ils chiaient. On savait dire aussi quand ils avaient du génie, et quand le groupe atteignait son firmament…Son apogée. Dans ma conception de Musers, quand on sortait de Wembley en 2007, on avait tellement pris une claque et on avait tellement partagé qu’on se tombait dans les bras les uns les autres même si on ne se connaissait pas. On hurlait a s’en crever les poumons quand ça annonçait des dates, on se retrouvait en se jetant dans les bras les uns les autres dans les aéroports, les gares, les stations de bus, de taxi, dans les navettes, dans les métros. On explosait de joie quand l’un de nous rencontrait le groupe, et surtout, on savait que c’était mérité. On était inséparables. Quand on voyait un mec avec un Tshirt Muse dans la rue, on voulait aller lui faire un câlin. Quand on croisait par hasard une nana qui souriait de toutes ses dents dans un magasin qui passait du Muse, on échangeait un regard qui voulait dire “toi aussi, tu sais“.

Ca, ça méritait le prix de meilleure communauté au monde, et personne n’aurait pu avoir le culot de nous dire le contraire. Ca, c’était de la fandom. Ca, ça faisait chaud au coeur, et ça, ça savait nouer des amitiés sincères et développer un esprit critique hors paire.

Aujourd’hui, bande de pommes, vous ne méritez plus ce titre-là une seule seconde. Rien chez vous n’a le mérite d’être célébré. Vous êtes la fandom la plus pathétique au monde, la plus ridicule, la plus risible. Les directionners et les beliebers sont aussi stupides que vous, et on ne leur en veut pas, eux, parce qu’ils sont jeunes et ont les excuses de l’adolescence. Vous ? Même pas. Même plus. Vous êtes supposés incarner la fandom d’un groupe de trentenaires, casés pour la plupart, et vous trouvez le moyen de piétinner dans votre propre bêtise de jours en jours…

Quand je pense que ce groupe et sa fandom qui me fait tant honte, je les ais tatoués dans le poignet. Regrets ? Même pas. C’est un monde déchu, un groupe qui n’existe plus depuis un moment déjà. Une force que je chérirai comme mon trésor perdu toute ma vie.

Etre musers aujourd’hui, c’est se vanter de toutes ses expériences et d’être suffisament abrutie pour les suivre comme des chiens. Mes 37 concerts, ce sont des expériences de vie, j’en ai jamais fait plus de six ou sept par tournée, et c’était bien suffisant. Mais quand on en fait quarante sur la même tournée, claquant une fortune collossale en même temps, ce n’est pas être fan, c’est avoir un problème mental qui a grand besoin d’être solutionné. Et pire encore quand on saute à la gueule de celles et ceux qui sont là depuis bien, bien plus longtemps et qu’on leur refait le portrait en leur retirant leur qualité de fan parce qu’ils ont le sens de la rigueur, eux. Etre fan, à la base, ce n’est ni un état justifié par un claquage monstre de pognon, par un harcèlement risible digne de l’hérotomanie, et encore moins justifié par un nombre de concerts ou un nombre de destinations prestigieuses. Ca n’a jamais été cela. Etre fan, c’est connecter avec un texte, une mélodie. Personne, et je dis bien personne n’est en mesure de vous donner ou de vous retirer cet état de fait, sinon vous-même. La prétention n’a rien a y voir.

