Human.

J’ai l’impression que je suis en train de rattrapper dix ans là, maintenant, à toutes vitesses, avec The Killers. Et le pire, c’est que j’ai raison. Mais dix ans en quelques semaines, ça rend la situation proprement dingue. Et hier fut un bel exemple d’à quel point j’ai les deux pieds dans le plat et…Jusqu’au cou.

En terme d’émotions, ma mine ne se tarit pas, bien au contraire. Elle aurait plutôt tendance à s’enrichir. Jour après jour après jour. Chaque nouvelle écoute semble plus forte et plus apte a déclencher des bonnes choses, des choses positives, chez moi. Et pourtant, les manifestations autours de moi pourraient m’engager dans une voie enrageante, mais je suis véritablement relancée sur une allée de bon. Ca demande probablement des efforts supplémentaires, étant donné que la plus grande de toutes les simplicités humaines est celle qui tend vers la noirceur. Je doute que nous soyons animés de bonnes intentions à la base, puisque sinon, pourquoi est-ce que la rage et la colère ne nous demande aucune reflexion, alors que toutes les bonnes actions sont mûrement réfléchies et pésées ? Je commence à accepter ma propre noirceur. Ce qui est une nouveauté, et curieusement pour un groupe Bon Chic Bon Genre, cela vient bien de The Killers. Les mots de Brandon &co. ont un écho direct à mes propres combats intérieurs, et à mes recoins les plus obscurs. Rassurant. Extrêmement rassurant.

Ceci dit, la postion dans laquelle je suis actuellement n’est pas la plus simple a gérer. Et j’ai eu largemment le temps de mesurer à quel point ces deux derniers jours.

Dimanche soir d’abord, qui, MTV EMA oblige, concluait une journée où portaits de Musers a littéralement explosé. Donc, forcément, j’ai été la grande soeur toute la journée-ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, j’adore ce rôle-mais quand on a commencé a regarder la cérémonie, mon coeur ne palpitait bel et bien que pour un nom et un seul.

(le premier qui dit que Brandon à abusé sur l’autobronzant à…Euh, raison)

Ca a été une expérience proche du religieux. C’est la mention que j’attendais, je voulais les voir, et surtout, ces pauvres malheureuses cinq petites minutes de Runaways, je les attendaient comme le Messis. Au moment de l’annonce qu’ils étaient sur scène après la coupure commerciale, j’ai pris au moins trois dégrès de température corporelle et mon rythme cardiaque s’est emballé sans même que je ne m’en rendes compte. Merci les symptômes, j’avais pas encore compris ce qui se passait…

Si je ne me connaissais pas si bien, je dirais que je suis amoureuse de leur musique. Si, si, ça arrive. Et comme je suis une belle salope, j’en suis à ma troisième fois. En même temps.

Quand ils ont été sur scène, même si SANS DECONNER MTV on voyait foutrement rien, j’étais complètement, totalement, définitivement ailleurs. Mais alors, haut, très haut perchée, un sourire figé sur ma tronche de lune soufflée. Et j’avais beau essayer de me reconnecter, tut tut tut, que neni ma chère, je ne les ai pas lâché des yeux.

Wow. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été aussi…Enfin…Fascinée ?

Le seul soucis, c’est qu’il a fallut que je descende fissa de mon nuage, vu qu’après, il y avait et Muse et la catégorie dans laquelle les deux étaient nominés (je vous en prie, ne me demandez PAS pour qui j’ai voté comme une folle) et sur ma timeline twitter, on en a ressorti ce que les Musers ont de pire : leur incapacité à se mesurer quand on les oppose à un autre groupe. Je savais que The Killers n’avaient pas une chance, et je m’en fichais un peu, je n’attends pas des awards un peu bidon pour savoir qui je dois aimer, mais ça m’a fait tellement bizarre, certains propos vus sur ma timeline foutaient les boules, vraiment. Et puis, ce n’étaient finalement que les MTV EMA, et on sait tous que MTV est fâché avec la Musique depuis quelques années…

Mais les voir, enfin, pas mes proches, juste ceux que je suis par hasard, presque, par curiosité, et en immense majorité, des teens étrangers, s’acharner et proférer des menaces sur ceux qui gagnaient, je n’ai pas compris. Je n’ai pas compris le plaisir de cracher sur The Killers quand ils étaient sur scène non plus, mais j’ai préféré faire comme si je n’avais rien vu, pour éviter de commencer à jouer l’héroïne des temps modernes qui défend veuve et orphelin (et mormons).

Difficile de ne pas sentir que le fait que je sois passée du côté des Victims ne soit pas du goût de tout le monde, comme si, je ne sais pas, rester a faire des trucs de Musers tout en écoutant 24/7 The Killers était…Répréhensible ?

