[review] Gravity.

Cet article contient des spoilers. Si vous n’avez pas vu le film, veuillez suivre les instructions suivantes : levez-vous (ne pas tenir compte si déjà debout), mettez chaussures et veste (il fait frisquet en ce moment), attrappez sac à main et/ou portefeuille avec moyen de paiement à hauteur de dix euros. Tout bon ? Les étapes à suivre sont capitales. Sortez de chez vous (ne pas tenir compte si déjà debout), utilisez un moyen de transport terrestre (au choix : vos jambes, votre voiture, un bus, un taxi, une moto, une mobylette, un vespa, un camion, un van VW avec des fleurs, une mystery machine, un tracteur, un vélo, un velib, des rollers, une patinette customisée, un skate board, un poney, un cheval, un éléphant) le plus rapide qui puisse vous rendre sans encombres et rapidement jusqu’au premier cinéma qui vous tend les bras (la nature de celui-ci importe peu). Vous y êtes ? Entrez. Demandez à la dame (ou au monsieur) un ticket pour la prochaine séance de Gravity. Suivez les instructions données par la dame pour rejoindre la salle. Si possible, choisir un format IMAX ou 3D. Dans la salle, choisissez un siège au milieu, dans une rangée ni trop près ni trop loin de l’écran. Voilà. Si faim, vous avez à votre disposition des boissons et confiseries (mais dans ce cas-là, il fallait prendre plus que dix euros parce que ça coûte cher ces conneries). Dans un laps de temps relativement court, les lumières vont s’éteindre. Pas de panique. Des images vont défiler sur l’écran, ne pas bailler. Ou au moins essayer. Ce sont des pubs. Ensuite, des bandes annonces. Avoir envie d’en voir plus est normal. Enfin, un logo warner en noir et blanc : il est temps de mettre les lunettes si séance 3D. Dans approximativement une heure et demie, votre conception de ce qu’est une expérience visuelle cinématographique aura complètement changé ET vous pourrez me lire sans problèmes.

 

Que ceux que l’espace ne fascine pas d’une façon ou d’une autre lèvent la main. Z’êtes pas des masses, hein ! L’univers, dans son immensité qu’on ne parvient pas ni à quantifier ni à expliquer, a un pouvoir d’attraction immense chez l’être humain, et c’est tout naturellement que les arts, des plus primaires aux plus modernes, se sont penchés sur la question depuis toujours. Ce qui a donné des générations de fans de space opéra, des dizaines de films catastrophes, et, ici et là, quelques chefs d’oeuvres visionnaires ou simplement puissants. Mes deux plus fortes références, celles qui m’ont laissée pantoise et ivre, Apollo 13 et 2001, l’odyssée de l’espace, auraient pu se rencontrer et avoir un enfant prodige : Gravity. Et le rejeton surpasse ses illustres parents de tellement de façons qu’on s’étonne que les gens quittent la séance sans un mot à la fin du film, parce qu’on a l’impression d’avoir vécu une telle expérience boulversante, sidérante, éreintante, qu’on a presque envie de partager les impressions des autres pour calmer cette sensation presque étouffante.

 

Gravity n’est pas un film. C’est une expérience. Ce n’est pas une claque, c’est le coup de boule de Zidane. Ce n’est pas une réussite, c’est un chef d’oeuvre.

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Réalisé par : Alfonso Cuaron

Avec : Sandra Bullock, George Clooney, Ed Harris, Orto Ignatiussen.

Le pitch : Ryan Stone (Sandra Bullock), ingénieur médical de métier, et dont c’est la première mission dans l’espace sous le commandement de Matt Kowalski (George Clooney), un spationaute chevronné qui vit cette dernière mission avant la retraite, vont essuyer une pluie de débris lors d’une sortie pour maintenance technique du téléscope qui va faire tourner leur mission à la catastrophe.

Score : Steven Price.

 

 

Dès les premières secondes, l’immersion est absolue. Cuaron, dans son génie, ne s’encombre pas de détails. On ne récupère pas les grands classiques du film d’astronautes : la vue globale du centre spatial, les logos de la NASA gros comme des vaches, les décomptes du décollage, le plan d’ensemble sur Houston qui n’en mène pas large, le détour évident par l’oeil brillant du mari ou de la femme qui se demande si il ou elle n’est pas déjà veuf…Non. Cuaron nous plante une vue stupéfiante de la terre, dans un silence assourdissant, et la moitié de la salle a oublié son pop corn pour se retrouver bouche bée devant le spectacle.

 

Les bouches ne se fermeront plus pendant 100 minutes. Moi qui suis quand même une accro des trucs de dingue et des moments de bravoure du futuroscope, je n’ai pas resseré ma machoire un seul instant. Je me suis laissée prendre au jeu et j’en ai pris plein les yeux. Ce film a coûté cinq ans à Cuaron, et on sait dès les dix premières minutes que c’est le chef d’oeuvre d’une vie.

 

Mais le plus beau du film, c’est qu’il ne se limite pas à son extraordinaire prouesse technique, ce qu’on aurait pu craindre dans un premier temps. Absolument pas. Il y a un scénario parfaitement écrit, les personnages sont construits comme des silhouette de cristal, fluides et fragiles, et les temps du film mêlent urgence, horreur et émotion dans une tresse orfèvre, ou chaque brin est minutieusement lié aux autres tour à tour pour que le résultat soit époustouflant et immensément vrai. La tension ne retombe pas une seule seconde, depuis les premières images sidérante jusqu’au générique de fin, qu’on dévore jusqu’au bout parce qu’on n’est pas certain de parvenir à tenir debout après pareille épreuve.

 

Le moins qu’on puisse dire de Ryan, c’est qu’elle va vivre une journée de merde. Elle va enchaîner la poisse la plus fondamentale à une malchance déroutante, elle même prise dans un karma capricieux. C’est un personnage très fort, très posé, très calme, et pourtant, Sandra Bullock parvient à la rendre immensément attachante même sans débordements de pathos, juste parce qu’elle se bat jusqu’à la toute dernière seconde pour inverser le sort et retourner toutes les situations qui la voulaient perdue. Le personnage de Clooney apporte une touche d’humour chaleureuse, et un relan d’humanité d’une puissance folle dans un lieu aussi deshumanisé. Même si il n’est présent que dans la première partie du film-et une scène magique de la seconde-cela reste un de ses plus beaux rôles et un des plus boulversants. Son dialogue clownesque avec Houston, les habitudes de travail qui normalisent presque ce boulot hors du commun qu’est le sien, ses anecdotes que tout le monde connaît, son envie de battre ce fichu record de sortie dans l’espace, tout le rend profondément adorable, même en second plan, alors qu’au premier, Ryan se débat avec la technologie qui a décidé de lui jouer un sale tour.

 

Un des beaux tours de forces scénaristiques de Cuaron est l’omni présence des difficultés de la vie dans l’espace, qui retire cette pellicule de presque glamour que les autres films défendent toujours un peu. Dès le début, Houston signale à Ryan que sa température et ses battements cardiaques sont bas, qu’elle consomme trop d’oxygène à cause de son angoisse latente, elle mentionne le mal de l’espace, on sent bien que notre héroïne serait bien mieux sur le plancher des vaches, au contraire de Matt qui joue au grand huit au deuxième plan et qu’on voit passer dérrière elle gai comme un cabri, parfaitement à l’aise dans son métier. Quand Ryan, traversant la pluie de débris qui l’envoie se perdre au fin fond de l’espace, ne cesse de tourner, on se sent nauséeux avec elle, dans son casque, à voir cette boule bleue qui ne cesse d’apparaître et de disparaître de notre champs de vision, comme une promesse de retour de plus en plus incertain. Cuaron ne fait pas que priver ses acteurs de gravité, il joue avec la nôtre aussi.

 

Les premières qualités humaines et professionnelles hors normes de Matt se dessinent ici, lorsqu’il ne laisse pas Ryan paniquer toute seule, la force à se repérer, à lui donner des points importants, et, finalement, il revient la chercher comme si ce n’était rien, comme si c’était la routine de venir récupérer les jolies ingénieurs qui font du stop sur la voie lactée. Jamais, pas un seul instant, même lorsque la gravité de la situation est infernale, il ne perd son sang-froid, son humour et son charme, forçant Ryan à se surpasser pour lui sauver la vie. Matt est un héros au sens presque viscéral, tels que la littérature les veux depuis toujours, quelqu’un qui se met en retrait pour sauver la vie des autres, et le fait avec un panache foudroyant. C’est simple de grincer des dents quand quelqu’un se sacrifie, au cinéma, de le voir trop bon pour être vrai, mais dans le cas de Matt Kowalski, sa décision de venir se perdre lui plutôt que se laisser Ryan mourir n’est pas fruit d’une longue reflexion ou d’un terrible dilemme. C’est un appel du coeur, ça vient de ses tripes. Et pendant qu’il détache le lien qui le maintenait à Ryan, il lui explique avec le plus puissant des calmes qu’elle va s’en sortir, qu’elle connaît la solution, qu’elle doit le faire. Perdus à des centaines de kilomètres de la terre, l’humanité vient de se dépasser, toute entière cachée derrière Matt, comme si, dans cet enfer de silence, Cuaron voulait continuer d’y injecter un espoir fou et un message magnifique. Et alors que Ryan voit Matt dévier, continuer de s’amuser d’une situation qui lui sera funeste, et qu’elle tente de lui faire des promesses de sauvetage qu’elle ne pourra pas tenir de toutes façons, on se range dérrière elle et on se prend à y croire, parce qu’il n’a pas pu se sacrifier pour rien. C’est impossible, insurmontable. Et dans ma bouche grande ouverte, j’ai senti un goût salé.

 

Ryan est maintenant seule. Les autres astronautes sont morts, percutés par des débris ou congelés dans la station spatiale qui a subi des dégats incalculables.Et c’est là que le tour de force de Sandra Bullock prend toute sa puissance. Elle est seule, et elle tient le film à bout de bras avec une force surhumaine, probablement héritée de l’être humain qu’elle vient de perdre, peut être aussi de ceux qu’elle a perdu avant.

 

Cuaron aime son actrice, et il la magnifie quand même dans pareilles circonstances. Lorsqu’elle retire sa combinaison, encore boulversée de ce qui vient d’arriver, et se retrouve en débardeur et shorty, cheveux courts, sans maquillage, elle est magnifique. Cuaron la dévisage et la mange de la caméra, amoureux évident, et l’instant de flottement qu’elle se permet avant d’enrager à nouveau est un instant de sublime.