Etre Musers aujourd’hui, c’est sauter à la gueule de la moindre critique en bavant, crachant, vomissant un venin pervers sur tous ceux qui font remarquer qu’on se fout de la gueule du monde. Etre Musers aujourd’hui, c’est voir la paille dans l’oeil du voisin quand dans le sien, c’est un putain de stock de poutres qu’on a. Cracher sur les critiques du clip de Supremacy, c’est quand même hilarant. Chercher des excuses à 4 minutes de médiocrité toute assumée, c’est fort. Que cela vous plaise ou non, les pourfendeurs d’humanité, defenseurs de la veuve et de l’orphelin, The Second Law est un album inégal et partiellement mauvais, les live ressemblent a des shows calibrés pour le Caesar Palace (et dieu sait comme j’aime ce qui vient de Vegas), les interviews sont un assortiment shameless de mensonges tous plus éhontés les uns que les autres, et Madness est la pire chanson qu’ils aient jamais fait (considérant, naturellement, que Neutron Star Collision est une bouse innomable qui ne mérite pas le terme de “chanson”). Et venez me dire le contraire, qu’on rigole. Venez me traiter de fausse fan. Je ne suis plus une fan du tout. Tout juste une vague ancienne amante qui trouve que la prostitution de son plus grand amour fait particulièrement mal à voir, mais je suis passée à autre chose, merci. Piétiner mon amour perdu et me complaire dans sa critique n’est pas mon genre, sauf situation exceptionnelle comme c’est pas mal le cas, dernièrement. Je vous rassure, la semaine prochaine, je vais voir un VRAI groupe et une VRAIE fandom m’y accompagne, et croyez-moi, splendeur perdue ou non, quand Brandon sera sur scène, je ne regretterai pas une seule seconde Matthew. Même si il a été le dieu des dieux, le plus extraordinaire génie bondissant de tous les temps. Il ne l’est plus. Get the fuck over it.

Alors bon. Le clip de Supremacy n’est qu’une parodie d’eux-mêmes, devenus la pute d’Hollywood. Merci Kate Hudson. Ca, pour avoir pourri le groupe, tu l’as pourri. En en faisant la risée de tout Londres et le jouet clinquant de tout Hollywood. On dirait le putain de groupe décrié dans Californication ! Je rêve que Hank vienne vous dire vos vérités, tiens. Qu’on rigole. Et même moi et mon diplôme de scénariste, passionnée d’analyse d’images, tout ce que je trouve là-dedans, c’est juste…Le vide. Le plus complet.

Etre Muser aujourd’hui, c’est se pâmer sans retenue sur des éléments anatomiques des membres du groupe. Et ne pas voir où est le problème. Un cul reste un cul, celui de Bellamy est ce qu’on fait de plus plat dans le genre. Chris a six enfants et il “wolstenpregnantise” les fans ? Mais vous mesurez la bêtise de vos propos ? Quand aux erections qui font rougir toutes les bouffones qui ont sérieusement besoin de se faire sauter un bon coup, histoire de faire passer tout ça, j’ai besoin, donc, de vous rappeler qu’un mec reste un mec, et que voir tout un parterre de gonzesses en folie qui hurlent et mouillent leur culotte est érotisant pour n’importe qui, même le plus coincé des coincés ? Rien d’exceptionnel. Rien de divinisant. Rien qui ne justifie de se taper le cul par terre et d’en faire savoir la terre entière. Vouloir “violer” un membre du groupe reste un délit. Prétendre être la petite amie idéale, ou pire, s’y croire, reste de la mythomanie. Colporter des rumeurs sans fondements pour récolter un ou deux retweets et quelque like reste de la diffamation. Toutes ces choses sont des comportements pénalement irresponsables, et psychologiquement instables. Vouloir rencontrer Matt, Dom ou Chris pour se la péter et changer sa photo de profil, et l’étaler à la gueule de tout le monde est malsain. Surmultiplier les concerts pour se donner l’impression d’exister est une illusion de vie.

Et puis, je tiens à rappeler que voter en masse pour s’auto congratuler en se touchant les couilles d’être les meilleurs fans est particulièrement risible quand on sait que vous n’avez pas été capables de les pré-selectionner meilleur groupe ou meilleur groupe live. Vous êtes pathétiques au point de préférer voter pour votre gueule plutôt que de défendre ce groupe que vous croyez aimer ? Laissez moi rire.

A mon époque, c’était eux qui décrochaient les titres les plus prestigieux.

Mais faut dire qu’à mon époque, c’était le groupe le plus prestigieux.