Rigolez, ma situation a pris un tout nouveau tournant mardi matin, quand, pour le coup, mes ricains sont venus mettre à sac le peu que j’aurais pu songer consacrer à Muse au Stade De France (techniquement pour le 21 Juin et plus si affinités)…En annonçant un truc tellement énorme que les rumeurs chopées à droite et à gauche la veille, je n’osais pas les réver. Et pourtant.

AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH

les cons.

Donc récapitulons. The Killers, on a bien compris. Au stade de Wembley, qui, rappellons-le, est mon endroit préféré AU MONDE pour un concert. Et qui, accéssoirement, porte dans mon historique la patte sévère Muse (n’ai loupé aucun jusqu’ici, merci). Mais le moment lol, c’est quand même…LA DATE PUTAIN LES RICAINS. LA DATE !!!! 22 Juin. Les chiens.

Bon ben pas de Stade De France pour moi, hein…(musique de la marche funèbre, larmes, ciel teinté de noir, orage…). Sont doués, hein ? Comme si ils avaient pas pillé (hum, hum) suffisament le territoire Musé d’Axy, vlan, ils vont même leur chourer Wembley Stadium. C’est moche. (trémolos dans la voix) (ou pas)

Mas comme la journée d’hier fut empreinte du sceau du What The Fuckisme, des évènements totalement imprévus sont venus la ponctuer de-ci et de-là (nottament Brandon, qui, probablement drogué a l’encens, dit qu’ils n’ont jamais écarté la possibilité de faire un duo avec Muse, mais-ca-va-pas-dans-ta-tête-y-a-un-probleme-la-haut-ou-bien-vous-voulez-ma-mort-avec-vos-conneries-vous-allez-finir-pas-l-avoir-bande-de-dingues)(quoique pour un one off, ça pourrait carrément être mortel) (mais je ne suis pas sûre que je pourrais survivre aux commentaires des Musers) (rien qu’a l’annonce de cette SIMPLE EVOCATION ça pétait un plomb hier, ça donne une idée très très clair du genre de cataclysme qui me tomberait dessus, moi, a mi-chemin entre les deux groupes…Enfin, presque à mi-chemin)

Enfin, bref. La journée s’est malheureusement précipitée dans du pas cool du tout, et dans une situation que, mis à part Bono et son dos qui avaient fait sauter mes headliners de premier soir a Glasto, ne m’était jamais arrivée (quoique j’aurais préféré à la place de Lievin). Après 4 titres hier soir à Manchester, pour cause de grippe/angine, Brandon est obligé d’abandonner le concert.

Sommes toutes, ce n’est rien de grave, on est en Novembre, le temps est pourri, ils bossent comme des dingues (bientôt la chanson de Noël HIIIIIIIIIII) donc, à la limite, c’est pas vraiment surprenant que le mec chope du mal, et j’espère de tout coeur qu’il va vite se remettre, naturellement. Si cela venait à arriver à une des dates qui me tend la main l’année prochaine, sa santé serait bien la seule chose à laquelle je penserait. Même en venant de loin. Je suis tellement bien placée pour comprendre que quand on ne peut pas, on ne peut pas, et j’ai une confiance aveugle en Brandon, plus qu’en n’importe qui.

Mais là où j’ai été absolument, complètement revulsée, au point d’en avoir physiquement la gerbe, ce sont les commentaires ignobles lus sur le net. Je n’en répéterai pas un, parce que ce sont des choses immondes et inhumaines a degrè ultime, mais ça a précipité une partie de mes émotions dans quelque chose de, finalement, encore plus fort que tout ce que j’avais envisagé.

Quand, une mini demie-heure après l’incident, est arrivé le commentaire du groupe, j’ai carrément explosé en sanglots, tellement je trouvais que la gentilesse et les excuses tellement sincères étaient demesurées par rapport aux commentaires hideux qu’on pouvait lire en dessous. C’était juste…Pas juste.

La nuit qui a suivi, je l’ai eue ponctuée de rêves bizarres, témoignant plus que n’importe quoi d’autre de mon trouble et de ma sensation, paradoxale, qu’en me plaçant du côté des gens pour qui ce genre d’attitude de la part des crétins sur twitter (entre autres) était innaceptable, j’ai juste affirmé pour la toute première fois à quel point ce qui se passe déjà est plus fort que tout ce que je pouvais penser récupérer aujourd’hui. Toute mauvaise que fut cette surprise, je réalise qu’en un rien de temps, je suis en train de combler tout ce que je n’ai pas vécu depuis mon premier acte conscient de Victim : acheter Hot Fuss il y a près d’une decennie.

Donc, Brandon, t’es mimi, tu prends soin de toi, et par pitié, tu ne lis pas tous les commentaires absolument horribles proférés hier soir, ils ne viennent pas des vrais. Et fais-moi plaisir, cesse donc de te trimbaler chemise ouverte en plein mois de novembre. Et surtout, surtout, ne doute pas une seule seconde que ceux qui venaient en étant profondément amoureux du groupe ont déjà oublié. Pardonné ? Y’a pas eu de faute de faite, à ce que je sache…

Tsss. Fandoms.

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