 

Mais il ne s’attarde pas dessus, et préfère explorer son sujet plus encore, dans la panique, dans l’espoir, et dans ce silence. Ryan tente de joindre Matt, hurle, lui demande de répondre, appelle Houston, mais personne ne répond, et elle meuble ce silence terrifiant d’une façon touchante, se parlant à elle même, s’aboyant des ordres venus d’un subalterne perdu depuis longtemps. Cependant, la lumière de Matt ne la quitte pas, dans aucune des épreuves qu’elle va traverser lorsque le feu ravage la station, lorsque le parachute de la capsule se bloque en plein milieu d’une nouvelle averse de débris, lorsqu’elle tente de rejoindre la sation chinoise. Tout le temps.

 

Dans cette capsule en forme de tombeau, alors que rien ne fonctionne, et qu’on subit autant qu’elle l’évidence de cette fin proche, Cuaron continue de nous offrir de l’humanité. Ryan capte une fréquence qui l’entend peut être, une fréquence qu’elle identifie comme terrestre parce qu’il y a des aboiements, une langue inconnue, un bébé, une berceuse. Elle parle à cette fréquence comme si elle parlait au monde, elle aboie avec les chiens, elle fait sa propre oraison funèbre, et du haut de nos sièges, renversés, on meurt un peu avec elle. Elle ferme les yeux, baisse l’oxygène, demande la berceuse. Coup de génie technique de la 3D, une goutte de ses larmes éclate virtuellement sur nos lunettes, et on retrouve le liquide sur nos joues, comme si la technologie avait réussi un petit miracle.

 

Tout le long, l’exceptionnelle bande originale de Steven Price, poignante, urgente, puissante, terrifiante, humanisante et deshumanisante tout à la fois, extraordinaire de nuances et de retenue, nous accompagne dans ces émotions immenses comme on ne les attendaient pas dans pareil film. Et pourtant.

 

Une grande lumière. On a perdu le fil du temps, de la vie, la logique de l’espace, et on retrouve notre Matt bien à nous, inondés de cette joie immense, qui, cabot, trouve la vodka promise cachée sous un siège, annonce que sa survie est toute une histoire, et montre à Ryan qu’elle a une solution de repli, que quelque chose brille d’un espoir, encore. Et en tant que spectateur, presque acteur tertiaire envoyé là haut pour les assister sans bruits, on sait que quelque chose cloche, que c’est impossible, et pourtant, on s’accroche de toutes nos forces à la possibilité d’une possibilité.

 

Cuaron nous offre alors ici un moment onirique, un moment où la conscience seule, déclinante, de Ryan, a ramené Matt à la vie, preuve définitive qu’avec son humanité, elle est partie avec son expérience aussi. Matt, c’est la vie. Il force Ryan à se secouer, il analyse en un clin d’oeil son attitude en perdition, et il la fait revenir à la vie. Et elle brille à nouveau par son espoir à lui, sa vie à lui, sa force à lui, couplée, enfin, à la sienne. Elle trouve la solution, elle parle à la station Chinoise, elle parle à Matt, elle parle à sa fille perdue, elle parle à la terre, elle parle à l’humanité entière, elle s’adresse à l’essence même de la vie en refusant son sort, et en persistant même si tout l’en empêche. Et elle ruse. Et on la suit, et on la pousse, et on veut, plus que tout, comme si tout dépendait d’elle, comme si elle avait la terre au creux de sa main, et on prend chaque nouvel obstacle en pleine tête, et on subi son épuisement, et pourtant, on continue d’y croire, on ne lâche rien parce qu’elle ne lâche rien et parce que Matt ne lâchait rien, et les dernières minutes de film sont plus éprouvantes qu’un marathon parce que toutes ces émotions, tous ces moments d’humanité accumulés les uns derrière les autres sans relâche tout le long sont en train d’imploser, telle la capsule chinoise de Ryan qui perce l’atmosphère et hurle son retour sur terre absolument. Du froid intense, on passe à la chaleur infernale, là, avec Ryan qui serre les dents et les fesses, et qui ne lâche rien, et qui continue à chaque seconde d’enfer de croire que sa petite bulle va arriver sur terre.

 

Et elle arrive. Elle arrive dans l’eau, magnifique élément symbolique que Cuaron réutilise, elle qui donne sa couleur à la terre, et sa vie. On a envie de hurler de joie, avant que la capsule ne s’inonde, et qu’on ne recommence à craindre pour la vie de notre héroïne à nouveau. Elle est toujours lestée de sa combinaison spatiale, et on retient notre souffle, en apnée fatale, jusqu’à ce qu’elle parvienne à tout relâcher, et à remonter à la surface. Cette première inspiration d’oxygène terrienne est salvatrice pour tout le monde, elle autant que nous, et elle est si forte qu’on ressent presque, là haut, parmis la pluie de débris en forme de météores, cette respiration venir pénétrer le corps perdu de Matt.

 

Quand elle rejoint le sable, la terre déserte, et qu’elle le prend à pleines mains, et que Cuaron nous offre cette vision de Ryan vue par en dessous, on la sent immense, plus superhéroïne que juste héroïne, et surtout, plus vivante que la vie elle-même. Et si la peau de Ryan est trempée d’eau de mer, la nôtre l’est tout autant, trempée d’eau de larmes tellement le moment est puissant. Le film se termine sur la promesse d’un sauvetage futur, déclenché par le lancement de la capsule chinoise, et sur le futur de Ryan, chargée de l’âme de Matt, et Cuaron prend la décision épatante de nous laisser dessiner à notre grè la suite.

 

Ce film est un tour de force, épuisant et magnifique. Ses acteurs sont au delà du sublime, et son réalisateur a réinventé le mot « génie ». On sort de là chamboulé, les tripes remuées, le coeur en miettes, l’âme en vrac, avec la persistante sensation d’avoir vécu un moment historique de l’histoire du cinéma. Tout est fabuleux dans ce film, tout est riche, tout est beau à un niveau presque insupportable.

 

J’en ai vu un paquet, de films, dans ma courte vie, j’en ai aimé beaucoup, j’en ai adoré quelques uns, mais celui là est d’un niveau tout autre, et est probablement un des meilleurs films de l’année, sinon plus. C’est toujours beau de voir éclore un classique, là, juste sous nos yeux.

 

Une chose est certaine (et 12 Years A Salve peut jouer une carte importante), j’ai trouvé mon premier candidat pour les Oscars, et j’en vois quelques uns tomber de manière évidente.

 

The Fifth Estate : chronique d’un bide annoncé.

Un air de déjà vu ? L’impression d’avoir vu passer des articles nommés de la même façon un peu partout aujourd’hui ? Pour cause : tout le monde y va de son petit mot. Pas un influent du cinéma qui n’ait souligné l’échec assourdissant du film sur Wikileaks comme par ici. Sorti cette semaine aux Etats Unis, le film a fait un bide total, ne rassemblant que 1 700 000 dollars pour une projection massive sur 1760 écrans. Soit le plus mauvais démarrage de l’année (pour parler en nombre de spectateurs, moins de 190 000 pour 314 millions d’habitants, rapporté à la france, cela donnerait quelque chose comme 40 000 spectateurs le premier week end pour un film à gros budget. Faites le calcul : c’est une catastrophe commerciale sans précédent pour 2013).

Une citation de Disney dit quand même “il faut qu’on se pose les bonnes questions, qu’on questionne le pourquoi du comment”, ce qui, perso, m’a fait doucement rire. Disney, champions du monde de la fausse bonne idée mal gérée, mal traitée, mal intentionnée, et qui ne comprend pas pourquoi ça foire.

Petit panel des raisons pour lesquelles The Fifth Estate va être un des plus beaux bides de Disney (Chicken Little & Lone Ranger inclus)…