Allez, a bon entendeur, salut. Vous me faites doucement rire, faute d’avoir trop d’estime pour ces autres groupes que j’aime pour en pleurer.

Image

Deadstar.

Etoile morte. C’est quasiment exactement ça. Ce poste ne va pas se faire que des amis, mais j’en ai trop sur le coeur pour que cela ne finisse pas par sortir, plus ou moins justement, mais surtout, plus ou moins blessé…

Muse. Mais qu’est-ce qui est arrivé à ce groupe si longtemps adoré, pour qui j’aurais tout donné, j’aurais tout fait, tout enduré, tout bravé. Pendant les six années que cette histoire aura duré – parce qu’il faut bien affronter la vérité, c’est terminé – ils ont été mon moteur, ma force, une sorte de relation de confiance mutuelle si peu trahie, pratiquement toujours satisfaite et magnifiée.

J’essaie de plus en plus de comprendre à quel moment est-ce que ça a déraillé, pourquoi est-ce qu’aujourd’hui ils ne m’inspirent même pas du desinterêt, mais du dégoût. Ou est-ce que le respect que j’avais pour eux est passé, et pourquoi a-t-il disparu si vite, si fort, presque totalement en quelques mois…

Je ne supporte pas ce qu’ils sont devenus. C’est aussi simple que ça. Je ne supporte pas leur américanisation cinglante, pire même, leur hollywoodisation, je ne supporte pas la génération de fan qui n’y comprend rien aux textes, enfin, à ce que les textes étaient, je ne supporte pas leur manière de se fouttre du public qui les a défini et leur a fait confiance pour devenir les superstars qu’ils sont devenus, je ne supporte pas la mentalité et le foutage de gueule ambiant. Tout cela est cinglant, vide, ininteressant et tellement indigne du groupe qui savait pourtant tout défier et tout challenger il n’y a pas si longtemps que cela.

Quand j’entend dire qu’ils privilégient les fans américains en organisant partout des meet & greet, des concours pseudo-artistiques, des showcases minuscules pour des occasions qui puent le champagne et les starlettes, et même, quitte à pousser le vice si loin, oser dire de la part de Bellamy qu’il veut la nationalité américaine et jouer l’hymne américain en intro de Time Is Running Out…Vous plaisantez, j’espère ? C’est un niveau de lèche que je n’avais encore jamais vu et que je ne pensais pas voir un jour. Quand Chris déclarait il y a quelques années qu’ils avaient vendu leur âme au diable – par trois fois quand même – en participant à la B.O de Twilight, je pensais qu’ils avaient compris la leçon, saisi que le public européen était peut être moins “classe” (c’est horrible de penser ça, mais…) mais qu’il était là et comptait rester, si tant est qu’on s’occupe un petit peu de lui, qu’on lui prouve un petit peu sa gratitude pour son amour inchangé depuis près de quinze ans…

Ce qui me fait rire très, très jaune, c’est quand je pense à la sortie de Origin Of Symmetry il y a…Putain, douze ans, et aux américains friqués et bedonnants qui avaient demandé à Matt d’ “édulcorer ses falsetto et de virer ses aigus” et que celui-ci, intègre, sûr d’où ils allaient, les avait gentiement invités à aller se faire têter les yeux chez les grecs…Quelle fière réaction, refuser de baisser son froc devant les ricains, il y avait de quoi être gonflé, et de la part de Matthew, cela ne m’étonnait pas…Pas une seconde. Alors changer complètement d’attitude aujourd’hui alors que le succès est immense en Europe, quel manque de logique. De classe. De style. Quitte à s’exporter, autant exporter du Muse…

Le pire restant de savoir à quel moment les choses ont commencées à déraper dans la tête du gnome. Et de le trouver, ce moment. De l’identifier formellement. De connaître son nom. Kate Hudson. Quand je pense au vrai de sa grossesse (un piège, source amie de Gaïa que j’ai en commun) et à toutes les conséquences que ça a entraîné…Les soirées qui puent hollywood à plein nez…Les interviews qui sentent le fake plus que les seins de Hudson…Ah il est loin le mec en bottes qui avait une ferme auto-suffisante dans le Devon, putain.