  1. On fait un film sur Julian Assange sans Julian Assange et en se basant sur des gens qui n’aiment pas Julian Assange : franchement, grosse marade. Ils ont quand même décidé de faire un film sur l’australien sans jamais le consulter, et écrivant un script qui sera basé et conseillé par Daniel Domscheit-Berg, qui a été un des premiers partenaires de travail d’Assange mais dont les opinions ont divergé et qui a publié une biographie de Wikileaks qui ne défend forcément qu’un côté de l’histoire. Manichéen, Disney ?
  2. On choisit comme acteur principal quelqu’un qui est la coqueluche du moment: on bénéficie de ce fait d’une bonne tartine de publicité gratuite auto-générée par le phénomène “année Cumberbatch”. L’acteur est certes de talent, mais il l’est surtout quand on lui met à disposition un script malin.
  3. On filtre les relations de presse avec Wikileaks, on leur interdit de venir aux projections et on agit comme si c’était normal. On parle de Wikileaks, des gens qui publient des informations secret-défense et les transmettent au grand public par soucis de véracité et de transparence. Ce qui revient a peu près à se couper un bras et se jeter dans un bain plein de requins en espérant qu’ils ne vont pas mordre. Et…
  4. Wikileaks a mordu. Fort. Depuis la première présentation du film à TIFF (festival de Toronto) et sa foison de reviews qui vont du tièdes ‘vaut le coup d’être vu une fois’ jusqu’au glacial ‘pire film de l’année’, l’organisation mondiale et son charismatique leader ont contre-attaqué, et qui pourrait leur en vouloir (les cumberbiatch, mais on en reparle après) (ah, vous l’aviez pas vu arriver, celle là !) (oui, je ménage mes effets) ? Les premières phases furent d’information quand aux procédés de fonctionnement de Disney vis-à-vis d’eux : l’autruche. Ensuite, ils ont pointé du doigt les affiches de Benedict-en-Assange avec la mention ‘traitor’ qui ont été collées en majorité pour la promo dans les grandes villes du monde (estimation du nombre de ‘traitor’ a plus de soixante cinq pourcent du total affiché). Dans la logique de transparence, ils ont publié les mails échangés entre Assange et Benedict, soit deux longues proses qui, pour la première, lui expliquaient paisiblement qu’il allait servir de haut parleur à quelque chose de mal intentionné, et pour la suivante, d’une explication détaillée des ressources à sa disposition pour connaître la vérité, ou au moins, celle du côté opposé. Et enfin, le jour de la sortie anglaise de The Fifth Estate, et pour quelque jours, Mediastan, un documentaire sur Wikileaks où ils ont été consultés, a été mis en téléchargement gratuit. En outre, le compte twitter reposte régulièrement les reviews en 140 caractères, qui soulignent toujours à quel point le film est profondément ennuyeux. Quand on titille l’enemi, on ne peut pas venir pleurer parce qu’il répond.
  5. Baser la promotion presque uniquement sur la Cumberbiatch : probablement ce qui m’a le plus interpellée. Dès le début, les comptes médias de The Fifth Estate (surtout les deux twitter, TFE & TFEuk) ont quasiment entièrement basé leur promotion sur la fan de Benedict qui réfléchit moyen à la soupe qu’on va lui vendre. Retweet de nanas qui fangirlent sur les affiches, repost de liens BuzzFeed (quintessence du journalisme) sur “20 trucs qui disent que tu es une Cumberbabe”, partenariat avec les sites experts es-groupies pour faire gagner des affiches signées par Benedict (et les autres ? C’est vrai, y’a jamais QUE Daniel Brühl-qui a impressionné dans Rush-Laura Linney-qui est quand même une putain d’actrice-Stanley Tucci-par où commencer les rôles marquants de sa carrière de dingue…), invitations des sites de fans (pas les plus éclairés) alors que Assange et son équipe ne le sont pas (comment ça, ROFL ?) (ROFL) et ceci n’est qu’une petite liste non-exhaustive. Mais qu’est-ce qui leur est passé par la tête ? Quelle équipe de com peut décider de baser le travail médiatique d’un film SUPPOSE ETRE UN BIOPIC (DONC AU MOINS UN FILM POLITIQUE DONC UN MINIMUM SERIEUX DONC AVEC UN MESSAGE) sur un troupeau de nanas qui ne savaient pas qui était Julian Assange avant qu’il n’accepte le rôle, et se pâment devant la blondeur de son incarnation ? J’ai passé mon temps à espérer quelque chose de plus fort, quelque chose de vrai, quelque chose qui serait un rien axé sur le propos du film. Mais quand des miettes volaient, elles ne duraient pas.
  6. Une course aux oscars tellement enragée qu’elle en devient ridicule : vraiment, Disney ? Un film sur un truc polémique, avec un mec qui divise, un acteur qui a la côte (et le talent, parce que, je râle, je râle, mais il reste une bête d’acteur quand même) et une sortie pile dans la zone de sélection, qui a fait le tour des festivals (ce qui a permis de le descendre en règle avant sa sortie, bad move). Sauf que, méga fail, puisque des films qui pétaient nettement moins haut qu’ils avaient le cul vont faire les beaux jours de la cérémonie de cette année : 12 Years A Slave (avec un vrai script basé sur un vrai roman), Le Majordome, Gravity, Prisonners, etc…
  7. C’est quoi ce réalisateur ? Ses deux derniers films ? Twilight : Breaking Dawn part 1 & 2. Voilà voilà voilà. Donc bon, pour résumer, un mec qui a tellement de conscience pro qu’il accepte de réaliser non pas un mais deux films sur une saga un peu pourrie, générant au passage des pepettes, du pez, de l’oseille, bref, des sous faciles (générés sur la groupie de Rpatz. Voyez où je veux en venir…?)
  8. C’est quoi ce distributeur ? Disney. Via Touchstone. Des gens dont la réputation est pas vraiment celle de défenseurs de la réalité ou d’une objectivité, et surtout pas quand elle ne va pas dans le sens des Etats Unis.
  9. C’est quoi ce choix de faire un tel film si tôt ? Bon, si, je sais, c’est une ruse pour faire vendre (bon, dans ce cas-précis, pour faire acheter du ticket) mais l’année du procès Manning, de Snowden, et des élections australiennes où Wikileaks compte gagner des sièges au parlement…Un film mal intentionné qui va, forcément, faire plus de mal encore de cette façon. Bien vu, les mecs. Bien vu.

Alors vous pensez bien, avec une telle formule explosive, eh ben gagné, ça fait pétard mouillé. The Fifth Estate est sorti aux Etats Unis ce week end, et gros, gros flop qui fait tâche sur le CV de, ben (“ben” l’interjection, pas “Ben” le diminitutif de…Nevermind) tout le monde, Benedict y compris (ah ben si. Ah ben Ben si) (oh, ça va, j’ai le droit de rigoley). C’est d’ailleurs ce sur quoi la plupart des articles relatant le retour de bâton se penchent, savoir si vraiment, ça va faire la différence…Sachant que les prochains films ne sont ni polémiques ni réalisés par une bande de babouins qui bouffent des billets verts (12 Years A Slave, August : Osage County, The Hobbit) et qu’il y a toujours le trèèèèèès attendu Sherlock saison trois.

Mais bon, là ou c’est vraiment, vraiment marrant, c’est de voir les réactions de la population Cumberbitchienne (décidément, quel humour, Axy) qui joue les schizophrènes : mais non, Benedict ne sera pas touché, mais alors de l’autre côté, que Julian soit touché et se rebiffe fait de lui le pire des enflures. Et puis forcément, les chances d’oscar étant réduite à zéro, elles sont choquées, elles tweetent des trucs du genre ‘y’a plus de talent dans ses plombages/poils de nez que dans tout Hollywood’ et elles se roulent en boule et tapent du pied.

caliméroBon, remettons les choses à plat. Si Benedict n’a pas l’oscar cette année, c’est pas grave, hein, on va s’en remettre et lui aussi. Des acteurs magnifiques (au sens du talent, hein) et qui le méritent (depuis une histoire de bateau qui se prend un iceberg) ne l’ont toujours pas, et SURPRISE, ils ont continué de faire des films, et mieux, ils ont même fait des films encore meilleurs. A croire que ne pas avoir d’oscar ça rend plus enragé et plus inspiré…Et pas la peine d’en vouloir à la terre entière quand il n’aura pas de nominations dans quelques mois, les mecs qui s’y retrouveront seront tout aussi talenteux, et surtout, eux, ils auront fait le bon choix. Ensuite, si Assange se venge-et bordel, il y va quand même léger pour un mec qui pourrait pourrir la vie de Benedict salement-peut être que c’est parce que de se voir diabolisé dans un film qui a été fait sans le consulter, il a apprécié moyen moyen. Peut être.

Et enfin, BIEN SUR QUE LE FLOP VA AFFECTER BENEDICT. Et sur tous les plans, personnel comme professionnel. Il y a des chances que des projets futurs sautent, ou qu’il ait a plus se battre pour des rôles, et surtout, il va sûrement être appelé à se questionner profondément, et a mesurer ses erreurs et ses responsabilités. Et c’est tant mieux. Même si sa prestation est louée et est la seule chose qui sauve le film-c’est pô moi qui le dit-les erreurs sont destinées à faire avancer, peu importe le contexte. Peut être que son espèce d’envie de décrocher un premier rôle à tout prix aurait mérité d’être tempérée, et ainsi, éviter de se précipiter comme un crétin dans le premier gros projet qu’on lui proposait. Ou alors, peut être qu’il aurait mieux fait d’écouter Assange, qui, au final, avait raison. Dans tous les cas, cela va naturellement l’affecter, et c’est heureux, et c’est normal, mais plutôt que de se mettre la rate au court bouillon parce que le protégé est dans une position délicate, il faut plutôt apprendre et tirer les conclusions de ce flop, qui, si il est une expérience formatrice de son côté, l’est aussi du nôtre.

Lettre de Julian Assange à Benedict (traduction)

Au début de l’année, lors des premières étapes préparatives du tournage de The Fifth Estate, Benedict, dans un soucis de transparence et d’objectivité, à tenté de contacter Julian directement, l’informant de son implication dans le projet, et lui demandant une rencontre. Contre toute attente, et malgré son évidente et normale animnosité envers pareil film, Julian lui a répondu. Aujourd’hui, toujours dans leur logique de transparence, Wikileaks publie le courrier original envoyé par Julian Assange à Benedict, et par soucis de partage pour le plus grand nombre, j’ai décidé de la traduire.

L’article original détaillant la nature de l’échange est publié sur le site de Wikileaks ici

Date: Tue, 15 Jan 2013

From: Julian Assange

To: Benedict Cumberbatch

Subject: Message from Assange

Dear Benedict,

Thank you for trying to contact me. It is the first approach by anyone from the Dreamworks production to me or WikiLeaks.

My assistants communicated your request to me, and I have given it a lot of thought and examined your previous work, which I am fond of.

I think I would enjoy meeting you.

The bond that develops between an actor and a living subject is significant.

If the film reaches distribution we will forever be correlated in the public imagination. Our paths will be forever entwined. Each of us will be granted standing to comment on the other for many years to come and others will compare our characters and trajectories.

But I must speak directly.

I hope that you will take such directness as a mark of respect, and not as an unkindness.

I believe you are a good person, but I do not believe that this film is a good film.

I do not believe it is going to be positive for me or the people I care about.

I believe that it is going to be overwhelmingly negative for me and the people I care about.

It is based on a deceitful book by someone who has a vendetta against me and my organisation.

In other circumstances this vendetta may have gone away, but our conflict with the United States government and the establishment press has created a patronage and commissioning market – powerful, if unpopular – for works and comments that are harmful to us.

There are dozens of positive books about WikiLeaks, but Dreamworks decided to base its script only on the most toxic. So toxic is the first book selected by Dreamworks that it is distributed to US military bases as a mechanism to discourage military personnel from communicating with us. Its author is publicly known to be involved in the Dreamworks production in an ongoing capacity.

Dreamworks’ second rights purchase is the next most toxic, biased book. Published and written by people we have had a bitter contractual dispute with for years, whose hostility is well known. Neither of these two books were the first to be published and there are many independent authors who have written positive or neutral books, all of whom Dreamworks ignored.

Dreamworks has based its entire production on the two most discredited books on the market.

I know the film intends to depict me and my work in a negative light.

I believe it will distort events and subtract from public understanding.

It does not seek to simplify, clarify or distil the truth, but rather it seeks to bury it.

It will resurrect and amplify defamatory stories which were long ago shown to be false.

My organisation and I are the targets of political adversary from the United States government and its closest allies.

The United States government has engaged almost every instrument of its justice and intelligence system to pursue—in its own words—a ‘whole of government’ investigation of ‘unprecedented scale and nature’ into WikiLeaks under draconian espionage laws. Our alleged sources are facing their entire lives in the US prison system. Two are already in it. Another one is detained in Sweden.

Feature films are the most powerful and insidious shapers of public perception, because they fly under the radar of conscious exclusion.

This film is going to bury good people doing good work, at exactly the time that the state is coming down on their heads.

It is going to smother the truthful version of events, at a time when the truth is most in demand.

As justification it will claim to be fiction, but it is not fiction. It is distorted truth about living people doing battle with titanic opponents. It is a work of political opportunism, influence, revenge and, above all, cowardice.

It seeks to ride on the back of our work, our reputation and our struggles.

It seeks to cut our strength with weakness. To cut affection with exploitation. To cut diligence with paranoia. To cut loyalty with naivety. To cut principle with hypocrisy. And above all, to cut the truth with lies.

The film’s many distortions buttress what the prosecution will argue. Has argued. Is arguing. In my case, and in that of others. These cases will continue for years.

The studio that is producing the film is not a vulnerable or weak party.

Dreamworks’ free speech rights are not in jeopardy – ours are.

Dreamworks is an extremely wealthy organisation, with ties to powerful interests in the US government.

I must therefore question the choices and motives behind it: the opportunism, fears and mundanity; the unwritten rules of film financing and distribution in the United States; the cringe against doing something useful and brave.

I believe that you are a decent person, who would not naturally wish to harm good people in dire situations.


You will be used, as a hired gun, to assume the appearance of the truth in order to assassinate it. To present me as someone morally compromised and to place me in a falsified history. To create a work, not of fiction, but of debased truth.

Not because you want to, of course you don’t, but because, in the end, you are a jobbing actor who gets paid to follow the script, no matter how debauched.

Your skills play into the hands of people who are out to remove me and WikiLeaks from the world.

I believe that you should reconsider your involvement in this enterprise.

Consider the consequences of your cooperation with a project that vilifies and marginalises a living political refugee to the benefit of an entrenched, corrupt and dangerous state.

Consider the consequences to people who may fall into harm because of this film.

Many will fight against history being blackwashed in this way. It is a collective history now, involving millions of people, because millions have opened their eyes as a result of our work and the attempts to destroy us.

I believe you are well intentioned but surely you can see why it is a bad idea for me to meet with you.

By meeting with you, I would validate this wretched film, and endorse the talented, but debauched, performance that the script will force you to give.

I cannot permit this film any claim to authenticity or truthfulness. In its current form it has neither, and doing so would only further aid the campaign against me.

It is contrary to my interests, and to those of my organisation, and I thank you for your offer, and what I am sure is your genuine intent, but I must, with inexpressible regret, turn it down.

Julian Assange

Date : Mardi 15 Janvier 2013

De : Julian Assange

A : Benedict Cumberbatch

Sujet : Message d’Assange

Cher Benedict,

Merci d’avoir tenté de me contacter. C’est le tout premier contact de la part de quelqu’un de Dreamworks que moi ou Wikileaks nous recevons.

Mes assistants m’ont communiqué votre requête, j’y ai réfléchi pendant un certain temps, et j’ai examiné votre travail précédent, que j’ai beaucoup apprécié.

Je pense que j’aimerai vous rencontrer.

Le lien qui peut se créer entre un acteur et un sujet vivant est significatif.

Si le film est distribué, nous serons pour toujours liés dans l’imagination publique. Nos chemins seront croisés pour toujours. Chacun de nous aura à commenter l’autre pour des années et des années et nous serons comparés, dans nos personnages et nos trajectoires.

Mais je me dois de parler franchement.

J’espère que vous prendrez ma directivité comme une preuve de respect, et non de méchanceté.

Je crois que vous êtes une bonne personne, mais je ne crois pas que ce film est un bon film.

Je ne crois pas que cela sera positif pour moi ou pour les gens qui comptent pour moi.

Je pense que cela sera immensément néfaste pour moi et pour les gens qui comptent pour moi.

Ce film est basé sur un livre trompeur écrit par quelqu’un qui a lancé une vendetta contre moi et mon organisation.

Dans d’autres circonstances, cette vendetta aurait pu disparaître, mais notre conflit avec le gouvernement des Etats-Unis et la presse établie a généré une force de patronage sur le marché-puissant, sinon impopulaire-qui vise notre travail et nos commentaires d’une façon qui nous est dommageable.

Il existe des douzaines de livres positifs sur Wikileaks, mais Dreamworks a décidé de construire son script sur les plus toxiques. Si toxique que le premier livre choisit par Dreamworks est distribué sur les bases militaires américaines comme un méchanisme visant à décourager le personnel quand à l’idée de communiquer avec nous. Son auteur, et ce fait est d’ordre public, est engagé dans la production de Dreamworks comme consultant permanent.

L’autre livre dont Dreamworks a acquis les droits est le deuxième plus toxique et plus biaisé. Publié et écrit par des gens avec lesquels nous avons eu une dispute contractuelle pendant des années, et dont l’hostilité est palpable. Aucun de ces livres n’étaient les premiers a être publiés, et il y a beaucoup d’auteurs indépendants qui ont écrit des ouvrages positifs ou neutres, et que Dreamworks a délibérement ignoré.

Dreamworkds a bâti toute la production sur les deux livres qui nous discréditent le plus de tout le marché.

Je sais que le film a l’intention de me dépeindre et de dépeindre mon travail de façon négative.

Je pense que cela va distordre les évènements et les soustraire à la compréhension publique.

Ils ne cherchent pas à simplifier, clarifier ou distiller la vérité, mais ils cherchent plutôt à l’enterrer.

Des histoires diffamatoires qui ont été prouvées depuis longtemps comme fausses vont renaître et s’amplifier.

Mon organisation et moi-même sont les cibles d’adversaires politiques du gouvernement des Etats Unis et de ses plus proches alliés.

Le gouvernement des Etats-Unis a déployé tous les instruments de sa justice et de son intelligence pour poursuivre-dans ses propres mots-une investigation ‘sans précédents’ ‘entièrement gouvernementale’ contre Wikileaks sous couvert des draconniennes lois d’espionnages. Toutes nos sources présumées risquent des peines de prison à perpetuité dans le système carcéral américain. Deux y sont déjà. Un autre est détenu en Suède.

Les films sont le moyen le plus puissant et le plus insidieux pour former l’opinion publique, parce qu’ils sont sous le radar de l’exclusion consciente.

Ce film va enterrer d’honnêtes gens qui font du bon travail, exactement au moment ou l’état est en train de leur tomber dessus.

Cela va étouffer la vraie version des faits à un moment où la vérité est si essentielle, si demandée.

Comme justification, on dira que le film est une oeuvre de fiction, mais ce n’est pas de la fiction. C’est une vérité distordue sur des gens qui existent et qui se battent contre des opposants titanesques. C’est de l’opportunisme politique, du travail d’influence, de revanche, et, plus que tout, de lâcheté.

Leur objectif est de chevaucher notre travail, notre réputation et nos difficultés.

Leur objectif est de remplacer nos forces par des faiblesse. De remplacer notre affection par de l’exploitation. De remplacer notre diligence par de la paranoïa. De remplacer notre loyauté par de la naïveté. De remplacer nos principes par de l’hypocrisie. Et, surtout, de remplacer la vérité par des mensonges.

Les mensonges du film vont servir de piliers pour les arguments que l’accusation va avancer. A avancé. Est en train d’avancer. Dans mon cas, et dans celui des autres. Ces procès vont durer pendant des années.

Le studio qui produit ce film n’est ni vulnérable ni faible.

Les droits d’expression de Dreamworks ne sont pas menacés-les nôtres le sont.

Dreamworks est une organisation extrêmement riche, et a de puissants intérêts au sein du gouvernement américain.

Il me faut alors questionner les choix et les motivations derrière le projet : l’opportunsisme, les peurs, et la banalité; les règles indicibles du financement des films et de leur distribution aux Etats-Unis; la gêne contre ceux qui font quelque chose d’utile et de brave.

Je crois que vous êtes une personne décente, qui normalement ne souhaiterait pas blesser des gens honnêtes qui sont dans des situations désastreuses.

Vous allez être utilisé, tel une arme à feu chargée, pour suggérer les apparences de la vérité dans le seul but de l’assassiner. Pour me présenter comme quelqu’un de moralement compromis, et pour me situer dans une histoire falsifiée. Pour créer, non un travail de fiction, mais celui d’une vérité dégradée.

Pas parce que vous le souhaitez, bien sûr que non, mais parce que, dans le fond, vous restez un acteur qui travaille et qui est payé pour suivre le script, peu importe son contenu débauché.

Votre talent sera entre les mains de gens qui ont décidé de priver le monde de ma présence et de celle de Wikileaks.

Je pense que vous devriez reconsidérer votre engagement dans pareille entreprise.

Pensez aux conséquences de votre coopération dans un projet qui diffame et marginalise un réfugié politique vivant, au bénéfice d’un état retranché, corrompu et dangereux.

Pensez aux conséquences envers les gens qui vont être blessés à cause de ce film.

Beaucoup vont se battre contre cette façon de tromper l’histoire. Cela fait maintenant partie de l’histoire collective, qui concerne des millions de gens, parce que des millions de gens ont ouvert les yeux grâce à notre travail et aux tentatives de nous détruire.

Je pense que vous êtes bien intentionné, mais vous devez bien voir pourquoi c’est une mauvaise idée que je vous rencontre.

En vous rencontrant, je validerais alors ce film misérable, et je validerais alors aussi la performance certes talenteuse mais terriblement biaisée à laquelle ce script va vous forcer.

Je ne peux pas permettre à ce film de clamer la moindre bribe d’authenticité ou de vérité. Dans sa forme actuelle, il n’a aucun des deux, et lui céder équivaudrait à aider la campagne de diffamation contre moi.

C’est contraire à mes interêts, et à ceux de cette organisation, et je vous remercie pour votre offre, et pour votre intention qui, je n’en doute pas, est sincère, mais je me dois, avec un regret inexpressible, de décliner.

Julian Assange

Journal, 5 Octobre 2013 (6.00 am)

Et là, d’un coup, le petit lutin planqué derrière ce blog est en train de m’écrire des cartes de remerciements : merci, c’est cool de te souvenir que ce territoire est avant tout un BLOG perso, où tu avais promis de parler de tes humeurs et coups de coeur.

Et il n’a pas tort, dernièrement, c’est devenu un genre de gigantesque champ de bataille pathétique, où je m’arrache neuf fois sur dix les cheveux. Rassurez-vous, je vais ouvrir un blog secondaire pour dévier mes propos liés au grand con anglais et éviter de transformer cet endroit en bataille intergalactique. Et comme on plonge dans les dix jours qui viennent dans la promo TFE, j’ai pas fini de poster là dessus…Donc, bon, je préfère créer un territoire uniquement destiné à ça. Une fois que j’aurai trouvé un nom. Ce qui, me connaissant, pourrait prendre un certain moment….

Je vais. Toute nuance de comment je vais serait forcément erronnée ou temporaire, alors je me contente de la norme. Je vais. Pas bien, parce que je suis l’incarnation la plus proche d’un déchet physique, alternant forme globale et fatigue intenable, et pas mal, parce que je ne sais que trop bien ce que c’est qu’aller mal, et ce n’est quand même pas ça. C’est pour le moment une zone de flou artistique. Un brouillard certain.