Et puis les live. Je les ais vus, les live, glisser inexorablement vers une auto-surenchère visuelle et plus tellement sonore. Quand Bellamy dit que le concert des War Child cette semaine lui a donné envie de revenir vers ça, ça excite tous les fans qui y croient dur comme fer, mais je vous met en alerte : ça n’arrivera jamais. Il joue à ça depuis quelques années, et ses propos sont juste soit déformés, soit clairement hypocrites. Quid de la promesse de ramener Muscle Museum sur la tournée des arenas l’automne passé ? Quid des sets OU LES FANS ONT VOTE BORDAYL sur la tournée des stades 2010 où on a cherché longtemps les titres du top trois mais on les a toujours pas trouvés ? Quid des soirs en mode foutage de gueule avec set lists made in NRJ ? Enchaîner SMBH – IBTY -NSC, si c’est pas de la blague, je ne sais pas ce que c’est…

Et pourtant, cet été-là, j’ai vu des choses qui m’ont redonné confiance, parce qu’ils se sont rapprochés de l’essence qui m’avait tant plu à la base…Quand ils lâchaient le décor des stades pour les festivals, on revenait aux fondamentaux. Glasto, bordel. Glasto. J’avais beau être compressée comme jamais, sentir mes côtes craquer, et connaître les titres (à l’exception de Where The Streets Have No Name, pur choc génial), tout était recentré sur la musique, ça sortait des terrains battus, on était dans de la folie pure, dans du délire, dans ce que Muse avait toujours été pour moi. Preuve qu’il restait cette essence. Preuve qu’elle n’était pas complètement dissoute dans un cinquième album en demie-teinte.

Pourtant, The Resistance, bordel, j’y ai cru. J’y étais, au Seaside, je les ai découverts en live, sans leak, sans suspicions, sans pré-écoutes, en cash, brut, et c’était bon. Oh que c’était bon. C’était magique, c’était d’une force surhumaine, presque plus la deuxième fois encore. J’étais confiante. Je l’attendais, cet album. La chute de puissance d’octobre était imprévue, et elle m’a fait un mal fou, parce que je n’avais jamais envisagé qu’ils puissent me décevoir.

Là, entre les serrages de main du public (où est le “i’m immensely shy and I don’t think i am a very good singer” ?!!), les glissades quasi-millimétrées, on a l’impression de voir un groupe robotisé. Tout est misé dans le décor, dans la scènique, alors que ce que les vrais fans, ceux qui aiment la musique pour ce qu’elle est, n’attendent qu’un concert brut de décoffrage, sincère, honnête, qui peut partir en vrilles à tout moment.

Et dire qu’il dit qu’il va slamer cet été, et que des gens le croient…Sur le plan de la sécurité, c’est impossible, ne fut-ce que par les trois mètres d’espace entre la scène et le public. Il donne des espoirs qui ne vont pas être satisfaits. Il ne faut pas croire Matthew. C’est une pute. Au sens littéral. Il dira tout ce qu’on attend de lui, pourvu que la critique ne lui tombe pas dessus. Le jeune homme free as a bird qui crachait sur tout ce qui lui inspirait du mépris il y a quelques années est parti loin…

Dois-je tirer sur l’album ? Qui slalomme entre quelques titres vraiment bons (Supremacy est du grand Muse, Panic Station prend tellement le contre pied funky que c’en est jouissif, Follow Me élève le niveau de la pop global) avec des trucs sans sens, qui ne sont même pas du Muse. Faire chanter Chris est une hérésie, une trahison identitaire du groupe.