Et il n’y a pas que la santé qui est brouillonne. Tout l’est un peu en fait. Professionnellement, je suis en attente de ce putain de roman à la noix, et ne parviens pas à savoir si j’y crois ou pas. Et le reste, je ne sais pas ce que je veux non plus, répondre à cette super annonce en Pologne, passer des VAE pour faire de la trad freelance (ce que je fais déjà mais bon)…C’est flou. Flou flou flou. J’ai sous le pieds les premières épreuves du projet français MH, mais là encore, comme je suis floue, je vois flou et je pense flou. J’imagine que tout ça va se débloquer avec le passage du coup de moins bien de la saison.

Mais ce qui est drôle c’est que ça s’applique partout. Mes cheveux ont atteint le mètre de longueur tant redouté, et je ne sais pas quoi en faire. Les garder long, couper un peu, couper beaucoup, couper court, changer de tête, de couleur, faire des pointes colorées, juste des mèches, couleur flashy ou couleur casual, et puis si casual laquelle…A croire que le brouillard est a l’intérieur de ma tête. Moi qui suis d’habitude pleine d’idées et d’initiatives, en ce moment, je suis pas normande pour rien….

Nul doute que c’est temporaire, et puis, je suspecte d’avoir mis la main sur ce qui me brouillardise. Cette fandom…? Je passe tellement d’heures sur le front à compter les conneries que je finis par en regarder Benedict de travers. Ce qui n’est pas sympa du tout, parce qu’il a un peu presque rien fait. Il est juste très mauvais médiatiquement, mais c’est tout. J’ai une envie de secouer toutes ces dindes comme des poupées de chiffon, de leur dire qu’elles sont en train de lui nuire terriblement, et que ces nuisances, personne ne pourra les faire cicatriser. Si sa réputation est démontée par cette fandom immature et bête, les médias vont reculer, saoulés par les mails d’insultes, et ils vont se rire de lui. Et le procédé de montage de carrière entamé par lui seul va entâmer son procédé de destruction progressif, et là, il ne sera pas seul. Et pourtant je ne vais pas me taire, ce serait si facile. Toutes les fabuleuses gonzesses avec lesquelles je suis en train de construire des amitiés, voix de la raison, TOUTES en ont pris plein les chicots par certaines de ces cinglées à un moment ou un autre. Et je trouve ça facile de jouer les connasses (c’est pas un jeu, d’ailleurs) et de faire taire les raisonnables, qui, effrayées, finissent par se taire, ayant autre chose à foutre que se coltiner les trolls sans vie. J’ai une vitesse de croisière, et surtout, un regard sur bien des conneries en fermentation, et je ne me tairai pas.

Mais il faut que je lutte pour ne pas entâmer dans le processus ma relation et mon vis à vis avec Benedict, et là, la question est bien moins évidente à régler, et les conséquences bien moins faciles à gérer. Ca m’a demandé deux heures trente de Sherlock pour succomber à nouveau à son talent la dernière fois, un temps record en longueur. J’avais envie de l’envoyer balader. J’ai toujours envie de l’envoyer balader, je me demande ce qu’il a en tête pour tomber dans tant de pièges sans réfléchir, et surtout, si il va se réveiller. Si seulement un volontaire pouvait lui coller une paire de taloches et lui ouvrir les yeux sur cette situation ridicule…Et puis avec TFE on va encore se marrer, tiens. C’est déjà presque une parodie de Wikileaks ce film, ça va être pitoyable de voir la promo. Et la semaine prochaine ils creusent encore la tombe Little Favour…En plus d’un passage chez Graham Norton. Je pense qu’à cette heure là, la semaine prochaine, je serai chauve.

Bref, c’est la bataille pour conserver l’admiration que j’ai pour lui intacte, et non pas rongée par la bêtise de sa fandom. Et c’est pas évident à négocier. Mais je sais que 12 years a slave & august vont aider…Dans trois mois ! Et puis Hamlet. Où il va falloir que je me coltine de la connasse. Cercle vicieux, eh ? Je crois que je devrais juste me faire trois jours de cave à déconnecter les réseaux sociaux et à bouffer du Benedict jusqu’à plus soif. Histoire de forger une carapace avant d’aller affronter les festivités à venir…

Tout n’est pas blurry cependant. J’ai un rendez vous toutes les semaines qui me fait un bien phénoménal : detour par Pasadena, chez The Big Bang Theory. Et ça soulage, je pleure de rire neuf fois sur dix, moi qui ne suis pas comédies séries du tout, je me surprend à m’attacher à eux tous et à attendre ce rendez-vous tous les jeudis en trépignant. Ma brise fraiche…

Enfin voilà pour les états de mood du moment. Mais bon, vous savez quoi ? Il y a des contours dorés à mes nuages de brouillard…

Toujours.

 

Une fandom formidable (fo-o-o-ort minable)

Stromae, mon ami, merci de me prêter tes mots.

Au début, mes posts désabusés sur les fandoms, TOUTES les fandoms, étaient ponctuels, seulement quand quelque chose passait par moi et me faisait réagir. Je pensais sincèrement que les tarées de chez Muse étaient les pires.

Comme j’étais loin du compte…

Je n’en rajoute même pas. C’est ce qui est tragique. Ce qui est terrible. Je ne fais jamais que voir passer les choses et me retrouver devant tellement de bêtise que je pourrais faire des articles trois fois par jour. La majeure partie du temps, je serre les dents très, très fort et je ne dis rien. Le reste, je suis en train de donner à ce blog le visage de la dissidence, la voix des fans qui défendent leur objectivité, leur raison, leur intelligence, leur sens de l’appréciation sans vouloir le foutre dans nos lits, et sans sentir le besoin ultime de fangirler. A vrai dire, et même si j’ai mes accès de pâmoison, je ne comprends par le fangirlisme à outrance, dégueulasse, tâché de frustration sexuelle éhontée. Ca me dégoûte profondément.

Mais de toute évidence, même entourée des nanas les plus géniales du monde (si vous sentez que cette phrase vous est adressée, félicitations, vous l’êtes) je suis une minorité, une minorité bien moins bruyante que les tarées qui entâment tous les jours un peu plus l’image de Ben…Et en sont fières.

On va remettre les choses dans le contexte. Hier soir, une poignée de gens assistaient à une avant première de The Fifth Estate (Assange, Wikileaks, tout ça tout ça). Et au milieu de cette poignée, une poignée plus petite de…Fans. Du genre Cumberbiatch, hein. Et cette fière poignée, toute heureuse de sa mentalité vile et avilissante pour l’objet de leur adoration maniaque s’est fait interviewer par je ne sais quel média pendant un temps substantiel. Suffisant pour déballer un taux de connerie horaire impressionnant, je n’en doute pas. Gageons que je vous reparlerai de cette interview prochainement.

Enfin le fait est que cela a donné naissance à des tweets qui sont à mi chemin entre hilarant et pathétiques. Tweets anonymisés que je laisse les Sherlock et Watson en vous identifier…

Voilà la brique première à une conversation fascinante de déni.

starter conversation

Et voilà les réponses. Dois-je préciser que le compte ci-dessus est “influent” avec pas loin de 8000 abonnées ? Loin des 62 000 du compte cumberbitches, certes, mais vous avez l’idée…

conv à plusieurs 1

 

conv à plusieurs 2

conv à plusieurs3

Booooooon. On va faire un rélévé géographique de haut en bas.

  1. “does not attract many fangirls” : à partir de combien de millions est-ce que “not many” devient “quite a few” ?
  2. “very strong, intelligent women and men” : noyés en fragment au milieu de la masse, taux inférieur à 1%. Notons aussi que c’est un cas flagrant d’égocentrisme basique.
  3. “the media tend to portray us delusional screami(n)g fangirls” : non, vraiment, comme lorsque vous hurlez à vous en crever les poumons à toutes les avant premières, ou vous targuez de montrer aux télés mondiales des pancartes “Benedict I’m pregnant and it is yours” ? Ou alors, comme quand elles se targuent d’être ses salopes ? Hu ?
  4. “I would have hated it if anyone got Johnlock…” : rappellons, je vous le prie, le concept dérrière Johnlock, oui ? Les agitées du bocal fantasmant John et Sherlock en couple libertin tendance porno gay, et pourrissent les réseaux sociaux de leurs fanfictions à gerber. Et l’aveu est magique : oui, on le fait, MAIS OH MON DIEU SI LES MEDIAS SAVAIENT ON NOUS PRENDRAIT POUR DES DINGUES. Oye, première nouvelle : vous ETES dingues.
  5. “I love you for that” : un cas flagrant de lèche en bonne et due forme.
  6. “Yes, we are strong, intelligent people with bloody fantastic taste” : je vous invite à relire tout ce que j’ai écrit sous le tag “cte fandom” pour vous faire un avis sur la question.

Comme je suis curieuse, et surtout, comme j’ai bien l’intention de donner ici une idée aussi claire et honnête de ce qu’est cette fandom qui rogne sans cesse l’image d’un acteur exceptionnel, je suis allée explorer plus loin les propos de celle qui se donne l’image d’une femme forte et intelligente, et non d’une fangirl.

Oh, faisons un petit point étymologie. Père castor, qu’est-ce qu’une fangirl ? Merci Urban dictionnary pour le prêt de son fragment de définition commune.

fangirl 1 fangirl 2 fangirl 3 fangirl 4

Pour le côté sérieux de la chose, allons du côté du Oxford (pas plus glorieux, je vous rassure)

oxford

Fortes de ce point culture nécessaire, nous pouvons explorer plus à même les propos de notre championne de la femme forte et intelligente.

Vraiment ???

Vraiment ???

OMFG WESH MEUF CEY TRO DROL

OMFG WESH MEUF CEY TRO DROL

Circulez, pas de Benedict, c'est pas intéressant.

Circulez, y’a rien (d’autre) à voir

sans commentaires

sans commentaires

J’ai commencé à m’arracher les cheveux quand je suis arrivée sur des tweets qui démontrent à quel point tout va bien dans sa tête et qu’il n’y a pas de fantasmes dégoulinants issus d’un cerveau obsédé là dessous…Replacement de contexte : concert de Justin Timberlake, Chris(Pine) et Benedict y étaient(QUART D’HEURE TABLOIDS BONJOUR). Le pistolet de la fangirl est chargé, plus qu’a appuyer sur la détente…(à lire de bas en haut)

JT2

JT1

not-crazy

Gageons que cela donne tout son poids à la déclaration aux journalistes. Strong & intelligent !

Mais ça ne s’arrête pas là. Voilà le tweet “strong & intelligent” envoyé à Mr Assange via Wikileaks

Zyva Lian-Ju sisi gros j'ai vu le film t'as vu wesh dude calme ta oij quoi je suis ti-sor plus line-ma que je suis tré-ren yo.

Zyva Lian-Ju sisi gros j’ai vu le film t’as vu wesh dude calme ta oij quoi je suis ti-sor plus line-ma que je suis tré-ren yo.

…Wow. Dans mon for intérieur, j’espère de tout coeur que Julian était dans les parages sur le compte Wikileaks (parce que bon, hein, Wikileaks c’est pas Julian, il a une putain d’équipe avec lui) juste pour le fou rire qu’il a pu se prendre, encore. Décidément, le pauvre, on lui a sûrement fait cadeau du meilleur acteur possible pour l’interpréter, mais du pire entourage possible et imaginable autours de celui ci. Enfin vous noterez qu’en sortant d’une production manichéenne Disney, elle A VU LA LUMIERE et connaît TOUTE LA VERITE. Cette tentative absolument malsaine et vaine de dire à Julian qu’elle sait mieux que tout le monde et que lui-même est hilarante. Et puis le respect, hein. Le respect…

A ce moment là, Wikileaks tweetait quelque chose de bien plus grave et alarmant.

photo 1

Ah. Oh. C’est assez flippant de se dire que Disney, bien conscient de la merde qu’ils racontent et du parti pris tellement américanisé, préfèrent éviter la confrontation directe avec le premier interessé, le créateur de Wikileaks, le-qu’on partage ou non ses idées-révolutionnaire des temps modernes, qui est tout de même dépeint comme un villain depuis le début-tant et si bien que Benedict lui même a du prendre parti et édulcorer de lui même les choses-et s’opposent à sa présence alors qu’ils encouragent celle des fans cinglées de Benedict incapable de faire preuve du moindre jugement éclairé, absolument pas au fait une seule seconde de l’histoire de Wikileaks, et plus passionnée par les échanges de fantasmes puant entre elles que par le sort du monde et des médias, et de ce que cet homme qu’elles ne respectent pas à ouvert comme portes et déclenché comme reflexions. Assange va voir le film très prochainement, et cette anti-stratégie de la part de Disney va décupler les critiques, et elles seront toutes justifiées. Interdire les projections à Wikileaks, quel culot !! Il suffit de voir que le compte twitter officiel (vérifié) de TFE retweete comme messages pour comprendre que la communication est assurée par une bande de pigeons doués pour le marketing de masse…

TFE fangirling

TFE AlexaTFE sexy

Je suis dépassée par la situation, et profondément attristée par le refus net et précis de voir au dessus d’une putain d’apparence, dans tous les sens du terme. J’ai envie de plaquer ici une tirade sur l’immense talent de Benedict, sur tous les moments où, oubliant pour un temps les bêtises qui courent dans son dos, je suis bluffée, épatée, enchantée, envoutée par sa façon unique et tellement précieuse de faire les choses, mais à quoi bon ? Dans deux ou trois jours, je serai obligée de pointer des conneries encore plus grosses du doigt, et le talent immense de mon étoile va continuer de filer, noyer sous un record d’inepties injuste qu’il ne voit même pas, bloqué dans sa bulle.

Ouais, c’est triste. C’est pathétique. Et le UD s’est chargé de m’achever.

UD

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Seau Sexy

(Mon jeu de mots est pathétique, je le sais, pas la peine de contacter la police de la pensée pour venir harasser mon adresse mail)

Aaaaaaaaah. Je ne sais pas si il faut rire (jaune, fluo) ou pleurer (des rivières, des mers, voir des océans complets), mais puisque ma réputation est celle de la grande gueule qui ne sait pas garder les instants WTF de cette fandom pour elle, allons bon…Vous vous doutiez bien que je n’allais pas louper une si belle opportunité !

Vous connaissez Empire ? C’est le magazine ciné anglo saxon dans toute sa splendeur, un genre de ciné live en VO, c’est pas les cahiers du ciné, mais bon, ça fait du commercial et c’est très populaire. Et vous connaissez les adages de la populace aujourd’hui, elle fait la pluie et le beau temps de tout le monde, avec plus ou moins de goût (et d’intelligence, soyons francs).

Empire aime bien créer du trafic sur son site lancer tous les ans le très attendu classement des 50 bonnasses stars sexy du cinéma. Un peu comme le classement forbes ou le prix nobel du plus beau cul de la plastique à émoustiller les greluches avantageuse.

Et parce que la populace les fans doivent toujours avoir le dernier mot, c’est à elles de voter pour leur être de talent structure fantasmée préférée.

Ne me dites pas que vous ne me voyez pas arriver, avec mes gros sabots…

Hey bitch, I NEED YOU *insert ironic wink here*

Hey bitch, I NEED YOU *insert ironic wink here*

NI UNE NI DEUX. Vous vous doutez bien que Empire, flairant la poulette aux oeufs 120 carats tout à fait conscients du potentiel pognon de la horde de louves prépubères de sa fandom, avait collé la tronche de l’anglais dans son système de vote. Pas folle la guêpe.

ET ALORS LA, BRANDADE DE MORUES BRANLE(hihihihihihi elle a dit ‘branle’)
BAS DE COMBAT, REUNION AU SOMMET DES CUMBERBIATCH®, CUMBERWHORES® ET AUTRES CUMBERSLUTS® AFIN DE CESSER LES COMBATS POUR LES DROITS DES HOMOSEXUELS ET CONTRE LE CANCER DES ENFANTS, POUR ENFIN SE LANCER DANS UNE MISSION QUI VA CHANGER LA FACE DU MONDE ET QUI NE TOLERERA PAS D’ECHECS : SPAMMER A MORT AFIN DE VOTER COMME DES DECEREBREES POUR QUE BENEDICT ARRIVE AU SOMMET DE CE POLL à la con (sait-on jamais, des fois que sa carrière s’en ressente).

THIS IS CUMBERBIAAAAAATCH

THIS IS CUMBERBIAAAAAATCH

Et moi, me direz-vous ? Quelle hypocrisie de tant se moquer et de tant cracher si, de toutes évidences, j’étais suffisament au courant et j’ai forcément voté ? Quelle langue de vipère, elle ne vaut pas mieux que les autres…

Hmmm. Oui, j’ai voté. Pour quelqu’un qui est de grand talent, que j’aime de tout mon coeur, et qui titille mes extrémités hétérosexuelles par ses grands yeux magnifiques, sa bouille d’amour, et sa consistance de prince charmant à vouloir en monter sur son cheval blanc. Vous avez parfaitement raison. J’ai voté pour quelqu’un que je trouve sexy.

Bonjour, vous habitez chez vous parents ?

Bonjour, vous habitez chez vos parents ?

…Chris Pine. Qui, en dépit de ses qualité d’acteur que j’ai hâte d’apprécier dans ses nouveaux projets, est quand même gaulé comme un dieu grec moulé à la louche de Eros pimpé à l’ADN de Apollon, faut pas déconner.

Je suis donc (une fois encore, hein) une mauvaise fan de Benedict, un genre d’arrière rang indigne de lui parce que je ne le trouve pas sexy.

Parce que, après, moi je veux bien jouer sur les mots…

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Alors bon, la racine de sexy, c’est quand même sexe. Est-ce que j’ai envie de culbuter conter fleurettes à Chris ?

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Benedict par contre, même je ne nie pas son évident charme démultiplié et magnifié par son talent, j’aurais envie de l’attrapper par le col (de lui en coller une pour me qualifier de salope par extension) et d’aller passer une heure ou deux dans un salon de thé à le questionner sur tous ces rôles et tout ce talent avec les yeux qui brillent d’admiration.

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Mais bon, vous comprenez, aimer Benedict pour son talent, c’est SWAG, t’es trop une menteuse si tu dis que t’as pas envie de le choper dans un coin sombre…

Et aujourd’hui, boom, résultats du sondage, boom, Benedict premier, boom, quelle surprise, boom, autocongratulation masturbatoire parce que vous comprenez, we did it.

Bon. On passe encore pour des chiennes, il passe encore pour un jouet à gonzesse, et je vais encore passer pour une aigrie à ne plus en pouvoir de ces tarées.

Enfin, bon, le mot de la fin appartient quand même à monsieur Empire, James Dyer :

“le résultat est important pour les vedettes britanniques, mais il est clair que cela se joue plus au nombre d’admiratrices qu’au fait d’être vraiment sexy.”

Tremble, missié Dyer, la Police de la Pensée te surveille.

Tremble, missié Dyer, la Police de la Pensée te surveille.

Losing My Religion (c’est pas possible d’être aussi CONNES)

Vous connaissez le terme ragequit en gaming ? C’est quand candy crush s’est tellement comporté comme un connard qu’on préfère quitter le jeu sous le coup de l’énervement parce que ces putains de tablettes de chocolat à la con poussent de partout. Et on croit qu’on altère l’humeur du jeu en le laissant là en plan.

Je vais inventer un nouveau terme de cet accabit. Le rageblog. Le post où tu sais que tu vas passer mille mots à péter un plomb et à te demander comment il est possible qu’un tel niveau de connerie s’épanouisse sans que personne ne voit le problème. Enfin, si, d’ailleurs, mais une VIBRANTE MINORITE.

Ma théorie, c’est que le taux actuel de posséssion de matière grise avec manuel d’utilisation dans cette fandom est aux alentours de 5%. Donc, globalement, pour une fan de Benedict (ah ben oui, sinon c’est pas drôle) qui tient un discours sensé, il y en a dix-neuf qui débitent de la connerie en tranches, rondelles, parts, et s’en vantent. Et oui, oui, je fais partie de ces 5% pour une raison toute simple : je ne le prends pas pour dieu. Je n’adhère pas à tous ses choix-même si artistiquement il finira bon gré mal gré par l’emporter inévitablement (et c’est ce qu’on appelle le TALENT, cf post précédent)-et surtout, je revendique haut et fort mon objectivité et mon droit à dire que sans déconner, y’a des jours où je me demande ce qu’il a en tête sur la moitié des interviews. Dernier exemple en date, le Guardian, où non seulement il est tombé tête la première dans le piège tendu par les ailiers droits de Wikileaks, mais en plus, non content d’avoir sauté sur la peau de banane, il a descendu la ruelle en skate dessus (ne me remerciez pas pour l’image mentale, c’est cadeau).