Alors, aujourd’hui, quand je les vois jouer Dead Star pour les 2000 chanceux au War Child, je trouve ça abusé. Comme quoi, faire une set-list digne de ce nom, c’est pas si compliqué, et je sais mieux que personne pour avoir vécu en grand Dead Star (Marlay Park, V Fest) qu’elle donne sacrément en live extérieur. Si seulement ils donnaient au live une vraie chance de partir en sucette, et pas de s’auto-reproduire d’un soir sur l’autre…Si ils donnaient aux fans des RAISONS d’enchaîner les concerts comme je le faisais, parce qu’il y avait des surprises à chaque fois…Si seulement.

Alors il me fait bien rire, quand il prend des photos de lui dans le métro cette semaine, genre “oh la la je suis tellement normal”. Non, Matthew, tu ne trompes plus personne. Tes photos du jour de l’an, tes photos dans la presse à scandale, tes photos partout et tout le temps, elles semblent peu te déranger. Et que ta gonzesse te ridiculise en direct live à chaque interview, tu ne sais pas faire de thé, tu parles trop vite et sa mère ne t’aime pas, vous vous donnez à manger à la becquée…

Pourtant, la musique aurait bien besoin de toi, mon grand. Enfin…Mon petit. Réveillez-vous, bordel, et surprenez moi.

This River Is Wild [ 2013 & moi ]

Ben voilà, pas de posts en quinze jours ou presque, et bim, deux le même jour. Ma régularité fait peur, vraiment…

Finalement, au lieu d’une journée bizarre, ce fut une journée…Curieuse ? Admettons que bizarre soit un tantinet négatif, et curieuse un tantinet positif. Donc voilà. 

Première joie : ce plaisir desuet, mesestimé, sous-payé, mal considéré de l’écoute musicale en permanence. Je suis encore soufflée par le tout petit, minuscule bonheur que c’est que de se faire gifler par une chanson partout, quand je fais mes courses, quand je traîne en ville, quand je vais retrouver des amies longtemps crues perdues. Ca ne loupe jamais, dès que j’ai mon lecteur (de la marque à la pomme pourrie) en marche à l’extérieur de ma zone de confort, à savoir la maison, j’ai l’impression que tout à une saveur différente, comme si je tournais moi-même une vidéo du titre écouté. This River Is Wild, cette fois. Cela semblait si bien correspondre au torrent de 2012, et au fait que je suis finalement, la tête hors de l’eau. Encore. D’aventure, si vous croisez une fille mal en phase avec le monde qui sourit comme si on venait de lui décrocher la lune, dont la joie se lit dans les yeux aussi, sans raisons aucunes, et isolée du monde par ses écouteurs, alors, je vous en prie, arrêtez-vous, et demandez-lui de vous faire écouter ce qui la fait sourire. Qui sait, vous ygagnerez peut être un autre sourire, le vôtre ? Et ça a de la valeur, un sourire. Tellement plus que ce que nous pensons tous. 

C’est ce qui m’est arrivé, ce midi, en rejoignant Marie et Christine, le sourire qui n’a rien à voir avec les situations, avec les batailles, ou les defaites. Juste ça. Juste la chance sans cesse repetée de saisir au vol trois notes et deux mots qui font effet, qui prennent, qui, simplement…Rendent heureux ? Même si cela ne dure pas plus longtemps que ces trois précieuses minutes, je réalise que j’ai appris à les attraper l’année dernière, et que je considère qu’aimer la musique est ma plus grande chance. Je mesure comme ceux qui rythment mes jours aujourd’hui ont ajouté à mon existence une fabuleuse valeur ajoutée, quelque chose d’insaisisable et de pourtant plus fort et plus valorisable qu’à peu près tout ce que je ne posséderai jamais de palpable, de physique. 