Disons que pour résumer, cet abruti-parce que là, je ne vois pas d’autres mots-a trouvé le moyen de se faire questionner sur 70% de l’interview en détails sur Wikileaks, Assange, Snowden et Manning sans jamais se dire une seule fois que ça sentait le crâmé. Ce qui est quand même exceptionnel, parce que, hein, vous allez pas me dire le contraire, il est loin d’être intellectuellement limité. Alors moi pas comprendre. Fatigue, autre chose en tête (comme aller courser la gueuze, ce que je peux comprendre), j’en sais rien, mais c’est tellement flagrant que ça va partir en eau de boudin qu’on se demande ou est-ce qu’il avait rangé son cerveau et si il comptait l’assortir à son costume pour l’avant première de The Fifth Estate. Parce que ce grand con, hein, au lieu de parler de son rôle et du travail de préparation-alors que sérieusement, c’est ça qu’on veut savoir-il s’est fait piéger comme un bleu en émettant un avis sévèrement nuancé sur la question.

Extrait de l'interview du Guardian du 14/09/2013 "The Peculiar Charm Of Benedict Cumberbatch"

Extrait de l’interview du Guardian du 14/09/2013 “The Peculiar Charm Of Benedict Cumberbatch”

Sommes toutes, vous me direz, avoir une opinion pas forcément totalement positive sur Assange & co. c’est un droit, on est en démocratie, tout le monde a son opinion. Oui mais non. Lui, pour le coup, il s’est retrouvé la tête la première dans un film qui diabolise Assange produit par Dreamworks/Disney. Alors en rajouter une couche supplémentaire en se retrouvant avec une interview où il dit quand même que Manning savait ce qu’il faisait et maîtrisait les risques (en résumé : tant pis pour ta gueule), c’était la route vers les emmerdes. Et avec le Guardian, hein. Pas le Times, pas THR, pas IW, non non, LE GUARDIAN. Qui n’a pas vraiment apprécié le film. Qui a collaboré avec Assange pour publier certaines infos qui ont fait le scandale WL. Ma théorie, c’est que du haut de son mètre 80 dépassé, il est trop haut pour avoir accès à une oxygénation optimale du cerveau. Je ne vois que ça pour expliquer comment on peut la voir venir et marcher dedans quand même.

Le plus puissant de l’histoire étant que ce n’est pas son opinion propre. Je la connais, son opinion propre, hors promo TFE, elle est plutôt très favorable à tout cela. Et arrive ce qui devait arriver : le Guardian publie l’interview, les commentaires font remarquer que ça pue le corporatisme à pleins naseaux, et notre grand bêta se retrouve dans l’inconfortable position du : eh ben merde, c’est pas ce que je pense (et je vais encore passer pour un bouffon). Bilan : super-Ben se retrouve à envoyer une note succinte façon caliméro.

Note corrective envoyée par Benedict aux modérateurs des commentaires du Guardian

Note corrective envoyée par Benedict aux modérateurs des commentaires du Guardian

Mon cher, tu savais dans quoi tu t’embarquais, tu ne peux pas nous la jouer “je me suis fait avoir”, tu connais l’histoire du Guardian vis à vis de Assange puisque, je te le rappelle tu viens de la jouer. Il savait à quoi il s’engageait, même moi qui n’ai jamais fait de com de quelque façon que ce fut, quand j’ai vu qu’il y avait un article long comme le bras sur lui dans le Guardian, j’ai su que ça allait partir en fenouil. C’était écrit entre les lignes. Inévitable. Bisounours, si tu crois que la presse et les médias ils sont trop gentils choux et qu’ils t’aiment bien de toutes façons, tu oublies surtout que tu es les deux paluches dans un monde de requin où les interêts du journal passent avant les tiens. Et que dans le cas du Guardian, se retrouver avec l’acteur qui joue Assange dans un film qui le diabolise et qui dit dérrière que c’est pas bien ce que Manning il a fait, c’est du pain béni, déformation de propos ou pas.

Il ne sait pas répondre aux interviews, il dit blanc un jour, noir le lendemain, et sur un mois, on va se retrouver avec toutes les nuances d’arc en ciel entre deux, et perso, quand je me penche dessus, j’ai toutes les chances de m’arracher les cheveux par poignées parce que ses discours ne se tiennent pas, et que je n’ai pourtant aucun doutes sur l’intérêt qu’il suscite-pour preuve la sublime interview de Caitlin Moran d’il y a quelques semaines, ou celle du THR absolument hilarante de par sa schizophrénie finalement tout à fait normale. Mais à la limite, j’ai paramétré ce bazar médiatico-scandalo-pedalo dans la semoule dans mes fonctions par défaut de fan, et quand j’ai une nouvelle interview sur les bras, je m’avale un seau de vin blanc pour faire passer le tout, et je finis toujours par sourire de ses géniales imperfections qui répondent en miroir inversé à son immense talent. Ca fait partie des codes Cumberbatch, et de temps en temps, il se surpasse et on obtient des interviews en forme de moment de grâce, et ça panse les blessures ouvertes de celles où il dit que des bêtises.

 

MAIS MAIS MAIS MAIS. Parce que vous vous doutiez bien qu’on allait pas en rester là, ben nooooon, ce serait trop facile, dans la branche qui sent le fenec fumé de cette fandom, il existe des extremistes (mais si, rappelez-vous mes 16 billions d’articles précédents). Des cinglées. Des cas psychiatriques. Des dindes confites à la framboise gâtée.

Et surtout, des égocentriques toujours prêtes à battre le fer tant qu’il est chaud pour attirer l’attention de Benedict avec des projets sans cesse plus novateurs et plus…Cons. Chevalières en armures de pilou-pilou montées sur chevaux oniriques à la flamboyante crinière arc-en-ciel, elles sont toujours vaillantes (et c’est bien ça le problème) et prêtes à pourfendre de leur sabre laser rose le vil gueux.

Ces charmantes galinacées ont décidé de mettre en place des pages facebook de soutient à Benedict dans le cas où…Quelqu’un vient dire du mal de lui. Assange, Wikileaks, les méchants journalistes trop pas beaux, allez, hue, tout le monde dans le même panier.

L’idée cachée dérrière ce truc  c’est (je cite) “We all know that with the release of The Fifth Estate Benedict might be facing some questioning times. Assange has haters and sadly we predict Benedict will get his part in that too. He said it himself that he expects it. I want to make sure we DO have his back when it happens. So I ask of you if you come across any negativity towards Benedict to report it here and we will then see how to proceed further. Most likely by mailing the offending party to show our support regardless of what they may say. I am planning a page linked to this group as well. If you have friends that are not yet members but who like Benedict, do invite them over to join us. Benedict will need us, so let us show him we have his back.”

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Récapitulitons. Dans ce même paragraphe (dont je ne peux citer la source, pour des raisons d’agent double) au contenu explosif on se retrouve avec :

  • une victimisation évidente de Benedict (37 ans, 1m83, pas vraiment gaulé comme une asperge)
  • a contrario de la victimisation de Ben, une hyperbole transformant les fans en une sorte de superhéros prêts à bondir à tout instant. Un genre de périls de Pauline inversés, quoi.
  • une confusion de dingue entre l’homme Assange et le personnage de film Assange (qui me semble être trop grosse pour être vraie, ET POURTANT)
  • un appel très net et très flippant au contrôle de la pensée, façon 1984, où toute forme de critique envers Benedict sera sanctionnée de la manière la plus arbitraire et stupide du monde : le spam

Et tout ça parce que grand con à eu le malheur de dire (ou pas, parce que la source de base était floue, reprise, modifiée, amplifiée, etc…) dans je ne sais quelle errance mentale “oh, si Assange m’attaque, les Cumberbitches répondront pour moi”.

Attention, chute de poêles

Attention, chute de poêles

Alors soit il avait effectivement pris un coup de poêle en pleine tronche (faut pas croire, ça remet les idées en place) et dans ce cas, circonstances attenuantes, soit il avait clairement pété une durite (ou deux) parce que dans la même phrase, dire une telle énormité, provoquer une probable hilarité chez Assange qu’on entend se poiler jusqu’à l’équateur, ET mentionner le titre glorifiant gravé sur les armures en pilou, j’avoue, il a fait très, très, très fort ce jour-là.

Sauf que naturellement, toutes les gonzesses plus ou moins ecervelées qui protègent leur petit poussin (belle bête) en voyant ça, ni une ni deux, il faut que nous le protégeassions (manquerait plus que j’ai mis dans le mille avec cte conjugaison) de toutes nos forces en créant des groupes de discussion super efficaces et interessants où nous allons comparer la taille de nos collections et la force unique de nos amours et où on va lui prouver que si des gens méchants ils sont pas gentils eh ben on va leur montrer de quel bois on se chauffe (et déconnez pas, ça flambe vite, le pilou, ça risque de sentir le poney brûlé). Quelque part, heureusement qu’il leur a pas suggéré de se jeter dans la tamise, parce que le pilou, ca fait vite éponge.

Donc, dans la splendide vitrine collective de toutes les énormités qu’elles nous ont pondu-et faut avouer que ces dix derniers jours, elles ont surpassé tous mes (des)espoirs-nous pouvons ajouter ce mouvement qui, n’en doutons pas, saura fédérer toutes celles qui considèrent qu’un peu de critique peuvent le tuer, et que celui qui essaie déchainera leur courroux.

N’empêche, moi ce que je vois, c’est les conséquences à court, moyen et long terme. Et c’est ce qui me rend (encore) barge :

  • Les fans de Benedict en général vont encore passer pour des tarées sans aucun sens de la mesure (mais c’est pas comme si c’était nouveau)
  • Les journalistes et autre critiques vont se gausser comme des chèvres à la machine à café “alors, t’as reçu les mails des fans pas contentes de one direction” “ah non, merde, j’ai que celles de Cumberbatch”
  • Assange va plus en pouvoir de se marrer, il va finir par avoir envie de se recruter lui aussi une armée de bitches pour aller faire un duel au clair de lune dans le jardin de l’ambassade
  • On peut redouter une floraison impromptue de pétitions voir même d’une manifestation-garden party chez Assange avec comparaison d’accents et de couleurs de cheveux
  • Bientôt, les médias refuseront de poser des questions risquées ou un peu rigolotes à Benedict, de peur de se faire pourir sa boîte mail par des messages sans coeur ni fond, et ne se gêneront pas pour refaire sa réputation entre collègues
  • Ca va déclencher la furie créative de Wikileaks (déjà bien, bien entâmée) qui va se lâcher sur le film, et on préfère ne pas imaginer ce que Wikileaks ferait d’une plâtrée de mails de groupies trop fâchées parce que c’est trop pas juste de dire du mal de lui et du film. Si elles veulent une guerilla (c’est une guerre avec des pâtes Barilla), Wikileaks a les moyens de leur offrir une attaque en bonne et due forme, et pour le coup, les premiers dommages collatéraux vont frapper Benedict en pleine tronche.