Ma journée, en me liant encore un peu plus à mes princes américains, n’a cessé de creuser encore le fossé avec…

Ouais, j’arrive même plus à les nommer. Le groupe que j’ai tant aimé, le groupe que j’ai porté si fort, le groupe qui fut mes jours et mes nuits, plus le temps passe, moins je le reconnais, et peu importe les commentaires, je sais que je ne suis pas la seule. Cette semaine, après des photos ridicules en accoutrements grotesques au Japon, des concours VIP meet & greet aux USA uniquement,  j’ai appris entre la poire et le café que Exo trois avait été jouée au Japon. Ouais, Exogenesis partie 3 : Redemption. Sur le coup, j’ai eu un mouvement de dédain profond, pourquoi est-ce que ces pauvres européens se sont chopés un mode copié/collé pendant des semaines pour nous sortir ça chez les sushis ? Ca ressemble à du foutage de gueule. Ils savaient donc le jouer…Les excuses de plus en plus douteuses de Bellamy ne font plus effet. De manière générale, depuis les photos du nouvel an où ils étaient la quintessence même de la dégueulade hollywoodienne, j’ai complètement perdu la foi. Je n’y crois plus, plus un seul instant. Et je ne comprends pas. Je suis absolument estomaquée. Bluffée, même. Ils ont la mémoire bien courte. Très, très courte. Et je n’ai plus envie de croire qu’ils vont retrouver sens et âme. Demerdez-vous, ce n’est plus mon problème. 

Il fut un temps où Muse, ça voulait dire groupe qui n’hésitait pas à balancer un solo de piano dans une chanson purement rock. Un groupe qui bousculait les conventions, foutait en l’air les vus et déjà vus, faisait de sa scène une soucoupe volante, envoyait ses fans sur mars sans billets retour. Un jour, lointain, Muse ça a été le groupe à la chanson sur une sept cordes qui se finissait au piano, un jour, Muse, ce fut le groupe qui faisait chanter les chevaux mécaniques et brisait des coeurs en regrettant de n’être meilleur. Il fut un temps, quand Matt finissait à genoux devant nous, c’était parce que cette foule, cette foule précise, celle de ce-soir-là, lui avait donné l’envie de se jeter dedans, et ne pouvant, n’osant franchir cette barrière, finir à genoux était tout ce que ses pouvoirs de superhéros lui permettait de faire. Il fut un temps où aller voir Muse, c’était quelque chose qui survolait le reste, et où les gens avait un regard voilé, un peu ailleurs, parce qu’on savait que l’expérience tenait de l’indicible et tout pouvait arriver. Il fut un temps où les sets étaient au 4 vents, où l’imprévu pouvait surprendre et venir prendre aux tripes. Il fut un temps où Muse était au plus fort de son apogée, et lâche que je suis, je refuse catégoriquement d’assister à cette chute lente et vertigineuse, parce qu’elle m’ouvre de l’intérieur et me déchire. 

Peut être que The Killers, ce n’est pas exactement ce qu’on fait de plus dingue ou de plus révolutionnaire, peut être. Mais ils ont au moins la sincérité qu’il me faut pour supporter cette drôle d’existence. Cette existence bizarre. 

 

Enfin, cette journée ne fut pas une partie de ping pong entre eux et nous, enfin, pas uniquement. J’ai retrouvé des choses, aujourd’hui. Des goûts longtemps perdus, des sensations, des petits sourires nullement dus à la jolie frimousse de Brandon, des madeleines de proust qui trainaient là où elles n’étaient pas attendues. C’était doux, c’étai agréable, et ma madeleine de proust favorite s’appelle X Files. Depuis toujours, je me suis jurée de monter cette collection…C’est chose faite. C’est ma jeunesse, cette série, c’est mes Août chez mon papa, c’est ma petite terreur face à l’homme douve, mes souvenirs vacillants de bestioles mangeuses de chair, de dévoreurs d’organes, et de trouver en Mulder et Scully des grands frères et soeurs de substitions quand tout commençait à vaciller. Je vais revenir loin en arrière, mais je suis prête à retrouver le bureau minable de mon martien. Ca risque même de faire du bien. J’ai hâte, dans tous les cas. J’ai l’impression de progresser un tout petit peu tous les jours, de faire des minuscules pas, mais chaque étape semble solidifier le reste. 

J’ai tellement appris, l’année dernière. De la manière dure, mais j’ai grandi, et j’ai engrangé des quantité spectaculaires de données et de connaissances sur le monde, et à plus forte raison, sur moi. Je me rend compte que ces imbéciles ont raison : en traversant le pire, on devient plus fort. Oh oui, je m’en serais passée, mais j’ai l’impression d’être plus en phase avec moi-même que je ne l’ai jamais été, même avec les problèmes dont je peine à me débarasser. D’avoir fait tant d’erreurs, je pense que j’ai gagné la prudence. Pas la méfiance, mais l’attention. Je me méfie plus que je ne l’ai jamais fait. Mais en même temps, je commence à maitriser le portrait global de ma propre personne. C’est bizarre à expliquer, mais il arrive un moment où la bataille semble moins rageuse, moins folle, et où les choses se calment, s’arrondissent, et les apprentissages deviennent des reflexes. Oh je ne dis pas que je suis tirée d’affaires, je ne le serais jamais, surtout parce que à tout moment, tout cela peut s’arrêter, mais je dis juste que parmi la masse de choses découvertes en traversant enfer et desert, je peux certifier au premier imbécile prêt à m’écouter que ca ira mieux, forcément. It gets better. 

I’m mrs brightside. 

The Way It Was

Cher Dom, Cher Chris…Cher Matt

Vous rappelez-vous le temps où nous étions si liés, si forts ensemble, si prompts a rendre ce monde et le mien si joli ? Vous souvenez-vous de ces heures bénies passées dans la même salle, chacun du côté de notre dimension, où chaque instant était un paradis et chaque seconde sans vous, un enfer ?

Nous avons passe six ans et demi exactement a être si proches, tant géographiquement que sur le plan de l’appartenance. Vous avez été mon monde pendant ces mois et ces années, vous avez été ma force, vous m’avez appris a survivre et puis a vivre, vous m’avez réparée quand personne ne pouvait plus le faire. Vous avez insufflé en moi plus de vie que la vie elle-même. Vous avez été ma chance, ma folie, ma déraison et mon bonheur pendant si longtemps. J’ai tout appris avec vous. J’ai été votre pendant tout ce temps.

Je voulais que notre histoire dure toujours, je croyais que la passion serait éternelle. Je croyais que vous ne changeriez pas autant.

Ce que je n’avais pas envisagé, c’est que celle qui changerait le plus, ce serait moi.

Qu’est-ce qui nous est arrivé ? Quand, comment on est on arrives a être tout juste des connaissances, vos visages me rappelant vaguement une époque de ma vie qui fut heureuse, et unique ? Comment est-ce qu’on a réussi a remplacer la passion par un simple respect commun, comment m’avez-vous perdue, pourquoi n’avez-vous pas été la cette année que j’avais si besoin de vous…

Qu’est ce qui s’est passé.

Cette année, nous aurions du nous retrouver, c’était écrit, c’était prévu, le rendez-vous était pris de longue, longue date. Vous saviez les combats perdus d’avance de cette année, vous saviez la peine qui ne s’est pas fait attendre. Vous le saviez comme je le savais. Rien n’a vraiment été une surprise. Je comptais tellement sur vous, je vous attendais tellement, je comptais aveuglément sur ce qui nous avait défini, ce qui avait justifié ces voyages, ces sacrifices, ces nuits sans sommeil, ces rires, ces larmes, ces bras levés au ciel pour tenter de toucher notre étoile.

Vous savez, cette année, j’ai perdu dans la violence mon premier amour. J’ai confié mon cœur et mon amitié a des gens qui mésestimaient le genre humain. J’ai souffert plus que toutes les années précédentes mises bout a bout. Tout s’est effondré, je suis tombée au fond du fond.