Et naturellement, ce ne sont que les effets secondaires que mon esprit très fatigué et très éculé a réussi à réunir, sachant pertinament que je n’ai probablement mis mon doigt que sur la partie de l’iceberg qui est a l’extérieur de l’eau. Laissant supposer que le plus gros est encore en dessous, et surtout, qu’il y a un naufrage dans les parages.

 

My very dear Benedict…

What a strange, strange journey it has been. I could easily have spent another decade royally ignoring you, and not falling for your incredible, otherworldly talent. And since I was totally hooked to Sherlock, we could assume that not falling right away for you was a definite sign that I would walk by and ignore you as an individual, and yet still be mindblown by your extraordinary Sherlock incarnation.

But, hey, there was a reason why my mind was keeping me away from you. And it was not you I was dreading.

Still, came february and its incredibly tough dissapointments, when I got my best friend to watch Sherlock-and holy crap, it was quite a monstruous task to have her cross the line and finally falling for your on screen nemesis-over and over and over and over again, my line-should I say our ?-was to be crossed, and soon enough, something strong started to blossom, something that was meant to be anyway.

Oh I have wandered the seventh art and its roots and branches, both before, during and after graduation, and through my uni years, I came across a lot of performers, and some of them were magic makers. Yet my favorite actor remained unchanged, long gone, buried somewhere in Ramatuelle, and so my frustration was beyond describable. Had he lived long enough to meet my generation, he would have been the greatest gift a cinema lover could get. I was stuck in dark offices, using outdated material to enjoy his immortal talent, feeling like maybe, somewhere, his kind of talent would live in someone else.

It took me ten years to figure it out. Ten years of exploring and discovering and going through every single hollywood product, every indie sparkle, every worldwide hope. And every one of those were eventually dissapointing, being good once or twice, like if they were expecting on directors to make the best out of them without really giving any real effort to it.

I remember clearly the funny little day when my best friend told me “I have a thing for Andrew”. And, eyes lost in a strange blur, my voice thicked with an unspoken emotion, I replied “Yeah, I guess I am having a thing for Benedict”.
She laughed, I laughed, both stuck in the surprising shock of such a revelation. I was into Sherlock for a year and a half already. She just nodded “girl, you took your time”.

I tried to resist. It is in my nature. I am stubborn, and I was already scared of what was to come. Because even away from it all, I had a pretty good preview of the downsides that were to come, most of them not because of you, of course, but still…

Pretty fast, I started to gather things on my hard disk, ready to be watched. Quite funnily, the first step was Starter For Ten. Oh boy, you made me laugh with this character. Each time my head tilted because he was unbearable yet adorable, I noticed that the tiny link between you and me, created that time I gave up on resisting you, was eventually growing stronger.

Then there was Parade’s End. The beauty of the characters, the inner fights, the frustrated feelings, and somewhere in the middle of this endless, exhausting storm, your remarkable, unique, tremendous talent-a gift-that carried me through countless emotions and a path both devastating and wonderful. Those five episodes were pushing me towards a step higher into something I was not really ready for.

My road took a turn and chose to follow yours somehow. Slowly but surely, I was trying to get my landmarks into a fandom I was already rejecting. Cumberbitches, eh? I was totally shocked and appaled when they started to stain my twitter feed with their endless blabing, seemingly proud of their name. I decided to give my blog a twist and make it more about you than anyone else, but creating a fucking Tumblr was out of the question.

Strangely, while trying to run away from this mess, I started to bond with extraordinary people. Oh if only you knew them, you would probably get to know a side of this you seem to ignore. They’re fun, smart, charming, and they know when to say that you fucked up or that you should have kept your mouth shut. They taught me how to avoid the low-life idiots who enjoy spitting on your reputation by being absolute cretins, and how to enjoy what we have together. I’d never thought I’d say that, Benedict, but the french fans are amazing. They peeled out the groupie, psycho, stalker side of being a fan, and I feel now like we are pulling out one another, instead of dragging each other down with revolting and vile stuff.

I was not really bothered about the shit that happened back then. When you were saying wrong stuff-and sweetie, why are you using this vile name to call your fans ?-I just frowned, laughed, and move away. I did not made a fuss about it, and kept on exploring your fantastic carreer. The next stop was one I was both excited and terrified about.

Third Star. For so many reasons, the theme was extremely strong for me, and I was so fragile about it. My soul have been shattered into billions of rainbow pieces, and I cried a river and a half. You were…You were haunted. You were right, and with such a character, you had 99.9 chances out of a hundred not to be. And you grabbed that infinitely small chance and turned it into such a moving performance.

And this is when it hit me. I had found my little gem. Well, little…Not really, eh ? You successfully put back the sparks in my eyes, a feeling I had long forgot. A glimpse of the bittersweet joy I had in uni, this time glorified by the fantastic feeling of knowing that we actually share the present time. No false future hopes, no painful blasts from the past. There you were, in the flesh, a splendid phenomenon in his late 30’s, someone I may one day be lucky enough to witness the talent for real. My life path had crossed yours, and I was excited beyond words.

From that moment on, and taking into account that it took me days to reunite and collect the pieces of myself spread across the room, I started to actually fall in…Love ? With you. Oh not the sort of mentally ill kind growing everywhere those days, no, something that would be the product of a solid admiration, a true tenderness, a huge amount of fascination, and a slight pinch of “aren’t you pretty ?” factor-final proof that a glimpse of heterosexuality may have survived my latest shenanigans.

I was pretty happy, and because things works in a good way, that was right at the beginning of the Star Trek promotion. Your face was everywhere, and I was about to go see a movie, for the first time of my life, because of the actor only. Granted, I loved the whole movie and reboot franchise afterwards, but still. That was quite a funny thing to do, sitting there, in the dark, with a huge cup of popcorn on my lap, and chosing the wrong side, the dark one, sitting right behind the meanie, the villain. And what a villain…!

Over the next few weeks, I visited the public set of Sherlock, got my mind twisted and squeezed in front of Barts, ate a breakfast at the Speedy’s, met Andrew Scott, started to take a significant part in the tremendous work of the french fanbase, learnt to become friend with great people, and kept on swimming like a happy little fish through movies, TV shows, radio shows, interviews, and other shenanigans. My version and vision of things was the best one, I was just enjoying things simply, ignoring as best as I could the growling and hurling sick side of the fandom.

But the growls and hurls were to catch me quickly, and set me into a growing wave of shame and doubts and fears and dissapointment.

What were you doing in this amateur short movie that is ignoring their funders-your fans-that is slowly but surely proving to be made by tasteless and interested people not even able to make a decent movie poster and to mention the way they get there ? Why aren’t you able to stick to your non-cumberbitch policy and how on earth do you dare using this incredibly vile and hurtful name in some interviews ? What crossed your mind when you said that if Julian Assange complains, the so called bitches will watch your back ? Why, Benedict ? Why ?

As of now, I’m terrified about the upcoming The 5th Estate promotion, and about what kind of innocent nonsense will come out of your mouth and unleash a storm. You’re not very good at doing interviews, and I can’t blame you for that, I would not make a better job about it. But please, please, can you think for one second only about the crazy idiots that you have attracted that will eventually fuck your reputation up because they let their stupid hormones run their actions ?

You know what is happening, now that I’m putting my heart on the slab and letting it being disected ? Because of an innocent little sentence you said once-and maybe those weren’t even your exact words-bunch of atrocious groupies are building up website and facebook pages meant to encourage people to spam and harass whoever might say something wrong about The 5th Estate. Not only is it ridiculous, it is going to harm you and your reputation in a way those little girls have no idea, and I am getting genuinely concerned those are going to cause your career to short circuit. The medias are going to be reluctant to deal with you because of the wave of hate they might unleash if they don’t go your way. Not only is it this stupid and dangerous, it is shitting on the very basic democracy principles : everyone is entitled to their own opinion. Worst, they’re going to harm Julian Assange’s name, and this man deserves anything but this sort things.

As a regular fan, one that does her fair amount of job to give people the right and the luck to know you a little more, it is like my soul is being drenched into acid and it is hard not to lose it entirely to shout at their faces that they are destroying your name inch by inch-and I don’t even talk about the several Cumber-words or something-Batch that are being overused regardless to the respect they own to the owners of this name, your mum, dad and family, who I have nothing but silent respect for. This fandom is sick. Not all of it, and each time I notice shit happening and I say it out there-because, really, it is not my type to shut the hell up about it all-new people come to talk to me on twitter and tell me that they are grateful I am giving this part of the fandom a voice.

You know, my very dear Benedict, in a few years time, they’re going to find a new heartthrob to poster their walls with and to fangirl over. But we will still be there, providing we gathered enough strength to pull it through all of this mess. We will still say peacefully to anyone willing to listen that you are the best thing that ever happened to the world of acting and filmed arts, and we will still look after you and your projects with a silent pride, and some of us will still spend hours trying to translate and write and promote-without ever asking for anything in return from you, because your talent is our reward. And we’ll still love you for the one thing you deserve our admiration for : your majestic, wonderful, untouched, amazing and beautiful talent.

With all of my love
Yours, devoted and loyal

Axy

La boîte à merveilles…

 

Je ne fais pas QUE râler sur ce blog, de temps en temps, je mets la main sur des petits bijoux musicaux…Pour cette fois, ce sont des voix féminines, teintées de nostalgie et de gravité, sur des instrumentaux beaux à couper le souffle. Le girl power passe surtout par des artistes aussi délicates et puissantes, discrètes et fabuleuses, poétiques et bouleversantes.

La forêt enchantée, c’est par ici…

 

London Grammar – Wasting My Young Years 

Don’t you know that it’s all I feel ? 

I wouldn’t worry 

You have all your life 

I’ve heard it takes some time to get it right 

 

Cats On Trees – Sirens Call 

The floating boat is carrying me
And I can live my story differently
The greedy sirens are chewing all around me
While I sing oh oh oh 

Agnes Obel – The Curse 

Underneath the grass will grow aiming at the sky

It was swift, it was just another way of miracle

But no one, nothing at all 

Will go for the kill 

 

Christine and The Queens – Nuit 17 à 52

La nuit 17 à 22 nous étions là
Toi allongé délié d’ornement froid 
Moi dans une colère qui ne me ressemblait pas
Nuit 50 j’ai forcé le sang et la foi