Pourtant, la pire tragédie de 2012, c’est de vous avoir perdus. Mon cœur saigne chaque fois que j’entends Follow Me a la radio et que l’émotion que je croyais ressentir au début n’y est plus. Vous perdre a été la pire chose qui pouvait m’arriver, c’est comme perdre la foi. J’avais foi en vous. Oh comme je l’avais.

Vous avez tapissé les murs de ma vie. Vous avez récupéré mes morceaux dissémines aux 4 vents et vous les avez recollés, avec patience. Vous m’avez façonnée telle que je suis. Vous m’avez soutenue quand je suis tombée malade, quand je crevais de trouille sur la table d’examen et que mon T-Shirt enfilé a la hâte hurlait que j’étais Invincible.

Vous avez eu raison. J’ai été invincible. Vous m’avez faite invincible.

Vous avez transformé la timide introvertie bourrée de complexes et de rêves inachevés en extraordinaire croqueuse de vie. Vous m’avez appris comme le monde est petit, et comme il est simple d’en repousser les frontières. Vous m’avez offert des nuits de rêve. Vous m’avez apporté sur un plateau d’argent des trésors inestimables en live. Showbiz. Citizen Erased. Space Dementia. Megalomania du haut de cet orgue qui effrayait tout le monde sauf toi, Matt. Blackout, et quelle version. Sing For Absolution, quand je ne l’espérais plus…Fury. Vous m’avez rendue folle. J’aurais décroché la lune et un paquet d’étoiles pour vous. J’en au gardées quelques unes, là, tatouées dans le creux de mon poignet.

Vous savez aussi bien que moi ce qui s’est passé il y a trois ans, ce funeste 31 Octobre 2009. Vous savez comme j’ai tout donné pour qu’on s’en sorte. Vous m’avez même offert cet ultime cadeau tant espéré, mais était-ce une supplication…Ou un bijou d’adieu ? Cette année qui fut la réalisation de nos deux plus grands rêves. Glastonbury et Ruled By Secrecy. La boucle entamée le 31 Mars 2006 était bouclée. J’avais fait la vague en face de la pyramide. J’étais arrivée a l’apogée de notre histoire.

Qui aurait su prédire que le 31 Octobre nous serait fatal, trois ans après ? Qui aurait su dire que nos routes se séparaient ?

Qui aurait du prédire ce chagrin immense ?

Certains pensent que nous sommes destinés a nous retrouver, qu’un premier amour ne s’oublie jamais. Je crois hélas que cela n’arrivera pas. Peut être parce que vous n’avez pas été les vrais premiers, peut être parce que le fil rouge de mon existence depuis dix ans a repris ses droits. Peut être parce que laisser When You Were Young comme seule et unique titre qui ne soit pas de vous dans mon tout premier iPod était déjà un signe que j’aurais pu voir. Peut être que penser depuis toujours que le même titre et sa vidéo sont le meilleur clip de l’histoire de la musique était un autre symbole criant d’évidence. Peut être.

Peut être que tout ce que j’ai du vivre sans vous cette année m’a poussée dans les bras de ce fougueux amant qui comble aujourd’hui toutes mes failles, toutes mes peurs, toutes mes noirceurs.

Dans cinquante sept jours, nous allons couper définitivement le lien qui nous unis. Ça va arriver. C’est écrit. Dans cinquante sept jours, notre divorce sera prononcé en embrassant avec toute ma force cette nouvelle chance. C’est triste, une histoire d’amour qui se termine. Même si la nouvelle commence magnifiquement.

Je ne peux plus vous promettre grand chose, sinon de garder un œil sur vos pâturages et m’assurer que le feu ne les détruit pas. Je vous ai aimés, les garçons. Je vous ai aimés au delà de la raison. Je vous ai adorés.

Merci pour les jolis souvenirs qui font si mal aujourd’hui. Ne vous inquiétez pas, je reste tout près.

J’espère de tout cœur que nous nous retrouverons un jour prochain.

Avec toute ma gratitude et mon amour,

Axelle.